Blanchet, Adrien: Étude sur la décoration des édifices de la Gaule romaine. In-8, 240 p., avec 10 planches et des figures dans le texte.
(Paris, Leroux 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 22 (4e série), 1913-2, p. 300-301
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Adrien Blanchet. Étude sur la décoration des édifices de la Gaule romaine. Paris, Leroux, 1913. In-8, 240 p., avec 10 planches et des figures dans le texte.


« Les peintures des églises et des châteaux du moyen âge constituent une suite naturelle de celles qui ornaient les temples et les villas de la Gaule romaine... Le système décoratif romain a peut-être été un peu méconnu par les érudits qui respectent à la lettre la division trop nette entre l’art antique et l’art du moyen âge... Beaucoup de mosaïques romaines ont dû s’offrir pendant longtemps à la vue des générations qui se succédaient en Gaule... A. de Caumont, entre autres mérites, a eu celui de comprendre cette influence... dès 1837... Les pavements en carreaux historiés du moyen âge ont continué la mosaïque antique... La mosaïque et la peinture murale ont été si parfaitement liées qu’il semble avantageux de les étudier ensemble. Mais nous ne citerons qu’incidemment les bas-reliefs et statues [dont la réunion, due à Espérandieu, peut fournir les matériaux d’un ouvrage spécial sur l’histoire de la sculpture antique en Gaule]... On a du moins fait une petite place au mobilier artistique qui jouait sûrement un rôle important dans la décoration de l’habitation. »

Telles sont les idées générales qui ont inspiré cet ouvrage où l’on doit saluer, une fois de plus, la vaste érudition de l’auteur sur le terrain de l’archéologie gallo-romaine. Personne ne connaît comme lui toutes les publications provinciales ; personne n’était mieux en état d’en tirer parti. Le chapitre le plus important (désormais indispensable à côté de l’article de Gauckler dans le Dictionnaire des Antiquités) concerne les mosaïques ; mais on ne sera pas moins bien instruit sur les diverses décorations en marbre, en stuc, en terre cuite, sur les peintures murales et leur technique, sur les petits objets constituant la décoration mobilière (1). L’ouvrage se complète par un essai d’inventaire des peintures murales retrouvées en Gaule et par une liste des localités de la Gaule où ont été retrouvées des mosaïques. L’index est soigné ; pourtant je n’en trouve pas toujours les rubriques bien choisies. Ainsi Bas-relief passant pour représenter un atelier de peintre n’est pas à sa place au ; ce renvoi aurait dû figurer à Atelier de peintre, qui manque à l’A.

S[alomon] R[einach]

 

(1) Je n’aime pas beaucoup le chapitre, d’ailleurs très savant, qui concerne les statuettes de bronze découvertes en Gaule (p. 139 et suiv.); on ne voit pas trop quel principe l’auteur a suivi dans son classement et dans ses références. Le prétendu « bateleur » d’Autun est un pancratiaste (Rép. stat., II, p. 543 et 849). Je ne vois pas pourquoi la jolie Arduinna (?) de l’ancienne collection Gréau serait une « création rude » ; bien d’autres bronzes cités auraient mérité cette appellation.