Seeck, Otto: Geschichte des Untergangs der antiken Welt. Tome V. In-8, 619 p.
(Berlin, Siemenroth 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 22 (4e série), 1913-2, p. 302-303
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Otto Seeck. Geschichte des Untergangs der antiken Welt. Tome V. Berlin, Siemenroth, 1913. In-8, 619 p.


Ce volume — l’avant-dernier du grand ouvrage de M. Seeck — comprend deux divisions principales : 1° Valentinien et sa famille ; 2° La dissolution de l’Empire. La seconde partie, d’une lecture attachante et même émouvante, malgré le ton volontiers sarcastique de l’auteur, traite de Stilicon et d’Eutrope, de la victoire de ceux que M. Seeck appelle les « antigermanistes » (les adversaires de l’infiltration germanique dans l’Empire), de Saint Jean Chrysostome et d’Alaric. Le volume se termine à la mort d’Alaric, dont l’ensevelissement, dans le Busento détourné de son cours, n’est rapporté — avec raison — qu’à titre d’ « on-dit ».

Je ne puis croire à l’ingénieux roman qui fait périr Claudien de mort violente pour avoir offert un sacrifice sanglant aux dieux païens. C’est ce que l’on voudrait tirer de la petite pièce intitulée : Deprecatio ad Hadrianum praefectum praetorio (Epist. 1). Claudien y implore la clémence de ce haut fonctionnaire, alexandrin comme lui, et, pour l’obtenir, accumule, à la façon d’Ovide, les exemples tirés du paganisme :

Manibus Hectoreis atrox ignovit Achilles, etc.

Alexandre le Grand, fondateur d’Alexandrie, patrie commune de Claudien et d’Hadrien, pardonna à Porus, plaignit Darius vaincu. Puis on lit ces vers mystérieux :

Hunc virtus tua digna sequi : quemcumque Deorum

Laesimus, insultet jugulo pascatque furorem.

Je ne comprends pas ; personne n’a jamais compris cela et je pense que le texte est gravement altéré. Mais croire qu’il y ait là une allusion à quelque impiété attentatoire au christianisme, est plus qu’invraisemblable. Si Claudien avait péché par là, sa supplique devrait être pleine de dévotion chrétienne ; or, il ne s’y trouve qu’un étalage de mythologie païenne. L’interprétation admise par M. Seeck est à rejeter (p. 296, 559).  

S[alomon] R[einach]