Loth, J.: Les Mabinogion, traduits du gallois et commentés. 2 vol. in-8, 437 et 479 p.
(Paris, Fontemoing 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 22 (4e série), 1913-2, p. 303
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J. Loth. Les Mabinogion, traduits du gallois et commentés. Paris, Fontemoing, 1913. 2 vol. in-8, 437 et 479 p.


 

Les Mabinogion sont un recueil de contes ou petits romans gallois : mabinogi, suivant Rhys, signifie « aspirant barde, jeune littérateur » et n’aurait rien de commun, comme on le croyait jadis, avec maban, signifiant « enfant ». Popularisés en Angleterre par la traduction très littéraire de Lady Charlotte Guest, les Mabinogion avaient été traduits en français pour la première fois par M. Loth en 1889 ; le travail qu’il nous donne aujourd’hui est « une édition entièrement revue, corrigée et augmentée ». Non seulement le texte a été amélioré, l’auteur ayant eu accès à de nouvelles sources, mais il a été accompagné d’un commentaire et de notes très développées. Les Mabinogion ont été rédigés au XIIe siècle, mais d’après des documents bien antérieurs ; c’est « la pure tradition des conteurs indigènes et le type ancien de composition celtique ». Du mérite littéraire ou psychologique de ces histoires, il vaut mieux ne rien dire ; mais elles offrent des tableaux de mœurs assez curieux et un intérêt considérable pour l’étude des romans arthuriens. Les passages dont l’archéologie peut tirer parti sont assez rares; en voici un, à titre de spécimen. Nous savons d’ailleurs que les Gallois fouillaient les tombeaux pour y trouver de l’or ; or, on lit dans le roman de Branwen, fille de Llyr (t. I, p. 150) : « Ils examinèrent le terrain à l’endroit où avaient eu lieu des batailles: ils y trouvèrent tant d’or et d’argent qu’ils devinrent riches ». Preuve que la vieille erreur, qui soupçonne dans les nécropoles préhistoriques des champs de bataille, est au moins aussi ancienne que le XIIe siècle. (1)

S[alomon] R[einach]

 

(1) Tome I, p. 155, passage intéressant sur l’émail bleu, employé par les selliers ; p. 215, description d’un échiquier de grand luxe ; p. 249, description de l’équipement d’un cavalier (cf. p. 371). Les objets précieux sont quelquefois évalués en vaches (une pomme d’or valant dix vaches, I, p. 250), comme dans les lois galloises du Xe siècle. Voir l’excellent index des matières (t. II, p. 459-474).