Besnier, Maurice: Lexique de géographie ancienne. In-12.
(Klincksieck 1914)
Compte rendu par Georges Perrot, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 143-144
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 403 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=802
 
 

Maurice Besnier. Lexique de géographie ancienne, in-12, Klincksieck, 1914.


 

 Le livre que M. Besnier a entrepris d’écrire est de ceux qui coûtent plus d’effort qu’ils ne rapportent d’honneur ; on ne se fait pas l’idée de ce qu’un pareil travail, pour être traité comme il convient, exige de laborieuse exactitude. Chacun de ses articles comprend trois parties. D’abord, le nom ancien, (avec entre parenthèses, pour les colonies romaines et les municipes, la série de leurs titres, pour les localités de l’Attique et les cités romaines, la tribu dans laquelle elles étaient inscrites, son équivalent moderne, lorsqu’il est certain ou probable). Vient ensuite une notice explicative, qui précise la position géographique du lieu ou du peuple examiné, indique ce qui en faisait jadis l’intérêt ou l’importance, rappelle les événements les plus remarquables de son histoire, signale la présence des ruines encore existantes. Enfin, pour mettre le lecteur à même de vérifier et de développer ces données sommaires, le lexique énumère les principales sources : textes des auteurs grecs et latins, inscriptions, d’après le Corpus inscriptio­num græcarum, les parties publiées des Inscriptiones græcæ, le Corpus inscriptionum latinarum, monnaies (d’après l’Historia nummorum de Head). On s’est attaché à donner un article pour toutes les localités mentionnées dans l’Atlas antiquus d’Albert van Kempen, non sans réparer quelques omissions qui ne paraissaient pas justifiées. — C’est cette dernière partie de l’ouvrage qui a coûté le plus de peine. On remarquera que les articles sont de longueur très inégale, que de vastes contrées ou de très grandes villes occupent proportionnellement beaucoup moins de place que des localités secondaires. C’est que l’utilité des différentes rubriques d’un dictionnaire est en raison inverse de la notoriété des choses qu’elle désigne. On ne demandera pas tant à ce lexique des informations sur Athènes et Rome que sur telle bourgade de l’Attique ou du Latium, dont la mention incidente, au hasard d’une lecture d’Aristophane ou de Tite-Live, éveille soudain la curiosité et sollicite une explication. Cette distinction est merveilleusement observée d’un bout à l’autre du livre. C’est dans ces articles, consacrés aux localités secondaires, que l’on appréciera surtout la science de l’auteur, toutes les recherches qu’il s’est imposées pour ne jamais laisser sans réponse le lecteur qui voudra le consulter. Ce manuel tient bien sa place parmi les ouvrages du même genre que la même librairie a déjà consacrés à d’autres parties de l’antiquité. Il fait bien augurer de cette histoire du commerce antique que nous promet M. Besnier.

G[eorges] P[errot]