Montgomery, James A.: Aramaic incantation texts from Nippur. Gr. in-8, 326 p. et 41 planches.
(Philadelphie, University Museum 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 145
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James A. Montgomery. Aramaic incantation texts from Nippur. Philadelphie, University Museum, 1913. Gr. in-8, 326 p. et 41 planches.


 

Le Musée de l’Université de Philadelphie possède un grand nombre de bols magiques trouvés à Nippur (1888-9), portant des inscriptions en trois dialectes araméens. M. Montgomery ne s’est pas contenté de publier et de commenter 40 de ces bols ; il a recueilli ceux qui ont été signalés ailleurs et a composé ainsi comme un Corpus de ces monuments. « La magie des bols est, en partie, la fille de l’ancienne sorcellerie babylonienne, en même temps — et cela constitue une découverte importante et imprévue — qu’elle prend place dans le vaste domaine de la magie hellénistique qui s’étendait sur tout le monde occidental au début de l’ère chrétienne... Reste à savoir ce que le judaïsme a contribué à la magie hellénistique, et ce qu’il a reçu d’elle... Mais il reste établi que la magie des bols et, d’une manière générale, toute la magie juive, sont sorties du creuset du monde gréco-romain que nous appelons, à cause de la civilisation qui y dominait, hellénistique ; cette magie n’est pas juive, mais éclectique. » Ces conclusions sont en opposition avec celles des premiers éditeurs de bols araméens, qui avaient été frappés surtout des analogies de certaines formules avec des textes du Talmud et de la Cabbale ; l’étude de la magie gréco-romaine, si longtemps négligée, mais poursuivie depuis quelques années avec ardeur, permet d’attribuer à ces superstitions un champ bien plus étendu que celui du judaïsme décadent. Quant à l’usage des bois, l’auteur se range à l’opinion de l’abbé Hyvernat : les bols étaient des prisons où les démons étaient enfermés. C’est ce que confirme un des textes de Philadelphie (n° 4) : « Vaisseau pour contenir les anges maudits et tous les mauvais esprits et la langue d’esprits-­amulettes impies, maintenant vous êtes vaincus, vous êtes charmés, vous êtes scellés aux quatres [sic] coins de cette maison. Vous ne pécherez pas contre Pâbak bar Kûfithâi, vous ne le lèserez pas, ni lui, ni les habitants de sa maison, ni de nuit, ni de jour, parce que je vous ai enchaînés par un artifice magique et un sceau puissant. » Cela continue longtemps ainsi, et cela fait moins d’honneur à l’esprit humain qu’à la science et à la patience de l’éditeur.

S[alomon] R[einach]