Collignon, Maxime: Le Parthénon. Gr. in-8, 213 p., avec 22 pl. et 79 figures.
(Paris, Hachette 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 148-149
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Max. Collignon. Le Parthénon. Paris, Hachette, 1914. Gr. in-8, 213 p., avec 22 pl. et 79 figures.


 

 « On ne saurait séparer l’histoire du Parthénon de celle de l’Acropole... Monument de la piété athénienne, il repose par ses assises sur un sol sanctifié depuis des siècles par la religion d’Athéna. Edifié à un moment unique de l’histoire d’Athènes, …il est comme l’expression parfaite de l’âme de la cité. Ses frises, ses métopes, ses frontons racontent à la fois la gloire présente et les vieilles légendes qui ont fait de l’Acropole le lieu saint par excellence, la propre demeure d’Athéna ». On reconnaît ici cette belle langue claire et facile, naturellement élégante, que M. Collignon manie mieux que tout autre archéologue de son temps. Comme il est d’ailleurs parfaitement informé et ne vit point sur l’ancien fonds de ses connaissances, mais l’a sans cesse mis à l’épreuve et renouvelé, j’ai à peine besoin de dire que ce livre, réimpression richement illustrée de l’introduction au magnifique in-folio de Boissonnas, est un de ceux que tout ami de l’art grec, tout visiteur d’Athènes voudra lire. — Sur l’espace occupé, aux temps mycéniens, par le palais royal, s’élèvent, au VIe siècle, l’Hécatompédon et l’Erechthéion (I). Entre 540 et 510, l’Hécatompédon est agrandi et embelli par les Pisistratides (colonnade 6 X 12 ; frontons nouveaux [gigantomachie] ; frise ionique avec l’aurige décorant le sécos ?). Vers 506, on entreprend de construire un temple d’Athéna (Parthénon I) ; après Marathon, on en commence un autre, cette fois en marbre (Parthénon II). Les Perses détruisent tout en 479. Les Athéniens se contentent d’abord de relever l’ancien Erechthéion (Er. II), qui devait être remplacé par le temple actuel (Er. III ; 420 et suiv.). C’est seulement après la mort de Cimon (449) que Périclès commence le Parthénon actuel (P. III ; depuis 447). Telles sont, en gros, les solutions qu’adopte M. Collignon ; mais il coulera encore beaucoup d’encre avant que tous les archéologues se soient mis d’accord sur ces questions compliquées. On remarquera qu’il n’est plus question du Parthénon de Cimon ; les tambours de colonnes en marbre insérés dans le mur de Thémistocle se trouvaient, lors de l’invasion perse, dans le chantier du Parthénon et portent encore des traces de flammes ; ils sont donc antérieurs à Cimon. — Les sculptures du Parthénon de Périclès ne sont pas moins matière à débats ; l’auteur n’a pas manqué d’exposer les hypothèses les plus récentes, celle, par exemple, de M. Schrader sur l’interprétation des métopes du sud, de M. Thiersch sur le fronton est, etc. Obligé d’être bref, je veux seulement transcrire cette note de la p. 196, qui sera nouvelle pour la plupart de nos lecteurs : « M. Ch. E. Ruelle veut bien me signaler un texte peu connu de Psellus, où il est question de la pierre noire dont les yeux [de l’Athéna Parthenos] étaient incrustés. Psellus, Εἰς πόθον, publié par Papadopoulos Kerameus, Journal des missions russes, janvier 1910 » (1).

S[alomon] R[einach]

 

(1) Je dis toujours la même chose, parce que c’est toujours la même chose : ce livre est dépourvu d’index. Allez donc, dans ces conditions, chercher, par exemple, ce qui est dit du médaillon de Koul-Oha.