Cirilli, R.: Les prêtres danseurs de Rome. Étude sur la corporation des Saliens. In-8, xi-187 p.
(Paris, Geuthner 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 155-156
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 R. Cirilli. Les prêtres danseurs de Rome. Étude sur la corporation des Saliens. Paris, Geuthner, 1913. In-8, xi-187 p.


 

Les Saliens sont des prêtres sauteurs, gardiens des boucliers sacrés, ancilia, qui, tombés du ciel du temps de Numa, reproduisent le type bilobé déjà connu à l’époque préhellénique. Ces boucliers-talismans seraient des symboles du dieu Mars ; la création des Saliens, affectés à leur garde, se rattacherait à l’introduction de la métallurgie en Italie ; les danses saliennes auraient pour prototype les danses magiques des forgerons crétois et des Curètes qui, en faisant résonner leurs armes métalliques, croyaient mettre en fuite les démons. M. Cirilli a combattu certaines idées de MM. Helbig, Wissowa, Hild et Frazer, mais non sans leur faire beaucoup d’emprunts. Son inexpérience se révèle dès l’abord dans sa bibliographie, semée de coquilles typographiques, où des ouvrages sont signalés sans noms d’auteurs, où Sallengre devient Sallengui, où Montfaucon est cité comme une source, etc. Style et rédaction sont également fâcheux ; les fautes d’impression pullulent partout et l’on se demande comment l’auteur a consulté les ouvrages qu’il cite quand on le voit renvoyer à « Boyd, Hawes Gournia, pl. XI, 15 » (p. 23, où il n’y a pas moins de quatre autres bévues dans les notes) (1). P. 79, à propos des Saliae virgines : « Sur le bas-relief publié par J. B. Casali, on voit six jeunes filles avec des encensoirs dans le cortège. On a voulu reconnaître en elles des vierges saliennes ». Pas de renvoi ; il faut se reporter à la p. 4 pour savoir ce dont il s’agit (bas-relief perdu) et là on constate : 1° que la publication de Casali est citée avec un millésime faux ; 2° qu’il n’y a pas le renvoi nécessaire à Gronovius. P. 91, le texte est calqué de beaucoup trop près sur celui de l’article Salii de M. Hild dans le Dict. des Antiq. (p. 1021) ; j’ai fait la même remarque ailleurs. A la fin, il y a une utile réunion des textes épigraphiques et littéraires mentionnant les Saliens ; mais nombre de ces textes sont estropiés, l’ordre où ils sont énumérés est absurde (p. 182-3), Lucien est donné comme un auteur latin (p. 185) et le texte de Lydus est altéré au point que l’auteur n’y a dû rien comprendre en le transcrivant. Pis encore : usant à l’aveugle d’une note prise dans Marquardt (Staatsverw., III, p. 419), M. Cirilli (p. 178) fait de Savaro un ancien scoliaste, alors que J. Savaron écrivait à Paris en 1598. Ce qu’il y a de plus étonnant peut-être et sans doute de meilleur dans cet ouvrage est la préface élogieuse dont l’a fait précéder M. Toutain.

S[alomon] R[einach]

 

(1) Cela n’est pas une exception ; il y en a cinq à la p. 85.