Frazer, J. G.: The Scapegoat. In-8, xiv-453 p.
(Londres, Macmillan 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 158
Site officiel de la Revue archéologique
Lien avec l'édition numérique de ce livre
 
Nombre de mots : 347 mots
 
Citation de la version en ligne : Les comptes rendus HISTARA.
Lien : http://histara.sorbonne.fr/ar.php?cr=826
 
 

J. G. Frazer. The Scapegoat. Londres, Macmillan, 1913. In-8, xiv-453 p.


 

 La troisième édition du Golden Bough, dont ce volume fait partie, comprenait déjà : The Magic Art (2 vol.) ; Taboo and the perils of the soul ; The dying God ; Adonis, Attis, Osiris ; Spirits of the corn and of the wild (2 vol.). Les deux derniers volumes ont paru tout récemment sous ce titre : Balder the Beautiful. Dans celui-ci M. Frazer a traité les points suivants : 1° Le transfert du mal ; 2° L’omniprésence des démons ; 3° L’expulsion publique du mal ; 4°, 5° Les boucs émissaires en général ; 6° Les boucs émissaires dans l’antiquité classique ; 7° La mise à mort du dieu au Mexique ; 8° Les Saturnales et fêtes analogues. L’étude sur la crucifixion du Christ, qui occupait les pages 186-198 de la seconde édition du Golden Bough (t. III), est ici reléguée en appendice et réimprimée avec des additions et des réserves. Dans une note initiale, M. Frazer se déclare résolument hostile à toute thèse qui voudrait révoquer en doute l’existence historique de Jésus et sa mort sous le gouvernement de Ponce Pilate ; il considère que cela est établi par le témoignage des Évangiles, comme par les textes hostiles de Tacite et de Pline le jeune. « Ce sont seulement les incidents de la vie et de la mort du Christ qui restent, et resteront probablement toujours, voilés par les brouillards de l’incertitude » (p. 412). On voit que M. Frazer est très loin de M. Benj. Smith, qu’il n’a jamais cité ; ce n’est d’ailleurs pas en quelques lignes dédaigneuses que l’on peut traiter d’aussi graves questions. Mais ce n’est là, en somme, qu’un détail infime dans ce volume si plein d’érudition et de rapprochements ingénieux. Ceux qui le liront — parfois non sans effort ni résistance — seront tout prêts à souscrire une fois de plus au jugement d’un critique littéraire du Times : « Le verdict de la postérité sera probablement que le Golden Bough a influencé l’attitude de l’esprit humain au sujet des croyances surnaturelles et des rituels symboliques plus profondément que tout autre ouvrage publié au XIXe siècle, à l’exception de ceux de Darwin et d’Herbert Spencer ».

S[alomon] R[einach]