Guimet, E.: Les portraits d’Antinoé au Musée Guimet. In-4, 40 p., avec planches et gravures.
(Paris, Hachette 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 304
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E. Guimet. Les portraits d’Antinoé au Musée Guimet. Paris, Hachette, 1914. In-4, 40 p., avec planches et gravures.


 

 Admirablement illustré, ce volume contient une série de documents de grand prix, étoffes coptes et sassa­nides, portraits et momies. Signalons en particulier des coussins (pl. III, en cou­leurs), une robe tissée où paraissent figurer des Amazones combattant (pl. IV), des soieries sassanides (pl. VI, VIII, XI, XII), une peinture à la cire, représen­tant deux frères (p. 9), une étoffe peinte au pochoir avec représentation bachique (pl. XIII), une série très variée de masques funéraires (pl. XIV et suiv.), la belle momie de Marcos (pl. XXXV), la « dame à la croix d’or » (pl. XLVII). Tous ces objets précieux proviennent des fouilles de M. Gayet à Antinoé. Bien entendu, il est question de la prétendue Thaïs ; M. Guimet, après un exposé rapide, conclut avec bonne humeur (p. 15). « Tout ce que nous pouvons trou­ver, afin de satisfaire ceux qui viennent tous les jours au Musée pour voir Thaïs, c’est de leur dire qu’il n’est pas impossible que Thaïas soit Thaïs ». C’est encore trop. M. Guimet s’avance aussi beaucoup lorsqu’il écrit (p. 15) que le Musée possède la dépouille du « vrai Sérapion ». Il faudra bien, un jour ou l’autre, que la critique des fouilles d’Antinoé ait son tour ; il ne suffit pas de faire de belles découvertes ; il faut encore les interpréter d’une façon vraisemblable et sans viser sans cesse à étonner le public. M. Guimet s’est contenté d’un rôle plus modeste et son texte, encadrant de belles images, sera le bien­venu. Mais je ne suis pas toujours d’accord avec lui ; je suis même en désac­cord dès la p. 1, où je lis : « Tibère, qui se méfiait des chrétiens, déporta d’un seul coup en Sardaigne 3.000 isiaques, croyant se débarrasser des sectes juives ». Aucun texte digne de foi ne montre Tibère occupé du christianisme : il l’ignora d’autant plus que le christianisme n’existait pas de son temps.

S[alomon] R[einach]