Fage, René: La Cathédrale de Limoges. In-12, 116 p., avec 45 gravures et un plan.
(Paris, Laurens 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 309-310
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René Fage. La Cathédrale de Limoges. Paris, Laurens, 1913. In-12, 116 p., avec 45 gravures et un plan.


 

 La cathédrale Saint·Etienne à Limoges, comme la cathédrale de Clermont, est une manifestation isolée de l’art gothique dans des régions où dominent les édifices romains. Il y a là sans doute, comme l’a dit M. Fage, un phénomène explicable par la nature du sol. Solidement construites en matériaux du pays, les grandes abbatiales et collégiales romaines ne menaçaient pas ruine ; l’avènement du style nouveau n’incita pas à les reconstruire. Seules des villes riches, sièges de grands évêchés, comme Limoges et Clermont, pouvaient se donner le luxe de renouveler ainsi leur parure de pierre. Il y a d’ailleurs tant de ressemblances entre les cathédrales de Limoges et de Clermont, construites à peu près vers la même époque, qu’on a pu se demander si elles n’avaient pas eu le même architecte, à coup sûr un des plus remarquables du XIIIe siècle. L’église romane de Limoges s’éleva en 1013 ; l’église gothique, commencée en 1273, n’a été achevée qu’à la fin du XIXe siècle. Non seulement c’est un très bel édifice, admirablement conservé dans ses parties anciennes, mais il contient des œuvres d’art de premier ordre : vitraux, jubé, statues, tombeaux sculptés, émaux, que M. Fage a décrits avec amour. Le jubé est une des merveilles de la Renaissance française (vers 1535) ; il est curieux de constater que la fable d’Hercule a fourni, à titre exclusif, les sujets des bas-reliefs du soubassement.

S[alomon] R[einach]