Rooses, Max: Histoire générale de l’art. Flandre (collection Ars Una). In-8, VIII-349 p., avec 656 gravures.
(Paris, Hachette 1913)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 23 (4e série), 1914-1, p. 311-312
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Max Rooses. Histoire générale de l’art. Flandre (collection Ars Una). Paris, Hachette, 1913. In-8, VIII-349 p., avec 656 gravures.


 

Il était très difficile d’enfermer dans un seul volume, où 656 gravures et d’énormes bibliographies (1) tiennent naturellement beaucoup de place, une histoire suivie de toutes les manifestations des arts du dessin en pays flamand. Bien que l’auteur se soi [sic] surtout occupé, dans ses travaux antérieurs, du XVIIe siècle, dont plusieurs artistes sont connus de lui mieux que de nul autre, il a su faire ici une part équitable aux sujets qui lui étaient moins familiers, comme l’architecture, et personne ne le blâmera d’avoir beaucoup insisté sur les miniatures, qui constituent une des sources les plus riches et en même temps les plus pures de notre connaissance de l’art flamand primitif. Je lui sais gré aussi de n’avoir pas passé trop rapidement sur la période de l’imitation italienne qui, bien que peu attrayante, offre un vif intérêt par le mal comme par le bien qu’on en peut dire. Sur nombre de points litigieux, que sont venus éclaircir des découvertes toutes récentes, M. Rooses est bien informé ; ainsi il expose et admet les conclusions de M. Hulin en ce qui concerne Campin et Daret (p. 80 et suiv.). Mais il ne connaît encore, de Rogier, ni l’original de la Pietà de Berlin à Grenade, publié en 1908, ni le triptyque de Lady Th. Guest, aujourd’hui au Louvre, publié dès 1906. De Van der Goes, il ignore l’œuvre la plus importante après l’Adoration des Bergers de Florence, le tableau de Monforte, publié en 1910. Il parle encore (p. 73, 79) d’un portrait de P. Cristus « appartenant à M. Salting de Londres », alors que, depuis plusieurs années, la collection Salting fait partie de la National Gallery. Les pages consacrées aux Van Eyck auraient dû faire mention des tableaux de Richmond et de l’ancienne collection Gustave de Rothschild ; il eût été facile de trouver pour cela de la place en se dispensant de décrire avec détail des portraits. Au point de vue de l’exécution, le plus grave défaut de cet ouvrage est que, si le texte renvoie aux figures, les figures ne renvoient pas au texte, qu’il faut souvent chercher fort loin. Le style manque d’aisance et n’a pas toujours la correction désirable.

S[alomon] R[einach]

 

(1) Les bibliographies sont beaucoup trop étendues ; elles énumèrent des ouvrages et des articles depuis longtemps dépassés. L’auteur a d’ailleurs été bien inspiré en rangeant tous ces écrits d’après l’ordre alphabétique des noms d’auteurs ; c’est un exemple à suivre dans d’autres volumes de cette collection.