Commont, V.: Les hommes contemporains du renne dans la vallée de la Somme. In-8, 438 p., avec 154 fig., plans, coupes et cartes.
(Amiens, Soc. des Antiquaires de Picardie 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 148
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V. Commont. Les hommes contemporains du renne dans la vallée de la Somme. Amiens, Soc. des Antiquaires de Picardie, 1914. In-8, 438 p., avec 154 fig., plans, coupes et cartes.


 

 L’auteur de ce volume est bien connu par ses belles recherches de stratigraphie archéologique dans la vallée de la Somme. On peut dire qu’il a inauguré l’étude sévèrement scientifique de ces stations, comme l’abbé Breuil celle des cavernes à peintures et sculptures ; toute la « littérature » antérieure à ses écrits peut être aujourd’hui considérée comme périmée ou n’être consultée qu’à titre accessoire. Mais l’ensemble des brochures et articles de M. Commont forme lui-même une petite bibliothèque à laquelle on sera heureux de substituer l’exposé synthétique que nous annonçons, du moins en ce qui concerne les industries de la pierre qui ont été décou­vertes, associées à la faune du renne, dans les dépôts quaternaires de la vallée de la Somme et de ses affluents. Ces mots « faune du renne » peuvent sur­prendre, car on s’est habitué à qualifier d’âge du renne celui de la plus grande extension de ce ruminant, c’est-à-dire le magdalénien de Mortillet ; mais il est certain aujourd’hui que « le renne a fait son apparition dans nos régions à l’époque moustérienne, bien antérieure à celle ou vivaient les populations de la Madeleine. » Le renne se trouve dès le moustérien ancien et se multiplie à l’époque aurignacienne pour ne disparaître qu’après le magdalénien. Le mous­térien ancien, où les types chelléens sont encore nombreux et qui a parfois été appelé acheuléen III, est contemporain de la dernière glaciation. « Des tribus moustériennes, aurignaciennes, solutréennes, peut-être magdaléniennes, mais certainement aziliennes [industrie du Mas d’Azil, fin du quaternaire] ont vécu sur les rives de nos cours d’eau pendant que s’accomplissait leur dernier cycle d’érosion, commencé vraisemblablement lors de la dernière glaciation pour se terminer avec le lent affaisement [sic] du sol qui a provoqué l’ouverture du Pas-de­-Calais. Celle séparation de la France et de l’Angleterre correspond, au point de vue humain, avec l’apparition des hommes néolithiques et, au point de vue géologique, avec le début et la formation, des dépôts récents (tufs et tourbes) » (p. 424).

S[alomon] R[einach]