Cazurro, Manuel: Los monumentos megalithicos de la provincia de Gerona. Publié par la Junta para ampliación de estudios e investigaciones cientificas. In-8, 82 pages, avec 32 planches et 1 carte.
(Madrid 1914)
Compte rendu par Henri Breuil, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 148-149
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Manuel Cazurro. Los monumentos megalithicos de la provincia de Gerona. Publié par la Junta para ampliación de estudios e investigaciones cientificas. Madrid, 1914. In-8, 82 pages, avec 32 planches et 1 carte.


 

 L’auteur de ce travail sobre et consciencieux a entrepris pour sa province un inventaire des mégalithes à l’imitation des travaux analogues publiés en France, qu’il connaît et cite avec honneur. Il poursuit la voie que, vers 1880, M. Sampere y Miguel, puis, en 1893, M. Luis Mariano Vidal avaient ouverte, et arrive au total de 37 dolmens et 22 menhirs pour la seule province de Gérone, distribués géographiquement en deux groupes, l’un collé aux chaînes pyrénéennes, le long de la frontière française, l’autre, dans la chaîne catalane, au S. O. de Gérone ; plus à l’ouest, sur les versants pyrénéens, ils se raréfient très vite (deux seulement) ; un seul existe d’autre part entre les deux groupes indiqués, à l’embouchure du rio Ter.

Les indigènes appellent ces dolmens arca, arqueta, barracas de alarbs (Arabes ou alarps, voleurs) ; à part le dolmen de Rosas, récemment décrit dans l’Anthropologie par M. H. Neuville, dans un travail que M. Cazurro n’a pas dû avoir le temps de connaître, les dolmens de la province de Gérone sont de simples chambres rectangulaires, ordinairement couvertes d’une seule pierre supportée par quatre, parfois cinq ou six autres ; celui de Rosas seul atteint de grandes dimensions et la plus grande de ses dalles mesure 5m,20 sur 3m,95 ; une seule allée couverte a été rencontrée, la Cova d’en Dayna, à Romanya de la Selva, de7m,70 de long ; elle est entourée d’un cromlech circulaire, base d’un ancien tumulus ; plusieurs autres chambres ont aussi des vestiges de ce cercle de pierres ; d’autres semblent n’avoir jamais été couvertes d’un tertre. La matière de ces monuments est généralement prise sur place et consiste en dalles de granit ou d’ardoise, exceptionnellement de calcaire crétacique ; trois fois seulement on doit admettre qu’il y a eu transport à une courte dis­tance (500 m.).

La plupart n’ont pas donné de mobilier ; il est vrai que les recherches y ont été très superficielles ; la Cova d’en Dayna seule a fourni une jolie série de flèches en silex, une plaque de fibrolithe et un poinçon de cuivre, ainsi que divers ossements ; à en juger par son caractère architectural, c’est le dolmen le plus récent de la région.

Quant aux menhirs, leur répartition n’est pas aussi localisée que celle des dolmens ; il n’est pas toujours facile de préciser leur âge ; souvent ils ont été christianisés anciennement ; on les appelle Pedra alta, llarga, fita, hita. Un seul présente des cupules sur la partie médiane et inférieure ; aucun ne rappelle les statues-menhirs de l’Aveyron, bien que dans la province voisine de Lérida, M. L. M. Vidal en ait signalé un ou deux.

Nous passons sous silence les considérations générales de l’auteur, fort sensées et appuyées sur une solide érudition, et nous ne pouvons le suivre dans la partie analytique avec description de chacun des monuments et des ossements humains d’une grotte sépulcrale. Une collection de plans des dolmens et des planches en simili illustrent le volume ; les photographies reproduites sont fort claires et donnent une idée exacte de l’aspect des monuments ; le tirage n’en est pas toujours excellent.

En somme, cette publication fait honneur à son auteur et témoigne du développement que prennent les études d’archéologie préhistorique chez nos voisins.

H[enri] Breuil