Vincent, H. - Abel, F. M.: Bethléem. Le sanctuaire de la Nativité. In-4, 11-216 p., avec 22 planches et de nombreuses figures dans le texte.
(Paris, Lecoffre 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 152
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H. Vincent et F. M. Abel. Bethléem. Le sanctuaire de la Nativité. Paris, Lecoffre, 1914. In-4, 11-216 p., avec 22 planches et de nombreuses figures dans le texte.


 


 


 

La question de l’« unité de structure » de la basilique dite de la Nativité à Bethléem a déjà donné lieu à de nombreuses discussions. Alors que M. de Vogüé, il y a longtemps, avait fait d’expresses réserves, M. Strzygowski affirma que l’édifice était d’une seule venue, que c’était une création constantinienne, et M. Harvey, chargé de relever en détail la basilique, aboutit à la même conclusion. A la suite d’un nouveau voyage du véné­rable marquis de Vogüé en Palestine, le problème fut remis à l’étude par les archéologues de l’École biblique de Jérusalem ; les résultats de leurs recherches sont consignés dans la magnifique monographie dont la publication a été facilitée par une subvention de l’Académie. Elle met en lumière la transforma­tion, difficile à reconnaître, que l’édifice a subie sous le règne de Justinien (cf. Revue, 1913, I, p. 410). L’ouvrage commence par une étude sur la grotte, consi­dérée comme le lieu de naissance de Jésus (P. Abel) ; nous trouvons ensuite une description très détaillée de la basilique (P. Vincent) et une histoire du sanctuaire jusqu’à nos jours (P. Abel). On sait que, suivant S. Jérôme, la grotte de Bethléem fut consacrée, depuis le règne d’ Hadrien, au culte d’Adonis. Quelques mythologues ont pensé qu’Hadrien n’avait été pour rien dans l’intro­duction de ce culte et que le culte de Jésus y avait succédé à celui d’Adonis ; d’accord avec M. de Baudissin, le P. Abel revient à l’opinion de S. Jérôme, qui ne laisse pourtant pas d’offrir des difficultés, car les chrétiens n’avaient pas pris part à la révolte de Barkokébas et l’on ne comprend pas qu’Hadrien pour punir les Juifs, ait « désécré » un lieu de culte chrétien. « Quand la topogra­graphie sacrée des chrétiens se fixa, écrit sagement Renan (Origines, t. VI, p. 225), on crut à un outrage ; on s’imagina de même que l’empereur avait eu l’intention de profaner Bethléem en y installant le culte d’Adonis ».

S[alomon] R[einach]