Rodocanachi, E.: Les monuments de Rome. In-4, 209 p., avec nombreuses planches et gravures.
(Paris, Hachette 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 160-161
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E. Rodocanachi. Les monuments de Rome. Paris, Hachette, 1914. In-4, 209 p., avec nombreuses planches et gravures.


 

 Bien qu’on ait déjà beaucoup écrit sur la destruction des monuments de Rome et l’utilisation de leurs restes au moyen âge, un ouvrage d’ensemble comme celui-ci serait le bienvenu alors même que la richesse et la qualité excellente de l’illustration n’ajouteraient pas un précieux attrait à sa valeur historique. Les premiers chapitres rap­pellent les catastrophes qui mirent fin à la splendeur de Rome, guerres, trem­blements de terre, inondations ; il est ensuite question des destructions systé­matiques opérées en vue de constructions nouvelles ou de la transformation des monuments anciens en châteaux-forts. Les fours à chaux, tombeaux de tant de statues de marbre, ne sont pas oubliés. Une réaction contre ces ravages, déjà déplorés par Pétrarque, commence avec le pontificat de Sixte V, qui vit pourtant la destruction de ce qui restait du Septizonium. Assurément, dans la Rome de la Renaissance, il ne manque pas de démolisseurs intéressés, de fouilleurs avides, mais on restaure aussi et l’on conserve ; le droit de fouiller et celui d’exporter sont réglés et le Conseil communal de Rome s’honore en protégeant ce qui subsiste des ruines romaines. La seconde partie de l’ouvrage est consacrée à l’étude détaillée des monuments, au point de vue des outrages qu’ils ont subis et des mesures qui ont été prises pour les conserver ; l’auteur s’occupe ainsi des obélisques, du mausolée d’Auguste, du Panthéon, des Thermes de Dioclétien, des arcs de triomphe, de la basilique de Constantin, du théâtre de Marcellus, du Palatin, du Colisée. Partout le texte est éclairé par la reproduction d’anciens dessins ou d’anciennes gravures qui mettent en évidence les progrès de l’œuvre de destruction et les réfections ou « nettoyages » qui se sont poursuivis jusqu’à nos jours. D’intéressants extraits de récits de voyageurs complètent les enseignements de l’illustration.

L’auteur indique ses sources ; il en est d’inédites, qui paraissent avoir été utilisées avec soin. Mais les références aux textes anciens sont parfois bien sin­gulières et trahissent l’usage de vieux livres non contrôlés. Marcellin (p. 2, n. 8) devait être cité d’après les Chronica minora, non autrement ; Rutilius devait l’être avec indication du vers, Nicéphore Calliste d’après la Byzantine de Bonn (p. 3), Fortunat d’après l’édition des Monumenta et non d’après celle de Mayence, 1603 (p. 4). L’inscription citée p. 107, n. 2 est incomplète et inintelligible. Les noms italiens donnés à des personnages que mentionne Josèphe (p. 87) prouvent que tout ce passage a été emprunté à une source italienne récente. Il y aurait beaucoup d’observations du même genre à ajouter.

S[alomon] R[einach]