Alten, W. von: Geschichte des altchristlichen Kapitells. In-8, 110 p., avec 10 planches.
(Munich, Delphin-Verlag 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 163-164
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W. von Alten. Geschichte des altchristlichen Kapitells. Munich, Delphin-Verlag, 1914. In-8, 110 p., avec 10 planches.


 

Le manque d’une terminologie internationale se fait cruellement sentir toutes les fois qu’on aborde l’étude d’un élément d’architecture et qu’on veut en suivre l’évolution. M. W. von Alten, prenant pour point de départ les types, de chapiteaux usités au Ve et au VIe siècle, examine successivement le chapiteau à acanthe (épineuse, contournée par le vent), le chapiteau-imposte, avec sa variété ionique, le chapiteau-corbeille, la décoration et le style des chapiteaux proprement chrétiens. « La colonne antique avec son chapiteau était conçue au point de vue structural, comme un support résis­tant à un fardeau. La pièce entre le fardeau et le support fut conformée en accord avec cette donnée générale et devint ainsi, nécessairement, intéressante par elle-même. Dans cette pièce opérait un processus, s’acomplissait [sic] une fonction. On reconnaît ainsi, dans la colonne antique, comme dans tout l’art et toute la civilisation antique, un certain caractère anthropomorphique… En revanche, dans le chapiteau chrétien primitif, il n’y a rien d’actif. Pas de fardeau auquel il soit nécessaire d’opposer une force : le chapiteau n’agit pas ; sa fonction essentielle est, pour ainsi dire, négative : elle consiste à ne pas troubler l’impression d’ensemble de l’architecture, à s’y abandonner... Cette qualité négative de l’architecture chrétienne a pour conséquence une qualité positive, en rapport avec le mouvement de tout l’espace enclos, avec l’harmonie des formes entre elles et avec la couleur. C’est la tendance à la vision, optique, qui est le point augu­laire [sic] de ce style (Riegl). L’espace enclos ne veut plus être vu suivant son contenu formel, mais suivant son effet combiné de lumière et d’ombre, c’est-à-dire suivant son effet pittoresque. Quand nous sommes à l’intérieur de S. Apollinare Nuovo à Ravenne, ce n’est pas l’impression de l’espace qui nous touche, mais celle des murs, des limites de l’espace. Elles sont marquées non à la manière antique par la mise en évidence de la structure, du squelette ; mais le mur entier est conçu comme quelque chose de simple, de non-membré. Les colonnes et les archivoltes s’élancent de concert de l’ouverture vers le fond ; elles doivent être vues optiquement, en perspective, effet que rehausse le cortège des blanches figures de mosaïque sur les murs. La figure individuelle importe peu ; elle peut être bien ou mal dessinée : son rôle est de marquer la surface des murs d’une manière exclusivement décorative, d’en assurer la fuite vers les profon­deurs » (p. 91-92). J’ai traduit comme j’ai pu ; c’est dur. On ne me persuadera pas qu’il ne soit pas possible de parler plus simplement, fût-ce de l’esthétique architecturale des Byzantins.

S[alomon] R[einach]