Scott, Geoffrey: The architecture of humanism. A study in the history of taste. In-8, ix-272 p.
(Londres, Constable 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 166
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Geoffrey Scott. The architecture of humanism. A study in the history of taste. Londres, Constable, 1914. In-8, ix-272 p.


 

L’humanisme, dit l’auteur, est l’effort des hommes pour penser, sentir et agir par eux-mêmes et pour se tenir à la logique des résultats (sic). Cette attitude de l’esprit est commune à toutes les énergies variées de la vie de la Renaissance. Sur ce terrain se rencontrent Brunelleschi, Machiavel, Michel-Ange, César Borgia et Galilée. L’autorité, d’habitude, l’orthodoxie sont dédaignées ; l’argument est pragmatique réaliste, humain (p. 191). Le principe de l’humanisme est le lien qui unit les diverses phases — au premier aspect si contradictoires — du style de la Renaissance. Il explique son étrange attitude, à la fois obséquieuse et indiscipli­née, à l’égard de l’architecture antique (p. 239). L’architecture de l’humanisme est née en Grèce. La pensée des Grecs fut anthropocentrique comme leur architecture... Dans un monde de formes concrètes, indifférentes à l’homme, ils ont construit un monde tel que l’homme le désire, répondant à son instinct et à sa stature. Ces valeurs que les Grecs définirent et fondèrent (sic), Rome les maintint, les étendit et les transforma... Passer de l’architecture romaine à l’énergie fantastique et sauvage du gothique, c’est quitter l’humanisme pour la magie ; c’est constater que la logique d’une science inhumaine a déplacé la logique de la forme humaine... Le style gothique, comme l’esprit médiéval, est embarrassé dans un réseau d’idées vaines dont l’homme tel qu’il est a cessé d’être le centre. Quand, à la Renaissance, ce centre fut retrouvé et que l’hu­manisme redevint un principe conscient de la pensée, le style de l’architecture romaine reprit ses droits... Mais la pointe de l’humanisme de la Renaissance était dirigée moins vers l’ordre que vers la liberté (par réaction contre le moyen âge). Ainsi, l’architecture de la Renaissance s’attache à l’ordre comme à une méthode, mais le met au service de la variété aiguë de la vie » (p. 240-242). Il y a là des idées justes, des vues ingénieuses, exposées dans une langue abstraite que je n’aime pas.

S[alomon] R[einach]