Reymond, Marcel: Bramante et l’architecture italienne du XVIe siècle. In-8, 127 p., avec 24 planches.
(Paris, Laurens 1914)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 24 (4e série), 1914-2, p. 166-167
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Marcel Reymond. Bramante et l’architecture italienne du XVIe siècle. Paris, Laurens, 1914. In-8, 127 p., avec 24 planches.


 

 Le nom de Bramante évoque d’abord celui de son cher disciple Raphaël, puis le souvenir du charmant tempietto de Rome, figuré par Raphaël au fond du Sposalizio de Milan. Bramante à Rome, comme Palladio à Venise, c’est le retour à l’antique, la rupture presque violente avec l’art chrétien et médiéval. Peut-être cette rupture aurait-elle été définitive sans la « querelle de moines » qui provoqua la Réforme et par contre-coup, la Contre-réformation, le Concile de Trente, la réaction de la partie la plus éclairée du monde chrétien contre l’offensive victorieuse du paga­nisme. Quoi qu’il en, soit, l’exemple et l’enseignement de Bramante furent éphémères. « Après avoir mis son idéal dans la copie des temples antiques », le XVIII siècle se refit chrétien et se termina par la coupole de Michel Ange, qui, dans son « élan de verticalisme », semble reprendre avec des procédés nouveaux, mais une inspiration de même source, l’œuvre des architectes de nos cathédrales (p. 121). M. M. Reymond, qui a donné récemment un très bon livre sur Brunelleschi, en offre la suite et le complément dans ce volume sur Bramante et les autres architectes italiens du XVIe siècle, où la connaissance la plus exacte des monuments, du milieu politique, religieux et social s’allie à des qualités littéraires qui la font valoir. Enseignée ainsi, sans formules pédan­tesques, sans abus d’abstraction, l’histoire de l’architecture rivalise avec celle des autres arts pour l’instruction et le plaisir des lecteurs.

S[alomon] R[einach]