Noack, F.: Ovalhaus und Palast in Kreta, ein Beitrag zur Frühgeschichte des Hauses. 1 vol. in-8° 70 p.; 1 pl. et 7 fig.
(Leipzig, Teubner 1908)
Compte rendu par Gabriel Leroux, Revue Archéologique t. 14 (4e série), 1909-2, p. 162-163
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F. Noack. Ovalhaus und Palast in Kreta, ein Beitrag zur Frühgeschichte des Hauses, 1 vol. in-8° 70 p.; 1 pl. et 7 fig. Leipzig, Teubner, 1908.


     Ce petit livre apporte un complément aux précédents travaux de l’auteur sur l’architecture préhellénique, et spécialement aux pages des Homerische Paläste concernant les palais crétois. La première partie de l’ouvrage a trait au débat qui s’éleva naguère entre M. Dörpfeld el M. Mackenzie. Dans l’ensemble, M. Noack se range à l’avis de ce dernier savant et réfute quelques unes des raisons invoquées par le premier. Les seconds palais de Knossos et de Phaestos sont purement crétois et ne sauraient être attribués à des constructeurs « achéens » venus du continent. C’est un fait qui désormais paraît hors de doute. La démonstration porte sur les points suivants :

     1° Après qu’on eut reconnu dans le soi-disant mégaron de Phaestos (68, 69) un simple portail, prolongé par un puits de lumière, M. Dörpfeld a voulu le comparer au propylon de Tirynthe. Les deux constructions n’offrent que des

analogies superficielles et procèdent de principes nettement opposés.

     2° La cour à péristyle continu et la salle à piliers de Phaestos (74, 93), n’ont, de même, aucun rapport avec la cour à portiques du palais mycénien, sur laquelle s’ouvre le mégaron.

     3° La ruine la plus récente d’H. Triada, où se lit le plan d’un bâtiment pareil au mégaron, n’est point contemporaine du second palais de Phaestos, mais beaucoup plus tardive. A ce palais correspond, sur le site d’H. Triada, la ruine la plus ancienne, qui est du plus pur style crétois. Les constructions de Tirynthe, dont les dernières fouilles obligent d’abaisser la date, sont trop récentes pour avoir servi de modèles aux seconds palais crétois. C’est seulement dans le sens contraire que le courant d’influences à pu se produire ; mais les continentaux n’ont jamais renoncé au type monumental que leur imposait déjà une très ancienne tradition.

     Dans un autre chapitre, M. Noack se retourne contre M. Mackenzie, pour réfuter sa théorie de l’origine du mégaron. Nous lui donnons volontiers raison et il semble bien que, sur ce point encore, l’unanimité soit faite. Le mégaron et l’habitation crétoise différent par tant de traits, qu’il n’a pu suffire, pour avoir l’un, d’adapter l’autre aux exigences d’un climat plus froid. Dire que les continentaux ont pris aux Crétois le modèle de leur maison, mais qu’ils en ont dû modifier toutes les dispositions principales, que d’une salle peu profonde, ouverte à tous vents, juxtaposée à d’autres salles et communiquant avec elles, ils ont fait un logis profond, soigneusement isolé, n’est-ce pas convenir qu’ils ont créé, de toutes pièces, un type d’habitation nouveau?

     En terminant, M. Noack traite de la maison elliptique découverte à Chamaizi-Siteia. Il attribue à cette trouvaille une importance exceptionnelle. Elle nous révélerait comment s’est opéré en Crète le passage du plan curviligne au plan quadrilatéral et aussi d’où procédent [sic] les dispositions complexes du palais crétois, Cette opinion sera certainement discutée et se fonde sur des raisons peu convaincantes. Les premiers exemples de constructions quadrilatérales, comme la maison néolithique de Magasa, sont antérieurs à l’édifice de Chamaizi. L’origine orientale de l’architecture à murs droits garde pour elle une vraisemblance que ni les découvertes de Crète, ni celles d’Orchomène n’ont diminuée. Quant au plan du palais crétois, avec cour centrale, il n’était guère besoin pour être conduit à un parti si naturel d’imiter les divisions intérieures de la maison elliptique.

G[abriel] L[eroux]