Kekulé, R. - Winnefeld, H.: Bronzen aus Dodona in den Königlichen Museen zu Berlin. In-fol., 45 p., 6 planches d’héliogravure et 10 héliogravures dans le texte.
(Berlin, Verwaltung der Museen 1909)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 14 (4e série), 1909-2, p. 164
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R. Kekulé et H. Winnefeld. Bronzen aus Dodona in den Königlichen Museum [sic] zu Berlin. Berlin, Verwaltung der Museen, 1909. In-fol., 45 p., 6 planches d’héliogravure et 10 héliogravures dans le texte. Prix : 50 mark.


Publication de grand luxe (et de bon goût, à la viennoise), dédiée à l’empereur Guillaume à l’occasion de son anniversaire. Ce n’est pas une raison pour faire payer 50 mark ce qui en vaut 20 ; mais on finit par s’habituer à ces procédés, qui trouvent des imitateurs un peu partout. Parmi les bronzes publiés ici pour la première fois, il y en a de tout premier ordre, comparables aux merveilles de Paramythia que possède le Musée Britannique : un Zeus marchant (pl. I), une Ménade (pl. III), un Poseidon (pl. IV) — ce dernier un des plus beaux bronzes grecs du monde. Le texte est instructif pour l’histoire (encore à écrire) des fouilles de M. Carapanos à Dodone. Ce banquier grec avait employé à ses travaux un ingénieur polonais, Sigismund Mineyko, que la publication de 1878 ne nomme qu’une fois en passant (comme elle fait le silence sur Gautier de Claubry, l’inventeur du site de Dodone). Mineyko attaqua vivement M. Carapanos (Nuova Antologia, 1879) et fut appuyé dans ses réclamations légitimes par le brave amateur autrichien Alexander von Warsberg, qui visita Dodone en 1883. Warsberg vit alors et décrivit sommairement, dans son journal de voyage intitulé Eine Wallfahrt, l’importante collectiou [sic] que Mineyko avait formée pour son propre compte. Puis le silence se fit sur ces trouvailles qui subitement, en 1904, reparurent dans une collection privée de la Prusse occidentale et furent acquises par le Musée de Berlin. L’exposé de MM. Kekulé et Winnefeld est, avec intention, très discret ; on ne dit pas ce qu’est devenu Mineyko, ni quel est le seigneur prussien qui possédait ses trésors. Mais ce sont de vrais trésors, que tous les Musées peuvent envier. — ­ A la p. 32, intéressante dissertation sur la patine ; les auteurs, d’accord avec M. Lechat, n’admettent pas l’hypothèse d’une patine artificielle.

S[alomon] R[einach]