Haupt, Albrecht: Die aelteste Kunst, insbesondere die Baukunst der Germanen. In-8, viii-289, p. [sic], avec 190 gravures.
(Leipzig, Degener 1909)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 14 (4e série), 1909-2, p. 168
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Albrecht Haupt. Die aelteste Kunst, insbesondere die Baukunst der Germanen. Leipzig, Degener, 1909 In-8, viii-289, p. [sic], avec 190 gravures.


La question de l’originalité artistique des Germains prêtera longtemps à controverse, tant par suite de l’insuffisance des matériaux que parce que la nature et l’importance des influences orientales subies par les Germains ne peuvent encore être définies avec rigueur. A côté des nombreux ouvrages et mémoires de M. Josef Strzygowski, champion des influences orientales, on lira avec intérêt ce livre d’un historien très expert de l’architecture, qui fait abstraction desdites influences. Pour lui, comme pour Courajod, il y a un génie germanique autochthone, qui s’est développé par la pratique du travail du bois ; si, pour les périodes les plus anciennes de cet art, les œuvres métalliques ont seules survécu, c’est toujours en songeant à l’origine ligneuse du style qu’il faut essayer d’en comprendre les caractères. M. Haupt ne nie pas les apports de l’Orient ; il fait plus, il les néglige et M. Strzygowski a pu demander, en rendant compte de son livre, si vraiment Kleinasien, ein Neuland der Kunstgeschichte avait été publié en 1903. L’architecture visigothique de l’Espagne a particulièrement occupé l’auteur, qui en fait ressortir, souvent avec bonheur, les caractères germaniques. « Partout, au milieu du IXe siècle, survit l’antique tradition d’un travail du bois dont le développement nous est rendu sensible par la construction en pierres qui s’en inspire. Ce que la technique du bois a produit en Norvège, du XIIe au XIVe siècle encore, nous donne une idée de ce que les Germains ont dû réaliser à cet égard dans le sud de l’Europe » (p. 208). Le livre de M. Haupt est très richement illustré, bien que d’une plume parfois peu adroite ; s’il n’est pas facile à lire, malgré les sous-titre imprimés en marge, cela tient en partie à la difficulté du sujet (1). La bibliographie imprimée à la fin est peu correcte et ne mentionne pas — oubli inexcusable — les trois volumes des Leçons de Courajod.

S[alomon] R[einach]

(1) L’auteur aurait pu s’épargner des phrases « à la Gobineau » sur les races et des naïvetés sur le « premier couple humain ».