Nordau, Max: Le Sens de l’Histoire. In-8, 429 p.
(Paris, Alcan 1910)
Compte rendu par Salomon Reinach, Revue Archéologique t. 14 (4e série), 1909-2, p. 479-480
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Max Nordau. Le Sens de l’Histoire. Paris, Alcan, 1910. In-8, 429 p.


Ouvrage agréable à lire et témoignant, comme tous les travaux de l’auteur, d’une multitude de bonnes lectures et de réflexions personnelles. Voici la conclusion : « Derrière toutes les apparences et toutes les illusions nous trouvons, comme le véritable sens de l’histoire, la manifestation de l’instinct vital de l’humanité. » Cela est fort raisonnable. M. Nordau allègue souvent, à titre d’exemples, des textes et des faits empruntés à l’antiquité et aux temps préhistoriques. Ses incursions dans ces domaines ne sont pas toujours heureuses. Ainsi (p. 151) il place l’homme du Néanderthal avant celui « de Solutré, de Moustier, de Chelles, d’Acheul », ce qui est évidemment tout confondre. P. 236, il prête à Lucrèce le Primus in orbe deos, erreur si souvent signalée qu’on voudrait la croire passée de mode. Les vers de Lucrèce, cités en note p. 236-7, offrent des fautes de quantité qui ne sont pas de Lucrèce. — P. 350, on n’a pas besoin de « dénicher chez Cicéron la description des caractères mobiles » (sans renvoi à un texte), pour être certain, d’ailleurs, que les anciens y ont eu recours. P. 366, le vers cité n’est pas de Martial, mais de Juvénal. P. 406, ce qui est dit des découvertes de Winckler à Boghaz-Koï suppose l’existence d’une ville et d’un empire « de Cheta » et ignore totalement la bibliothèque d’écrits consacrés depuis vingt-cinq ans aux Hittites. Mais ce sont là des taches faciles à corriger; le livre vaut la peine qu’on les y corrige.

S[alomon] R[einach]