Widemann, François: Les successeurs d’Alexandre en Asie centrale et leur héritage culturel, 527 p., 28 €, 16 x 24 cm, ISBN : 978-2-914214-71-1
(Riveneuve éditions, Paris 2009)
 
Reseña de Sébastien Polet, Université catholique de Louvain
 
Número de palabras : 2867 palabras
Publicado en línea el 2010-08-20
Citación: Reseñas HISTARA. Enlace: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=1068
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          L’ouvrage de François Widemann  est une excellente synthèse consacrée presque exclusivement aux Grecs de l’Inde et de la Bactriane. L’essentiel des analyses y est effectué grâce aux monnaies. Si l’auteur met à jour de nombreuses théories qui concernaient l’histoire des royaumes gréco-bactrien, indo-grec, indo-parthe, un sous-titre précisant les noms de ces royaumes et l’emploi abondant de la numismatique aurait été bienvenu.

 

 

          Après avoir présenté les connaissances actuelles liées aux satrapies orientales de l’empire de Darius III, la conquête d’Alexandre et l’expédition de Séleucos Ier, François Widemann expose l’arrivée au pouvoir de Diodote Ier en Bactriane. Son étude des épiclèses du satrape devenu roi permet de comprendre l’évolution de son pouvoir. Certains articles ne figurent pas, hélas, dans sa bibliographie : Brodersen K., « The date of the secession of Parthia from the Seleucid kingdom », Historia. Zeitschrift für Geschichte, b. 35, h. 3, 1986, p. 378-38. Matelli E., « La spedizione Indiana di Seleuco I e la sua propaganda »,  Numismatica e antichità classiche, XVI, 1987, p. 131-148.

 

 

          Au troisième chapitre de la synthèse, il est traité principalement de la Bactriane sous Euthydèmos Ier. La sécession de la Sogdiane sous son règne ne fait plus aucun doute grâce aux arguments présentés par F. Widemann. Il y est démontré également que le fils du roi Démétrios fit ses conquêtes en Inde durant le règne de son père. À nos yeux, cependant, la campagne d’Antiochos III n’est pas assez analysée. La présentation de la bataille qui opposa le Séleucide à Euthydèmos Ier près d’Alexandrie d’Arie (Polybe, Histoire, X, 9-15) aurait permis une présentation de l’armée gréco-bactrienne. Mais cela n’enlève rien à l’excellence de l’analyse des conquêtes de Démétrios. L’auteur souligne le coût de la guerre et le fait que les territoires occupés ne livrèrent guère de butin car ils avaient déjà été pillés par Antiochos III.

 

 

          Le quatrième chapitre se focalise sur les successeurs de Démétrios Ier. Fr.  Widemann met l’accent sur le rôle de Pantaléon en tant que tuteur, puis roi des possessions indiennes d’Euthydèmos II. L’auteur décrit également les conséquences de la sécession de la Sogdiane. La route de l’or étant coupée, les rois gréco-bactriens furent frappés par une crise monétaire. L’une des solutions trouvées face à cette pénurie d’or fut l’usage de monnaie en cupro-nickel. F. Widemann démontre que cet alliage était déjà présent à Taxila. Pour ce faire, il utilise habilement les sources chinoises et les analyses chimiques des différentes monnaies retrouvées. Le rôle majeur, jusqu’ici ignoré, de Taxila comme point d’entrée du cupro-nickel chinois est mis en valeur. Cette étude se poursuit au cinquième chapitre. L’auteur y suggère que Pantaléon, successeur d’Euthydèmos Ier, et Agathocle Ier pourraient être des descendants du diadoque Lysimaque. Toujours selon lui, la veuve d’Agathocle, fils de Lysimaque, aurait fui avec ses enfants à la cour de Séleucos. L’un de ses enfants serait nommé Agathocle, et un satrape de Pisidie portant ce nom serait précisément cet individu. Celui-ci se serait ensuite rendu en Bactriane. Mais si cette hypothèse est séduisante, elle n’en demeure pas moins invérifiable, dans la mesure où Agathocle est un nom relativement fréquent à cette époque. F. Widemann revient ensuite sur le rôle de Pantaléon qui fut le conquérant de Taxila et de Sagala (Sialkot – Euthydémia) pour le compte d’Euthydèmos II avant de lui succéder. Il indique qu’il fut le premier à employer l’écriture brahmi sur ses monnaies. Il fit aussi figurer des divinités hindoues sur celles-ci. Selon lui, Agathocle pourrait être un frère de Pantaléon, leurs portraits, sur les monnaies, étant très proches. Il précise enfin que l’écriture kharosthi remplaça vite le brahmi sous le règne d’Agathocle. Ce dernier fit aussi représenter de plus en plus de divinités hindoues sur ses monnaies.

 

 

          Le sixième chapitre présente les règnes d’Antimaque Ier, Apollodote Ier et Antimaque II. F. Widemann explique qu’Antimaque s’est emparé de la royauté et a mis en place une dyarchie. Le roi principal résidait en Bactriane et son associé séjournait à Taxila. Ce pouvoir double fut créé en raison des difficultés de communications dues aux montagnes de l’Hindou Kouch qui séparent la vallée de l’Indus de la Bactriane. Le roi principal portait le titre de « Théos » et le roi associé celui de « Sôter ». F. Widemann suggère qu’Antimaque devait avoir pour père un certain Eumène car son fils aîné portait ce nom. Suivant son estimation, il pourrait être un descendant du diadoque Eumène de Cardia. Cette hypothèse semble peu crédible, car, ainsi qu’il est prouvé plus loin, Antimaque mit en avant l’héritage macédonien. Sur ses monnaies, il se faisait représenter avec la causia, une coiffe macédonienne, et fut par là même le premier roi gréco-bactrien à employer ce symbole macédonien. Or Eumène de Cardia était un Grec ! Nous regrettons aussi l’absence des deux articles de P. Briant étudiant le parcours de ce diadoque : Briant P., « D’Alexandre le Grand aux diadoques : le cas d’Eumène de Kardia », Revue des Études Anciennes, t. LXXIV, 1972, p. 32-73 ; Briant P., « D’Alexandre le Grand aux diadoques : le cas d’Eumène de Kardia (suite et fin) », Revue des Études Anciennes, t. LXXV, 1973, p. 43-81.

 

 

          En Inde, Apollodote, descendant d’Euthydèmos, fut nommé roi associé, et Antimaque II lui succéda. Après lui vint Ménandre. Il était probablement le fils d’Apollodote. Il serait né à Alexandrie du Caucase – Kapisi d’après les sources indiennes. Or, cette cité était la capitale d’été d’Apollodote. F. Widemann présente tout cela, avant d’aborder la réforme monétaire de ce dernier. Le génie du roi fut d’arriver à l’équivalence entre les Karshapanas indiens et l’hémidrachme grec. Il créa ainsi un système monétaire gréco-indien mais parvint également à s’enrichir car la concentration d’argent était différente entre les deux monnaies. Il y avait 3,3 g d’argent dans le Karshapana et seulement 2,45 gr dans l’hémidrachme. L’essor du royaume indo-grec permit d’établir une zone d’influence grecque en Inde occidentale.

 

 

          Le septième chapitre examine les nouvelles conquêtes des Grecs en Asie. F. Widemann tente de rattacher Démétrios II au roi Démétrios Ier sur la seule base du nom. Cela demeure possible, quoique le nom « Démétrios » soit également assez fréquent. L’auteur propose aussi une sorte d’oligarchie à la tête de la Bactriane. Trois familles se partageaient le pouvoir, celle d’Apollodote, celle d’Antimaque et celle d’Euthydèmos. Démétrios II fut roi en Bactriane tandis qu’Antimaque II régnait en Inde. Le premier semblait être un personnage faible, entraîné par Ménandre dans des conquêtes en Inde et par Eucratide en Sogdiane. Ce dernier était un brillant général qui mit trois ou quatre ans pour reconquérir la Sogdiane. Cette victoire le propulsa vers la royauté. Quant il revint en Bactriane, il lutta contre Démétrios II. Pendant ce temps, en Inde, Ménandre entama la conquête de la vallée du Gange. Il fut ainsi l’un des très rares rois macédoniens à être cité par les textes indiens. Ménandre était vice-roi à Taxila. Le Milindapanha, ouvrage sacré de la littérature bouddhique, le figure comme protecteur du bouddhisme. Ses reliques auraient été partagées entre différents sanctuaires bouddhiques de l’Inde occidentale. Ménandre fut, d’après la numismatique, un fils d’Apollodote Ier. Durant cette période, le royaume de Bactriane fut secoué par les révoltes de l’Arachosie et de la Drangiane. Ménandre dut stopper sa conquête du Gange car Eucratide le menaçait sur ses arrières. Mais il fut battu par ce dernier tout en parvenant à conserver une partie de son royaume.

 

 

          L’origine de la révolte d’Eucratide est une question sur laquelle F. Widermann poursuit son propos. Il utilise Justin pour démontrer qu’elle commença en 171 a.C. Au départ, il semble qu’il était coopté par Démétrios II et qu’ainsi le royaume était devenu une triarchie. La capitale d’Eucratide était probablement Aï Khanoum. Devenu roi à la place de Démétrios II, il prit le titre de Mégas. Assez habilement, F. Widemann démontre qu’il était lié, en fait, à Antiochos III. La mère d’Eucratide, quant à elle, se nommait Laodicée. Sur les monnaies de celle-ci, elle était représentée avec le diadème des Séleucides. Eucratide serait donc un petit fils d’Antiochos III. La prise de Samarcande en Sogdiane lui permit de rouvrir la route de l’or. Dans certains passages de ce chapitre, on pourra regretter une rupture de chronologie.

 

 

          F. Widemann passe ensuite à la description des règnes d’Eucratide et de Ménandre. Le conquérant de la Sogdiane montra, au travers de ses monnaies, son héritage séleucide. Il arborait le même casque que Séleucos Ier. Son titre de Mégas était calqué sur celui d’Antiochos III ou de Mithridate Ier , roi des Parthes. Il associa ses fils, Hélioclès Ier Dikaios et Eucratide II Sôter, au pouvoir. En Bactriane, Eucratide fonda une Eucratidia (Dilbergine Tepe ?) à l’image des fondations des premiers diadoques. La cité fut même mentionnée par Strabon. Il s’empara d’Alexandrie du Caucase et des mines d’argent du Panjshir, privant ainsi Ménandre d’importants revenus. S’ensuivit la conquête de Taxila. Antimaque II fut alors envoyé à Bactres comme subordonné d’Hélioclès. Mais malgré ses succès, Eucratide dut aussi faire face à la révolte de l’Arie dans l’ouest de son empire. Ceci étant, les insurgés reçurent l‘aide des Parthes. Il est notable que cette guerre soit mentionnée par Strabon et Justin. Toujours est-il qu’Hélioclès ne parvint pas à conserver tous les territoires de la Bactriane pendant que son père se battait contre Ménandre. La Sogdiane fut envahie par les nomades Yuezhi, qui s’emparèrent même d’Aï Khanoum. F. Widemann démontre que cette invasion fut dirigée vers la Bactriane par les chefs grecs du Nord de la Sogdiane, et que ces derniers tentaient ainsi de recouvrer leur indépendance. L’auteur en veut pour preuve que Samarcande, ville riche du nord de la Sogdiane, ne fut pas pillée par les Yuezhi alors qu’Aï Khanoum, située au sud, fut, elle, totalement ravagée. La perte de la Sogdiane arrêta à nouveau la frappe de monnaies en or. Cette invasion obligea Eucratide à revenir en Bactriane. Il laissa un roi coopté en Inde, Zoïlos Ier, pour gouverner ses conquêtes. Zoïlos Ier, d’après ses monnaies, était probablement un membre de la famille de Démétrios II qui avait reconnu le pouvoir d’Eucratide. Hélioclès assassina son père car il se sentait trahi et abandonné par lui. Il luttait seul contre les Parthes et les Yuezhi. Ménandre s’attaqua à Zoïlos mais décéda lors de l’affrontement. Un certain Platon se proclama roi et défendait les intérêts d’Eucratide contre son fils Hélioclès. Il prit le titre d’Epiphane (révélé). Comme le remarque F. Widemann, cela signifie qu’il n’était pas un roi coopté. Zoïlos rallia le camp de Platon, Hélioclès élimina Platon mais un certain Diomède le remplaça immédiatement. Les dernières traces d’Hélioclès en Bactriane datent de 128 a.C. Les sources chinoises indiquent que la région fut occupée par les Yuezhi. Le fils d’Hélioclès Ier, Hélioclès II, se replia avec ce qui lui restait de troupes au sud de l’Hindou Kouch. Diomède et son successeur Philoxène semblent avoir régné sur un petit royaume centré sur Taxila et Alexandrie du Caucase.

 

 

          Au neuvième chapitre, il est question de la succession de Ménandre en Inde. À cette époque, le territoire grec était divisé entre le royaume de Philoxène en Paropamisades et en Arachosie, celui de Zoïlos Ier et celui de Straton Ier, fils de Ménandre. Comme Straton était trop jeune, sa mère Agathocleia assurait la régence et gouvernait le Gandhara ainsi que le Panjab. Or, Hélioclès II s’attaqua à ce royaume et s’empara de Taxila. Agathocleia dut aussi lutter contre Lysias, fils et successeur de Zoïlos Ier. Straton Ier coopta probablement un certain Amyntas qui battit Hélioclès II. Amyntas était le successeur d’Hermaios Ier, lui-même successeur de Philoxène. Il semble qu’Hermaios Ier ait conclu une alliance avec Straton en épousant une femme de sa famille : Straton et Amyntas se retrrouvaient donc alliés contre Hélioclès II. Polyxène succéda à son père Straton, mais il fut renversé par Antalcidas, fils probable de Diomède. Le nouveau roi forma une nouvelle alliance avec Lysias. Ensemble, ils parvinrent à réunifier les territoires gréco-indiens. On pourra objecter que ce chapitre semble parfois confus. En outre, le lien entre Diomède et Antalcidas paraît ténu.

 

 

          Le dixième chapitre poursuit l’histoire de cette crise relative aux royaumes indo-grecs. De nouveaux envahisseurs, les Sakas (ou Saï) s’installèrent en Drangiane (Séistan). Ils arrivèrent également dans la vallée de l’Indus. F. Widemann s’intéresse par ailleurs au progrès de la religion hindoue. Il cite notamment le cas d’un grec converti, Héliodore qui était sectateur de Vishnou et ambassadeur d’Antalcidas. La concorde entre ce dernier et Lysias disparut rapidement. Antalcidas fit venir des Sakas à Taxila afin de disposer de mercenaires. Il fit éliminer Lysias, et provoqua alors un nouveau morcellement du territoire. En effet, son fils (?) et successeur Archébios ne parvint pas à conserver un pouvoir fort.

 

 

          Le chapitre suivant traite du pouvoir du Saka Mauès. Celui-ci, comme le démontre F. Widemann, fut associé au pouvoir par la veuve d’Archébios. En fait, ils ne furent jamais mariés. À la disparition de la reine, Mauès devint le seul roi. Il conserva les traditions des Grecs, ce qui rendit pacifique sa prise de pouvoir. C’est alors que Mauès tenta de contrôler les Sakas arrivés dans la Vallée de l’Indus. C’était un Saka hellénisé probablement lié à l’ancienne armée de Bactriane. Il se montra ouvert à la religion grecque et fit également frapper des monnaies avec des divinités hindoues. En réalité, Mauès associa trois rois au pouvoir : Artémidoros, fils probable d’Archébios, Télèphe, son fils, et Nicias. Sur les monnaies de ces deux derniers, apparurent des symboles sakas. Le douzième chapitre est consacré aux royaumes indo-grecs indépendants de Mauès. Le roi saka n’avait pas occupé les Paropamisades et l’Arachosie. Est décrite aussi l’invasion du Séistan par les Parthes, qui provoqua un nouvel afflux de Sakas sur l’Inde. De sorte qu’un nouveau royaume saka fut créé autour d’Alexandrie d’Arachosie. D’origine parthe, son roi, Vononès, s’empara d’une partie du Gandhara. L’un de ces rois, Azès, fut obligé de s’exiler à Taxila.

 

 

          Le treizième chapitre s’attèle à la succession de Mauès. La royauté passa aux mains d’Artémidoros, le pouvoir lui fut volé par Apollodote II. Ce dernier fit d’Azès un roi coopté, qui  utilisa l’armée saka pour éliminer ses adversaires. Malgré cette restauration grecque, les Sakas étaient installés dans le royaume, du sud de l’Indus à Taxila.  Hippostrate succéda à Apollodote à Taxila et dans le Panjab. Devant faire face à un usurpateur, Zoïlos II, il fut finalement renversé par Azès. La tentative de rattacher Zoïlos II à Zoïlos Ier présente à nos yeux beaucoup trop d’incertitudes. De fait, le royaume de Zoïlos II se limitait à la région de Sagala. Or Azès s’empara de la majorité du territoire indo-grec. Straton II règnera de 25 a.C. à 10 p.C. sur Sagala. Il fut le premier roi à frapper des monnaies de plomb. Son royaume fut envahi par un satrape d’Azès II.

 

 

          F. Widemann revient encore sur le royaume d’Azès. Si celui-ci n’est plus directement grec, il conserve, selon l’auteur, de nombreux symboles de l’hellénisme. En outre, deux rois porteraient le nom d’Azès. Azès II, quant à lui, dernier roi saka d’Inde, dut faire face à la montée des pouvoirs locaux. Le quinzième chapitre traite de la politique des Parthes au Séistan. Ils semblent avoir créé un royaume tampon entre leur empire et le territoire d’Azès. Par ailleurs, les rois de cette région se seraient émancipés rapidement des Parthes. L’un d’eux, Gondopharès II, conquit le royaume d’Azès. Il devint le premier roi indo-parthe en 20 de notre ère. Ce dernier s’empara également d’Alexandrie du Caucase, ce qui mit fin de manière définitive au pouvoir des Grecs en Inde.

 

 

          Les derniers chapitres se concentrent sur la fin du dernier royaume gréco-indien et sur l’arrivée des Kouchans dans la région. Le dernier roi indo-grec d’Alexandrie du Caucase–Kapisi fut Hermaios IV. Lorsque sa capitale tomba aux mains de Gondopharès II, cela provoqua, d’après F. Widemann, un choc comparable à la chute de Constantinople. L’impact était surtout psychologique car ce petit royaume était extrêmement réduit. Hermaios IV se réfugia auprès des Kouchans. Il fut associé à leur roi, Kozoulo Kadphisès, qui pouvait ainsi se présenter comme le successeur légitime des Indo-grecs. Lorsqu’il s’empara de la Kapisène, il fut considéré comme un successeur « acceptable » par les Grecs. Et F. Widemann de retracer ensuite l’histoire du premier siècle de l’empire Kouchan. Son parcours chronologique se termine avec le roi Kanishka. Ce fut sous son règne que l’influence grecque déclina fortement en Inde : l’hellénisme officiel prenait fin. À ce stade, l’héritage gréco-macédonien en Bactriane et en Inde fait l’objet d’une brève présentation, qui inclut  notamment le bilan des recherches archéologiques dans ces régions.

 

 

          En complément de l’ouvrage le lecteur trouvera une étude onomastique des noms des rois gréco-bactriens et gréco-indiens ; une présentation des sculptures et des monnaies de ces régions ; enfin une description des émissions monétaires.

 

 

          Malgré quelques menus défauts, cette synthèse fait le point de manière claire et précise sur l’histoire des royaumes gréco-macédoniens de Bactriane et d’Inde. L’auteur se montre objectif en citant les théories de ses prédécesseurs.  Très complet, F.  Widemann, est un excellent historien lorsqu’il jongle avec la numismatique, l’archéologie, les sources littéraires gréco-romaines, indiennes et chinoises. Toutefois on pourra déplorer certaines ruptures de chronologie dans les chapitres traitant d’Eucratide et de ses successeurs.