Cavalier, Odile - Montecalvo, Maria Stefania: La Grèce des Provençaux au XVIII ème siècle: collectionneurs et érudits, 127 pages, 51 figures, ISBN2-9520810-3-4, prix : 16 euros
(Imprimerie Laffont - Avignon 2007)
 
Compte rendu par Guy Meyer, Docteur en histoire ancienne Paris IV
 
Nombre de mots : 10724 mots
Publié en ligne le 2008-01-03
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=116
 
 

Ce beau livre, élégamment illustré, pourvu d'une bibliographie et d'un index des noms de personnes, est publié à l’occasion d’une exposition qui, sous le même titre, s'est tenue au Musée Calvet d'Avignon du 30 juin au 5 novembre 2007. Cette exposition s'organisait en deux volets, l'un consacré au comte de Choiseul-Gouffier, l'autre aux érudits et antiquaires provençaux. Choiseul-Gouffier était en relations plus ou moins étroites avec plusieurs d'entre eux : Charles de Peyssonnel, Pierre Augustin Guys, le chevalier Bassinet d'Augard, Fauvel, Cousinéry. La Grèce des Provençaux vient compléter l'ouvrage consacré au Voyage en Grèce du comte de Choiseul-Gouffier (Avignon, 2007).

Cette étude est consacrée aux Cabinets d'antiques et aux collections qui ont vu le jour en Provence au XVIIIe siècle. Elle retrace l'origine des objets, copies d'inscriptions et dessins qui les composaient. Les auteurs éclairent ainsi la genèse de bien des collections publiques actuelles et, indirectement, des grands Corpus d'épigraphie grecque et latine. Nos érudits provençaux étaient en contact avec le monde savant et, chemin faisant, on rencontre dom Bernard de Montfaucon, le comte de Caylus et les académiciens parisiens, les épigraphistes italiens Ludovico Muratori et Scipion Maffei, prédécesseurs de Bœckh et de Mommsen, et bien d'autres encore.

A travers dix biographies principales, c'est tout le monde des antiquaires du XVIIIe siècle qu'on croise : l'index de plus trois cents noms atteste l'érudition des deux auteurs. Chacun des chapitres de l'ouvrage est l'occasion de faire intervenir d'autres protagonistes qui gravitent autour des personnages principaux, d'en dresser les portraits et d'en définir les rôles. Les destins de tous ces individus se croisent et se recroisent. On a sous les yeux un tableau de la République des Lettres en Provence, les principaux protagonistes étant, pour leur part, membres à part entière de la-dite république. Les nombreux extraits d'archives peu connues ou inédites ajoutent encore à l'intérêt de l'ouvrage.

Le style est clair, la lecture agréable. Les fautes de frappe et les lapsus restent rares. Nous signalerons tout juste page 18, Darval pour Dairval ; page 23 Bœck pour Bœckh ; page 33, Adamance pour Adamante (ou Diamant) ; page 49, 1790 et 1791 pour 1690 et 1691. Puisqu'il vient d'être question du grand érudit grec, natif de Smyrne, Adamante Coray, peut-être serait-il bon de préciser que la traduction de Strabon (p. 33, n. 114) à laquelle il collaborait était placée sous la direction de Letronne (5 vol., Paris, 1805-1819). Nous n'avons pas su reconnaître le toponyme Phillipopoulos (p. 23). S'agit-il de Philippopolis ? En revanche, Arta (suivi d'un point d'interrogation, p. 24) correspond sans conteste à Erdek, village et aujourd'hui station balnéaire proche des ruines de Cyzique. On le trouve sous les formes Artac (carte de la presqu'île de Cyzique dans le Recueil de Caylus, II, pl. LVIII) et Artaki (Carte de la Propontide levée par Paul Bohn en 1732). La forme de la référence «IG, XIV, 2461 = CIG, 676 » (p. 43) est curieuse. Passons sur la faute de frappe : il faut lire CIG, 6860b. Nous n'insisterons pas non plus sur l'incongruité du signe = en épigraphie, Louis Robert a dénoncé cet usage à de multiples reprises. En revanche, le CIG a précédé très largement dans le temps le volume XIV des Inscriptiones Graecae. Le texte de Franz (CIG) , pour cette inscription, repose sur les éditions précédentes (Spon, Saint-Vincens, Chardon de La Rochette, et Millin) alors que Lebègue (IG, XIV) avait vu la pierre et que Kaibel, le maître d'œuvre du volume, disposait d'un estampage.

Il y a parfois des raccourcis malencontreux ou des formulations quelque peu elliptiques. Ainsi l'allusion (p. 43) au Monumentum Ancyranum. Peut-être aurait-il fallu préciser en quelques mots qu'il s'agissait de l'autobiographie d'Auguste (Res gestae divi Augusti) , gravée sur le temple d'Ancyre (Ankara). Il aurait été aussi plus clair pour le lecteur de rappeler l'étymologie du mot « amphictyonie » (p. 42): ceux qui habitent autour, sous-entendu d'un sanctuaire. Une amphictyonie est une confédération religieuse. Il est question à plusieurs reprises d'un monument appelé tabula rigordiana (pp.76, 83, 84, 95), une stèle ayant appartenu à Rigord, un collectionneur marseillais. Ce n'est qu'à la dernière mention que l'on comprend qu'il s'agit d'une stèle égyptienne. Nous reviendrons plus bas sur ce monument. Il nous semble que l'auteur aurait gagné à l'expliciter dès la première mention. Peut-être aussi fallait-il souligner l'importance de la découverte de l'unique manuscrit de [Jean] Lydus (à Constantinople) par Villoison (p. 35). L'excellente édition du De Magistratibus dans la Collection des Universités de France n'était peut-être pas déjà disponible au moment de la rédaction, mais la notice de M. Dubuisson, vol. I, 2, pp. DCCXLI-DCCXLII, en relate les circonstances.

Les auteurs citent constamment des documents imprimés et manuscrits du XVIIIe et en maîtrisent parfaitement la langue. Il nous semble qu'une note n'aurait pas été inutile pour expliquer que «monacaille» est un terme péjoratif qui désigne les moines. Elles ont pris le parti de moderniser l'orthographe et la ponctuation, mais, dans ce cas, il ne faut pas écrire «Oedippe [sic]» (p. 23 ; en laissant en latin Oedippus, p. 24, n. 80) ou «efficace [sic]» (p. 86) : il suffit de corriger cet usage parfaitement admis à l'époque. Les scripteurs des XVIIe-XVIIIe siècles écrivent régulièrement «deffendre», par exemple. De même, il ne faut pas condamner «Bérénice» (p. 83) pour Béréniké : on avait coutume de traduire en français les toponymes et les anthroponymes grecs et latins. Deux mots n'ont, semble-t-il, pas été compris. Le mot bal(l)ottes, employé par Bouhier (p. 80) est défini par Furetière: « Ballotte, petit bulletin, ou pois ou petite balle de diverses couleurs, qui sert à tirer au sort dans les élections qu'on remet au hasard ». Il correspond exactement au grec psephos, caillou blanc ou noir (dans l'inscription, ils sont blancs et le mot psephos est sous-entendu) qui sert de bulletin de vote ou pour les tirages au sort. Il a donné l'anglais ballot, élection, et, en français, « ballottage ». De même à la page 83, le terme « muguetter » dans une correspondance de Mazaugues à Caumont se trouve dans Furetière: « ce dit aussi au figuré, en parlant des dessins qu'on a de se rendre maître de quelqu'autre chose. Tous les princes voisins de cette place la muguettent depuis longtemps... »

Maria Stefania Montecalvo qui a déjà produit plusieurs études sur le Baron de Sainte-Croix et qui doit publier sa biographie et sa correspondance a pris en charge l'étude consacrée au Baron. Tout le reste, et donc la quasi totalité du livre, est l'œuvre de Mme Odile Cavalier. Elle traite d'abord des deux autres érudits avignonnais : le marquis de Caumont (1688-1745), aux pages 11-25 ; Esprit Calvet (1728-1810), l'illustre fondateur du Musée qui porte son nom et par voie de conséquence la figure tutélaire de toute l'entreprise, aux pages 26-37. Vient ensuite le travail de M. S. Montecalvo sur le Baron de Sainte-Croix (1746-1809), aux pages 38-45. Les deux chapitres suivants traitent des collectionneurs marseillais et aixois: Charles Peyssonnel (1701-1757), aux pages 52-55; Jean-Baptiste Germain (1701-1781),aux pages 56-59, et déjà à la page39; Pierre-Augustin Guys (1721-1799), aux pages 60-72 ; le Président Le Bret (1675-1734), aux pages 75-85; le président Mazaugues (1684-1743), aux pages 86-97; les Fauris de Saint-Vincens, père (1718-1798) et fils (1750-1819), aux pages 98-113. Un chapitre intermédiaire, aux pages 49-51, traite de plusieurs collectionneurs marseillais de moindre envergure: Rigord (1656-1727), et encore p. 76, Boulle (? -1756), Cary (1699-1754) et Michel [de Léon] (1727-1800).

Marseille joue bien un rôle central dans toute cette affaire et fonde l'originalité des collections provençales. C'est à Marseille que débarquent les antiquités venues d'Orient. Comme le rapporte Calvet (cité p. 28) : « nous avons de nos Provençaux qui, après un séjour de dix ans dans le Levant, [sont] souvent forcés à revenir en France [...] quelques reliquats des anciens Grecs et Romains ». Marseille détient le monopole du commerce du Levant. Sa Chambre de Commerce supervise l'action des consuls et intervient de plein droit auprès des ambassadeurs et des secrétaires d'État à la marine pour protéger ses intérêts économiques. Les Marseillais sont d'ailleurs pratiquement les seuls à se rendre au Levant : Guérin, éphémère Antiquaire du roi ; Jean-Baptiste Germain, chancelier au consulat de Salonique ; Peyssonnel, consul à Smyrne et son fils qui, après avoir secondé son père, fut tour à tour consul en Crimée, à La Canée et à Smyrne ; Guys, marchand à Constantinople et à Smyrne ; Fauvel, agent de Choiseul-Gouffier à Athènes puis vice-consul dans cette même ville et enfin réfugié à Smyrne (pp. 33, 64, 68 et surtout Le voyage en Grèce du comte de Choiseul-Gouffier, pp. 63-83) ; Cousinéry, né à Marseille, qui fit une carrière consulaire et dont une partie de la famille s'était établie à Alexandrie et à Smyrne (p. 109). Ajoutons qu'il y avait des Boulle marchands à Smyrne dès le début du XVIIIe siècle ou des Rémusat, beau-père et associé de Guys, dans cette même ville dès le dernier quart du XVIIe siècle. Moublet (pp. 28 et 55), un médecin de Tarascon, ou le chevalier d'Augard (pp. 27, 29, 34, 40), un Avignonnais engagé dans la marine, ou encore Saurin (p. 86), capitaine des vaisseaux du roi, voire Paul Bohn (pp. 22-23), un gentilhomme danois au service du prince Ragotsky, font figure d'exceptions. D'ailleurs nos érudits aixois ou avignonnais sont plutôt casaniers. Ils échangent des correspondances, reçoivent des visiteurs, se déplacent dans la province ou montent à Paris, mais vont rarement à l'étranger. Mazaugues visita l'Italie avec profit. C'est encore une époque où l'on voyage d'abord et surtout par nécessité professionnelle. Les Provençaux qui vont au Levant sont marchands, marins et militaires, ou diplomates. Les voyages, à cette époque, n'étaient guère faciles.

Marseille présente aussi une autre originalité. L'antique colonie phocéenne livre régulièrement ses propres antiquités, quoiqu'en nombre limité (IGF, 9, 10, 23 ; IG, XIV, 936, qui doit être réintégré parmi les inscriptions marseillaises). C'est une petite Grèce aux portes de la Provence. Ce passé intéresse d'abord les érudits du cru : Antoine de Ruffi et son fils Louis-Antoine (au XVIIe siècle), Jean-Pierre Rigord (p. 49), Michel de Léon (p. 51), Jean-Baptiste Grosson (p. 51). Mais, plus largement, les savants provençaux se tiennent informés des découvertes marseillaises. Alexandre Fauris de Saint-Vincens publia quelques études sur des inscriptions retrouvées dans l'abbaye Saint-Victor (IGF, 9 et 23 ; cf. Provençaux, pp. 35 et 111). Dans une moindre mesure, on aurait retrouvé aussi quelques inscriptions grecques à Aix-en Provence (IGF, 47-49, il faut exclure IGF, 50). Les deux premières appartenaient à la collection Saint-Vincens (pp. 106, n. 195 ; 109 ; IGF 48 n'est pas mentionné dans Provençaux).

Les biographies sont bien informées. Dans bien des cas, elles viennent combler des vides ou remplacer des études partielles ou vieillies (par exemple les pages d'Omont sur le marquis de Caumont, Missions, II, pp. 693-699). Ce travail fourmille d'informations sur le président Bouhier, le baron de Bimard ou les activités de Maffei et de Muratori en France.

Tout au plus ferons-nous remarquer que la chronologie des mésaventures de Jean Guérin qui entraînèrent la perte de son brevet d'antiquaire du roi peut être précisée. La lettre de Maurepas à Villeneuve du 24 juillet 1732 citée partiellement page 21, note 60, correspond presque terme à terme à la missive du 16 juillet expédiée par le même Maurepas à Bignon (citée par Omont, Missions archéologiques françaises, II, p. 711, et reprise en partie par Michon, MSNAF, s. 7, 3 [1904], p. 316). Cette correspondance permet de rétablir la suite des événements. En 1731, Guérin est avec Paul Arnaud député de la nation. Après la visite de l'escadre de Duguay-Trouin (du 22 septembre au 4 octobre), Péleran, le consul en poste, doit se rendre auprès du marquis de Villeneuve à Constantinople pour discuter avec l'ambassadeur de la crise qui frappe le commerce de Smyrne. Il embarque le 16 octobre 1731, accompagné par La Condamine, Jean-Baptiste Tollot et Paul Arnaud. Péleran est encore à Constantinople au mois d'avril 1732. C'est cette même année, « pour avoir tenu une conduite irrégulière à Smyrne pendant qu'il y faisoit les fonctions de consul, en l'absence du sieur Peleran », que Guérin est rappelé en France et déchu de sa charge d'antiquaire. Il n'a donc pas pu revenir en 1733 remplacer Péleran qui était, à ce moment-là, revenu à son poste, car, entre autres griefs, Maurepas ajoute : « il en a d'ailleurs très mal usé avec le sieur Péleran, au retour de ce consul ». La correspondance entre Guérin et Bignon, telle qu'elle est publiée par Omont, s'interrompt en 1732 pour ne reprendre qu'en septembre 1738 (c'est seulement alors qu'il annonce à Bignon qu'il a été blanchi des accusations portées contre lui). A ce moment-là, Guérin est à Marseille où il a rencontré un moine du Mont Athos. La correspondance avec Bignon s'arrête définitivement en 1739. Notons au passage que les activités commerciales de Guérin ne devaient pas se limiter au commerce des antiquités. Sinon on ne s'explique pas qu'il ait été désigné par la nation comme premier délégué et qu'il ait assuré l'intérim de Péleran, qui plus est au moment où l'interruption du trafic des caravanes provoquait une chute des prix des produits importés d'Europe.

On peut aussi ajouter quelques détails sur Paul Bohn, ou de Bohn (pp. 22-23), gentilhomme danois qui fut au service du prince Ragotsky. Ce dernier avait, en 1731, croisé la route de La Condamine qui fit l'annonce de ses travaux cartographiques devant l'Académie des Sciences (Histoire de l'Académie R. des Sciences, 1732, p. 306). Bohn a dressé deux cartes manuscrites : l'une, de la Propontide ou mer de Marmora... levée sur les lieux en 1732, offerte à Germain Louis de Chauvelin de Gros-Bois, garde des Sceaux (BNF, GE AA 4512, Bohn précise qu'indisposé par «une maladie dangereuse», il n'a pu procéder au relevé des côtes du Golfe de Nicomédie) ; la seconde, du Bosphore ou canal de la Mer Noire, levée sur les lieux en 1735 (BNF GE C 10441). La carte de la Propontide a été imprimée, au moins deux fois, à Londres: la première fois par Andrew Dury en 1770, puis par William Faden en 1786. La BNF possède un exemplaire du tirage de Dury qui a appartenu à d'Anville (GE DD 2987 [5968 B], manque la feuille ouest). Bohn a relevé les inscriptions envoyées à Caumont au cours de son expédition topographique ; elles proviennent toutes des rivages de la mer de Marmara. Ces copies ne sont pas perdues. Une vingtaine sont passées par l'intermédiaire de Bouhier dans le CIG (et par Bimard, correspondant de Caumont et Bouhier chez Muratori, et de là à Bœckh qui préfère cependant Bouhier) et nous en avons retrouvé quatre dans le CIL, III. Mommsen a utilisé un manuscrit de Bohn conservé dans les papiers du numismate Jo. Eckhel (1737-1798).

Les trois inscriptions qui sont mentionnées dans une lettre de Bouhier à Caumont (Correspondance littéraire du président Bouhier, 6, pp. 72-73, 37 ; lettre évoquée p. 23, n. 72) ont été copiées par Bohn à Loupada (Chora, Hosköy), dans la Chersonèse de Thrace. Pullinger avait transcrit Luppulo, et Muratori, Bœckh, Mommsen, Lupada. Il y avait deux inscriptions grecques (CIG, 2018 ; Dumont-Homolle, p. 421, 89 ; BCH, 24 [1900], pp. 166-167 ; cf. Pullinger, TAPhS, 75, 3 [1985], p. 17 ; et CIG, 2019 ; Dumont-Homolle, p. 421 89 b) et une inscription en latin (CIL, III, 727 ; Dumont-Homolle, p. 421, 89 c ; I Parion, 13 ; ZPE, 16 [1975], p. 294, n. 23). Cette dernière provient très certainement de Parion et non d'Apri. Le débat avait été lancé par Mommsen, mais Pullinger, à la suite d'une erreur de lecture, se posait déjà la question (inscription copiée en 1739). Non seulement Loupada est situé au point de la Chersonèse de Thrace qui est au plus près de Parion, alors que la colonie d'Apri se trouve au-delà des montagnes, sur le tracé de la via Egnatia, mais encore une autre inscription de Parion était encastrée dans le mur d'une maison de cette bourgade (I. Parion, 51 A).

En ce qui concerne l'emprisonnement de Paul Bohn à la Bastille (il espionnait le prince Ragotsky puis la France pour le compte de l'Autriche), signalons un article de I. Kont, «Les dernières années de François Rákóczi II», Revue de Hongrie, 5 (1910), pp. 32-46 et 183-204, que l'auteur ne semble pas connaître. Cet article cite une intéressante lettre du marquis de Villeneuve sur le travail cartographique de Bohn, à la page 196.

On peut ajouter un détail curieux à propos d'Augustin Magy, le grand-père de l'épouse de Guys, évoqué à la page 62. Ce président de la Compagnie du Levant avait recruté Antoine Galland et l'avait envoyé au Levant, en 1680, pour acquérir des manuscrits, des monnaies antiques et d'autres objets afin que Magy puisse les offrir à Colbert et au roi. La compagnie fit faillite et Galland obtint un brevet d'antiquaire pour pouvoir poursuivre son voyage.

Peut-être aurait-il fallu évoquer la réputation de faussaire attachée à Alexandre Jules Antoine Fauris de Saint-Vincens (le fils). Hirschfeld (CIL, XII, p. 66, XII) et, dans une moindre mesure, Gascou (MEFRA, 100 [1988], p. 190 ; ILN, 3, p. 55 et p. 60) sont particulièrement sévères à son égard. Cette sévérité semble excessive. Par exemple, l'inscription funéraire grecque de Marseille pour Aurélius Diocleidès (CIG, 6769 ; IG, XIV, 246 ; IGF, 23), rejetée par Hirschfeld, est parfaitement authentique. L'affaire évoquée par Gascou à propos de la fausse provenance d'une inscription latine (CIL, XII, 535 ; MEFRA, 100 [1988], pp. 189-191, 1 ; ILN, 3, p. 55), peut n'avoir été qu'une confusion commise par Saint-Vincens sans volonté de tromper, bien que Gascou semble pencher pour le contraire.

Chemin faisant, les auteurs retracent les itinéraires suivis par les pièces les plus remarquables qui ont appartenu à nos collectionneurs provençaux. L'épigraphie se taille la part du lion. Nous reviendrons plus bas sur les inscriptions accompagnées ou non de reliefs ainsi que sur les intailles. La numismatique fait un peu figure de parent pauvre dans cette étude, car si les auteurs n'ont garde d'oublier les collections de médailles ou de monnaies, elles n'en donnent aucune illustration et ne fournissent que peu d'informations sur les contenus des médailliers. Les quelques monnaies citées au cours de l'étude ne sont guères identifiables. Si l'on excepte une statuette « pseudo-chinoise » (collection Caumont, fig. 3), nous dressons ici la liste des objets antiques qui sont reproduits dans les illustrations : un kylix qui, si l'identification est exacte, proviendrait de Ténédos (collection Caumont, fig. 2 ; aujourd'hui CVA BNF, 2, p. 42) ; une statuette en terre cuite représentant une divinité féminine qui tenait une torche, dont il ne subsiste que la tête coiffée d'un polos (fig. 7, legs Calvet, inv. B 55) ; une statuette acéphale de Cybèle, en marbre, provenant d'Athènes (fig. 8, Avignon, Musée Calvet, inv. E 62 ; Silence et fureur, pp. 167-189, 5, fig. 65 ; absente du CCCA, II [Grèce] et VII [collections et musées]) ; une statue de Julia Domna en prêtresse d'Isis (collection Guys, fig. 31, aujourd'hui au Louvre, Ma 1090) ; un bas-relief de Délos (collection Saint-Vincens, figg. 43-44, à Aix-en-Provence au musée Granet, inv. 821-1-58) ; un fragment de candélabre ou de brûle-parfum (collection Magallon, puis Fauris de Saint-Vincens, figg. 45-47, à Aix-en-Provence au musée Granet, inv. 821-01-59). Ajoutons trois pages d'un manuscrit de Jean-Baptiste Germain représentant divers objets de son cabinet (figg. 24-26). Le livre reproduit, autant que faire se peut, les portraits des personnages évoqués, parfois de leurs parents ou alliés ou de leurs relations. Une image pique notre curiosité : à chaque page, sous le numéro indiquant la pagination, on a reproduit un kylix décoré de deux yeux. Nous ne nous en expliquons pas la raison. Il s'agit, nous semble-t-il, de la coupe attique S 64 (Silence et fureur, pp. 196-197, fig. 76).

Les explications de la page 107, à propos du relief de marbre provenant de Délos, ainsi que les légendes des figures 43 et 44 et la note 199, introduisent quelque confusion. Joseph Pitton de Tournefort est passé à Délos vers le début de son voyage au Levant, au mois d'octobre 1700. C'est lors de cette visite qu'il a dû réaliser le dessin, à moins que ce ne fût Claude Aubriet, le peintre qui l'accompagnait. En 1706, Tournefort était rentré depuis quatre ans. Le manuscrit « Nouvelles Acquisitions Françaises, 22082 » rassemble des papiers ayant appartenu à Baudelot de Dairval. Les folios 135-141 (ce dernier reproduit le relief) sont le brouillon d'une communication intitulée Explication d'un bas-relief de marbre trouvé depuis peu dans l'île de Délos. Baudelot qui prend, à tort, le personnage masculin nu pour un athlète, y traite de la nudité des sportifs en Grèce. Il explique que le bas-relief lui «a été communiqué ou plus-tôt abandonné généreusement par Mr. de Tournefort». L'Histoire de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, I (1736), aux pages 191-193, ne fait que donner un résumé de cette communication présentée en 1706 sous le titre «Époque de la nudité des athlètes dans les jeux de la Grèce». Le rédacteur commence sa notice par ces mots: «M. de Tournefort, au retour de son dernier voyage du Levant, communiqua à quelques personnes de l'Académie*, le dessin d'un bas-relief de marbre antique qu'il avoit vû dans une des îles de l'Archipel». La note précise « entre autres à M. Baudelot ». Le relief n'a donc pas été dessiné en 1706 et l'auteur de la communication fut bien Baudelot et non Tournefort.

Odile Cavalier revient à plusieurs reprises sur un monument appelé tabula rigordiana (pp.76, 83, 84, 95 ; cf. ci-dessus). Ce curieux monument fut d'abord publié par son propriétaire, M. Rigord, dans le Journal de Trévoux, face à la page 994 (juin 1704). La planche est assez fidèle (beaucoup plus que la planche de Montfaucon, Antiquité expliquée, Suppl., II, pl. 54 qui réinterprète la gravure donnée par Rigord), si ce n'est une tête coupée posée dans une coupe, hors de propos dans ce contexte. La stèle se décompose en trois registres dont deux sont occupés par des bas-reliefs égyptiens tant par l'iconographie que par le style: en haut, la défunte fait une offrande à Osiris ; au milieu, une scène de momification ; au-dessous, une inscription de quatre lignes. Rigord explique : « J'ay dans mon cabinet un monument egyptien que j'ai fait graver icy, sur lequel il y a des figures historiques, & par dessous de l'ecriture punique » (p. 994). L'information presque exacte sur la nature de l'écriture se perd chez Montfaucon (op. cit., p. 208) et chez Caylus (Recueil, I, pp. 72-73, et pl. XXVI). Cette inscription est passée du cabinet Mazaugues à celui de l'évêque de Carpentras, Mgr. d'Inguimbert, puis à la ville de Carpentras. Cette vente est rapportée dans les Provençaux, aux pages 96-97, mais le destin de la pierre est passé sous silence. Elle est conservée à la Bibliothèque Inguimbertine et on la désigne sous le nom de « Pierre de Carpentras ». Cette stèle funéraire originaire d'Égypte porte une épitaphe rédigée en araméen. Elle a été publiée dans le CIS, part. II, 1, 141 et pl. 13 et traduite dans P. Grelot, Documents araméens d'Égypte (Paris, 1972), pp. 347-348, 86. Ce monument n'a donc rien d'énigmatique.

Venons-en aux douze inscriptions qui sont reproduites et aux inscriptions, encore plus nombreuses, mentionnées dans le texte. Toutes ne peuvent pas être identifiées et nous n'avons pas reconnu le texte de la figure 4. Les figures 4 et 15 sont d'ailleurs un peu petites pour qu'on les lise. Nous avons complété les références aux publications épigraphiques en fonction de nos possibilités. Les auteurs en effet ne font que très peu référence aux Corpus et autres publications épigraphiques : une à CIG, 6860b, p. 43 ; une à IG, VII, 52, p. 40 ; deux à IG, XII, 3, 1075 et 110, page 23, note 77 ; une à IG, XIV, 2461, p. 43 ; une à CIL, XII, 3191, p. 43 ; deux références (peu utiles) à SEG, 22, 366 et 35, 400, p. 40 ; IGF (Decourt), 10, p. 105, n. 190 ; une à L. Robert, RPh, 70, n.s. 18 (1944), pp. 35-36, p. 71 (sans citer l'équivalence OMS, III, pp. 1401-1402) ; une à O. Masson, BCH, 111, pp. 267-279, p. 54. L'épigraphie est une science difficile et peu accessible aux non-initiés. Les auteurs ont eu le courage de s'y atteler et les résultats de leurs efforts sont loin d'être négligeables. Nous souhaitons surtout aider à l'identification des pierres et clarifier l'histoire éditoriale des inscriptions.

Les explications sur la genèse de l'édition princeps de l'épigramme funéraire d'Orrhippos, Orsippos en koiné, nom rare au demeurant quelle qu'en soit la forme, sont fort intéressantes, mais elles ont été malheureusement coupées en trois parties (pp. 31-32, 36, et 40 ; figg. 11 et 17). On regrettera d'autant plus les insuffisances du commentaire épigraphique qu'elles obscurcissent la portée historique du document. L'inscription a fait l'objet d'innombrables commentaires, car elle n'intéresse pas seulement l'histoire du sport, mais encore celle de Mégare, de l'oracle de Delphes ou le commentaire de Thucydide. D'abord nous ne comprenons pas la mention réitérée (p. 320 et n.108) d'une feuille de lierre ; il n'y en pas sur la pierre. L'inscription est datée par Bœckh (CIG, 1050) et Dittenberger (IG, VII, 1050) du Ve siècle de notre ère, ce que Kaibel résume en qualifiant l'écriture de byzantine (Epigrammata, 843). Le sigma et l'epsilon ne sont pas carrés (p. 32) mais lunaires ; oméga et mu cursifs. On datera l'écriture, par prudence, du IVe ou du Ve siècle. La pierre appartient donc à une restauration ou reconstruction tardive du monument (le remploi avant la gravure affirmé page 32, n'est pas assuré) qui marque la vitalité de Mégare à cette époque. Pausanias (I, 44, 1) a vu la tombe héroïque d'Orrhippos/Orsippos sur l'agora de Mégare. Il rapporte à cette occasion que ce personnage fut le premier à remporter la course du stade en courant nu (en 720 a. C. d'après la liste de Julius Africanus, éd. Rutgers, p. 6) et qu'il avait mené une guerre à la frontière du pays, ce qu'on retrouve dans l'épigramme, mais il ne mentionne pas l'oracle de Delphes. Pausanias tient ces informations de la tradition locale introduite par un simple « on raconte que » (cf. Jacoby, FGrH, 487 F 11, avec le commentaire et Piccirilli, Megarika, pp. 126-131, F 20). Beaucoup admettent que cette tradition indéterminée se rapporte à l'épigramme et à elle seule, ce qui explique la date du IIe siècle ou de l'époque d'Hadrien qui lui est souvent attribuée, c'est-à-dire l'époque de Pausanias. C'est une explication admissible, mais qui n'est pas démontrable et qui ne fixerait qu'un terminus ante quem. Bœckh attribuait la composition de l'épigramme à Simonide, ce qui n'est pas certain. Pour leur part, Parke et Wormell (The Delphic oracle, II, p. 39, 89) faisaient remonter l'épigramme au tout début du Ve siècle avant J.-C., mais la cristallisation des différents éléments qu'elle évoque, et donc sa composition, peut avoir été nettement plus tardive, sans parler de son hypothétique gravure avant le Bas-Empire. L'unanimité se fait cependant pour rejeter la date proposée par la tradition mégarienne pour l'introduction de la nudité athlétique dans les concours. Les sources, parfois contradictoires, relatives au personnage sont rassemblées par W. W. Hyde dans l'article «Orsippos» de la RE, 18, 2 (1942), coll. 1420-1422. On doit aussi renvoyer à L. Moretti, «Olympionikai. I vincitori negli antichi agoni olympici», MAL, s. VIII, 8, 2 (1957), pp. 61-62, 16. L'édition de Dittenberger (IG, VII, 1050) marque un recul par rapport aux autres éditions.

Calvet fit don de l'épigramme mégarienne à l'État. Dans le même paquet était joint un cachet de la corporation des utriculaires (vendeurs d'outres) de Cavaillon (p. 36, n. 134). L'objet a été reconnu comme faux par Hirschfeld (CIL, XII, p. 14*, 136* et p. 34*, XI. Cabellio). Il est conservé au Cabinet des Médailles.

Il est fait allusion (p. 23) à une lettre de Caumont à Bouhier avec trois inscriptions copiées à Mélos (CIG, 3 ; IG, XII, 3, 1075 ; CIG, 2440 ; IG, 1100 ; CIG, 2438 ; IG, 1233). Bœckh n'utilise pas les papiers de Bouhier pour la dédicace archaïque CIG 3 (Rœhl, IGA, 412 ; Kaibel, Epigrammata, 740 ; IG, XII, 3, 1075 ; LSAG, pl. 62, 23 ; Hansen, CEG, I, 418). Cette inscription gravée sur une colonne cannelée faisait partie de la collection Nani. Le musée Calvet a racheté une partie de cette collection. Cette colonne, aujourd'hui à Berlin, est représentée deux fois dans le catalogue Silence et Fureur, fig. 7, sous le numéro 79 et on l'aperçoit à gauche sur la fig. 8.

La figure 15 (cf. pp. 34, 56-57) présente un élégant exemplaire en minuscules d'une épitaphe de Thessalonique (CIG, 1973 [Kaibel, Epigrammata, 520] ; IG, X, 2, 1, 571 [GVI, 876, ll. 2-7]) par Séguier d'après une copie d'Augard. Le texte avait aussi été copié par Germain, chancelier du consulat de Salonique, dont Calvet possédait un exemplaire (cf. Omont, RA, s. 3, 24 [1894, 1], p. 213, 37). Omont (réf. citée) a publié les inscriptions de Salonique qui sont dans le manuscrit de Germain. Dans la copie de Séguier, il manque les traces des lettres de la première ligne. Une autre funéraire de Thessalonique (CIG, 1989 ; IG, X, 2, 1, 437 ; Omont, p. 203, 8) rapportée par Germain est reproduite figure 23 (cf. p. 57). L'épitaphe est surmontée de deux bustes selon un type de monuments caractéristiques de cette cité. Elle était déjà présentée dans le catalogue Silence et fureur, pp. 102-104, 9, et p. 78, fig. 31.

Rigord possédait un cabinet de curiosité avec au moins une inscription grecque pour laquelle il est renvoyé (p. 49, n. 3, comme chez Muratori et dans le CIG, mais ces derniers n'indiquent même pas les années) au Journal de Trévoux ou Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux-arts, des années 1714, 1715, et 1717, ce qui n'aide pas beaucoup, chaque volume annuel comptant plus de 2000 pages. L'inscription est en fait reproduite page 1772 (octobre 1714) et page 1253 (juillet 1715). Le dernier article, aux pages 2226-2231 (décembre 1716), n'est qu'un commentaire écrit par M. de Valtonnais. Muratori (III, p. MCCLXIII, 10) et Franz (CIG, 6774) ne la connaissent que par les pages du Trévoux. Kaibel (IG, XIV, 936) invoque une copie manuscrite qui permettrait d'en fixer la provenance. L’inscription aurait été vue aux environs d'Ostie, dans un vignoble sur les berges du Tibre appartenant au Marquis Sacchetti. Aucun de ces éditeurs n'avait connaissance de deux ouvrages d'histoire locale qui citent cette inscription (A. de Ruffi, Histoire de la ville de Marseille, II [16962], p. 322 et Grosson, Recueil des antiquités..., pl. 37, 2 et pp. 237-240). La lettre de la Roque adressée à Rigord (Journal de Trévoux, octobre 1714) signale que cette inscription était autrefois « au coin d'une rue de la nouvelle ville », ce qui n'éclaire en rien la question de son origine. Le texte est mal établi, mais l'onomastique indique indubitablement une provenance marseillaise (ce qu'avaient déjà vu A. Hermary et H. Tréziny, Les cultes des cités phocéennes, Études massaliètes, 6, p. 154 [SEG, L, 1077] ; J.-C. Decourt qui a rendu compte de ce volume pour le Bulletin épigraphique de la REG, 2001, ne dit mot de l'inscription et l'omet, à tort, des IGF). L'anthroponyme Posidônax (ou Poseidônax) est extrêmement rare : deux attestations seulement dans les statistiques du LGPN, l'une en Béotie (BCH, 20 [1902], p. 324, 14), l'autre en Ionie (Mustenberg, Éphèse, p. 87). Il aurait fallu, à tout le moins, faire figurer dans le LGPN un Massaliote : Poseidônax fils de Polyxène (Bayet, Syringes, p. 502, 1936 et pl. LXXIII). Ce nom est apparu à au moins trois reprises dans le sanctuaire consacré à Aristée au lieu-dit la Tour de l'Acapte dans la chora d'Olbia près de Toulon (PP, 27 [1982], pp. 362 ; 367 ; 369). D'autres attestations à Marseille ou dans les environs sont possibles mais douteuses. A cela s'ajoute le nom Oulis (au génitif, ligne 3 ; 5 occurrences et culte d'Apollon Oulios à Velia ; 10 exemples à l'Acapte ; IGF, 4). La combinaison des deux noms, dont l'un typiquement ionien et l'autre rare, et tous deux bien attestés dans le monde phocéen, ne laisse aucune place au doute. Ces déductions sont confirmées si besoin en était par la nature de la pierre d'après Grosson: « tronçon de colonne en marbre commun, vulgairement nommé pierre froide, dont on a fait de tous temps un très grand usage dans Marseille ». L'article de Juillet 1715 du Journal de Trévoux reproduit un autre objet ayant appartenu à Rigord : une représentation d'Harpocration (face à la p. 1258).

L'intaille de la figure 16 (musée Calvet, inv. H 2 p. 5 ; cf. p. 35) a été publiée dans le CIG, sous le numéro 7293 (cf. CIG, 7294, 7295 et SEG, 44, 1704). Celle de la figure 32 (cf. p. 77) correspond au numéro 7318 du CIG.

Deux inscriptions de Marseille sont mentionnées page 35. Il s'agit de IGF, 9 (et encore p. 111) et IGF, 23, avec la bibliographie complète. Les deux inscriptions ont été découvertes en même temps en 1799. Il est fait allusion à deux autres inscriptions « marseillaises » à la page 51. L'une est certainement IGF, 40, trouvée au Canet et déposée chez Michel, et l'autre pourrait être IGF, 43, trouvée en même temps et qui connut le même sort. Ces deux inscriptions, bien que trouvées près de Marseille, sont des cippes caractéristiques de Sidon. Ils ont été reproduits dans l'ouvrage de J.-B. Grosson, Recueil des antiquités et monumens marseillois (1773), pl. 37,1 et 4. Les deux stèles de Smyrne qui étaient aussi devenues propriété de Michel (p. 51, n. 16) avaient déjà été vues et copiées à Marseille par Jacob Spon (exscripsi), qui connaissait plus ou moins leur origine (Massalia, sed Smyrna allatum), Miscellanea, p. 143, n°9 (stèle de Méliténè et non pas Mélittè comme il est écrit par erreur à la note 16 ; Smyrna, 118) et p. 349, n° LXXXI (ex Graecia allata ; Artémous pour Artémô et non pas Artémis, I Smyrna, 5).

Les pages 54 et 55 sont consacrées aux inscriptions expédiées en 1749 par Peyssonnel à la demande de Maurepas, sur ordre du roi, pour être déposées au Cabinet des Médailles. Elles ont depuis été transférées au Louvre. Il n'y en a aucune qui provienne d'Athènes comme il est écrit à la page 54: huit (ou peut-être neuf) viennent de Cyzique (CIG, 3657, 3660, 3661, 3663, 3664, 3665, 3675, 3685 ; un doute subsiste pour 6989 [I Kyzikos, I, 434]) deux de Nicomédie (dont la stèle de Mènios, figg. 19-20 ; CIG, 3352 ; TAM, IV, I, 145, l'autre correspond à CIG, 3293 ; TAM, IV, I, 134), et les trois dernières de Chalcédoine (CIG, 3794 ; I Kalchedon, 7), de Kymè (CIG, 3524 ; I Kyme, 19 ; Hodot, ZPE, 19 [1975], 121-133) et de Smyrne (figg. 21-22, CIG, 3237 ; I Smyrna, 60). Il nous semble qu'elles ont, pour la plupart, été acquises à Constantinople (cf. la lettre de Peyssonnel citée page 24 ; Peyssonnel s'était rendu à Smyrne en 1749).

Odile Cavalier s'interroge à ce propos sur les collections privées de Peyssonnel sur lesquelles nous n'avons que des bribes d'informations. Elle a identifié une intaille, deux lions de pierre trouvés à Sardes (ajouter à la réf. de la note 39, p. 54: Sévin, Lettres sur Constantinople, p. 67), et une gigantesque tête de déesse. La tête de déesse devait appartenir à son fils et homonyme, car Caylus précise qu'elle n'avait été trouvée à Rhodes que depuis peu (Caylus, Recueil, VI, pp. 159-160). Il semble que les lions de pierre, proposés par le fils au même Caylus, n'étaient pas entreposés à l'arsenal mais chez son ami, Monsieur Guys (Sévin, Lettres, p. 80 : «deux beaux lions antiques de marbre blanc, que j'ai à Marseille entre les mains de M. Guys, négociant de cette ville, et mon ami intime » ). Charles Peyssonnel possédait une collection de monnaies, notamment des rois et des cités du Pont (aux références citées p. 54, n. 37, on peut ajouter Histoire de l'Académie, 21 [1764], p. 339). Dans le Voyage à Manissa, Thyatire, etc, publié à la suite des Observations historiques et géographiques sur les peuples barbares... (1765), son fils mentionne à plusieurs reprises l'achat de monnaies pour le compte de son père et signale, à l'occasion, des pièces que celui-ci possédait à Smyrne (cf. p. 256, 317, 318, 330, 331, 333). La relation d'un voyage fait de Constantinople à Nicomédie et à Nicée en 1745 (mentionné p. 53, n. 27) a fait l'objet d'une publication partielle par G. Perrot (RA, n.s. 17, 31, [1876], pp. 408-415). Peyssonnel en rapporta deux têtes de statues (p. 415 et Histoire de l'Académie, 21 [1764], p. 341). Charles, le fils, acheta aussi sur la route de Thyatire un fragment de paroi de sarcophage décoré d'une tête de Méduse (op. cit., p. 243 et Sévin, Lettres, pp. 66-67) pour les collections de son père. Nous ajouterons que l'architecte David Le Roy avait vu plusieurs chapiteaux antiques dans le jardin du consulat de Smyrne (Les ruines des plus beaux monuments..., II, p. 19). Peyssonnel père avait rassemblé un grand nombre de copies d'inscriptions, les siennes, celles de son fils, mais aussi réalisées par d'autres et, pour reprendre les mots de son fils, « une bibliothèque choisie et assez nombreuse » (Sévin, Lettres, p. 75).

Deux inscriptions (figg. 29 et 30) ayant appartenu à Guys sont identifiées grâce à un manuscrit d'Oberlin. La stèle funéraire d'Ursulè décorée d'un relief (fig. 29 ; Musée Calvet, E 15 ; IG, XIV, 2455 ; IGF, 42) aurait été acquise à Smyrne (nous sommes plus réservé quant à l'origine précise de la pierre, pour des raisons stylistiques et onomastiques). L'autre (fig. 30 ; Musée Calvet, E 23 ; I Smyrna, 650) provient indéniablement de Smyrne comme l'avait démontré jadis Louis Robert (RPh, 70, n.s. 18 [1944], pp. 35-36 ; OMS, III, pp. 1401-1402).

Les pages 78 à 81 sont consacrées aux inscriptions de la collection Cardin Le Bret (cf. aussi p. 95). Ce n'est pas six mais (au moins) sept inscriptions de Smyrne que Jean Guérin, a envoyées à Cardin Le Bret. Louis Robert a identifié une épave de cet ensemble (re)découverte à Selles-sur-Cher (RPh, 65, 1939, « Hellenica, XIV. 10 », pp. 193-198 = OMS, II, pp. 1346-1351 ; I. Smyrna, II, 1, 737). Les deux gravures qui illustraient l'édition princeps de Bouhier sont reproduites aux figures 33 (CIG, 3217 ; Michon, MSNAF, 1904, pp. 304-307, 1 ; I Smyrna, 106 et addendum, II, 2, p. 371) et 34 (CIG, 3271 ; Michon, pp. 307-310, 2 ; I Smyrna, 149). L'inscription bilingue (CIG, 3373 ; Michon, p. 322 ; I Smyrna, 478) est considérée comme fausse par Mommsen (CIL, III, falsae, 15* [IGRR, IV, 1476]). L'épitaphe élevée par Secunda (CIG, 3389 ; Michon, pp. 321-322 ; I Smyrna, 422), copiée à Smyrne par Van der Horst (copie inconnue de Michon, MSNAF, s. 7, 3 [1904], pp. 322-323) proviendrait de Lampsaque selon ce dernier. La dernière épitaphe appartient au monument funéraire de P. Didius Polybius (CIG, 3371 ; Michon, pp. 310-312, 3 ; I Smyrna, 219).

Nous ne croyons pas que les deux inscriptions de Bérénikè (Benghazi et non Tripoli comme il est dit page 80) aient été envoyées par Guérin. Certes Smyrne a attiré des inscriptions venues d'endroits souvent fort éloignés. Mais, au nord, elles proviennent au plus loin de Cyzique et de Nicomédie et, au sud, de Lycie et d'Isaurie, si l'on excepte quelques cippes funéraires de Saïda et une épigramme funéraire de Rhodes. De plus, les navires faisant le commerce de Smyrne passaient systématiquement au nord de la Crète et évitaient les parages des côtes de Barbarie. Si l'on ajoute que les contacts et les entreprises de Guérin ont surtout concerné Smyrne, ses environs immédiats et l'Athos, il vaut mieux envisager que ces deux pierres ne sont pas venues par son intermédiaire mais par un autre canal.

La photographie de la figure 35 reproduit l'une des deux inscriptions de Bérénikè (cf. pp. 79-81, 95) de la collection Le Bret aujourd'hui au Musée de Carpentras (CIG, 5362 [IGRR, I, 1402]). Le paradoxe tient au fait que Maffei n'avait déchiffré que les cinq dernières lignes et quelques mots épars (Galliae antiquitates, lettre VIII, adressée à Ed. Chishull, datée de Marseille en 1732, p. 39). Franz n'a fait que reprendre ces fragments dans le CIG. Il a fallu attendre Jeanne et Georges Roux pour avoir le texte suivi du décret (REG, 62 [1949], pp. 285-287, 2, pl. III ; J. Reynolds in Excavations at Sidi Khrebish..., I [Suppl. to Lybia Antiqua, V, 1], pp. 245-247, 18 [révisé sur la pierre] ; G. Lüderitz, Corpus jüdischer Zeugnisse aus der Cyrenaika [Wiesbaden, 1983], 70). Les commentaires rapportés aux pages 80-81 portent sur l'autre décret (aujourd'hui à Toulouse) qui avait été entièrement transcrit par Bouhier et Maffei (CIG, 5361 ; Roux, pp. 283-285, 1, pl. IV ; Reynolds, pp. 244-245, 17 ; Lüderitz, 71). Ajoutons qu'un troisième texte, une souscription pour la réparation de la synagogue, a été trouvé (et perdu) depuis (Reynolds, pp. 242-244 16 ; Lüderitz, 72) Les critiques assez vives de Bouhier et de Bimard (pp. 80-81) à l'égard de Maffei semblent injustifiées si l'on se reporte à ce que ce dernier a publié sur ces textes. Scipion Maffei était un excellent épigraphiste au jugement très sûr.

A la page 95, on nous dit que sur les onze inscriptions latines de la collection Mazaugues, deux seulement auraient été acquises en Italie, lors de son voyage (cf. pp. 92-93). Le second de ces deux chiffres est sous-estimé. Hirschfeld identifiait déjà six inscriptions romaines parmi les pièces de cette collection (cf. CIL, XII, p. 9*, 68*, 1-6 ; CIL, VI, 5902 ; 10862, 12567, 21167, 21170 ; Gascou, MEFRA, 100 [1988], pp. 218-223, 17-19). Gascou en rajouterait une septième (MEFRA, pp. 223-227, 20 ; Hirschfeld la classait à Carpentras, CIL, XII, 1191). Une autre aurait peut-être été achetée en chemin, si elle provient bien d'Antibes, comme le pense Gascou, et non d'Aix (CIL, XII, 538 ; ILN, 3, 44). L'épitaphe de C. Julius Julianus, citée page 95, à la note 137, est un faux (CIL, XII, p. 8*, 60* ; ILN, 3, p. 59, 15). A ces neuf inscriptions, on peut ajouter comme provenant d'Aix-en-Provence : CIL, XII, 1087, ILN, 3, 13 (classé par erreur à Apt) ; CIL, 530 ; ILN, 23 ; CIL, 583, ILN, 102. Une douzième provient d'Arles : CIL, XII, 696. Une treizième pierre d'Avignon était passée de Peiresc à Mazaugues. Mais cette dernière fut sans doute détruite avec d'autres inscriptions lors de travaux effectués du vivant de Louis Thomassin de Mazaugues (1647-1712), père de notre collectionneur (cf. CIL, XII, 504 ; ILN, 3, 9).

Deux inscriptions grecques mentionnées parmi les pièces appartenant à Fauris de Saint-Vincens viennent de l'ancienne collection de l'illustre Nicolas Fabri de Peiresc (1580-1637) qui fut, au début du XVIIe siècle, le précurseur de nos érudits provençaux. L'inscription signalée à la page 106, note 195 (inscription d'Alexandre Sévère), correspond à l'inscription vue par Oberlin (p. 109, « un petit pilier gravé d'une longue inscription grecque en l'honneur de Sérapis »). Cette base de statue, d'abord publiée par Spon (Miscellanea, p. 329, 22), a été identifiée par Franz comme venant de Portus (CIG, 6000 ; IG, XIV, 914 [IGRR, I, 389 ; Vidman, SIRIS, 556], IGI Porto, 17 [RICIS, II, pp. 596-597, 503/1211]). Elle est aujourd'hui au Musée Granet. L'épitaphe métrique pour un jeune navigateur anonyme avait été retrouvée dans la cave de la maison de Peiresc à Aix (pp. 105-106, fig. 41). Elle avait déjà été publiée par Spon (Miscellanea, p. 374, 127 ; CIG, 6860b [Kaibel, Epigrammata, 650] ; IG, XIV, 1890 ; IGF, 10). La pierre est au musée d'Aix comme la précédente et la suivante. Le pilier hermaïque gravé d'une dédicace « au Héros de Lysandre » (p. 106, n. 196 et, d'après Oberlin, p. 109 ; les deux transcriptions, en majuscules, omettent l'iota adscrit, à la fin de la première ligne) aurait lui aussi appartenu à Peiresc : le lemme de J.-C. Decourt (ad IGF, 47) n'est pas clair, car si l'objet a appartenu à ce dernier, il n'a pu être « trouvé en 1760 », tout au plus retrouvé. Odile Cavalier cite à la page 106, note 196, un extrait de la correspondance de Séguier qui n'éclaire pas la question. Aucun épigraphiste ne semble l'avoir retrouvé dans les papiers de Peiresc. Le cippe funéraire de Zénonis (CIG, 6934), caractéristique de Sidon, mais avec un décor original (fig. 42 et pp. 106-107), constitue la dernière inscription identifiable du catalogue pour cette collection. Comme les autres cippes de même origine, il est arrivé par Marseille.

CIG, 6916 (IG, XIV, 2468 ; IGF, 48), l'épitaphe d'Akilis, appartenait aussi à la collection Saint-Vincens. Son origine demeure incertaine.

Le buste de Drusus (p. 105) qui avait appartenu à Peiresc est un faux (CIL, XII, p. 8*, 52* ; ILN, 3, p. 57, 8). En ce qui concerne les pierres achetées à Marseille et censées venir d'Italie (p. 107, n. 197), en fait de Rome par Messine, deux seraient authentiques (CIL, XII, 535 ; MEFRA, 100 [1988], pp. 189-191, 1 ; ILN, 3, p. 55 ; et CIL, XII, p. 9*, 68*, 5 ; CIL, X, 1045*, 2 ; MEFRA, pp. 209-211, 12), et quatre seraient fausses (CIL, XII, 68*, 1-4 ; CIL, X, 1045*, 3-6, et auctarium, p. 77*, LVIII ; MEFRA, pp. 211-217, 13-16).

Les remarques que nous avons formulées ne sont que des corrections bénignes, des clarifications et des compléments. Nous espérons qu'elles témoignent de l'ampleur des sujets abordés par les auteurs. Si nous avons été aussi long c'est parce que ce livre attachant mérite qu'on s'y arrête.

A travers les personnes et les objets, les auteurs mettent sous nos yeux la fabrique de l'histoire et des musées. Les érudits provençaux prennent toute leur part à l'élaboration du discours savant sur la Grèce. Guys et Choiseul-Gouffier, à la différence d'un Fauvel qui ne perd pas une occasion de dénigrer les Grecs modernes, ouvrent la voie au Philhellénisme du siècle suivant. Cet ouvrage avec son compagnon consacré à Choiseul-Gouffier rendra de signalés services à qui s'intéresse à l'historiographie de nos disciplines.

J'ajoute un index des provenances, un autre des musées et un dernier index des publications épigraphiques.

Index des provenances

Aix inscriptions latines, 95 ; inscription grecque, 106, n. 195 ; 109.
Antibes inscription latine, 95.
Arles inscriptions latines, 95.
Avignon inscription latine, 95.
Athènes (?) statuette de Cybèle,. 27, fig. 8 ; statue de Julia Domna, p. 71, fig. 31.
Bérénikè stèles de Bérénikè, 79-81, 95.
Cavaillon cachet des utriculaires (faux), 36, n. 134.
Chalcédoine stèle expédiée par Peyssonnel, 54.
Chypre statuette de divinité féminine en terre cuite, 27, fig. 7.
Cyzique stèles expédiées par Peyssonnel, 54.
Délos 20 (?), 107, figg. 43-44.
Kymé stèle expédiée par Peyssonnel, 54.
Marseille épigramme du jeune navigateur, 43, 105, fig. 41 ; inscription de la collection Rigord, 49 ; inscriptions, 111, 23 ; inscriptions latines de « Rome », dont des faux, ayant transité par Messine, achetées par Saint-Vincens à Marseille, 107 n. 197, voir Sidon, Smyrne.
Mégare épigramme d'Orrhippos, 31-32, 36, 40, 70, figg. 11 et 17.
Messine inscription de Rome et inscriptions fausses, p. 107, n. 197.
Mélos (Milo) copies d'inscriptions, 23.
Nicomédie stèle expédiées par Peyssonnel, 54, figg. 19-20.
Portus inscription grecque, 106, 109.
Rhodes tête de déesse de la collection Peyssonnel, 54-55.
Rome inscriptions latines, 95 ; 107, n. 197.
Salonique copies d'inscriptions, 34, 56-57 ; relief funéraire inscrit, 57, fig. 23.
Sardes lions de pierre de la collection Peyssonnel, 54.
Sidon cippes funéraires à Marseille, 51 ; cippe funéraire, 106, fig. 42.
Smyrne stèles funéraires à Marseille, 51, n. 16 ; stèle expédiée par Peyssonnel, 54, figg. 21-22 ; intaille achetée par Peyssonnel à Smyrne, 54 ; stèle acquise (?) à Smyrne de la collection Guys, 71, fig. 29 ; inscriptions de la collection Le Bret, 78-80, 95, figg. 33-34.
Ténédos kylix, 16-17.

Index des musées et des catalogues

Aix-en-Provence 
Musée Arbaud 
CA Port IX32, portrait du président Le Bret76, fig. 32.
Bibliothèque Méjanes 
Portrait du président de Bandol83, fig. 36.
Portrait du président Mazaugues86, fig. 37.
1733, n°IV, p. 21, portrait du président de Saint-Vincens98, fig. 38.
Musée Granet 
(collection Saint-Vincens) 
Monument à la mémoire de Peiresc102, fig. 40.
?, IGF, 48omis
Inv. 97, IGF, 47106, n. 195 ; 109.
Inv. 821-1-58, relief de Délos107, fig. 43.
Inv. 821-1-059, fragment de candélabre108-109, fig. 45-47.
Inv. 821-1-77, cippe funéraire de Zénonis106, fig. 42.
Inv. 821-1-79, épitaphe du jeune navigateur105, fig. 41.
  
Avignon 
Musée Calvet 
(collection Calvet) 
Inv. 666, portrait de l'abbé Bassinet25, fig. 5.
Inv. 838.7.3., portrait du Baron de Sainte-Croix38, fig. 18.
Inv. 839.5, portrait d'Esprit Calvet26, fig. 6.
Inv. 22003, portrait du marquis de Caumont10, fig. 1.
Inv. 22817, portrait d'Alexandre de Cheylus29, fig. 10.
Inv. B 55, statuette en terre-cuite11, fig. 7.
Inv. E 14, inscription de Salonique57, fig. 23.
Inv. E 15, épitaphe d'Ursulé71, fig. 29.
Inv. E 23, inscription de Smyrne71, fig. 30.
Inv. E 62, statuette de Cybèle27, fig. 8.
Inv. H 2 p. 5, intaille35, fig. 16.
  
Berlin 
colonne inscrite portant une dédicace arcahïque 
provenant de Mélos, anciennement coll. Nani23.
  
Carpentras 
Bibliothèque Inguimbertine 
(collection Mazaugues) 
Stèle de Bérénikè80, fig. 35 ; 85, 95.
Tabula rigordiana76, 83, 84, 95.
  
Donauschingen 
(collection Le Bret) 
I Smyrna, 10678-79, fig. 33 ; 85 ; 95.
I Smyrna, 14978-79, fig. 34 ; 85.
I Smyrna, 21978-79, 85.
  
Marseille 
Musée d'Histoire (Borély) 
1624/4111, IGF, 935, n. 125 ; 111.
83.7.50 (Borély, 4418), IGF, 2335, n. 125.
  
Nantes 
Collection particulière 
inscription de Smyrne de la collection Cardin Le Bretomise
  
Paris 
Louvre 
Ma 1090, statue de Julia Domna72, fig. 31.
Ma 3577, MND 1777, inscription de Smyrne55, fig. 22.
Ma 4209, MND 1797, inscription d'Orrhippos37, fig. 17.
Ma 4499, MND 1771, inscription de Cyziquecf. p. 54.
Ma 4501, MND 1775, inscription de Nicomédie54, fig. 20.
  
Toulouse 
Musée Saint-Raymond 
Stèle de Bérénikè79-80, 85, 95.
  
  
O. Cavalier, Silence et fureur. La femme et le mariage en Grèce. Les antiquités grecques du Musée Calvet d'Avignon (Avignon, 1996) 
pp. 102-104, fig. 78, 9 (E 14)57, fig. 23.
pp. 127-129, fig. 51, 19 (E 15)71, fig. 29.
pp. 167-169, , fig. 65, 5 (E 62)27, fig. 8.
pp. 196-197, fig. 76 (S 64)passim.
  
  
M. Hamiaux, Musée du Louvre, les sculptures grecques, II (Paris, 1998) 
  
pp. 142-143, 152 (Ma 3577, MND 1777)55, fig. 22.
p. 155, 169 (Ma 4499, MND 1771)cf. p. 54.
pp. 161-162, 177 (Ma 4501, MND 1775)54, fig. 20.
  
  
E. Pfuhl, H. Möbius, Die ostgriechischen Grabreliefs (Mayence, 1977-1979) 
  
I, p. 89, 152, pl. 3454.
I, p. 91, 156, pl. 3455, fig. 22.
I, p. 140, 416, fig. 3351, n. 16.
I, p. 192, 704, pl. 10578-81, fig. 33 ; 85, 95.
I, p. 212, 753, pl. 11278-81, fig. 34 ; 85, 95.
I, p. 222, 854, pl. 12579-81, 85.
I, p. 233, 899, fig. 6651, n. 16.
II, p. 304, 1258, pl. 18754.
II, p. 405, 1651, pl. 24354, fig. 20.
II, p. 425, 176054.

Index des publications épigraphiques

BCH 
Bulletin de correspondance hellénique 
102 (1978), pp. 391-398 (L. Robert, Documents d'Asie Mineure 
[Paris, 1988], pp. 91-94)54.
  
  
CEG, I 
P. A. Hansen, Carmina epigraphica graeca, I (Berlin-New York, 1983) 
  
41823.
  
  
CIG 
P. Bœckh, Corpus inscriptionum graecarum (Berlin, 1828-1877) 
  
323.
105031-32, 36, 40, 70, figg. 11 et 17.
197334, fig. 15.
198957, fig. 23.
243823.
244023.
320779, fig. 33.
322351, n. 16.
323754.
327179, 95, fig. 34.
329354.
335051, n. 16.
335254.
337179, 95.
337379.
338979.
352454.
365754.
366054.
366154.
366354.
366454.
366554.
367554.
368554.
379454.
536179-81.
536279-81, 95, fig. 35.
6000106, n. 195 ; 109.
677449.
6860b43, 105, fig. 41.
6916Collection Saint-Vincens, omise.
6934106-107, fig. 42.
6954106, n. 195 ; 109.
698954.
729335, fig. 16.
731877, fig. 32*.
  
  
CIL, III (Mommsen, ed.) 
  
15*79.
590295.
1086295.
1256795.
2116795.
2117095.
  
  
CIL 
Corpus inscriptionum latinarum (Berlin, depuis 1863) 
  
CIL, X (Mommsen, ed.) 
  
1045*, 2-6 et auctarium, p. 77*, LVIII107, n. 197.
  
  
CIL, XII (Hirschfeld, ed.) 
  
52*105.
60*95, n. 137.
68*, 1-5107, n. 97.
69*, 1-695.
136* (et p. 34*)36, n. 134.
50495.
53895.
53095.
58395.
69695.
108795.
119195.
  
  
CIS, II, 1 
Corpus Inscriptionum Semitacarum, pars II (Inscriptions araméennes ; Paris, 1889-1902) 
  
14176, 83, 84, 95 (Tabula rigordiana).
  
  
G. Lüderitz, Corpus jüdischer Zeugnisse aus der Cyrenaika (Wiesbaden, 1983) 
  
7079-81, 95, fig. 35.
7179
7279
  
  
IG 
Inscrptiones Graecae (Berlin, depuis 1913) 
  
IG, VII (Dittenberger, ed.) 
5231-32, 36, 40, 70, figg. 11 et 17.
  
  
IG, X, 2, 1 (Edson, ed.) 
  
43757, fig. 23.
57134, fig. 15.
  
  
IG, XII, 3 (Hiller von Gaertringen, ed.) 
  
107523.
110023.
243823.
  
  
IG, XIV (Kaibel, ed.) 
  
914106, n. 195 ; 109.
93649.
189043, 105, fig. 41.
245571, fig. 29.
246143, 105, fig. 41.
2467106, n. 195 ; 109.
2468Collection Saint-Vincens, omise.
  
  
IGA 
H. Rœhl, Imagines inscriptionum graecarum antiquissimarum (Berlin, 19073) 
  
41223.
  
  
IGF 
J.-C. Decourt, Inscriptions grecques de la France (Lyon, 2004) 
  
935, n. 125 ; 111.
1043, 105, fig. 41.
2335, n. 125.
4051.
4271, fig. 29.
4351.
47106, n. 195 ; 109.
48Collection Saint-Vincens, omise.
  
  
IGI 
G. Sacco, Iscrizioni greche d'Italia, Porto 
  
17106, n. 195 ; 109.
  
  
IGRR 
R. Cagnat (ed.), Inscriptiones graecae ad res romanas pertinens (Paris, 1906-1927) 
  
I, 140279-81, 95, fig. 35.
IV, 147679.
  
  
I Kalchedon 
R. Merkelbach, F. K. Dörner, S. Sahin, Die Inschriften von Kalchedon (Bonn, 1980) 
  
754.
  
  
I Kyme 
H. Engelmann, Die Inschriften von Kyme (Bonn, 1976) 
  
1954.
T 21054.
  
  
I Kyzikos 
El. Schwertheim, Die Inschriften von Kyzikos und Umgebung, I (Bonn, 1980) 
  
43454.
  
  
ILN, 4 
J. Gascou, Inscriptions latines de Narbonnaise (Gallia, Suppl. 44), 4, Aix-en-Provence (1995) 
  
p. 55, 1595, n. 137.
p. 57, 8105.
995.
1395.
2395.
4495.
60106, n. 195 ; 109.
10295.
  
  
I Smyrna 
G. Petzl, Die Inschriften von Smyrna (Bonn, 1882-1990) 
  
551, n. 16.
6054.
106 (add. II, 2, p. 371)79, fig. 33.
11851, n. 16.
14979, fig. 34, 95.
21979, 95.
42279.
47879.
65071.
73779.
  
  
GVI 
W. Peek, Griechische Vers-Inschriften, I (Berlin, 1955, seul paru) 
  
64943, 105, fig. 41.
876 (ll. 2-7)34, fig. 15.
  
  
Kaibel 
G. Kaibel, Epigrammata graeca ex lapidibus conlecta (Berlin, 1878) 
  
52034, fig. 15.
65043, 105, fig. 41.
74023.
84331-32, 36, 40, 70, figg. 11 et 17.
  
  
LSAG 
L. H. Jeffery, The local scripts of archaic Greece (Oxford, 19902) 
  
pl. 62, 2323.
  
  
Lybia antiqua Suppl., V, 1 
  
pp. 242-244, 1679-81.
pp. 244-245, 1779-81.
pp. 245-247, 1879-81, 95, fig. 35.
  
  
MEFRA 
Mélanges de l'École Française de Rome. Antiquité 
  
100 (1988), pp. 209-217, 12-16107, n. 197.
100 (1989), pp. 218-227, 17-2095.
  
  
MSNAF 
Mémoires de la Société Nationale des Antiquaires de France 
  
1904, pp. 297-32878-81, 95.
  
  
OMS 
L. Robert, Opera Minora Selecta (1969-1990) 
  
II, pp. 1346-1351cf RPh, 65 (1939).
III, pp. 1401-1402cf. RPh, 70 (1944).
  
  
REG 
Revue des études grecques 
  
62 (1949), pp. 283-285, 179-81.
62 (1949), pp. 285-287, 279-81, 95, fig. 35.
  
  
RPh 
Revue de Philologie et d'histoire ancienne 
  
65 (1939), pp. 193-198[79] (collection Le Bret, inconnu des auteurs).
70 (1944), pp. 35-3671, fig. 30.
  
  
RICIS 
L. Bricault, Recueil des inscriptions concernant les cultes isiaques, MAI, XXXI (Paris, 2005) 
  
503/1211106, n. 195 ; 109.
  
  
L. Robert 
Cf. BCH, OMS, RPh. 
  
  
SEG 
Supplementum epigraphicum graecum 
  
L, 107749.
  
  
SIRIS 
L. Vidman, Sylloge inscriptionum religionis Isiacae et Sarapiacae (Berlin, 1969) 
  
556106, n. 195 ; 109.
  
  
Spon 
J. Spon, Misellanea eruditae antiquitatis (Lyon, 1685) 
  
p. 143, 951, n. 16.
p. 329, XXII106, n. 195 ; 109.
p. 349, LXXXI51, n. 16.
p. 374, CXXVII43, 105, fig. 41.
  
  
TAM, IV, I 
F. K. Dörner, Tituli Asiae Minoris, IV. I, Tituli Bithyniae... 
  
13454.
14554.
  
  
ZPE 
Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik 
  
19 (1975), pp. 121-13354.