Feugère, Michel - Py, Michel : Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne (530 - 27 avant notre ère). 720 p., nbr. ill., coul., relié ISBN : 978-2-35518-014-9, Prix public TTC : 70€
(Monique Mergoil et Bibliothèque nationale de France [co-édition], Montagnac 2010)
 
Recensione di Stéphane Martin, Ecole pratique des Hautes Etudes (Paris)
 
Numero di parole: 3101 parole
Pubblicato on line il 2011-10-18
Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Link: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=1412
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          Cinq ans après la parution de l’ouvrage de Michel Py Les monnaies préaugustéennes de Lattes et la circulation monétaire protohistorique en Gaule méridionale (dorénavant cité Lattara 19), sort le Dictionnaire des monnaies découvertes en Gaule méditerranéenne (530 - 27 avant notre ère) (dorénavant cité « Dictionnaire »). La préface de Michel Amandry résume bien la première impression que laisse ce livre : le Dictionnaire apparaît comme une version de poche du Lattara 19. Même structure, même approche, même base documentaire (considérablement augmentée), mais, alors que le Lattara 19 s’attachait d’abord à recontextualiser les découvertes de Lattes, le Dictionnaire constitue le premier volet du projet DICOMON de l’UMR 5140 de Lattes, et s’inscrit dans la série de dictionnaires inaugurée par le désormais célèbre DICOCER.

 

          Après la préface de M. Amandry, l’ouvrage s’ouvre sur une courte introduction des auteurs (p. 7-8), qui aurait gagné à présenter plus longuement les choix des auteurs, suivie des deux parties principales : le classement typologique des monnaies, avec une notice par type et de courtes synthèses parfois accompagnées de cartes pour chaque catégorie (p. 9-494), suivi de l’inventaire de toutes les découvertes qui constituent la base du travail, classé par ordre alphabétique de site, les trésors venant à la fin (p. 495-651). Viennent ensuite l’index des codes de séries monétaires employés dans le classement (puisque le classement n’est pas par ordre alphabétique de type) (p. 653-656), puis la table de concordance avec les numéros des collections de la Bibliothèque nationale de France (uniquement pour les types présents dans l’ouvrage) (p. 657-667). Le volume se conclut sur une bibliographie fournie (p. 668-719).

 

          Pour ses auteurs, la nouveauté du Dictionnaire réside dans l’affirmation du statut archéologique des monnaies. En cela, le Dictionnaire, comme le Lattara 19, s’inscrit dans un mouvement de fond visant à intégrer les données archéologiques aux études de monnaies, venu notamment de la numismatique celtique, et qui gagne progressivement d’autres périodes chronologiques. Nous ne pouvons que souscrire pleinement à l’affirmation que « les principales nouveautés [en numismatique] viendr[o]nt de l’archéologie » (p. 8) ; récemment, les études les plus novatrices et les plus riches d’enseignement ont toutes intégré l’analyse du contexte de découverte archéologique. En cela, l’apport du Dictionnaire et du Lattara 19 n’est pas négligeable, et demande à être étendu à d’autres régions (les deux ouvrages couvrent un territoire correspondant à peu près à la Gaule narbonnaise).

          Le Dictionnaire combine deux travaux souvent dissociés, celui de la typologie et celui de l’inventaire des découvertes. Le but est, selon ses auteurs, de proposer « une typologie unifiée et un inventaire des découvertes connues » (p. 7). C’est plus ou moins ce qui a été tenté pour le DICOCER, équivalent du Dictionnaire pour la céramique. Mais les auteurs du Dictionnaire ont essayé de faire ce travail dans un volume unique, alors que le travail sur la céramique a été réalisé en deux étapes, un volume purement typologique (M. Py [dir.], DICOCER1. Dictionnaire des céramiques antiques [VIIe s. av. n.è. – VIIe s. de n.è.] en Méditerranée nord-occidentale (Provence, Languedoc, Ampurdan), Lattara 6, Lattes, 1993), et un volume « pratique », centré sur les contextes lattois, mais qui proposait un premier inventaire de contextes régionaux (M. Py, A.M. Adroher Auroux, C. Sanchez, DICOCER2. Corpus des céramiques de l’Âge du Fer de Lattes [fouilles 1963-1999], Lattara 14, Lattes, 2001).

 

          Il nous semble que le Dictionnaire aurait eu avantage à reproduire la structure en deux temps du DICOCER, en séparant la typologie et l’inventaire des découvertes (ce qui est de fait le cas dans l’ouvrage, puisque l’inventaire complet des découvertes vient à la fin, mais la partie typologique est entrecoupée de cartes de répartition, et chaque notice recense les points de découverte du type étudié). En effet, le travail typologique de l’équipe lattoise, tant pour la céramique que pour les monnaies, a pour but de proposer une typologie unifiée à partir des classifications déjà existantes, sans créer, dans la mesure du possible, de nouvelle numérotation. L’unification se fait au moyen d’une codification de chaque catégorie, correspondant à un code alphabétique de trois lettres ou plus, suivi d’un code numérique ou alphanumérique, qui reprend généralement la numérotation d’un classement préexistant et sert à identifier chaque forme ou type (tout ceci est expliqué dans l’avant-propos du DICOCER1, p. 5-13). Comme toute entreprise typologique, encore plus lorsqu’elle implique une codification stricte, un tel projet ne peut être mené à bien que s’il se veut complet et s’il permet une bonne évolutivité (notamment l’ajout de nouveaux types).

          Or le Dictionnaire, nous semble-t-il, ne répond pas bien à ces deux exigences. Le travail typologique ne se veut complet que pour les monnaies produites dans la zone étudiée. C’est tout à fait compréhensible, et il était évidemment impossible pour les auteurs de proposer une typologie complète de toutes les types étrangers représentés dans la région. À cet égard, on ne peut que saluer le travail accompli, qui rassemble et synthétise de façon commode les données disponibles sur les productions du sud de la France (bien que les collections de la ville de Marseille ne semblent pas avoir été consultées). Mais, et c’est plus problématique, la codification adoptée nous semble trop rigide, et ne permet pas de prendre en compte les évolutions de la science numismatique. Tout d’abord, bien que les auteurs aient gardé le système de codification développé pour le DICOCER, le code alphabétique qui définit chaque catégorie ne comporte que trois lettres, ce qui limite les possibilités de description. Par ailleurs, ces trois lettres ne codifient pas toujours la même chose : alors que pour les monnaies massaliètes et romaines (ainsi que quelques autres types), elles désignent à la fois la dénomination et l’autorité émettrice (par exemple PBM pour « Petit Bronze Massaliète »), pour la plupart des autres types, elles ne désignent que l’autorité émettrice (par exemple pour toutes les monnaies de Gaule interne). Il aurait été préférable que le code reprenne à chaque fois les mêmes informations, par exemple la dénomination et l’aire de production, à la manière des codes du DICOCER qui indique le plus souvent la région de production et les caractéristiques techniques.

          Le problème des monnaies est que les attributions à une autorité émettrice, et parfois même l’identification de la dénomination, sont beaucoup plus fluctuantes que pour la céramique, souvent décrite en des termes plus neutres, qui « résistent mieux » au temps. En proposant une codification basée sur des critères susceptibles d’être remis en cause à court terme, les auteurs condamnent leur classement à devenir en partie obsolescent, quand il n’est pas déjà caduc. Pour prendre l’exemple des monnaies de Gaule interne, avec qui l’auteur de ces lignes est plus familier, l’attribution de certains types à des cités est fortement remise en question ; certains chercheurs refusent même, dans l’état actuel des données, d’identifier pour les monnaies dites « potins » une quelconque autorité émettrice. Ce fait n’est d’ailleurs pas totalement ignoré par M. Py et M. Feugère, puisqu’il est indiqué, pour certains types, que l’attribution est douteuse ou problématique (par exemple pour les types REM-112 et REM-182, p. 366, SAN-4520, avec le commentaire « L’attribution aux Santones est traditionnelle mais incertaine du fait d’une répartition des découvertes peu compatible », p. 367, ou encore SEG-4633 à la page suivante, avec la remarque « L’attribution aux Segusiavii, reposant sur la légende, fait débat mais n’est pas exclue. »). Le choix d’utiliser uniquement l’autorité émettrice pour la codification est d’autant plus paradoxal.

 

          Ainsi, il aurait fallu, soit proposer une typologie uniquement pour les séries régionales, et renoncer à une codification des séries étrangères (mais cela nuit à la présentation, très pratique, des ensembles monétaires par site que l’on trouve aux p. 495-651), soit proposer un système de codification plus souple, reposant sur un ou deux critères, les mêmes pour chaque catégorie, sur lequel les évolutions dans les classements numismatiques (notamment les attributions) n’auraient pas (ou en tout cas moins) eu prise (par exemple, pour reprendre le cas des monnaies de Gaule interne, les classer par métal et par zones de provenance, avec des codes tels que ACE pour « Argent du Centre-Est », AGB pour « Argent de Gaule Belgique », AGC pour « Argent de Gaule Centrale », ASO pour « Argent du Sud-Ouest », etc.). En l’état actuel, le Dictionnaire aura probablement plus de mal à s’imposer que son prédécesseur le DICOCER.

 

          Ces réserves exprimées, il convient d’examiner l’outil de travail que constitue le Dictionnaire sous sa forme actuelle. Nous voyons principalement deux manières de l’utiliser, qui correspondent aux deux parties de l’ouvrage. La partie typologique fait de l’ouvrage un outil de classement et d’identification évident. Le catalogue de monnaies compilé à la fin du volume offre quant à lui de nombreuses opportunités pour étudier la circulation de ce numéraire dans la région étudiée, que ce soit pour attribuer telle série à telle autorité émettrice, ou plus globalement pour contribuer à l’étude de l’économie et des usages monétaires régionaux. Bien que les deux ne soient pas sans lien, nous aborderons successivement ces deux parties de l’ouvrage pour plus de clarté.

 

1) La partie typologique :

          La mise en page est un peu serrée, ce qui peut gêner la lisibilité. Mais c’est aussi à ce prix que l’éditeur a pu parvenir à un volume compact et facile à transporter : et c’est là un des grands mérites du livre, qui permet d’avoir avec soi, en bibliothèque ou surtout en chantier, un outil de travail très riche.

Chaque type est illustré, ce qui était indispensable. Les illustrations sont de qualité variable ; on regrette que la provenance des exemplaires illustrés ne soit pas systématiquement indiquée. C’est le cas pour certaines monnaies de la Bibliothèque nationale de France ou du Musée archéologique de Nîmes, mais on ne trouve souvent aucune mention de provenance – alors qu’il est parfois clair que l’illustration provient du scan d’un ouvrage. Étant donné les origines diverses des clichés, la couleur n’était pas forcément nécessaire : est-il garanti qu’elle reflète la réalité ? On peut douter que tous les clichés aient été harmonisés par rapport à une charte ; certaines photographies sont clairement des clichés numériques d’amateur (par exemple IBL-167, p. 308), alors que d’autres sont en noir et blanc (par exemple OBM-1e p. 31).

          Mais c’est surtout l’absence d’échelle qui est à déplorer : toutes les monnaies semblent avoir la même taille, qu’il s’agisse d’oboles de 8 mm ou d’as de la République romaine de 35 mm de diamètre. Cela nuit gravement à la consultation de l’ouvrage : lors de l’identification d’une monnaie, un critère important est justement le module de la pièce, qui permet d’écarter certains types et de se concentrer sur d’autres. En ne mettant pas les clichés à l’échelle 1/1, les auteurs font de ce livre un ouvrage pour les spécialistes, qui ont suffisamment d’expérience pour assigner la pièce à telle ou telle catégorie : les autres utilisateurs, qui ne savent pas forcément où chercher, devront parcourir le Dictionnaire de A à Z, en lisant les notices pour y trouver le diamètre (qui n’est d’ailleurs pas toujours indiqué).

 

          La reprise des classements déjà existants, si elle met un frein à l’inflation des typologies numismatiques, ne rend pas toujours la consultation facile. On se retrouve par exemple avec un groupe de monnaies caractérisé par un unique code alphabétique, suivi d’un code numérique provenant de plusieurs classements différents, dont les numéros, logiquement, ne se suivent pas (par exemple pour les monnaies du Languedoc occidental, IBL-, pour lesquelles les auteurs utilisent trois classements différents, celui de la BnF, celui de L. Villaronga et celui de G. Depeyrot). Parfois, on utilise un même classement, mais les numéros ne sont pas dans l’ordre (par exemple pour les monnaies à la croix, DCR-, où les auteurs reprennent le classement de G. Depeyrot, mais dans un ordre différent). Un index alphanumérique de tous les types (en plus de l’index des codes alphabétiques) aurait été souhaitable.

          Pour un certain nombre de séries non régionales, notamment celles de Gaule interne, les auteurs auraient pu avantageusement faire appel à un spécialiste, car les informations sont souvent erronées ou dépassées, et la bibliographie incomplète. Par exemple, les types LEU-9078 (p. 361) et REM-8124 (p. 367) sont datés dans le Dictionnaire du Ier s. av. J.-C., alors qu’ils sont attestés dans des contextes de la deuxième moitié du IIe s. av. J.-C. Pourquoi ne pas citer, pour les monnaies éduennes, la récente publication des trouvailles de Bibracte (pourtant dans la bibliographie générale) ? Cela aurait évité de dater le type EDU-2935 (p. 357) du milieu du Ier s. av J.-C. alors qu’il est présent dès 120 av. J.-C. à Bibracte.

          On a parlé précédemment des problèmes d’attribution : le Dictionnaire risque de contribuer à fixer des idées remises en question par la communauté scientifique.

 

          La table de concordance avec les numéros d’inventaire des collections de la Bibliothèque nationale de France est tout à fait bienvenue, puisque, dans la numismatique protohistorique française, ces numéros sont couramment employés pour désigner des types. L’index des codes de séries monétaires sera surtout utile aux spécialistes ou à ceux qui ont une bonne connaissance de l’ouvrage. Un index des légendes aurait été utile.

 

          Les monnaies républicaines romaines disposent depuis le travail de M. Crawford d’une typologie solide ; l’ouvrage n’est malheureusement pas toujours facile à consulter ou à acquérir. Le Dictionnaire pourra fournir un substitut en cas de besoin : en effet, la plupart des émissions sont représentées.

          Mais c’est surtout la typologie des monnaies massaliètes qui rend l’ouvrage indispensable (p. 9-160). À la suite du Lattara 19, il s’agit en effet de la typologie la plus exhaustive de ces émissions, qui devrait se substituer aux travaux précédents (en particulier ceux de C. Brenot, et celui de G. Depeyrot sur lequel s’appuie le Dictionnaire). De plus, les datations proposées s’appuient largement sur des critères archéologiques, et plus seulement sur des critères stylistiques ou métrologiques, un point fondamental pour comprendre l’organisation et la chronologie de ces monnayages. Quelles que soient les modifications à apporter, cette partie du Dictionnaire constitue désormais le point de départ obligé de toute étude sur les émissions de Marseille, tant pour la typologie que pour la chronologie.

 

 

2) L’inventaire des découvertes :

          La multiplication du nombre d’exemplaires recensés entre la publication du Lattara 19 (environ 30 000) et celle du Dictionnaire (environ 73 000) doit, selon nous, susciter autant la méfiance que l’émerveillement. En effet, la lecture de la rubrique « Attestations régionales » pour chacun des types, ainsi que de l’index des découvertes, fait apparaître de nombreuses pièces issues de « région Bouches-du-Rhône », « région Var » ou « région Cavaillon », un certain nombre de découvertes signalées sur internet sur des sites de détectoristes, ainsi que des collections privées. On sait combien les provenances de ces monnaies, souvent découvertes illégalement, peuvent être imprécises voire douteuses. On trouve à cet égard un exemple particulièrement parlant p. 516, dans la colonne de droite : les auteurs ont noté une monnaie LIN-8178 de 1,8 g provenant de Castillon-de-Castets dans la Gironde (33), avec le commentaire « au bord de la Dordogne » ; on trouve à la ligne supérieure la même monnaie, sous une autre identification (SEQ-5550), avec le même commentaire « au bord de la Dordogne » et le même poids, localisée à Castillon… dans les Alpes-Maritimes (06) ! Il s’agit vraisemblablement du même exemplaire, dont la photographie a dû être mise en ligne sur deux forums de discussion différents. En sus du problème de localisation, on notera le problème d’identification sur deux types à l’iconographie proche. Il n’est possible de vérifier aucune de ces deux informations : on voit combien il est périlleux d’inclure de telles pièces dans un corpus sans les distinguer des autres.

 

          Le choix d’intégrer ces découvertes a priori mal renseignées dans les cartes de répartition, sans distinction avec les découvertes anciennes ou issues de fouilles, nous semble contestable (bien que non répertoriées dans l’index des découvertes, les exemplaires à localisation imprécise semblent intégrés aux cartes ; par exemple, pour les monnaies AVI- attribuées à Avignon [p. 180-182], on compte 17 exemplaires cartographiés pour un nombre égal d’exemplaires répertoriés dans le texte, dont un provenant de la « région Sud-Vaucluse »). Cela risque de fausser le résultat final, ce qui peut être particulièrement dommageable pour les séries produites localement. L’affirmation du « statut archéologique des monnaies » (p. 8), que revendiquent avec force et avec raison les auteurs, doit aussi passer par l’affirmation de l’importance d’une provenance stratigraphique certaine, qui dans beaucoup de cas fournira la clef à l’interprétation des données anciennes ou douteuses.

 

          On notera par ailleurs qu’il n’est nulle part indiqué, ni en introduction ni en légende (sauf pour quelques rares cartes, par exemple p. 9), que les cercles blancs représentent les trésors et les cercles rouges les découvertes isolées. Les cartes du Dictionnaire sont donc à manipuler avec précaution, et à cet égard on préférera peut-être se référer à celles du Lattara 19, pour lesquelles il est plus facile de vérifier l’information de départ.

 

          De notre point de vue, l’inventaire du Dictionnaire est complémentaire de celui du Lattara 19. Cette dernière publication est plus pratique pour repérer les différentes attestations d’un type, alors que le Dictionnaire présente les données par site, et permet donc de se faire facilement (avec les réserves émises ci-dessus) une idée du stock monétaire pré-augustéen d’un site. Il faut noter par contre que les monnaies non identifiées ne sont intégrées dans aucun des deux ouvrages ; quand on connaît la proportion que peuvent atteindre de telles monnaies sur un chantier de fouille, on se rend compte que l’image proposée par ces deux travaux peut être complètement faussée. De même, certaines séries tardives peuvent être contemporaines de monnaies romaines non prises en compte ici (les monnaies dites « coloniales »), bien que certaines aient été produites dans la zone étudiée. On se gardera donc de calculer un quelconque taux de monétarisation pour un site donné à partir du catalogue du Dictionnaire, sans avoir vérifié au préalable.

 

          Malgré les imperfections de sa forme actuelle et les réserves exprimées plus haut, le Dictionnaire nous semble un pas important dans l’exploitation archéologique des données numismatiques, et il faut saluer sa publication. Le travail sur les monnaies massaliètes, notamment, montre combien un tel travail est important et fructueux. En tant que livre servant à l’identification des monnaies, il est un peu touffu pour être d’un maniement aisé, mais son format compact est appréciable. En tant que base de données à la disposition des chercheurs, le travail de dépouillement est sans prix. L’ouvrage aurait sûrement gagné à être publié moins rapidement ; le Lattara 19, qui n’a que cinq ans, rendait sa parution moins urgente, et certains défauts qui nuisent à la consultation auraient pu être évités. Si toutes ses propositions ne s’imposent peut-être pas, on peut parier que le volume sera d’usage courant sur tous les chantiers du sud de la France.