Papuci-Władyka, Ewdoksia - Vickers, Michael - Braund, David : PONTIKA 2008: Recent Research on the Northern and Eastern Black Sea in Ancient Times. Proceedings of the International Conference, 21th-26th April 2008, Kraków, vi+382 pages, ill. n&b, ISBN 978 1 4073 0660 5, £57.00
(Archaeopress, Oxford 2011)

 
Rezension von Guy Meyer
 
Anzahl Wörter : 6081 Wörter
Online publiziert am 2012-04-05
Zitat: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Link: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=1477
 
 

 

         Depuis la désagrégation de l’Empire soviétique, l’accès aux travaux menés dans les anciens pays de l’Est s’est trouvé facilité.  Des séries de colloques plus ou moins réguliers nous informent sur l’avancée des recherches de nos disciplines dans le domaine pontique.  Pontika 2008, après Pontika 2006 (paru en 2008 à Cracovie) s’inscrit dans cette démarche.

 

         Ce fort volume de 382 pages comporte quarante-sept communications, toutes en anglais, qui forment autant de chapitres, avec des illustrations en noir et blanc.  Les communications se suivent par ordre alphabétique des noms d’auteurs.  Il n’y a aucun plan ni fil directeur.  Si les communications abordent un grand nombre de disciplines, de l’historiographie à l’étude des amphores et des timbres amphoriques en passant par l’histoire, l’archéométrie, l’épigraphie, etc., l’archéologie de terrain domine largement.  Autant le spectre des sujets abordés est large, autant l’espace géographique est restreint.  Le Pont gauche est totalement absent, si ce n’est un exposé sur la céramique geto-dace.  La côte nord de l’Anatolie n’est abordée que par deux participants, mais à la marge.  L’essentiel des chapitres se concentre sur la côte septentrionale et orientale, de l’Ukraine à l’Arménie, laissant de côté les côtes roumaine et bulgare.  Deux fouilles sont particulièrement mises en avant : Koshary en Ukraine, avec sept communications, mais Mme Papuci-Wladyka, l’une des organisatrices du colloque y co-dirige la fouille ; et le chantier de Pichvnari en Arménie, quatre communications : on célébrait à l’occasion du colloque les dix ans d’activité de l’équipe anglo-arménienne (cf. p. V, et Vickers-Kakhidze, p. 377-382, qui par les hasards de l’ordre alphabétique vient clore le volume).

 

 

Les premières fouilles

 

         Deux communications, à la suite, évoquent les premiers pas de l’archéologie pontique.  I.L. Tikhonov, « Russian monarchs and classical archeology in the northern Black Sea coast », p. 347-353, rappelle le rôle, modeste mais symboliquement déterminant, des Tsars dans l’archéologie pontique.  La conclusion de cet intéressant article, un vibrant hommage à Vladimir Poutine, laisse cependant un peu perplexe et personne ne peut sérieusement croire que l’archéologie ait été totalement délaissée pendant la période communiste.

 

         I.V. Tunkina, « The complete work of Paul Dubrux », p. 355-369 (cf. aussi p. 37 et p. 39, fig. 2, à propos de Myrmékion), évoque la figure et les travaux du pionnier P. Dubrux (Luxembourg, 1770 - Kertch, 1835), émigré français établi en Crimée, dont quelques travaux étaient parvenus à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (les lecteurs français peuvent se reporter sur ce sujet à un article du Journal des Savants [2000], p. 323-374).  On regrettera que les nombreux plans de Dubrux qui illustrent cet article soient reproduits en noir et blanc.

 

 

Histoire

 

         Plusieurs communications traitent de l’histoire de la région, histoire politique, mais aussi celle des rapports entre Grecs et indigènes ou l’histoire des techniques.  La brièveté des interventions a parfois imposé des raccourcis osés ou des développements schématiques.

 

         D. Braund (« Heracles the Scythian : Herodotus, Herodorus and colonial culture »), p. 15-19, tente une analyse structurale de l’un des mythes rapportés par Hérodote sur l’origine des Scythes, celui qui est raconté par les Grecs du Pont-Euxin (IV, 8-11).  Héraclès, ancêtre des (souverains) Scythes, leur a légué un de ses arcs et un baudrier auquel est attaché une coupe d’or.  Il dégage les interactions entre Héraclès et Échidna, entre Grecs et Scythes, entre nature et culture.

 

         I. Chavleishvili, « Greek and Colchians : marriage and ethnic categories », p. 71-76, s’interroge sur les mariages mixtes.  Cette question, sur laquelle on manque de sources si l’on excepte les récits mythiques qui mettent en jeu des héros civilisateurs ou des oikistes, a déjà fait l’objet de recherche pour le monde colonial méditerranéen dont Chavleishvili semble ignorer les résultats (Rougé, Cahier d’Histoire, 15 [1970], p. 307-317 ; Graham, Atti Centro Ricerche e documentazione sull’Antichita Classica, 12, n.s. 1 (1980/81), p. 293-314; van Compernolle, Forme di contatto, colloque de Crotone, coll. EFR, 67 [Pise, 1983], p. 1033-1049).  L’auteur ne cherche pas tant à interroger les sources (e. g. IG, II2, 9049, où il n’est pas question de mariage : on a juste le nom grec de la défunte, son patronyme, grec lui aussi, et son ethnique ou des fragments d’Aelien qui se déroulent entre la Mer d’Azov, Chios et, accessoirement, Byzance : l’auteur ne dégage pas la signification de cette anecdote qui dépasse le rapt des femmes) qu’à imposer une grille de lecture (voir aussi infra, onomastique).

 

         La communication de M. Czech, « Greek seafaring in the age of colonization in the Black Sea area », p. 77-82, ne concerne ni particulièrement l’époque coloniale ni la Mer Noire.  Elle n’apporte rien de neuf sur ce qu’on sait par ailleurs de la construction navale grecque.

 

         L’article de S. Iu. Iangulov, « The influence of Greek military art on the military science of Scythians of the lower Don (5th-4th centuries B.C.) », p. 151-154, porte un titre bien ambitieux.  La première partie s’interroge sur la présence de pièces d’armement défensif dans des sépultures scythes, casques et cnémides.  Ces éléments d’armures traduisent plutôt des relations d’échanges ou de conflits entre Grecs et Scythes que l’adoption et l’utilisation par ces derniers d’un armement de type grec, comme le suppose l’auteur.  Ces armes déposées lors des funérailles sont avant tout, à mon avis, des marqueurs sociaux.  La suite de l’intervention étudie l’adoption d’une longue lance par les cavaliers scythes.  L’auteur invoque pour démontrer son propos la représentation d’un cavalier scythe équipé d’une longue lance sur un fourreau d’épée où l’artiste a représenté un combat entre Grecs et Scythes.  Ce n’est pas un combat réaliste mais un affrontement idéalisé.  Les combattants grecs sont nus à l’exception d’un manteau.  Il faut donc utiliser ce document avec plus de précautions que ne le fait I.E. Kakhidze. « Common and distinguishing features of Greek colonization in the Black Sea area », p. 175-178, tente le tour de force de dresser un tableau de la colonisation grecque en Mer Noire en deux pages et demie (et une page et demie de références bibliographiques).  La « stronger influence of Athens » me semble quelque peu exagérée (cf. R. Meiggs, The Athenian empire [Oxford, 1972, p. 197-199, 328-329).

 

         Les relations entre les Grecs et les Scythes dans la région de l’embouchure du Don sont traitées par V. P. Kopylov, N. V. Andrianova, « Greek-Barbarian relations in the lower Don region in the 7th-3rd centuries B.C.», p. 195-202.  Les auteurs tiennent largement compte des opportunités naturelles et des contraintes du milieu ainsi que des interactions entre les groupes humains.  Ils exploitent au mieux les sources archéologiques.  La cartographie soignée qui illustre leur propos s’avère extrêmement significative.

 

         M.J. Olbrycht, « Subject and allies: the Black Sea empire of Mithridates VI Eupator (120-63 B.C.) reconsidered », p. 275-281, reprend l’histoire de Mithridate du point de vue de ses alliances orientales.

 

 

Fouilles et prospections archéologiques

 

          Je réorganise les communications suivant l’ordre géographique, en partant du Pont gauche, dans le sens des aiguilles d’une montre.

 

          Koshary (Ukraine), Chora d’Olbia ? : A. Buszek, Th. Herbich, D. Swiech, « Geophysical research at Koshary (Ukraine) », p. 27-35; H. Glab, Kr. Szostek, « Research into overall biological conditions of a group of individuals buried in a necropolis dating from the 4th-3rd centuries B.C. in Koshary (Ukraine) », p. 139-144 ; M. Kania, « Daily life in ancient Koshary: some comments.  Part 2 », p. 179-182; W. Machowski, « Children’s burial in the Koshary necropolis : some remarks», p. 241-245 ; Ew. Papuci-Wladyka, Ev. F. Redina, «Ten years of the Polish-Ukrainian Koshary project (1998-2008) », p. 283-297 ; cf. amphores et numismatique, infra.  Avec cet ensemble, le site de Koshary bénéficie d’un traitement assez complet.  Les recherches portent à la fois sur un habitat, et sur une nécropole.  L’agglomération était organisée suivant un plan en damier.  Le site a connu des débuts modestes au cours du Ve siècle avant J.-C., pour atteindre sa prospérité maximum à la fin du IVe ou au début du IIIe siècles avant J.-C.  Les habitants pratiquaient l’agriculture, le tissage et la pêche.  La céramique scythe n’y représente que 15% du total.  Les céramiques importées et la présence de monnaie supposent une activité commerciale et sans doute portuaire.  L’abondance de céramique produite à Olbia et de monnaies de cette cité incite les fouilleurs à considérer que Koshary faisait partie de la chora d’Olbia. Un autel hypètre témoigne de la pratique religieuse grecque des habitants.  Les offrandes funéraires et le culte des morts associés aux inhumations, contre deux crémations seulement jusqu’à présent, sont typiquement grecques.  Le site a été abandonné vers le milieu du IIIe siècle avant J.-C.  L’analyse anthropologique des squelettes montre une population mixte, et, pour l’échantillon retenu, d’après la forme des crânes, un fort contingent scythe ou apparenté, avec les limites.

 

          Olbia Pontique : V.V. Krapivina, « Olbia Pontica in the 3rd-4th centuries A.D: late antique or post-antique ? », p. 203-209 ; Sv. N. Liashko, V.A. Papanova, « An Olbian estate of the 4th century B.C. », p. 215-219.  La première communication consacrée à Olbia traite de l’antiquité tardive.  Après l’invasion des Goths en 269-270, l’activité reprend lentement à Olbia avec une chora réduite, mais bien individualisée dans ses productions agricoles et son faciès culturel par rapport à la culture de Cherniakov.  La ville se reconstruit dans une tradition classique.  La seconde communication étudie de près l’activité d’une villa du territoire d’Olbia de la fin de l’époque classique qui se consacrait à l’élevage.

 

          Belozerskoe (estuaire du Dniepr) : V.P. Bylkova, « Belozerskoe as a settlement in a Greek-Barbarian "contact zone" »: 2003-2007 », p. 47-56, présente un habitat grec occupé pendant une centaine d’années entre le premier quart du IVe et le premier quart du IIIe siècle avant J.-C.

 

          Panskoye (Crimée, territoire de Chersonèse Taurique) : Vl. F. Stolba, « Multicultural encounters in the Greek countryside: evidence from the Panskoye I necropolis, western Crimea », p. 329-340.  On y a retrouvé un habitat et une nécropole, occupés depuis la fin du Ve siècle jusque vers 270 avant J.-C., avec une coupure lors de la destruction du fort et de l’habitat vers 360 avant J.-C.  La nécropole regroupe environ 60 tumuli regroupés en parcelles familiales.  S. discute le cas des inhumations en position fœtale, sans doute une tradition indigène.  Cette position n’est utilisée que pour des femmes alors que les squelettes masculins à leurs côtés sont en position allongée.  Ce pourrait être la conséquence de mariages mixtes.  Il évoque le parallèle d’une nécropole de Métaponte.  La présence de céramiques indigènes et les corps en position fœtale montre que le site était occupé par une population mixte d’une composition complexe.  Cet exposé démontre bien mieux que la communication d’I. Chavleishvili (supra) la matérialité des mariages entre colons masculins et femmes indigènes.

 

          Tschatyrdag (Crimée) : R. Karasiewicz-Szczypiorski, « Tschatyrdag, an unknown Roman sentry post on the southern Crimean coast ? », p. 183-187.  Prospection de surface d’une enceinte qui pourrait appartenir à un fortin d’époque impériale.

 

          Kytaion (Crimée) : Ev. A. Molev, N.V. Moleva, « The result of new archaeological research at the Bosporan city of Kytaion in 2005-2007 », p. 261-268, présentent la fouille d’un ensemble cultuel qui remonte au IVe siècle avant J.-C., mais dont le dernier état, au IVe siècle de notre ère, correspond à la christianisation de la région.  On y adorait une divinité féminine que les auteurs identifient à Cybèle.

 

          Akra (Crimée, Bosphore Cimmérien) : S.L. Solovyov, L.G. Shepko, « Archaeological excavations on the chora of Akra (2002-2007) », p. 319-328.  Les auteurs ont fouillé deux établissements secondaires du territoire d’Akra, près du village moderne de Zavetnoe.  Le premier sur le rivage, et en partie submergé, était doté d’une enceinte, et présente un caractère urbain.  Il a livré près d’un millier de monnaies du VIe siècle avant J.-C. au VIe siècle après.  Le second, Zavetnoe 5, est un établissement rural près de cinq tumuli, avec une activité mixte d’élevage et d’agriculture (VIe-IVe siècle avant J.-C.).  Le mobilier mêlait de la vaisselle importée et céramiques indigènes faites à la main.

 

          Myrmekion (Crimée, baie de Kertch) : A.M. Butiagin, « New research in the environs of the Acropolis of Myrmekion », p. 37-46.  L’acropole de Myrmékion est restée occupée du VIe siècle avant J.-C. jusqu’à la fin du IIIe siècle ou au début du IVe siècle de notre ère. A l’époque classique, il y avait un sanctuaire de Déméter Thesmophore identifié par une inscription (cf. A. Avram, bull. ép., 2008, 422).  Une inscription de Panticapée, CIRB, 18, atteste de ce culte dans la région.  Au IIe siècle après J.-C., une tombe monumentale, peut-être royale, a été installée dans une grotte de l’acropole.  Elle a livré un sarcophage transporté au Musée de l’Hermitage.  Je me demande si la curieuse structure non identifiée, creusée dans le sol de l’acropole puis remplie de cendres, contemporaine du sanctuaire, ne pourrait pas être un mégaron en rapport avec les thesmophories.

 

         Tanaïs (embouchure du Don) : T. Scholl, « Western Tanais in the light of the latest research of the University of Warsaw (trench XXV, 2006-2007) », p. 299-303.  On a découvert au fond de la tranchée XXV des tronçons du mur d’enceinte, une porte, un fossé et un pont, ainsi que des rues correspondant à un plan en damier.

 

          Artyushchenko (péninsule de Taman [Hermonassa]) : S.V. Kashaev, « Flat-graves necropolis at Artyushchenko II in the South of the Taman peninsula », p. 189-193.  Fouille d’une nécropole composée de 66 tombes datant du VIe au IVe siècles avant J.-C.  Les auteurs présentent rapidement le mobilier funéraire (céramiques, armes, bijoux).  On a retrouvé quelques serpents décapités associés à des inhumations féminines.

 

          Côte pontique d’Anapa à Sochi : S. Chandrasekaran, « The Black Sea coast between the Bosporan kingdom and Cholchis », p. 57-70.  La région reste encore peu explorée et une partie de la côte antique est submergée.  Entre Gorgipp(e)ia (aujourd’hui Anapa) et Dioscouri(a)s (Sukhumi, mais l’Inventory of archaic and classical poleis, p. 952-953, 709, place cette cité à Eshera, voir la description de Sukhumi, p. 58 et la carte fig. 1 qui montre la position des deux sites, sur Eshera, infra), on a pu identifier deux cités, Bata (Novorossiisk) et Toricus [Torikos] (Gelendzhic), des établissements secondaires et des fortifications dont Raevskoe, Vladimirovka (établissement fortifié), Tsemdolinski (ferme fortifiée).  Eshera, à dix kilomètres au nord de Sukhumi, était un habitat fortifié occupé dès le VIe siècle avant J.-C., définitivement détruit par un incendie au Ier siècle avant J.-C.  Les fortifications dessinent en pointillé un cordon, dans l’hinterland, entre Bata et Anapa.  Serait-ce une route ?  L’auteur examine ensuite plusieurs sites secondaires (habitats, cimetières, sanctuaires) aux environs de Sochi et des trouvailles sporadiques dans les montagnes plus au nord.  Les fortifications et les sources littéraires semblent indiquer une situation tendue entre Grecs et Barbares dans ces régions.

 

          Pichvnari (Géorgie) : G. Tavamaishvili, « Burial practices in the light of the finds from Pichvnari », p. 341-345 ; G. Tavamaishvili, « Burial practices in the light of the finds from Pichvnari », p. 341-345 ; M. Vickers, A. Kahhidze, « Ten years of Anglo-Georgian Collaboration at Pichvnari », p. 377-382 ; cf. épigraphie, infra.  Le site est occupé depuis la fin de l’âge de bronze.  La fouille se répartit en quatre chantiers : un habitat et trois nécropoles, la nécropole grecque classique, un cimetière colchidien contemporain mais séparé, une nécropole grecque hellénistique.  L’habitat colchidien des VIII et VIIe siècles se caractérise par son architecture en bois.  Les Grecs arrivent vers 470 avant J.-C.  L’époque hellénistique semble correspondre à une période de relative prospérité.  Par contraste, le mobilier des tombes semble relativement modeste.  Le cimetière grec a livré 430 sépultures du Ve siècle, contre 380 dans la nécropole colchidienne, et 95 du IVe siècle avant J.-C.  On a retrouvé 235 tombes grecques d’époque hellénistique.  Les deux communautés pratiquaient le rituel de l’obole de Charon.  Les sites sont abandonnés vers le milieu du IIIe siècle avant J.-C.

 

          Tsikhidziri (Géorgie) : N. Inaishvili, N. Vashakidze, « Tsikhidziri cemetery », p. 155-157.  La nécropole s’étend au pied d’un habitat occupé depuis les derniers temps de l’âge de bronze jusqu’au début de l’époque byzantine.  Le cimetière a livré 315 tombes dont 305 des époques classique et hellénistique.  La plupart des défunts étaient de condition modeste : pas ou peu d’offrandes funéraires, mais parfois des céramiques d’importation.  Il y a quelques tombes grecques et, au cours de l’époque hellénistique, on assiste à une hellénisation croissante.

 

 

Matériel de fouilles et objets

 

          P. Dupont, V. Lungu, « Characterization of the Bug and Dnieper Limans workshop : preliminary laboratory results and comparative typological studies », p. 95-108, livre les résultats d’analyse de 150 échantillons de céramiques de Bezeran et d’Olbia, sans doute produits à Olbia.  On les distingue clairement des productions voisines.  Il s’agit d’une céramique commune qui imite une production grecque de l’Est (Milet et Lesbos).  Cette céramique « orientale » importée ne se retrouve que sporadiquement et n’était l’objet que d’un commerce occasionnel.

 

          V. Sirbu, G. Florea, « Geto-Dacian pottery vessels (2nd century B.C.-1st century A.D.) : imitation and originality », p. 311-318.  La céramique dace à décor peint imitait des formes grecques, comme la céramique à décor en relief imitait la poterie hellénistique.  La dispersion des trouvailles reflète des préférences régionales.

 

          N.A. Gavriliuk, « Handmade pottery of the Greek group from Tyras, Olbia and Nymphaion in the hellenistic period », p. 129-137.  Cette contribution consacrée aux poteries communes provenant d’Olbia, Nymphaion et Tyras à l’époque hellénistique s’appuie sur une étude typologique et morphologique de vases fabriqués localement.  Il s’agit d’une céramique de type grec qui est dominante dans la production fabriquée à la main à Nymphaion et Olbia où elle représente 75% de cette production, alors que la proportion descend à seulement 41% à Tyras.  Cette forte présence d’une céramique grecque locale contredit, selon les auteurs, l’opinion selon laquelle Olbia aurait été soumise à un protectorat indigène et aurait été habitée par un fort contingent barbare.  L’augmentation de la part de cette céramique aux dépens de vases importés traduirait l’appauvrissement de ces cités.  Il me semble que ces deux dernières conclusions extrapolées par N.A. Gavriliuk outrepassent les conclusions qu’on peut raisonnablement tirer de l’analyse de cette production.  Il faudrait de toute façon nuancer en fonction des cités : les données montrent une différence de près de 30% entre Nymphaion et Olbia d’une part, Tyras d’autre part.  Mais ces considérations politiques, démographiques et économiques ne peuvent s’appuyer que sur des sources multiples et croisées concordantes.

 

           D. Gorzelany, « Two Pelikai from the collection of the National Museum in Krakow: form and decoration », p. 145-149.  Ces deux vases vernis noirs décorés d’un motif floral, l’un provenant d’Olbia et le second des environs de Kertch, présentent des caractéristiques semblables et de menues différences.  Cette céramique qui imite des prototypes métalliques était produite à Athènes mais copiée également dans les cités pontiques.

 

          Vl. R. Erlikh, « Guilded terracotta jewellery from Meotian sites of the Kuban region: the problem of intercultural contact in the early hellenistic period », p. 113-128, étudie des médaillons de terre cuite décorés soit d’un gorgoneion, soit d’un buste d’Athéna casquée, soit encore d’une Artémis-Séléné, divers pendentifs en terre cuite imitant des bijoux précieux d’inspiration grecque.  Il est possible que les plus anciens pendentifs à tête de Gorgone soient des importations.  Ces pendentifs furent particulièrement appréciés dans cette région, chez les Méotiens, alors que les Scythes préféraient l’or.  Ils ont été produits localement.  Les bijoux précieux qui ont servi de modèles ont pu parvenir dans le Caucase à la suite d’échanges de dons entre Grecs et Barbares, peut-être de Macédoine.

 

          V. Licheli, « The bronze statuette of a Colchian horsewoman on Samos: accident or design? », p. 221-240, s’interroge sur une curieuse statuette en bronze retrouvée à l’Héraion de Samos.  Mais la statuette n’occupe que la dernière page de la communication et on l’identifie mal sur la figure 16 (c’est l’avant dernier objet de la série vers la droite).  L. brosse un tableau assez complet des résultats des fouilles en Géorgie.  Pour en revenir à la statuette, L. ne semble pas avoir connu la publication de l’objet par U. Jantzen, Samos, VIII (Bonne, 1973), p. 80, B 452, pl. 81.  Elle aurait vu alors que ce n’était pas le seul bronze produit dans le Caucase qui avait aboutit à l’Héraion.  L’article de Pontika replace la statuette dans une série d’objets comparables et dans son contexte colchidien.  L. évoque, à juste titre, Héra protectrice des chevaux et des cavaliers pour expliquer sa présence à Samos.  On pourrait ajouter que les objets exotiques et lointains rehaussent le prestige du sanctuaire.  On ignorera, cependant, toujours si c’est un Grec ou un indigène  - mais la première solution semble, à tout prendre, plus plausible - qui a réalisé cette offrande.

 

 

Religion

 

          La religion grecque n’a fait l’objet que d’une seule communication consacrée à Achille : A. Ochal-Czarnowicz, « The cult of Achilles on the coast of the Black Sea », p. 269-274.  L’auteur s’interroge sur le culte rendu à Achille dans les régions Pontiques à partir d’une mosaïque retrouvée à Amissos.  Elle n’apporte rien de plus que ce qu’en disait le premier éditeur D. Sahin dans le colloque La mosaïque gréco-romaine, 9 (Rome, 2005), I, p. 413-424.  Elle ignore même les travaux de J. Hupe (éditeur et contributeur) sur le culte d’Achille, The cult of Achiles in the northern Black Sea area (Rahden, 2006).

 

 

Numismatique

 

          L’étude de J. Bodzek, « Koshary (Ukraine) : international relations in the light of numismatic evidence », p. 7-13, dont le titre est un peu pompeux, traite de la circulation monétaire dans cette bourgade aux limites de la chora d’Olbia.  La monnaie d’Olbia constitue l’énorme majorité des trouvailles (93%, et plus de 98% des monnaies de fouilles).  B. s’intéresse aux monnaies étrangères, 16 pièces de Bronze provenant de Tyras (1), Odessos (13), un Lysimaque frappé à Byzance, et un Alexandre frappé en Macédoine.  Koshary était donc un point de passage et d’échanges relativement fréquenté entre Olbia et le bassin occidental de la Mer Noire.

 

          S.A. Bulatovich, T.L. Samoilova, « New data on relationships between the ancient Greek poleis of the north-western black sea littoral (Tyras-Olbia) », p. 21-25, essayent de reconstituer l’histoire des relations économiques entre Tyras et d’Olbia, d’après les trouvailles monétaires réalisées à Tyras (pour l’autre volet qui manque à cette étude, les monnaies de Tyras trouvées à Olbia, cf. Bodzek, p. 7).

 

          L’analyse de 34 pièces d’un trésor de 124 monnaies indigènes d’argent par Th. Isvoranu, V. Cojokaru, « A Geto-Dacian coin hoard from the 1st century B.C. in the light of X-ray fluorescence analysis », p. 159-162, montre l’utilisation de deux alliages différents dans la fabrication des pièces.

 

          L’article de K. Lach, « Architectural representations on coins of the southern Black sea coast during the Roman period », p. 211-213, étudie très (trop) brièvement un aspect de l’iconographie monétaire d’époque impériale : huit représentations de monuments.  Toutes les monnaies étudiées proviennent des provinces pontiques d’Asie Mineure, mais on s’éloigne de la Mer Noire avec les cités qui ont frappé les monnaies en question : Gangra, Comana, Amaseia, Chalcédoine, Nicée, ou Nicomédie.  Les monnaies sont, même du seul point de vue architectural et archéologique, trop succinctement décrites.  Ainsi, pour la seconde pièce (Comana), K. Lach ne mentionne pas la représentation du fronton, un aigle attaquant un serpent.  Pour la troisième, émise à Amaseia, l’auteur se focalise sur les deux temples alors qu’il s’agit d’une vue cavalière de la ville enfermée dans son enceinte défendue par dix tourets : on distingue très nettement un alsos près du temple du premier plan.  Notons au passage qu’elle fait dire à B. Burell, Neokoroi, p. 210-211 (et non pas p. 310), exactement l’inverse de ce qu’elle écrit à propos de l’identification de ce temple.  L’auteur semble manquer de curiosité.  La première monnaie, un bronze de Gangra-Germanicopolis frappé sous Septime Sévère, doit être rapprochée d’autres émissions exactement contemporaines avec, au revers, un temple tétrastyle qui doit être le même, où il apparaît que la façade était ornée de colonnes torses.  On note en outre une série où le graveur a représenté la statue de culte au centre de la façade.  Pour Comana, d’autres monnaies du règne de Septime Sévère figurent la pierre sacrée de Ma dans un édifice à fronton brisé qui devait faire partie du sanctuaire.  Le motif de l’aigle attaquant le serpent qui orne le fronton du temple sert de motif de revers, allusion sans doute au culte de Ma, sur d’autres émissions avec le même empereur au droit.  La bibliographie est insuffisante.  Pour ne prendre qu’un exemple, il manque l’ouvrage de M. Amandry et B. Remy, Comama du Pont sous l’Empire romain (Milan, 1999).  Surtout, on ne s’explique pas ce qui a motivé le choix de ces quelques monnaies alors que d’autres cités de ces mêmes provinces ont, elles aussi, fait figurer des monuments sur leurs frappes monétaires.

 

 

Épigraphie

 

          La toute première communication du colloque, p. 1-5, n’a plus guère d’intérêt, sinon pédagogique. B. Awianowicz et J. Rakoczy, republient (ZPE, 168 [2009], p. 196-198 ; cf. Avram, Bull. Ep., 2009, 360) avec quelques variantes, un ostrakon de Nikonion dont on a retrouvé depuis la partie gauche. Il est désormais complet et publié en entier par A. dans la ZPE, 178 (2011), p. 237-239.

 

          A.I. Ivantchik, S.R. Toktas’ev, « Queen Dynamis and Tanais », p. 163-173, reprennent des inscriptions déjà connues (SEG, 45 [1995], 1022 ; 1023 et 1018).  Ils proposent de restituer dans SEG, 45, 1022 et 1023, un ethnique dérivé du toponyme Emporion du Bosphore (sc. Cimmérien) qui n’est, semble-t-il, pas autrement attesté.  L’inscription SEG, 45, 1023 ne concerne pas directement la reine Dynamis sinon par l’anthroponyme rare Mathianès.  La reine a élevé la stèle funéraire d’un autre Mathianès (SEG, 45, 1018).  Ce Mathianès ne peut pas être le père, comme le suppose I. et T., de celui mentionné dans SEG, 45, 1023: SEG, 45, 1018, date, si l’on accepte la chronologie des deux auteurs, d’avant l’année 9 de notre ère, alors que SEG, 45, 1023, aurait été gravée, d’après l’écriture, au cours de la seconde moitié du premier siècle ou au début du second siècle après J.-C.  Le titre de « nourricier », à la ligne 6 de SEG, 45, 1023, pourrait correspondre à un titre aulique bien attesté dans les royaumes hellénistiques, interprétation qui n’est pas envisagée par les auteurs.  Les deux Mathianès pourraient alors, en modifiant légèrement l’intuition de I. et T., appartenir à une famille attachée aux souverains du Bosphore.

 

          Dans la troisième intervention qui touche à l’épigraphie, A. Twardecki, « A collegium of hieroi in the Bosporan kingdom ? », p. 371-376, propose d’interpréter le mot « hierôn » dans CIRB, 121, l. 2, à la lumière de l’inscription d’Andanie (IG, V, 1, 1390).  L’idée n’est pas inintéressante, mais le dossier des hieroi, dans le Péloponnèse et le reste du monde grec ne se réduit pas à la seule loi sacrée des mystères d’Andanie (e.g. Chr. Le Roy, BCH, 85, 1961, p. 229-234) et aurait mérité un traitement plus exhaustif.

 

          N. Dzeladze, « Greek graffiti from Pichvnari (1998-2007) », p. 109-111, publie des graffiti de Pichvnari qui se réduisent, à l’exception d’un nom suivi d’un patronyme (Dionysios fils de Léodamas) à des abréviations.  Il n’en reproduit que vingt-quatre. Cf. aussi, V.P. Bylkova, « Belozerskoe as a settlement in a Greek-Barbarian "contact zone" : 2003-2007 », p. 49-50, pour un graffiti sur un Skypohs, « (appartenant à) Hermophantos », un nom relativement peu commun, surtout fréquent à Chios. 

 

 

Onomastique

 

          L’étude de N. Sekunda, « Skythes the Lakedaimonian », p. 305-310, sur le nom Skythès à Éphèse, comme son titre ne le laisse pas deviner, et accessoirement à Sparte, fait largement appel à l’épigraphie.  Il suppose que le nom Skythès, aurait été mis à la mode à Éphèse par la présence dans l’état-major d’Agésilas d’un officier qui portait ce nom : c’est d’autant moins démontrable qu’il ne subsiste qu’un petit nombre de documents sur les Éphésiens de cette période.  Nous ignorons dans la majorité des cas, sinon toujours, ce qui rend un nom à la mode plus qu’un autre.  Cela vaut pour les Éphésiens comme pour les Spartiates.

 

          I. Chavleishvili, « Greek and Colchians: marriage and ethnic categories », p. 75, évoque le nom du potier Cholchos, qui serait un Colchidien installé à Athènes.  Les noms « ethniques », ne présument pas de la nationalité de ceux qui les portent, comme le montre l’exemple de Skythès.  Il aurait fallu, cependant, prendre en compte l’ensemble du dossier : rien ne permet de trancher dans un sens ou dans un autre, mais il donne à réfléchir.  Le nom C(o)lchos, quelle que soit son orthographe, est unique à Athènes. On ne connaît que ce potier, actif  en 535 avant J.-C., dont on ignore le statut juridique (cf LGPN, II, s.v.).  Ajoutons que les Colchidiens sont rares à Athènes : deux stèles funéraires IG, II2, 9049, du IIe siècle avant J.-C. et 9050 (supra), du  Ier siècle avant J.-C.  On notera pourtant la réflexion de John Boardman (après d’autres) sur l’abondance des noms « ethniques » ou étrangers (e.g. Amasis) parmi les artisans des ateliers athéniens qui produisaient la céramique à figures à noires, sans qu’on puisse, admet-il, vraiment trancher la question de la nationalité de ces artistes (Athenian black figure vases, Londres, 1974, p. 12 et p. 54, à propos d’Amasis).  L’interprétation de C. n’est donc pas évidente.

 

 

Timbres amphoriques et amphores

 

          Les deux communications d’A. Dobosz, « Greek amphoras stamps from the Black Sea and Mediterranean areas in the Jagiellonian University Institute of Archaeology collection », p. 83-94, et de N. Mateevici, Ev. F. Redina, « Amphorae from dug-out n°6 of the ancient settlement at Koshary (Tiligul Liman, Odessa province, Ukraine) », p. 247-252, portent, pour ce qui est de la première, sur les timbres amphoriques conservés à l’Université de Cracovie et, pour ce qui est de la seconde, sur les fragments d’environ douze amphores, dont deux timbrées, retrouvées dans un dépotoir à Koshary.  Les échantillons sont trop faibles pour qu’on puisse en tirer des conclusions générales.  Comme on pouvait s’y attendre, les grands centres de production de vin, et donc d’amphores sont seuls représentés.  Pour Koshary, cf. aussi Ew. Papuci-Wladyka, Ev. F. Redina, « Ten years of the Polish-Ukrainian Koshary project (1998-2008) », p. 287.

 

          Le travail de M. Matera, « A tentative analysis of mass amphora material from Warsaw University excavations at Tanais », p. 253-259, porte, en revanche sur un nombre considérable de fragments.  Un peu plus de la moitié de ces fragments sont d’époque romaine.  Parmi les fragments d’époque hellénistique, les rhodiens sont hégémoniques (82,2%), viennent ensuite ceux de Cos, de Sinope, de Colchis, d’Héraclée, de Cnide.  Le nord de l’Égée ne représente que 0,2% de l’ensemble.  Mais si l’on prend en considération le nombre des amphores, pour un total de 46 vases, les données sont un peu différentes: Rodes, 60,9%; Sinope et Colchide, 10,9% chacune; Cnide, 8,7%; Cos et Héraclée, 4,3% chacune.  L’auteur souligne qu’à l’époque impériale, les relations avec les grands centres méditerranéens s’effacent au profit des cités pontiques, notamment Héraclée.

 

          Cf. aussi, V. P. Bylkova, « Belozerskoe as a settlement in a Greek-Barbarian "contact zone"  : 2003-2007 », p. 49 et 53 (timbres de Thasos, Chersonèse, Sinope; amphores de Chios, Cos, et Corinthe).

 

 

Conclusion

 

          Cette ample moisson donne des résultats contrastés.  Les communications sur les fouilles et le mobilier apportent de nombreuses informations dans une langue accessible au plus grand nombre.  Les synthèses historiques sont plus discutables.  Cependant, la diversité des sujets abordés fait de ce colloque une étape importante pour qui s’intéresse à la Mer Noire dans l’Antiquité et plus largement aux problèmes de la colonisation grecque et des rapports entre les colons et les indigènes.

 

 

Table des Matières

 

B. Awianowicz, J. Rakoczy, « The discovery of a Hellenistic ostracon in Nikonion », p. 1-5.

 

J. Bodzek, « Koshary (Ukraine): international relations in the light of numismatic evidence », p. 7-13.

 

D. Braund  « Heracles the Scythian: Herodotus, Herodorus and colonial culture », p. 15-19.

 

S.A. Bulatovich, T.L. Samoilova, « New data on relationships between the ancient Greek poleis of the north-western black sea littoral (Tyras-Olbia) », p. 21-25.

 

A. Buszek, Th. Herbich, D. Swiech, « Geophysical research at Koshary (Ukraine) », p. 27-35.

 

A.M. Butiagin, « New research in the environs of the Acropolis of Myrmekion », p. 37-46.

 

V. P. Bylkova, « Belozerskoe as a settlement in a Greek-Barbarian "contact zone" : 2003-2007 », p. 47-56.

 

S. Chandrasekaran, « The Black Sea coast between the Bosporan kingdom and Cholchis », p. 57-70.

 

I. Chavleishvili, « Greek and Colchians: marriage and ethnic categories », p. 71-76.

 

M. Czech, « Greek seafaring in the age of colonization in the Black Sea area », p. 77-82.

 

A. Dobosz, « Greek amphoras stamps from the Black Sea and Mediterranean areas in the Jagiellonian University Institute of Archaeology collection », p. 83-94.

 

P. Dupont, V. Lungu, « Characterization of the Bug and Dnieper Limans workshop: preliminary laboratory results and comparative typological studies », p. 95-108.

 

N. Dzeladze, « Greek graffiti from Pichvnari (1998-2007) », p. 109-111.

 

Vl. R. Erlikh, « Guilded terracotta jewellery from Meotian sites of the Kuban region: the problem of intercultural contact in the early hellenistic period », p. 113-128.

 

N.A. Gavriliuk, « Handmade pottery of the Greek group from Tyras, Olbia and Nymphaion in the hellenistic period », p. 129-137.

 

H. Glab, Kr. Szostek, « Research into overall biological conditions of a group of individuals buried in a necropolis dating from the 4th-3rd centuries B.C. in Koshary (Ukraine) », p. 139-144.

 

D. Gorzelany, « Two Pelikai from the collection of the National Museum in Krakow: form and decoration », p. 145-149.

 

S. Iu. Iangulov, « The influence of Greek military art on the military science of Scythians of the lower Don (5th-4th centuries B.C.) », p. 151-154.

 

N. Inaishvili, N. Vashakidze, « Tsikhidziri cemetery », p. 155-157.

 

Th. Isvoranu, V. Cojokaru, « A Geto-Dacian coin hoard from the 1st century B.C. in the light of X-ray fluorescence analysis », p. 159-162.

 

A.I. Ivantchik, S.R. Toktas’ev, « Queen Dynamis and Tanais », p. 163-173.

 

E. Kakhidze, « Common and distinguishing features of Greek colonization in the Black Sea area », p. 175-178.

 

M. Kania, « Daily life in ancient Koshary: some comments.  Part 2 », p. 179-182.

 

R. Karasiewicz-Szczypiorski, « Tschatyrdag, an unknown Roman sentry post on the southern Crimean coast ? », p. 183-187.

 

S.V. Kashaev, « Flat-graves necropolis at Artyushchenko II in the south of the Taman peninsula », p. 189-193.

 

V.P. Kopylov, N. V. Andrianova, « Greek-Barbarian relations in the lower Don region in the 7th-3rd centuries B.C. », p. 195-202.

 

V.V. Krapivina, « Olbia Pontica in the 3rd-4th centuries A.D: late antique or post-antique ? », p. 203-209.

 

K. Lach, « Architectural representations on coins of the southern Black sea coast during the Roman period », p. 211-213.

 

Sv. N. Liashko, V. A. Papanova, « An Olbian estate of the 4th century B.C. », p. 215-219.

 

V. Licheli, « The bronze statuette of a Colchian horsewoman on Samos: accident or design ? », p. 221-240.

 

W. Machowski, « Children’sburial in the Koshary necropolis: some remarks », p. 241-245.

 

N. Mateevici, Ev. F. Redina, « Amphorae from dug-out n°6 of the ancient settlement at Koshary (Tiligul Liman, Odessa province, Ukraine) », p. 247-252.

 

M. Matera, « A tentative analysis of mass amphora material from Warsaw University excavations at Tanais », p. 253-259.

 

Ev. A. Molev, N. V. Moleva, « The result of new archaeological research at the Bosporan city of Kytaion in 2005-2007 », p. 261-268.

 

A. Ochal-Czarnowicz, « The cult of Achilles on the coast of the Black Sea », p. 269-274

 

M.J. Olbrycht, « Subject and allies: the Black Sea empire of Mithridates VI Eupator (120-63 B.C.) reconsidered », p. 275-281.

 

Ew. Papuci-Wladyka, Ev. F. Redina, «Ten years of the Polish-Ukrainian Koshary project (1998-2008) », p. 283-297.

 

T. Scholl, « Western Tanais in the light of the latest research of the University of Warsaw (trench XXV, 2006-2007) », p. 299-303.

 

N. Sekunda, « Skythes the Lakedaimonian », p. 305-310.

 

V. Sirbu, G. Florea, « Geto-Dacian pottery vessels (2nd century B.C.-1st century A.D.): imitation and originality », p. 311-318.

 

S.L. Solovyov, L.G. Shepko, «Archaeological excavations on the chora of Akra (2002-7) », p. 319-328.

 

Vl. F. Stolba, « Multicultural encounters in the Greek countryside: evidence from the Panskoye I necropolis, western Crimea », p. 329-340.

 

G. Tavamaishvili, « Burial practices in the light of the finds from Pichvnari », p. 341-345.

 

I.L. Tikhonov, « Russian monarchs and classical archaeology on the northern Black Sea coast », p. 347-353.

 

I.V. Tunkina, «The complete work of Paul Dubrux », p. 355-369.

 

A. Twardecki, « A collegium of hieroi in the Bosporan kingdom ? », p. 371-376.

 

M. Vickers, A. Kahhidze, « Ten years of Anglo-Georgian Collaboration at Pichvnari », p. 377-382.