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Compte rendu par François Fièvre, Université de Tours Nombre de mots : 3488 mots Publié en ligne le 2015-05-27 Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700). Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=1502 Lien pour commander ce livre
Ce livre est issu d’un colloque organisé par l’Institut national d’histoire de l’art et l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, à Paris du 31 janvier au 2 février 2008. Il explore les relations entre la figure de l’architecte et celle du livre, en proposant différents articles ayant trait à la diffusion livresque du savoir architectural, aux pratiques promotionnelles des architectes voyant dans les ouvrages écrits un moyen de communication privilégié, à l’importance de ces derniers dans la pédagogie de l’architecture, enfin aux relations visuelles croisées entre l’objet-livre et l’objet-architecture (frontispice, design graphique, etc.). Les actes sont découpés en deux parties : « Économie du livre d’architecture » et « Mécanique du livre d’architecture ». La première partie situe l'ouvrage écrit « au centre d’un système d’échanges intellectuels, symboliques et financiers », alors que la seconde envisage la manière dont celui-ci « s’organise et […] fonctionne » (4e de couverture). L’ensemble est précédé d’un préambule de Werner Oechslin, et d’un avant-propos de Jean-Philippe Garric. Le préambule de Werner Oechslin fournit une sorte de trompe-l’œil, dans la mesure où le texte de l'ouvrage écrit se présente sous la forme du savoir architectural incluant notamment la question fondamentale : « qu’est-ce que le savoir architectural ? »). Ce qui ne rend pas justice à l’étendue des problématiques traitées dans les différents articles. L’avant-propos de Jean-Philippe Garric, au contraire, resitue ces recherches dans le contexte scientifique d’un regain d’intérêt récent pour le manuel d’architecture, à la croisée de l’histoire du livre et de l’histoire de l’architecture, et se fait écho de la variété épistémologique du recueil.
Marion Platevoet ouvre la première partie en évoquant les ouvrages de fête de l’époque moderne, seuls témoins de l’architecture éphémère érigée à l’occasion des festivités destinées à la célébration du pouvoir sous l’Ancien Régime. S’intéressant aussi bien au problème du rythme des images dans le recueil qu’à celui de la focalisation (les images sont-elles des vues, des plans, des coupes ?) qui permet de faire revivre les festivités au lecteur selon des points de vue différenciés, l’auteur met en évidence le rôle explicatif du texte, qui sert, au même titre que dans le manuel d’emblèmes contemporain, à commenter l’ornementation savante des figures gravées, et partant le programme iconographique des architectures éphémères. La publication sous forme de volume illustré est donc tout aussi complémentaire de la réalité des festivités que le texte l’est de l’image au sein du volume illustré, et la « vraisemblance merveilleuse » des « machines » données à l’imagination du lecteur-spectateur est construite aussi bien par le caractère spectaculaire des figures que par l’invention des dessinateurs. Ces derniers n’hésitent pas à ajouter des figures mythologiques aux processions et représentations théâtrales gravées, ce qui rend la valeur purement documentaire de ces livres pour le moins sujette à caution. Mise en scène d’une architecture éphémère qui tient elle-même du décor de théâtre, ces ouvrages avaient pour fonction de commémorer des festivités elles-mêmes conçues comme des monuments de propagande politique, dans une mise en abyme qui fait du livre de fête, plutôt qu’un simple témoignage historique, une pièce à part entière de la mise en scène du pouvoir politique.
Jean-Philippe Garric explore de son côté la relation à la fois professionnelle et amoureuse de Pierre Fontaine avec Sophie Dupuis – elle-même fille de Charles Dupuis, architecte et théoricien de l’architecture –, qui aquarellera certains des célèbres recueils de Percier et Fontaine comme les Palais, maisons et autres édifices modernes dessinés à Rome (1798), inscrivant ainsi les gravures d’architecture dans la tradition védutiste du xviiie siècle ; l’auteur montre ainsi l’imbrication de la vie privée de Pierre Fontaine avec l’histoire de ses publications.
Guy Lambert s’intéresse ensuite à un recueil de compositions architecturales compilé par Julien Guadet, qui ne verra jamais le jour sous forme imprimée, mais dont l’auteur montre bien le caractère complémentaire avec les Éléments et théorie de l’architecture (1901-1904) du même auteur, publiés, eux, et promis à un certain succès dans l’histoire de la pédagogie de l’architecture au début du xxe siècle. Abordant ce projet éditorial inédit avec la méthodologie de la critique génétique, l’auteur se focalise sur le problème du choix iconographique, en montrant qu’il a une influence sur le plan, et partant sur la rédaction de l’ouvrage. Surtout, il met en évidence la dimension pédagogique d’un tel projet d’« architecture comparée », qui se situe ainsi dans la lignée du Recueil et parallèle des édifices de tout genre de Jean Nicolas Louis Durand (1800), et donne toute sa place à la libre comparaison des images entre elles dans la formation de la « culture visuelle » de l’architecte.
L’article de Nolwenn Rannou est consacré à la mise en perspective des trois recueils monographiques d’Émile Rivoalen avec son travail de journaliste et de critique d’architecture. Rivoalen, sensible à l’architecture « ordinaire » des logements de petite ou moyenne importance, publie ses Petites maisons modernes de ville et de campagne et ses Maisons modernes de rapport et de commerce à l’adresse des professionnels de l’architecture, et entend ainsi peser sur un domaine important de la commande privée. Les choix architecturaux de Rivoalen se font l’écho d’un certain réseau professionnel, et donnent une bonne image du secteur de la construction privée à cette époque : le livre d’architecture est alors utile au sein de la profession en tant que vecteur de savoir architectural, mais aussi comme outil de promotion.
Ana Bela de Araujo a de son côté tenté de reconstituer la bibliothèque d’un architecte majeur du xxe siècle, Auguste Perret, à partir des archives conservées mais aussi de sa correspondance privée, qui conserve la trace de ses lectures. Cette reconstitution est produite sous la forme d’une bibliographie donnée en annexe des actes ; l’article, de son côté, se penche aussi bien sur la méthode de reconstitution d’une telle bibliothèque que sur l’importance de cette dernière à la fois dans la genèse de la pensée architecturale de Perret et dans l’histoire de « ses réseaux relationnels, tant professionnels et culturels qu’amicaux ». Il en est ainsi notamment de la relation complexe le liant à Le Corbusier, qui se manifeste par des envois pour le moins ironiques de l’architecte de la villa Savoye à son maître.
De Le Corbusier, il est question également dans l’article de Jean-Louis Cohen, qui traite de la manière dont l’architecte fait son autopromotion à travers la mise en œuvre éditoriale, avec Pierre Jeanneret, de son Œuvre complète : bien que non écrite par lui, à l'inverse de ses différents essais et manifestes, cette série d’ouvrages est clairement envisagée dès le départ comme une présentation hagiographique de l’œuvre de Le Corbusier, supervisée par le maître, bien qu’il s’en défende. Son intérêt documentaire est pondéré par une sélection des œuvres, une approche narrative et une mise en pages qui permet à l’architecte de réinventer son œuvre et de construire son image tout au long de sa carrière.
Estelle Thibault, de son côté, s’intéresse au rival de Le Corbusier, André Lurçat, en entreprenant l’étude génétique de ses Formes, compositions et lois d’harmonie (cinq tomes, de 1953 à 1957) à partir des dossiers préparatoires de cette série d’ouvrages : le projet date des années 1930, et un sixième volume conclusif, inachevé, ne sera jamais publié. Renouant avec la tradition du traité d’architecture fondé dans les sciences, le traité de Lurçat participe d’une esthétique scientifique dont les sources documentaires ne se limitent pas aux livres d’architecture, mais font aussi largement appel à la question des proportions et des lois d’harmonie, comme aux sciences humaines de son temps. L’autrice met en évidence la recherche d’homogénéité visuelle de Lurçat dans son iconographie, qui refuse le pittoresque et accentue ainsi l’impression de « retrait » de l’auteur derrière une objectivité scientifique.
L’article d’Elena Formia est consacré à l’itinéraire de Mario Labò, un architecte méconnu de la reconstruction italienne, jouant un rôle de passeur dans la traduction d'ouvrages d’architecture moderne en italien, dans un contexte de collaboration étroite avec les États-Unis, voire avec les auteurs qu’il traduit, tels que Giedion ou Pevsner; dans ces derniers cas, ses relations sont aussi construites sur une affinité intellectuelle.
Maritella Cusciato présente dans son article les réalisations de la maison d’édition romaine Officina Edizioni, ainsi que les liens entre son fondateur, Aldo Quinti, avec ses auteurs. Durant les années 1960 et 1970, la maison d’édition publie deux collections consacrées à l’architecture, qui s’intéressent tout autant à l’histoire de l’architecture ancienne qu’à l’architecture la plus contemporaine.
Une autre aventure éditoriale, celle de l’architecte Fernand Pouillon, est l’objet d’étude d’Émilie d’Orgeix. Bibliophile, Fernand Pouillon collectionne les livres d’art et d’architecture avant de se lancer, à partir de son activité pédagogique à Aix-Marseille, dans la fondation d’une maison d’édition de livres bibliophiliques, Le Jardin de Flore, dans laquelle le travail collaboratif est étroitement piloté par l’architecte.
Cédric Lesec, de son côté, se fait l’écho de la ligne éditoriale de la revue et des livres de la maison d’édition Zodiaque, édités par des moines bénédictins depuis leur abbaye de La-Pierre-qui-Vive, et qui a pour but, à travers une mise en scène photographique de l’architecture religieuse romane, de faire découvrir l’Évangile par les pierres en favorisant recueillement et contemplation… mais aussi découverte géographique et historique des églises qui peuplent les régions françaises. Contextualisant cette entreprise dans les débats de l’époque sur la question de l’art sacré, l’article de Cédric Lesec situe l’entreprise de Zodiaque dans une situation paradoxale entre « la carte Michelin et l’Évangile ».
Caroline Maniaque, enfin, présente en détails un livre assez particulier, Shelter (1973), qui tient à la fois du « beau livre » arpentant le monde via la photographie pour y retrouver différents modèles d’habitation vernaculaire qui ne se limitent pas à la domus occidentale, du guide de montage pour l’autoconstruction, et du manifeste d’une contre-culture en opposition avec les pratiques d’achitecture commerciale. Écrit par un charpentier américain, Lloyd Kahn, ce livre réactive l’idéal d’une « architecture sans architecte », et connaîtra une fortune française légèrement différente de sa réception américaine : traduit en 1977 sous le titre Habitats. Constructions traditionnelles et marginales, le contenu en sera adapté, et servira de guide de voyage pour certains architectes amateurs d’expériences bâties alternatives. Il est porteur d’une idéologie politique qui reste difficile à exporter en dehors des États-Unis des années 1970, mais qui trouve un certain écho aujourd’hui.
La seconde partie, « Mécanique du livre d’architecture », est ouverte par des « Exercices vitruviens » de Cesare Brignani, où l’auteur retrace l’histoire de l’interprétation discursive du terme vitruvien de scamilli, histoire qui évolue en fonction à la fois des progrès dans le domaine de l’archéologie antique, et de l’idée que l’on se faisait de la pratique des architectes de l’Antiquité – science mathématique, ou art empirique ?
Olivier Deloignon explore ensuite la naissance du décor architecturé « à l’antique » dans les premiers livres imprimés de la Renaissance, dans des livres d’Heures où la succession du temps se fait l’écho d’une déambulation architecturale. La formule du décor architecturé, faite de remplois ou de copies de modèles préexistants, passe peu à peu, entre le xve et le xvie siècle, d’un style gothique à un style antiquisant qui sera marquant pour l’ensemble de la période moderne.
Dans la continuité de cette histoire du livre comme « miroir de l’architecture », Laurent Baridon dresse l’histoire du genre du frontispice architectural à portrait en lui faisant prendre son origine dans le frontispice des traités d’architecture du xvie siècle, et particulièrement des Regola de Vignole de 1562. Permettant de mettre en valeur la figure de l’architecte à travers un ornement qui est directement en relation avec son art, la formule ne tardera néanmoins pas à être utilisée pour d’autres genres éditoriaux au tournant du xviie siècle.
Yves Pauwels présente trois recueils d’ornements architecturaux des années 1630 : le Livre d’architecture contenant plusieurs portiques… d’Alexandre Francine (1631), le Livre d’architecture d’autels… de Jean Barbet (1633), et les Pièces d’architecture… de Pierre Collot (1633). Resituant ces publications dans leur contexte à la fois éditorial et intellectuel, l’auteur s’interroge sur leur usage : doit-on les considérer à proprement parler comme de simples recueils de modèles, ou n’ont-ils pas aussi pour fonction de montrer le savoir-faire et la capacité d’invention de leurs auteurs ?
Frédérique Lemerle retrace l’itinéraire du graveur et architecte Abraham Bosse : d’abord simple graveur de planches pour des traités d’autres auteurs (dont celui de Francine qui est l’objet d’étude d’Yves Pauwels). Abraham Bosse ne tarde pas à s’initier lui-même à la fois aux mathématiques et à l’art de l’architecture, et publie en 1664-1665 deux livres d’architecture dont il signe les textes comme les images : le Traité des manières de dessiner les ordres, et Des ordres de colonnes en l’architecture, et plusieurs autres dépendances d’icelles. D’une importance non négligeable à la fois dans l’histoire du dessin architectural et dans celle de l’histoire de sa compréhension mathématique, ce « diptyque » éditorial joue également un rôle dans le domaine pédagogique où l’image tient une place fondamentale.
Chiara Baglione, de son côté, s’intéresse à l’histoire d’un genre éditorial, le recueil d’ornements de portes et fenêtres, qui joue dans l’Italie moderne un rôle fondamental dans l’apprentissage du métier d’architecte, particulièrement dans l’exercice académique du dessin d’architecture.
L’article de Thierry Verdier est consacré à un autre genre éditorial que celui du traité ou du recueil d’estampes : le Dictionnaire d’architecture d’Augustin Charles d’Aviler, qui tient au tout début du xviiie siècle une place importante, entre, en amont, les dictionnaires de l’Académie et celui de Furetière, et, en aval, l’Encyclopédie, dans la définition d’un lexique propre aux métiers de la construction. Replaçant cette entreprise à la fois dans l’histoire des dictionnaires de l’époque, l’auteur analyse ses choix éditoriaux, ses spécificités intellectuelles, et les raisons de son succès au siècle des Lumières, avant que d’autres pratiques de l’art de bâtir, liées à l’émergence du métier d’ingénieur, ne vienne rebattre les cartes du vocabulaire.
Valérie Nègre s’intéresse quant à elle à un autre phénomène, qui est celui de l’emprunt, du remploi et de la copie de vues techniques d’architecture entre le xviie et le xixe siècle. Mettant en valeur la diversité des supports sur lesquels ces images sont reproduites, l’autrice met ainsi en évidence le fait que ces appropriations sont le fruit de variations d’usage de l’image, qui peut passer d’« un recueil d’architecture in-folio [à] un petit ouvrage de toisé […] ; [d’]un dictionnaire des beaux-arts [à] un luxueux recueil technique consacré à la charpente ».
Puis Manuel Royo fait le point sur quatre monographies parues à la toute fin du xixe siècle, qui tentent de valoriser les envois d’architectes en voyage d’étude en Grèce sous une forme à la fois luxueuse et correspondant au goût du temps pour le pittoresque. Essayant de concilier rigueur scientifique et recréation « touristique » d’une atmosphère antique, ces monographies consacrées à Olympie, Épidaure, Pergame et Sélinonte ont eu du mal à trouver leur public, certainement du fait de leur prix élevé, mais aussi d’un manque de définition éditoriale qui les fait constamment osciller entre restauration architecturale et évocation archéologique d’une Antiquité perdue.
Au xxe siècle, Sonia de Puineuf raconte l’itinéraire de Zdenek Rossman, architecte devenu typographe par manque de commandes, dans le milieu artistique tchèque de l’entre-deux-guerres. Resituant les réalisations de cet artiste dans le contexte de la Nouvelle architecture comme de celui de la Nouvelle typographie, l’autrice montre les enjeux idéologiques et artistiques de ses choix graphiques et typographiques pétris d’idées modernistes.
Catherine de Smet, de son côté, examine diverses publications récentes de livres d’architecture où, fait extrêmement rare, les graphistes ont pu être considérés comme des auteurs à part entière du volume. Offrant une esthétique subversive visant à faire éclater la mise en pages comme la lisibilité, les réalisations de Bruce Mau ou de Simon Brown pour l’architecte Koolhaas se veulent davantage les héritiers d’une culture graphique du magazine, qui fait fi du sérieux accordé traditionnellement au genre du livre d’architecture, alors que le travail graphique de Reto Geiser et Donald Mak, au contraire, affiche une austérité héritée des préceptes modernes. Quelle que soit la solution esthétique adoptée, il est remarquable que des architectes s’investissent, à travers ces collaborations, dans la mise en œuvre visuelle de leurs productions.
Henri Bresler, enfin, explore les implications architecturales de trois romans complètement oubliés du xixe siècle, essayant à la fois de retrouver les sources réelles de fictions architecturales, et interrogeant les présupposés idéologiques et sociaux de leur mise en œuvre romanesque. Mettant en relation fiction littéraire et réalités architecturales, l’auteur met en valeur le fait que certaines idées sont « dans l’air du temps » de la littérature avant d’être mises en pratique dans la réalité des bâtiments.
Après avoir fait le compte rendu des articles, qu’on nous permette un certain nombre de considérations générales. La première porte sur le fait que les différentes contributions semblent toutes d’excellente qualité scientifique, mais que certaines, par manque d’approfondissement ou de contextualisation, ne sont pas d’un intérêt inoubliable : simples présentations de corpus ou aperçus méthodologiques sur certaines questions, elles manquent parfois de la vigueur intellectuelle des articles, par exemple, de Jean-Louis Cohen ou de Thierry Verdier. Néanmoins, les contributions prises dans leur ensemble sont de très bonne qualité, et on remercie les éditeurs scientifiques de ces actes de fournir un tel aperçu foisonnant des liens entre livre, savoir, architecte et architecture.
On questionnera toutefois la pertinence du découpage entre une « économie » et une « mécanique » du manuel d’architecture : le livre est à la fois extériorité et intériorité et « la manière dont il fonctionne » est parfois difficile à discerner de la manière dont il vectorise la diffusion de ses contenus. On pourra ainsi se poser la question de la pertinence des articles de Laurent Baridon, Chiara Baglione, Valérie Nègre ou encore Henri Bresler dans la seconde partie plutôt que dans la première, alors que les articles de Guy Lambert, Jean-Louis Cohen, Estelle Thibault, Cédric Lesec ou encore Caroline Maniaque auraient tout aussi bien pu trouver leur place dans la présentation « mécanique » du fonctionnement d’objets-livres particuliers. N’aurait-on pu trouver une autre organisation ? Par exemple – mais ce n’est là qu’une suggestion imparfaite – « Le livre et la diffusion du savoir architectural », « Formes visuelles du livre et de l’architecture » et « Itinéraires personnels d’architectes » ? En l’état, ces actes semblent, au premier abord, assez hétéroclites, ce qui n’enlève rien à la qualité de leur contenu, mais porte en partie préjudice à sa mise en valeur. D’un point de vue formel, enfin, quelques coquilles subsistent qui auraient pu être évitées grâce à une relecture supplémentaire, alors que la maquette réalisée par Mardaga, de son côté, avec son format carré permettant de placer les notes en marge du texte plutôt qu’en bas de page ou en fin de document, est irréprochable du point de vue de la lisibilité et de la facilité d’utilisation du volume. De nombreuses illustrations de bonne qualité ponctuent l’ouvrage, ce qui non seulement « illustre » le propos, mais a également un rôle pédagogique : on ne saurait suffisamment abonder dans le sens de certains des auteurs de ces actes qui insistent sur l’importance du rôle que tiennent les images dans les ouvrages d’architecture… comme dans les livres sur les livres d’architecture.
Sommaire
Werner Oechslin, Le livre d’architecture – et au-delà, p. 9 Jean-Philippe Garric, Avant-propos, p. 15
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Éditeurs : Lorenz E. Baumer, Université de Genève ; Jan Blanc, Université de Genève ; Christian Heck, Université Lille III ; François Queyrel, École pratique des Hautes Études, Paris |