Schepartz, Lynne A. - Fox, Sherry C. - Bourbou, Chryssi (ed.): New Directions in the Skeletal Biology of Greece. 300 p., ISBN-13: 978-0-87661-543-0, Price GB £50.00
(American School of Classical Studies at Athens, Athens 2008)
 
Compte rendu par Frédéric Maffre, Université Bordeaux III
 
Nombre de mots : 2875 mots
Publié en ligne le 2011-07-12
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=1523
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          Ce livre consiste en 18 chapitres sur la biologie du squelette à travers différents domaines concentrés sur la Grèce et balayant une période allant du Paléolithique aux temps modernes. L’ouvrage tente de montrer que l’anthropologie de terrain et en laboratoire a de plus en plus sa place dans le domaine de l’archéologie. L’étude des restes humains met en lumière plusieurs aspects de la vie quotidienne des populations du passé. Ces recherchent se font de plus en plus innovante avec le recours des analyses sur l’ADN.

 

          Précisons tout de suite que cet ouvrage s’adresse à un public averti. En effet, la richesse des données produites est une réelle contribution aux connaissances de l’anthropologie aux sociétés anciennes. Les méthodes employées comptent parmi les plus actuelles et confèrent aux résultats, en général, un caractère fiable et utile pour des comparaisons entre sites.

 

Le livre s’organise de la manière suivante :

 

Table des matières : p. VII-IX

Liste des illustrations : p. XI-XVI.

Liste des tables : p. XVII-XIX.

Introduction : Nouvelles perspectives dans la biologie du squelette en Grèce : p. 1-6.


 

Approches archéo-anthropologiques de l’archéologie égéenne (p. 7-29) : les auteurs s’interrogent sur le passé égéen et en quoi les études archéo-anthropologiques peuvent répondre aux problématiques archéologiques et caractériser l’histoire de la Grèce. Plusieurs axes de recherches sont en vogue aujourd’hui dont l’étude des pratiques funéraires et la place des morts dans la société ; l’analyse génétique pour la compréhension de ces populations ; la paléodémographie pour étudier la structure par âges des populations et pour essayer d’interpréter les surmortalités de certaines classes d’âges ; la caractérisation de l’état sanitaire (marqueurs de stress populationnel) et l’identification des maladies sur les squelettes (tuberculose, syphilis...) ; les impacts de la vie quotidienne sur le squelette et la denture ; le régime alimentaire à travers l’analyse de certains éléments tels que le carbone, l’azote ou le strontium. Tous ces éléments de recherche apparaissent comme des outils qui ont pour but d’améliorer notre compréhension sur les ensembles funéraires et donc sur les sociétés auxquels ils appartiennent.

 

Petralona : le lien entre l’Afrique et l’Europe ? (p. 31-47) : l’auteure s’attarde sur le cas d’un fossile humain découvert à Pétralona (Grèce). La classification de ce spécimen est très controversée puisque, depuis sa mise au jour, il a été répertorié parmi les Homo erectus puis comme Néandertal et enfin comme Homo sapiens archaïque. Par une série de mesures sur un échantillon de crânes (modernes et de l’espèce néandertalienne), l’auteure met en évidence une grande similarité entre des spécimens européens (dont Petralona) et africains du Pléistocène Moyen. Ces résultats supportent l’hypothèse d’un taxon unique à l’origine de la lignée néandertalienne et de l’homme moderne. Ces similarités morphologiques pointeraient aussi de possibles contacts entre les populations européennes et africaines du Pléistocène Moyen. Par sa position géographique, Pétralona se situe au carrefour de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie, ce qui en fait un lieu de passage privilégié dans la course à l’évolution entre Néandertal et l’homme moderne.

 

C’est ainsi qu’ils ont organisé les funérailles d’Hector dompteur de chevaux, une crémation grecque reflète le rituel homérique (p. 49-56) : cet article attire l’attention du lecteur sur un vase daté du Ve siècle av. J.-C. L’inscription qu’il porte renvoie aux jeux funèbres qui avaient lieu après les guerres. L’équipe de chercheurs a extrait et analysé tous les restes humains contenus dans ce vase. Il s’agit des os d’un jeune adulte de sexe masculin ne présentant aucune pathologie particulière. Les différentes teintes de l’os témoignent d’une combustion à haute température et, pour certaines régions anatomiques, d’un contact avec des éléments métalliques. Des résidus de matière minérale fusionnée avec de la matière organique ont également été découverts dans le récipient. Les auteurs concluent que tous ces éléments correspondent aux rituels funéraires décrits par Homère lors des funérailles d’Hector et de Patrocle.

 

Cela nécessite un chirurgien cérébral : une trépanation réussie à Kavousi en Crête (p. 57-73) : l’article mentionne le cas d’une trépanation sur un crâne daté de l’Age du Fer ancien (période géométrique) et découvert en Crête sur le site de Kavousi Vronda. Il s’agit du premier cas de trépanation identifié dans les restes d’une crémation et dont le patient semble avoir vécu assez longtemps après l’opération pour que l’os du crâne soit remanié. Deux autres tombes de ce site ont livré du matériel en fer (grattoirs, pinces à épiler, couteaux et sonde) pouvant s’apparenter à du matériel médical utilisé pour ce type d’intervention.

 

Le corps malléable : l’art de la déformation crânienne artificielle en Grèce et dans les régions environnantes (p. 75-98) : cet article rend compte de la déformation intentionnelle exercée sur le crâne des jeunes enfants (la plasticité de l’os étant accrue au cours des premières années de la vie) dans certaines civilisations. Cette modification, pratiquée depuis la Préhistoire jusqu’à aujourd’hui, donne lieu à une transformation de la forme crânienne qui devient alors permanente et irréversible. L’origine de cette pratique réside en des motivations ethniques ou dans la volonté de se distinguer socialement. La découverte de spécimens grecs donne lieu dans l’article en question à une étude des différentes formes de déformations ainsi que des sujets concernés (âge et sexe).

 

Des preuves sur le squelette d’une activité militaire dans l’Athènes mycénienne (p. 99-109) : la culture mycénienne a livré de nombreux objets en relation avec l’armement et la vie militaire. L’étude des traumatismes sur les os humains peut renseigner sur le mode de vie des populations de l’Age du Bronze récent en Grèce. Cette étude est le résultat d’une analyse des ossements humains de militaires professionnels issus de neuf tombes mycéniennes de l’agora d’Athènes. Il s’agit ici de documenter le mode de vie des combattants et des soldats de cette époque.

 

Des modèles de traumatisme dans une population urbaine médiévale de la Crête centrale (XIe siècle ap. J.-C.) (p. 111-120) : cet article évoque des types de fractures crâniennes et post-crâniennes que l’on rencontre sur une population urbaine de la Crête centrale, sur le site de Kastella. Il s’agit de présenter une description de ces lésions, de déterminer leur fréquence, de vérifier s’il existe une prévalence en fonction du sexe et de comprendre les capacités médicales de la population. Ces données, recueillies en contexte urbain, sont ensuite comparées à deux sites ruraux Pemonia et Stylos de la même période. Une majorité de fractures a été constatée sur le site urbain.

 

Examen du passé humain de la Grèce des VIe-VIIe siècles ap. J.-C. (p. 121-136) : les auteurs présentent les résultats d’une étude sur un échantillon de population (71 individus) du site proto-byzantin de Sourtara Galaniou Kozanis situé dans le nord de la Grèce. L’objet de leur recherche est l’impact des pathologies liées au stress (environnemental et culturel) sur certaines classes d’âge, notamment les sujets subadultes. Pour cela, des données ont été récoltées sur les pathologies dentaires, les désordres métaboliques, les maladies dégénératives, les infections et les traumatismes.

 

Le plus grand cimetière d’enfants au monde et le potentiel d’étude sur la croissance et le développement (p. 137-154) : la découverte d’un important cimetière d’enfants (2400 tombes) de Kylindra daté d’environ -600/-400, sur l’île grecque d’Astypalaia, a permis à une équipe de chercheurs d’étudier les modes de croissance et de développement sur les sujets périnatals et les très jeunes enfants. L’intérêt de cet échantillon réside en sa diversité ainsi que par son caractère très complet (individus morts à la naissance jusqu’à deux ans). L’auteur présente le contexte où sont inhumés les corps puis expose les résultats sur le développement dentaire, la croissance du crâne et la mesure des os longs observés dans la série d’Astypalaia. Il en résulte une grande diversité dans les modalités de développement de ces enfants sur les régions anatomiques étudiées.

 

Santé différentielle des Mycéniens de Messénie : statut, sexe et santé dentaire à Pylos (p. 155-174) : l’article porte sur l’étude des vestiges osseux de l’Age du Bronze des habitants du Palais de Nestor (tombes à tholos) et de son voisinage (cimetière de Tsakalis). Les résultats sont les suivants : sex ratio équilibré avec une majorité de jeunes adultes, sous-représentation des enfants et des individus subadultes (moins de 18 ans) et absence de sujets périnatals. Un important taux de caries a été constaté dans les populations mycéniennes. En revanche, un faible taux d’hypoplasies linéaires de l’émail dentaire a été relevé, ce qui implique qu’une faible proportion d’individus étudiés a été soumise à des stress biologiques durant l’enfance. La population de Pylos est caractérisée par une présence très faible d’indicateurs de mauvaise santé.

 

Différences régionales dans l’état de santé des femmes mycéniennes de la Locride orientale (p. 175-192) : une comparaison entre une population côtière et une population située à l’intérieure des terres est menée afin de vérifier la santé et les adaptations biomécaniques dans deux régions géographiques différentes. La santé des femmes au sein de populations, probablement guerrières, est l’objet de toutes les attentions. La population côtière présente un taux de pathologies liées à des désordres métaboliques et aux stress biomécaniques plus faible. Cette distinction pourrait s’expliquer par un environnement plus hostile à l’intérieur des terres, mais également par des conditions sociales différentes qui auraient eu un impact négatif sur la population. Ces femmes présentent des signes importants de désordres métaboliques mais peu de stress biomécaniques. L’hypothèse d’une société patriarcale où les sujets féminins sont relégués au second plan (pas d’accès à une nourriture de qualité ; travaux dans des conditions d’hygiène défavorables ; exposition aux agents pathogènes par la préparation des morts) pourrait justifier une telle situation.

 

Recherche anthropologique sur une population byzantine de Korytiani en Grèce occidentale (p. 193-221) : la fouille d’un cimetière byzantin à Korytiani (Épire) a permis l’étude de plusieurs aspects de la vie quotidienne d’une population rurale médiévale des Xe-XIe siècles ap. J.-C. La recherche porte sur les pathologies dentaires et les lésions osseuses. Les résultats indiquent que l’usure dentaire de cette population est modérée mais les hommes présentent davantage de caries, de tartre, de lésions périapicales et d’hypoplasies linéaires que les femmes. L’ostéophytose et l’arthrite sont plus présentes chez les hommes que chez les femmes ; cette dernière pathologie étant plus sévère chez ces dernières. Les lésions dégénératives articulaires affectent surtout le fémur puis les os du membre supérieur. Les fractures concernent surtout le membre inférieur, notamment la fibula. Ces lésions semblent avoir été bien traitées au vu de l’absence d’angulation ou de malposition de l’os. Enfin, l’analyse des pathologies dentaires indique une économie fondée sur l’agriculture avec une alimentation riche en fruits, légumes et céréales mais pauvre en ressources marines.

 

Analyse archéo-anthropologique du matériel ostéologique humain de Proskynas en Locride (p. 223-235) : ce site, en Grèce centrale, couvre les périodes chronologiques de la fin du Néolithique jusqu’à la période mycénienne (-4500/- -1300). Plusieurs séries de restes osseux humains mis au jour nous renseignent sur la santé, les maladies et le mode de vie des populations. Outre les indicateurs de stress, les paramètres démographiques de base (nombre minimum d’individus, âge, sexe et stature) ont également été collectés. Les analyses de ces vestiges ont conduit à la reconstitution du régime alimentaire et des moyens de subsistance par l’analyse des isotopes de carbone et d’azote. Les indicateurs de stress les plus fréquents sont la cribra orbitalia et l’hyperostose poreuse. Plusieurs malformations du diploë ont été observées. Elles traduisent des anémies qui seraient peut-être liées au régime alimentaire et à des infections parasitaires. Deux types d’arthrite ont été décelés : les ostéophytoses localisées sur les épines accompagnées de nodules de Schmorl qui sont liés à des stress mécaniques et un modèle d’arthrite présent sur les bras, les phalanges des mains et les membres inférieurs. Cette pathologie est liée à des activités importantes et à de fréquents déplacements. Le groupe semble avoir été soumis à une déficience nutritionnelle de longue durée, probablement associée à des carences ferriprives. Ce phénomène et l’étude isotopique montrent un régime alimentaire pauvre en viande.

 

Analyse des isotopes paléoalimentaires d’humains et de faune sur le site de l’Age du Bronze récent de Voudeni (p. 237-243) : la reconstitution du régime alimentaire des populations préhistoriques grecques repose sur plusieurs méthodes d’étude : parmi celles-ci, l’étude de la nourriture découverte sur les sites, des artefacts permettant la préparation de la nourriture ainsi que des sources écrites et épigraphiques. L’analyse des isotopes stables du collagène de l’os humains et de ceux de la faune apporte également des informations. Les chercheurs concluent que la population du site ne consommait pas de ressources marines en grande quantité malgré la proximité de la mer, comme la plupart des populations préhistoriques grecques. En revanche, la majorité des protéines proviennent de viande et/ou de lait et de plantes.

 

La mobilité de la population à Corinthe de l’époque franque : la preuve par le taux d’isotopes stables d’oxygène de l’émail dentaire (p. 245-256) : la série ostéologique étudiée provient de Corinthe, à une période où la ville fut envahie par les Francs, vers + 1204. Trois groupes se distinguent, représentant trois périodes différentes de Corinthe, et apportent des données sur la santé, le régime alimentaire et la vie quotidienne. L’objectif est de comprendre la mobilité résidentielle des populations de Corinthe d’époque franque, tout en identifiant les immigrants à l’intérieur de celles-ci et de vérifier si des communautés étrangères ont inhumé leurs morts dans le cimetière franc. Les valeurs d’isotopes d’oxygène, de carbone et d’azote indiquent des aires géographiques différentes : une zone couvrant l’Afrique du Nord et de l’Est, la région corinthienne et une aire d’origine au climat complètement différent de celui de Corinthe. Cette étude montre donc la diversité des communautés vivant à Corinthe à cette époque. Il faut cependant rappeler que l’étude a porté sur un petit échantillon et que seulement deux individus ont été identifiés comme provenant d’une région extérieure à celle de Corinthe.

 

L’hyperostose poreuse en Grèce à l’époque néolithique : de nouvelles preuves et davantage d’implications (p. 257-270) : le processus de néolithisation en Grèce est sujet à débat. La plupart des chercheurs soulignent l’impact majeur de la révolution agricole sur la structure démographique, les institutions socio-économiques et la santé des sociétés indigènes. L’association de maladies avec le développement culturel est un thème de recherche en paléopathologie. L’hyperostose poreuse chez les populations néolithiques, définie comme un désordre métabolique de l’ossification, se manifeste par la présence de « pitting » (porosités) sur la voûte crânienne – cribra cranii – ou la région des orbites – cribra orbitalia. Sur le crâne, il est souvent observé près de la suture lambdoïde, sur le frontal ou encore sur les os pariétaux. Plus rarement, cette lésion peut toucher le squelette post-crânien. Les nouvelles recherches menées sur l’étiologie des déficiences en fer et sur le scorbut montrent qu’ils ne sont pas uniquement d’ordre nutritionnel ou liés à des désordres métaboliques, mais qu’ils peuvent être d’origine génétique.

 

L’application de l’analyse de l’ADN mitochondrial à l’investigation des liens de parenté à partir des restes humains (p. 271) : la découverte d’un squelette, lors de travaux de rénovation du monastère de Koudouma, a ouvert une interrogation : s’agit-il des restes d’Evmenios, un des deux fondateurs de cet établissement ? Afin de répondre à cette interrogation, une analyse de l’ADN mitochondrial a été engagée. Deux échantillons ont été analysés : l’un provenant du premier fondateur Parthénios, frère d’Evmenios, dont la tombe est connue. L’autre échantillon est issu du fémur du squelette découvert lors des travaux. Les auteurs ont déterminé le sexe des échantillons, qui s’avère être masculin. Un séquençage a ensuite mis en évidence des différences sur quatre paires de base. Les deux échantillons ne sont donc pas issus de la même lignée maternelle, ce qui exclut tout lien de parenté par l’ADN mitochondrial.

 

Conclusion : Espérons que de nouvelles recherches anthropologiques, du type de celles présentées dans ce volume, trouveront leur place au sein des fouilles entreprises en Grèce mais pas seulement. Souhaitons aussi que les pratiques funéraires de la période antique sauront trouver à la fois un intérêt auprès des archéologues agissant sur le terrain mais aussi d’un plus large auditoire avec la publication d’ouvrages de vulgarisation.


Avec la collaboration de St. Sève (Bordeaux I - PACEA)

 

Sommaire


Introduction: New Directions in the Skeletal Biology of Greece
by Lynne A. Schepartz, Sherry C. Fox, and Chryssi Bourbou, p. 1

 

Chapter 1
Bioarchaeological Approaches to Aegean Archaeology
by Jane Buikstra and Anna Lagia, p. 7

 

Chapter 2
Petralona: Link between Africa and Europe?
by Katerina Harvati, p. 31

 

Chapter 3
“In This Way They Held Funeral for Horse-Taming Hector”: A Greek Cremation Reflects Homeric Ritual
by Philippe Charlier, Joël Poupon, Murielle Goubard, and Sophie Descamps, p. 49

 

Chapter 4
It Does Take a Brain Surgeon: A Successful Trepanation from Kavousi, Crete
by Maria A. Liston and Leslie Preston Day, p. 57

 

Chapter 5
The Malleable Body: Headshaping in Greece and the Surrounding Regions
by Kirsi O. Lorentz, p. 75

 

Chapter 6
Skeletal Evidence for Militarism in Mycenaean Athens
by Susan Kirkpatrick Smith, p. 99

 

Chapter 7
Patterns of Trauma in a Medieval Urban Population (11th Century A.D.) from Central Crete
by Chryssi Bourbou, p. 111

 

Chapter 8
Investigating the Human Past of Greece during the 6th-7th Centuries A.D.
by Chryssi Bourbou and Agathoniki Tsilipakou, p. 121

 

Chapter 9
The World’s Largest Infant Cemetery and Its Potential for Studying Growth and Development
by Simon Hillson, p. 137

 

Chapter 10
Differential Health among the Mycenaeans of Messenia: Status, Sex, and Dental Health at Pylos
by Lynne A. Schepartz, Sari Miller-Antonio, and Joanne M. A. Murphy, p. 155

 

Chapter 11
Regional Differences in the Health Status of the Mycenaean Women of East Lokris
by Carina Iezzi, p. 175

 

Chapter 12
Anthropological Research on a Byzantine Population from Korytiani, West Greece
by Christina Papageorgopoulou and Nikolaos I. Xirotiris, p. 193

 

Chapter 13
Bioarchaeological Analysis of the Human Osteological Material from Proskynas, Lokris
by Anastasia Papathanasiou, Eleni Zachou, and Michael P. Richards, p. 223

 

Chapter 14
Isotope Paleodietary Analysis of Humans and Fauna from the Late Bronze Age Site of Voudeni
by Eirini I. Petroutsa, Michael P. Richards, Lazaros Kolonas, and Sotiris K. Manolis, p. 237

 

Chapter 15
Population Mobility at Frankish Corinth: Evidence from Stable Oxygen Isotope Ratios of Tooth Enamel
by Sandra J. Garvie-Lok, p. 245

 

Chapter 16
Porotic Hyperostosis in Neolithic Greece: New Evidence and Further Implications
by Eleni Stravopodi, Sotiris K. Manolis, Stavros Kousoulakos, Vassiliki Aleporou, and Michael P. Schultz, p. 257

 

Chapter 17
The Application of mt-DNA Analysis to the Investigation of Kinship from Skeletal Remains
by Maria Georgiou, George D. Zouganelis, Chara Spiliopoulou, and Antonis Koutselinis, p. 271