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Compte rendu par Thomas Creissen, Université François Rabelais de Tours Nombre de mots : 1154 mots Publié en ligne le 2014-04-16 Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700). Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=2003 Lien pour commander ce livre
Situé en Catalogne, l’amphithéâtre de Tarragone est l’un des monuments les plus visités de la région. Sur place, de nombreux vestiges illustrent l’histoire complexe du lieu, occupé dès avant la construction de l’amphithéâtre et maintes fois remanié par la suite, à tel point que le monument fut largement enseveli. Au XXe siècle, sa redécouverte s’est traduite par la mise au jour de nombreux vestiges témoignant de cette riche histoire. Plus récemment, entre 2009 et 2012, de nouveaux travaux archéologiques ont été réalisés : ils sont à l’origine de la présente publication. Ce petit ouvrage se veut avant tout un guide explicatif à l’adresse des non-spécialistes, une sorte de manuel d’interprétation et d’explication des vestiges ainsi que des derniers travaux. Il ne s’agit pas d’une publication strictement scientifique – on ne trouve aucun renvoi vers des notes dans le corps du texte – mais l’ensemble permet de se faire une bonne idée de la richesse du site.
Après une introduction générale, l’ouvrage débute par quelques pages consacrées à l’histoire du lieu (« El conjunt monumental de l’amfiteatre. 2000 anys d’història de Tarragone », p. 8-17). À cet endroit passait un tronçon de la Via Augusta, plus tard recouvert par l’amphithéâtre. Une inscription monumentale documente une restauration intervenue sous l’empereur Héliogabale, mais le monument est finalement abandonné au cours de l’Antiquité tardive (au milieu du Ve siècle ?). Pour autant, l’endroit ne cesse pas d’être fréquenté. En effet, c’est là que l’évêque Fructueux de Tarragone et ses compagnons Augure et Euloge avaient été martyrisés le 21 janvier 251, comme en témoigne une vita rédigée dès le IVe siècle. La mémoire chrétienne du lieu semble avoir été à l’origine de la construction d’une église wisigothique au centre de l’arène. Pour sa construction, on a eu recours à des matériaux provenant de l’édifice de spectacle. Et autour de cette église, un petit cimetière s’est développé. Mais quand la région passe sous domination musulmane, l’ensemble est progressivement abandonné et l’édifice tombe en ruine. Au cours du XIIe siècle, une nouvelle église est érigée, laquelle est à son tour remaniée au XVIe siècle lorsque s’implante un couvent de Trinitaires. À cette époque, le sol du site est fortement exhaussé et toute une partie de l’amphithéâtre se trouve alors enfouie. À la fin du XVIIIe siècle, les religieux se retirent de cet endroit isolé de la ville et le lieu est occupé par un hôpital et une caserne militaire pour partie implantés dans les bâtiments antérieurs. Peu après, le complexe sert à l’enfermement de prisonniers, et, au cours du XIXe siècle, il fait office de pénitencier. Il a assuré cette fonction jusqu’à son rachat par l’État au début du XXe siècle. Dès 1915, l’église s’effondre, ce qui marque le début d’un long et lent chantier de restauration et de mise en valeur du site. On entreprend de grandes fouilles entre 1948 et 1957 (lors desquelles la basilique wisigothique est identifiée) et différents travaux se poursuivent jusqu’à nos jours : ceux réalisés entre 2009 et 2012 sont plus spécifiquement évoqués dans le présent volume au sein de la seconde partie.
La suite de l’ouvrage consiste en une quinzaine de « chapitres » thématiques. Le premier présente le contexte géologique du secteur, puis viennent 12 chapitres qui s’arrêtent plus en détail sur les principaux moments de l’histoire du site en respectant un ordre chronologique (de la Via Augusta jusqu’à la transformation du site en nouveau lieu de spectacle à la fin du XXe siècle). Les deux derniers chapitres sont consacrés aux études archéologiques récentes. Le premier présente de manière très succincte les différentes approches retenues : archéologie du sous-sol, prospection géophysique et enfin photogrammétrie. Le dernier chapitre (15) est divisé en plusieurs sous-sections dans lesquelles sont présentées les données archéologiques afférentes à différentes parties du complexe. Une grande planche dépliante présente enfin quelques résultats de l’analyse photogrammétrique portant plus spécifiquement sur le portail roman.
L’ensemble de l’ouvrage est richement illustré. Certes, du fait du format restreint du livre, les images peuvent souvent paraître petites. Par ailleurs, les dessins des restitutions proposées demeurent assez naïfs, mais ont le mérite d’être très parlants et donnent à voir chacun des grands moments de l’histoire du site. Le choix de mettre des photos extraites de reconstitutions historiques organisées dans l’arène actuelle – dont l’une consacrée au martyre de Fructueux et de ses compagnons – répond à l’ambition grand public de la publication. Mais en parallèle, la partie consacrée aux données archéologiques étant illustrée de coupes variées, c’est un panel très diversifié de documents iconographiques, plus ou moins scientifique, que l’on présente ici au lecteur. Une courte bibliographie fait suite au texte. Enfin, le livre, rédigé en catalan, se termine par deux longs résumés, l’un en espagnol, l’autre en anglais, là encore destinés essentiellement aux visiteurs du site.
Modeste dans ses ambitions – un guide de site avant tout – comme dans ses dimensions – d’où le format un peu trop modeste des illustrations - cet ouvrage n’en donne pas moins un bon aperçu de l’histoire de ce site. Par ailleurs, la partie consacrée à la publication des travaux archéologiques récents propose une synthèse de qualité. Enfin, l’abondance et la diversité de l’illustration font également l’intérêt de ce volume qui a su trouver un juste équilibre entre les approches scientifique et grand public.
Sommaire
PRESENTACIÒ : p. 4-6 Les auteurs EL CONJUNT MONUMENTAL DE L’AMFITEATRE : p. 7 Les auteurs 2.000 anys d’història de Tarragona : p. 7-18 Les auteurs 1. Marc físic i geològic p. 19 Les auteurs
15. 1. Les fosses de l’Amfiteatre p. 51-52 Les auteurs 15. 2. La primera reforma de les fosse p. 53 Les auteurs 15. 3. La segona reformes de les fosses p. 54 Les auteurs 15. 4. El rebliment de les fosses p. 55 Les auteurs 15. 5. La construcció de la basilica visigòtica p. 56 Les auteurs 15. 6. La cambra annexa : baptisteri i mausoleu p. 57 Les auteurs 15. 7. La portalada romànica de Santa Maria del Miracle p. 58 Les auteurs
DESPLEGABLE PER SABER-NE MÉS p. 59-60 Les auteurs TRADUCCIÓN p. 62-73 Luis J. Baixauli TRANSLATE p. 74-86 John López
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Éditeurs : Lorenz E. Baumer, Université de Genève ; Jan Blanc, Université de Genève ; Christian Heck, Université Lille III ; François Queyrel, École pratique des Hautes Études, Paris |