Iamanidzé, Nina: Les installations liturgiques sculptées des églises de Géorgie (VIe-XIIIe siècles). 304 p., 173 b/w ill., 220 x 280 mm, ISBN: 978-2-503-53408-4, 85 €
(Brepols, Turnhout 2010)
 
Reviewed by Thomas Creissen, Université François Rabelais de Tours
 
Number of words : 3017 words
Published online 2014-12-16
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Link: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=2029
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          Malgré son incontestable richesse, la sculpture médiévale de Géorgie reste généralement mal connue. Il faut donc savoir gré à Nina Iamanidzé de nous la rendre plus familière grâce à cet ouvrage. Certes, son livre se focalise sur une période ciblée – entre le VIe et le XIIIe siècle – et seule la sculpture appliquée au mobilier liturgique est au cœur de l'enquête. Mais ces restrictions n'empêchent pas, loin s'en faut, de mesurer tout l'intérêt de cette production. Par ailleurs, le choix d'une telle thématique est tout à fait judicieux car il laisse d'emblée espérer que l'auteur pourra tenter de faire résonner ces aménagements et leur décor avec le fonctionnement concret des édifices dans lesquels ils prenaient place. Un dialogue entre architecture, décor et liturgie en quelque sorte. Le sujet paraît donc de prime abord tout à fait prometteur.

 

          Après une courte préface rédigée par Catherine Jolivet-Levy, directrice de la thèse qui est à l'origine de l'ouvrage, le propos débute par une introduction sommaire dans laquelle l'auteur souligne la richesse et l'intérêt scientifique du sujet retenu (p. 15-17). Comme elle l'explique dans ce propos liminaire, son ouvrage est largement construit sur un corpus d'une trentaine d'oeuvres, classées par grandes catégories et selon un agencement chronologique.

 

         Le premier chapitre est consacré aux « aménagements baptismaux » (p. 19-44). C'est tout d'abord la question de la localisation des « cuves » qui est abordée, aucun baptistère indépendant n'étant connu pour la Géorgie. Ces cuves prennent place dans des annexes, le plus souvent situées au sud du chevet, ce qui pourrait traduire une influence du Proche Orient. Quelques considérations relatives à la restitution de l'ancien rituel baptismal font suite à ces propos. Vient ensuite une étude de cas portant sur la cuve de Žalet'i dont le décor figuratif est particulièrement riche. De nombreux parallèles iconographiques sont établis afin d'en préciser la datation, apparemment située aux environs du VIe-VIIe siècle (le propos est un peu difficile à suivre). Ces cuves géorgiennes sont ensuite replacées dans un contexte plus général et l'auteur s'essaie à un discours de synthèse. Mais le corpus est si maigre qu'il reste téméraire de chercher à en extraire des conclusions générales.

 

         Le second chapitre porte sur les « tables liturgiques » (p. 45-59). Sous cette appellation sont regroupés les autels majeurs, les autels secondaires ou bien encore les tables à offrandes. N. Iamanidzé s'intéresse tout d'abord aux questions d'implantation. Au cours de la période paléochrétienne, les autels géorgiens sont placés au centre de l'abside ou plaqués au fond de cette dernière, solution qui s'impose par la suite (aucun plan ne vient illustrer le propos, ce qui est fort regrettable). Deux grands types de tables sont distingués : les autels blocs, et les autels sur pieds, plus rares en Géorgie. Vient ensuite une étude de cas consacrée à l'autel découvert en 2004 dans le village de Burdiani. Sa présentation suit le plan appliqué à la quasi totalité des œuvres du corpus. Après une évocation rapide de l'historique et du lieu de la découverte, des indications de mesure sont données (dans les autres cas, un bilan historiographique accompagne généralement ce paragraphe introductif, mais il fait ici défaut en raison du caractère inédit de l'œuvre). Puis chaque partie est décrite de manière méthodique alors que des parallèles iconographiques, souvent très complets et appartenant à un horizon géographique très large, sont établis. À partir de ces éléments, N. Iamanidzé tente une restitution du programme. Enfin elle s'arrête sur des considérations stylistiques avant de conclure avec la datation de l'œuvre. Ce chapitre relatif aux tables liturgiques se clôt sur cette étude ponctuelle, sans véritable discours de synthèse.

 

         Le troisième chapitre est une étude de cas consacrée à une plaque provenant de l'église Saint-Stép'ane du monastère d'Iq'alt'o (p. 61-101). Il s'agit d'une œuvre exceptionnelle, peu étudiée, dont la fonction reste énigmatique. Très usée et de facture sommaire, l'œuvre développe un cycle figuratif complexe qui en fait tout l'intérêt. Chaque épisode est donc décrit et analysé de manière très complète par l'auteur, sans qu'il soit toutefois possible de comprendre quelle logique a été adoptée pour cette description : répartition spatiale ? Chronologie du récit ? Au terme de son étude, l'auteur propose de situer la plaque dans le courant du Xe siècle. Elle envisage que la table ait pu à l'origine prendre place dans la chapelle annexe du diakonikon, sans que les arguments invoqués ne paraissent réellement déterminants. C'est en fin de ce chapitre que figure une courte synthèse consacrée aux tables liturgiques des églises de Géorgie au cours de la période envisagée. Il en ressort notamment que la tradition des autels sculptés figuratifs apparaît en Géorgie dès la période paléochrétienne et s'y maintient jusqu'au XIe siècle, avant de disparaître complètement. Dans cette conclusion intermédiaire, l'auteur affirme que «...l'étude des tables liturgiques géorgiennes a mis en évidence l'ampleur du programme iconographique qui les singularise », p. 101. Le propos s'appuyant presque exclusivement sur deux exemples – dont la fonction de l'un n'est même pas établie – il nous semble quelque peu excessif.

 

         Le chapitre suivant est de loin le plus riche et le plus volumineux (p. 103-241). Il est consacré aux templa, c'est-à-dire aux dispositifs de clôtures hautes qui ferment les sanctuaires des églises de Géorgie. Une fois de plus, le propos débute par des considérations générales sur l'emplacement de ces dispositifs. Le discours n'étant étayé par aucun plan, il faut avouer qu'il est parfois bien difficile à suivre et ce d'autant plus que la terminologie employée – templon, bèma, sôléa...n'est pas clairement définie et prête à confusion. Pour ce qui est de la forme des dispositifs de clôtures de choeur, une distinction est opérée entre clôture basse – chancel – et clôture haute – templon. Les premiers – type I – seraient rares en Géorgie, et les seconds connaissent quelques évolutions formelles au cours de la période envisagée (types II et III) : à partir du XIe siècle, le modèle « canonique » est constitué de plaques assujetties par des poteaux colonnettes portant une série d'arcs (auparavant, ce rôle était dévolu à des colonnes). Une porte est ménagée en partie centrale, qui correspond à la « porte d'ascension » ou « porte sainte ». Là encore, l'absence de tout support visuel et une certaine confusion du discours rendent le propos ardu. Et si l'auteur pense avoir réussi à démontrer que les templa géorgiens s'inspirent des modèles syriens et palestiniens dans un premier temps, puis cappadociens par la suite, la démonstration n'est pas évidente. La dernière partie de cette introduction est consacrée à l'émergence des images figuratives sur les clôtures de chœur, évoquée de manière assez laconique.

 

         Commence ensuite la présentation du corpus. Eu égard à l'importance de ce dernier – une vingtaine d'œuvres – la présentation se fait par grandes périodes chronologiques en suivant le modèle de notice établi pour l'autel de Burdiani. Il n'est pas possible de résumer ici l'ensemble des notices, mais c'est incontestablement dans ce chapitre que figurent les œuvres les plus spectaculaires. Relevons le style très particulier des sculptures de Sxieri, l'originalité de l'iconographie des plaques de C'ebelda, la délicatesse des sculptures de Šiomg'vimé ou de Sap'ara 2, ou bien encore le caractère très imposant des templa de Goni et de Sat'xé, les seuls à faire l'objet de restitutions complètes. La présentation s'arrête avec ce dernier exemple, daté du XIIIe siècle, aucun templon n'étant par la suite rehaussé d'un décor sculpté figuratif (en réalité, cette pratique s'interrompt presque totalement dès la fin du XIe siècle).

 

         Le cinquième chapitre, qui correspond à la synthèse, est presque le plus maigre : tout juste une quinzaine de pages (p. 244-258). Y sont abordées les questions du choix des sujets, de la nature des inscriptions, de la mise en espace des sujets par les fonds paysagers ou architecturaux, de la polychromie, de l'encadrement, ou bien encore de la question des ateliers. À peine plus d'une page porte sur la « signification et la fonction des images ». Enfin, l'épilogue se présente comme un résumé des différents chapitres assorti d'un résumé des synthèses qui forment le cinquième chapitre (p. 259-261).

 

         Vient ensuite un résumé du texte en anglais (p. 263-270) auquel fait suite une abondante bibliographie (p. 273-291). Immanquablement, quelques lacunes sont à relever au sein de cette dernière : les travaux de Paul-Albert Février sur la liturgie baptismale ne sont pas évoqués dans le premier chapitre et les publications portant sur l'émergence de l'iconostase ne sont pas nombreuses à être citées, alors que le phénomène est pourtant à prendre en considération pour expliquer l'évolution des templa constatée pour le Moyen Âge central. Relevons également l'absence de l'ouvrage que Pascale Chevalier a consacré aux édifices de Dalmatie et à leurs aménagements liturgiques, alors que ces derniers sont évoqués dans le discours. Outre le fait que l'auteur aurait pu y trouver matière à nourrir sa réflexion, cette lacune est surtout regrettable car N. Iamanidzé aurait pu utilement s'en inspirer pour ce qui est de la méthode adoptée et de la clarté du discours appliquées à un sujet proche de celui qu'elle traite.

 

         Le lecteur l'aura compris, malgré son indéniable intérêt, il faut bien avouer que cet ouvrage nous a semblé pécher par un manque de rigueur et de trop nombreuses lacunes et approximations. Tout d'abord, le titre même prête à confusion : ce n'est pas de la production sculptée dans son ensemble qu'il est ici question, mais presque exclusivement de la sculpture figurative. Aussi, alors que l'auteur évoque à quelques reprises de possibles vestiges de ciboria, que l'existence de «sôléa » paraît attestée et que ce qui ressemble à un ambon apparaît sur un plan, pas un chapitre n'est consacré à ces éléments du dispositif liturgique.

 

         Autre point, l'horizon chronologique retenu n'est guère justifié. Il faut attendre une note de bas de page pour apprendre qu'il n'y a pas de vestiges matériels antérieurs aux Ve-VIe siècles pour les églises de Géorgie (n° 497), ce qui semble être à l'origine de la limite haute adoptée. Quant à la limite basse, elle semble s'expliquer par le fait que la sculpture figurative disparaît du mobilier liturgique des églises de Géorgie après le XIIIe. Mais, cela aussi, le lecteur l'apprendra tardivement et de manière incidente...

           

         Dans l'introduction, on regrettera également l'absence d'une courte synthèse historique. Quelques faits émergent au fil du propos, mais ils ne suffisent pas à un non spécialiste pour se faire une idée, même approximative, du contexte historique général. Cela est d'autant plus regrettable que l'auteur relève immanquablement le rôle joué par l'histoire dans les évolutions observées. Ainsi apprend-on que : «... au XIe siècle le templon évolue. Cette évolution est sans doute la conséquence de la force particulière qu'acquiert alors l'Église géorgienne » (p. 246). Mais rien n'est dit du pourquoi de cette soudaine (?) puissance, et l'auteur se contente de renvoyer à quelques pages d'un ouvrage en géorgien... Dans la partie consacrée aux templa, la présentation est découpée en grandes plages chronologiques qui ne sont rattachées à aucune réalité historique. Plus globalement, les œuvres ne sont pas réellement contextualisées.

 

         En ce qui concerne le cadre historique toujours, il faut reconnaître que le terme de paléochrétien est ici utilisé dans une acception très large – jusqu'au VIIIe siècle – qui peut parfois déconcerter. Il aurait été bon de prendre le temps de mieux le définir. D'une manière plus générale, les approximations terminologiques sont trop courantes : le terme de templon est mal défini ; celui de « cuve » ne nous paraît pas forcément le plus approprié pour certains bassins très modestes évoqués dans le premier chapitre.

 

         Parmi les autres lacunes, le manque de plan permettant de contextualiser les éléments du mobilier liturgique constitue un réel handicap. Quand ils existent, ces plans ne sont pas toujours clairement expliqués et y apparaissent des éléments qui ne sont pas systématiquement décrits, laissant alors le lecteur dans l'incertitude quant à leur fonction ou leur datation. Enfin, les descriptions ne permettent pas toujours de savoir si le monument dont le plan est reproduit est en ruine, ou s'il est conservé en élévation. Surtout, dans les notices, il faut déplorer l'absence de toute reproduction des éléments de comparaison invoqués, ce qui empêche de mesurer la pertinence des rapprochements formels et iconographiques. Certes, il n'était pas question de tout reproduire, mais quelques exemples auraient été les bienvenus. À l'inverse, l'intérêt de reproduire relevés et photographies du monastère Saint-Syméon du Mont admirable n'est pas flagrant et les illustrations de détails sont parfois redondantes. Enfin, les critères de constitution du corpus ne sont pas clairement établis : de fait, dans la partie synthétique comme dans les propos généraux qui introduisent les différents chapitres sont mentionnées un certain nombre d'œuvres absentes du catalogue, et le plus souvent non reproduites. Pourquoi ces dernières n'ont-elles pas eu l'honneur d'être intégrées au corpus ? Le lecteur ne le saura pas. Pour ce qui concerne la construction du discours maintenant, le parti de reporter, dans les notices, l'analyse stylistique après la partie synthétique est un peu surprenant.

 

         Plus globalement, il est surtout dommage que la partie catalogue l'emporte si fortement sur la synthèse, même si chacun des chapitres est assorti de quelques propos généraux : le déséquilibre est trop prononcé. Certes l'ampleur des notices se justifie largement. Les nombreux rapprochements iconographiques opérés, outre qu'ils témoignent d'un impressionnant travail de compilation, s'avèrent décisifs pour préciser la datation de certaines œuvres : étant donné le flou qui entourait dans bien des cas ces questions de datation, il s'agit là incontestablement d'une avancée majeure. Mais il est alors d'autant plus regrettable que l'auteur n'ait pas pu tirer pleinement profit de cet énorme travail. Le regret est d'autant plus fort que plusieurs réflexions très intéressantes sont proposées dans la partie synthétique. L'auteur met en évidence des mutations iconographiques qui témoignent très clairement d'une progressive ouverture au monde byzantin d'une région auparavant davantage en rapport avec le Proche-Orient. Dans ce mouvement, la Cappadoce a manifestement joué un important rôle de relais.

 

         Au terme de ce processus, dans le courant du XIe siècle, l'iconographie se normalise, quand auparavant des sujets plus originaux prenaient place sur les œuvres géorgiennes (représentation de donateurs, scènes d'actions liturgiques...). Le XIe siècle toujours est marqué par l'abandon de la sculpture « bavarde » dans laquelle les inscriptions jouaient un rôle important. Ces dernières deviennent dès lors de plus en plus rares. Ces transformations s'accompagnent de modifications formelles : les encadrements, notamment, adoptent alors une forme quasi standardisée. Enfin, d'évidentes mutations stylistiques se manifestent, qui se traduisent notamment par un retour progressif au volume assorti d'un caractère plus naturaliste des représentations, souvent campées dans un cadre paysager ou architectural. L'influence byzantine est ici évidente, mais l'analyse des quelques inscriptions grecques, souvent copiées sans être comprises, semble indiquer que cette ouverture aux modèles byzantins est bien le fait de sculpteurs locaux, et non de praticiens itinérants. La région du Tao-Klarjet'i pourrait avoir constitué l'un des foyers où se seraient formés ces sculpteurs. Par ailleurs, l'auteur lie le développement puis la disparition de la sculpture sur les templa géorgiens à l'évolution des décors peints dans les églises qui les abritent. Longtemps rare, la peinture se développe au moment où les sculptures se raréfient. L'une remplacerait l'autre en quelque sorte. De ce point de vue, l'ouvrage ouvre plusieurs perspectives de recherches intéressantes et certaines conclusions sont convaincantes. Mais le lecteur reste sur sa faim et bien des pistes ne sont pas explorées, ou à peine évoquées.

 

         Tout d'abord, pour ce qui concerne les templa, il est frappant de constater les petites dimensions de certaines plaques qui leur sont attribuées : environ 70 cm de haut pour la plaque de Bédia, 60 cm à Saorbisi et seulement 55 cm de haut pour une largeur de 35 cm dans le cas de Č'ašlet'i. Ceci amène à se demander si tous ces éléments sont vraiment des vestiges de clôture, ou tout au moins à s'interroger sur la manière dont ils étaient mis en œuvre au sein des templa, réflexion qui est à peine amorcée.

 

         Surtout, il est très étonnant de constater que l'auteur n'évoque que très sommairement la question de l'évolution du décor des templa byzantins et de l'émergence de l'iconostase, une transformation pourtant essentielle. Ce phénomène, qui intervient pendant la période considérée par l'auteur, n'a sans doute pas manqué d'avoir des répercussions dans une région de plus en plus ouverte aux influences byzantines, et pourtant l'auteur ne s'intéresse guère à la question, ou uniquement de manière incidente (le terme d'iconostase n'apparaît qu'à de très rares reprises dans le discours).  Tout juste apprend-on que « Les icônes peintes, entre les colonnes des templa, sont de plus en plus fréquentes et le templon commence à se transformer en iconostase » (p. 247), phénomène lié à une influence byzantine passée par la Russie. La lacune est d'autant plus surprenante que certaines plaques sculptées évoquent immanquablement des icônes mobiles, avec leurs encadrements très larges qui isolent le cadre figuratif. C'est comme si ces dernières avaient été en quelque sorte retranscrites dans la pierre. D'ailleurs, l'auteur souligne elle-même la parenté à plusieurs reprises, mais sans prendre le temps de s'attarder sur la question (« Les saints personnages et les scènes bibliques des templa, entourés de riches encadrements ornementaux, sont présentés comme de véritables icônes en pierre », p. 254). N. Iamanidzé suppose même que ces « icônes sculptées » incorporées dans la clôture de choeur  aient pu faire l'objet d'un culte particulier de la part des fidèles, associé à un rituel de proskynèse ou à d'autres formes d'adoration. En témoigneraient les nombreux graffiti présents sur les chancels mais aussi des traces de combustion de cierge (p. 255). Il s'agit là de données essentielles, qui pourtant apparaissent soudainement dans le discours de synthèse, sans que l'existence de ces forts intéressants stigmates ne soit jamais rapportée dans le corpus... Plus généralement, les questions liées aux pratiques liturgiques ou dévotionnelles ne sont pas tellement abordées.

 

         En définitive, il s'agit là d'un ouvrage incontestablement utile en ce sens qu'il permet de prendre connaissance d'un pan largement méconnu de la production médiévale et d'en mesurer toute la richesse. L'analyse iconographiques et stylistiques des œuvres est par ailleurs solidement menée et apporte de nombreuses informations, notamment sur les questions de datation. Enfin, d'intéressantes conclusions ou hypothèses sont proposées au sein des parties synthétiques. Mais on ne peut que regretter le caractère souvent trop confus du discours, un certain manque de rigueur et, surtout, le fait que la partie analytique reste en définitive bien peu développée.