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Compte rendu par Aurélien Davrius Nombre de mots : 3451 mots Publié en ligne le 2015-11-30 Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700). Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=2041 Lien pour commander ce livre
Cet ouvrage regroupe les actes du colloque « I Corsini tra Firenze e Roma. Aspetti della politica culturale di una famiglia papale tra Sei e Settecento », qui s’est tenu à Rome au Palais Poli, les 27 et 28 janvier 2005. La période concernée ici trouve son apogée avec le pontificat de Clément XII Corsini (1730-1740), période qui marque le début de grands travaux d’urbanisme à Rome. Les intervenants, loin de se limiter à cette période chronologique, n’hésitent pas à se pencher sur les débuts de la politique des Corsini en matière de beaux-arts (terme que nous préférons à « culturelle », employé dans l’ouvrage, car l’appellation peut s’avérer, sinon trompeuse, du moins anachronique) ; ces débuts se font à Florence, ville d’où vient la prestigieuse famille en question. L’un des protagonistes les plus influents de cette politique artistique est Neri Maria Corsini junior (1685-1770), cardinal nipote, très actif aux côtés de son oncle le pape. Tous deux conjuguent « l’amour pour la casa Corsini » avec la « raison d’État » et le bien public, à travers des projets parfois ambitieux, au niveau européen même, telle la fondation des Musées Capitolins.
Il serait impossible d’évoquer le mécénat et la politique artistique des Corsini, sans parler de Giovanni Gaetano Bottari (1689-1775), ce monsignore fiorentino erudito, homme de lettres et philologue, bibliothécaire de la famille à Rome, homme de confiance mais aussi « eminenza grigia » des projets corsiniens. C’est à cette grande figure que la seconde partie de l’ouvrage est dédiée, où le lecteur peut avoir un aperçu des nombreux intérêts de ce protagoniste de la « République des Lettres » du settecento européen. Il enrichit la célèbre Biblioteca Corsiniana, fondée après l’achat de celle du cardinal Gualtieri, riche en manuscrits précieux, livres et gravures, et ouverte au public en 1754. Il revient également à Bottari d’avoir encouragé la publication de gravures, avant la fondation de la Calcografia Camerate sur son initiative, ce qui lui permet de soutenir personnellement les célèbres graveurs Vasi et Piranèse.
Les contributeurs de ce livre retracent l’histoire d’une famille, dont un membre est élu comme successeur de saint Pierre, et qui compose autant qu’il influence son environnement politique et artistique. L’ouvrage se divise en quatre parties, précédées d’une préface, suivies d’une liste des abréviations et d’une bibliographie. Les notes sont systématiquement reportées au bas de chaque page ce qui, compte tenu parfois de leur richesse, facilite grandement la lecture du texte.
Les coordinateurs commencent par expliquer dans une brève premessa les conditions de la parution de l’ouvrage, mais aussi l’intérêt de ce dernier. Si Clément XI et Benoit XIV sont mieux connus et mieux étudiés, force est de constater que Clément XII (1730-1740) est un peu délaissé par les historiens de l’art. Or, nous dit l’auteure, ces trois papes constituent une continuité évidente en matière de politique artistique. Bien que critiqué par le Président De Brosses dans ses Lettres, surtout pour son état de santé bien vite déclinant, n’oublions pas que c’est à ce pape que nous devons la fondation du premier musée moderne d’Europe.
Élisebeth Kieven introduit le lecteur au « mécénat de Clément XII et Neri Corsini » (p. 9). Elle rappelle, judicieusement, que c’est sous ce pontificat que furent élevés, entre autres, le Palazzo della Consulta, achevées les Scuderie du Quirinale, construite la nouvelle façade du Latran, élaborés des projets pour Sainte-Marie-Majeure, élevée la célèbre Fontaine de Trevi par Salvi, la façade de San Giovanni dei Fiorentini, la chapelle Corsini au Latran, le palais Corsini au Trastevere, commandé le plan dit de Nolli (1748), tout cela financé en grande partie grâce à la réintroduction du jeu de loto, banni par Benoît XIII car trop peu conforme aux bonnes mœurs ! Mais cet intense pontificat, qui n’est pas sans rappeler celui de Sixte V (1580-1585) quant à l’importance des travaux menés à Rome, est terni par la maladie du pape : aveugle dès 1732 et impotent en 1736, il fait largement appel aux compétences de son neveu pour mener à bien tous ces projets.
Dans la première partie intitulée Dalla corte granducale al Papato, Riccardo Spinelli ouvre le propos avec son article « Antefatti seicenteschi romani della cappella Corsini in Santa Maria del Carmine a Firenze : Andrea Sacchi e Pietro da Cortona ». À partir de documents inédits trouvés dans des archives privées (p. 15), l’auteur retrace l’histoire de la construction de la chapelle Corsini à la basilique del Carmine (Florence). C’est suite à l’achat de la chapelle dei Serragli (1636) que la famille Corsini construit « une fabrique romaine » (p. 16). La correspondance inédite fait état de l’architecte Marco Antonio Vasari, puis de Sacchi, à la tête du chantier. En raison de problèmes de financement, les travaux sont interrompus pour être repris en 1649 avec l’architecte Berrettini. Il est dommage qu’aucune illustration (plan ou même photographie) ne vienne accompagner le texte.
Oronzo Brunetti traite, dans le second texte, de « Filippo Corsini aedificator magnificentissimus ». Homme de cour, lié aux jésuites, il s’occupe de restaurer le Palais familial acheté en 1649. L’auteur décrit assez bien le contexte de la montée en puissance des Corsini à Florence au XVIIe siècle, montée qui se traduit par l’aménagement d’un somptueux palais (p. 33) et d’une riche bibliothèque (p. 28). La reproduction de nombreux plans et élévations apporte au lecteur une meilleure compréhension des travaux exécutés par l’architecte Ferri vers 1680, sur les ordres de Filippo, « costruttore magnifico » (p. 33).
Le troisième texte, celui de Vannozza Corsini, s’intitule « Golpe e Lione : amore per la Casa e ragion di Stato nelle lettere del cardinal nipote Neri Corsini all’abate Antonio Niccolini (1735-1745) ». Renard et loup, Corsini est l’un des cardinaux les plus politiques de la curie. L’auteur détaille comment le pape aida son neveu cardinal à « compter » (p. 35) dans le milieu romain, et comment cette influence profita in fine à toute la famille. Le palais familial à Rome joue à ce titre un rôle déterminant, lieu de pouvoir mais aussi de savoir, avec une bibliothèque considérable. Le texte se fonde sur la correspondance entre Corsini et Niccolini (1701-1769), abbé, membre de la République des Lettres, correspondant de Montesquieu, Gaspare Cerati, Celestino Galiani… Cette source apporte un éclairage original sur le rôle de ce cardinal qui écrivait en 1744 être porté tant par l’amour de sa Maison que par la raison d’État (p. 40).
Michele Franceschini, qui nous offre le quatrième texte, traite d’« Alessandro Gregorio Capponi. Un ufficiale comunale alla corte di Clemente XII e la nascita del Museo Capitolino ». L’auteur revient d’abord sur le conflit qui opposa le pape Léon X à la Ville de Rome, en 1518, à propos de la succession de la collection d’antiques de la famille Rossi. C’est là l’acte fondateur du musée Capitolin, bien qu’il ne porte pas encore le nom de musée. L’administration communale se soucie donc de la sauvegarde de son patrimoine, et c’est ainsi qu’en 1734, Clément XII fonde officiellement le musée du Capitole. L’auteur aborde, sans le développer car ce sera l’objet de la contribution suivante, le manuscrit de Capponi Statue du Campidoglio (p. 43). On y retrace les premières années, et donc la naissance et l’organisation, de ce prestigieux musée devenu propriété de la Ville seulement en 1847.
Pour la dernière étude de cette première partie, Valerio Vernesi reprend et approfondit la contribution précédente dans son texte intitulé « Statue di Campidoglio : cronaca del Museo Capitolino ». En décembre 1733, Clément XII achète la succession Albani pour 66 000 scudi. Cette collection sera le noyau du futur musée capitolin. Avec cet achat, le pape entend certes orner le musée, mais aussi éduquer la jeunesse (p. 45). Les débuts du musée, comme cela est évoqué brièvement dans l’étude précédente, sont consignés par le marquis Alessandro Gregorio Capponi dans un manuscrit intitulé Statue di Campidoglio. De 1733 à 1746, il y commente les circonstances de la naissance de l’institution, la restauration des œuvres d’art, la mise en place et l’aménagement des salles d’exposition. On regrette que l’auteur ne nous indique ni les dimensions, ni le lieu de conservation, ni le nombre de folios de ce manuscrit, se contentant de citer l’édition critique de 2005.
Pour la seconde partie intitulée Committenza e collezionismo dei Corsini, Giovanna Curcio se penche sur « Indagine su Lorenzo Corsini. I progetti di Carlo Fontana e Abraham Paris per il porto di Anzio (1697-1700) ». En 1697, Innocent XII se rend à Anzio pour inspecter le site, avec la ferme intention de le transformer en second port de Rome. Carlo Fontana est chargé du chantier, et dix de ses dessins préparatoires conservés à la British Library sont reproduits et commentés dans le texte. Mais pour ce projet, le père Labat avait mit en garde contre la concurrence que ce nouveau port ferait à ceux de Gênes et de Livourne, et donc des pressions que ne manqueraient pas d’exercer les cardinaux génois et florentins (p. 57). En raison d’une faible profondeur d’eau, plusieurs projets doivent être soumis. Abraham Paris succède à Fontana, en usurpant même la direction du chantier (p. 82). Lorenzo Corsini est le tresoriere du projet, projet qui connut nombre de péripéties et problèmes. Ici aussi, on regrette parfois la mauvaise qualité des reproductions, mais surtout l’absence de dimensions des documents.
Antje Scherner, dans son article « Lorenzo Corsini tesoriere e la cappella del Monte di Pietà », revient sur un autre cas de mécénat du futur pape Corsini, au début de sa carrière. Amorcée au début du XVIIe siècle, restée incomplète, cette carrière de Lorenzo Corsini est liée à cette chapelle car il est le tesoriere generale, puis le premier président du Mont de Piété. L’article, richement illustré par des photographies, mais aussi des dessins de Carlo Fontana ou Carlo Maratta conservés au château de Windsor, retrace la dernière phase du chantier et détaille les circonstances de l’action déterminante de Lorenzo Corsini dans l’achèvement de cette chapelle. C’est en effet le futur pape qui décide de revoir tout le programme iconographique du projet. Ce chantier revêt une importance particulière pour le tesoriere Corsini, car c’est à partir de cette charge qu’il put accéder au cardinalat. Le chantier est mené très rapidement, et s’achève en 1705. L’auteur entre ensuite dans des considérations sur le programme iconographique de la chapelle, et met en avant les choix politiques de Corsini pour glorifier le Mont de Piété (p. 94).
Un autre projet, privé celui-là, est décisif pour la famille Corsini. C’est ce dont traite Heather Hyde Minor dans « Neri Corsini committente del palazzo alla Lungara ». Le palais romain de la famille, réaménagé en une quinzaine d’années, accueille œuvres d’art, bibliothèque et dessins. Il est le lieu de représentation du pouvoir, prestige de la famille. L’article reprend l’histoire du palais, son rachat par la famille Corsini, les travaux par Fuga, l’aménagement des jardins… Des restitutions du plan par l’auteur éclairent judicieusement le propos, tandis que des gravures de l’époque nous donnent une idée assez fidèle de cette zone de Rome au début du settecento. Ce palais tient encore un rôle majeur à Rome aujourd’hui puisqu’il accueille l’Accademia dei Lincei.
Après le palais, l’ouvrage poursuit sur les intérieurs. Enzo Borsellino se penche, pour sa part, sur « Le sculture della Galleria Corsini di Roma : collezionismo e arredo ». L’auteur détaille le caractère de la collection (p. 107), puis le rôle de Neri Maria Corsini et Tommaso Corsini senior, et notamment les acquisitions effectuées (p. 108). Les inventaires de 1750 et 1770 se révèlent, pour cette étude, des sources précieuses, examinant fidèlement l’état de la collection. Les commandes de Neri Corsini sont également précisées (p. 117), que ce soit à Lorenzo Ottoni ou à François Bouchardon. Enfin, l’auteur prolonge son étude avec la fortune de cette collection au XIXe siècle.
Sivigliano Alloisi ferme cette partie en abordant le thème « I Corsini a Roma ». De manière générale, à la lumière des archives familiales, on y traite de la fortune des Corsini, depuis Ottavio à la fin du XVIe siècle, jusqu’à la donation du palais et de la collection romaine à l’État italien en 1883.
La troisième partie se consacre aux Corsini collezionisti di stampe e disegni. La première contribution, intitulée « Per la preistoria della collezione Corsini : note sul priore Francesco Antonio Renzi » nous est donnée par Giulia Fusconi et Jorge Fernandez-Santos Ortiz-Iribas. Les auteurs mettent en évidence la figure de Francesco Antonio Renzi, collectionneur et marchand d’art à Rome au début du settecento, dont une partie du fonds Corsini conservé à l’Istituto Nazionale per la Grafica de Rome est issu. À partir d’une copie de son inventaire après décès, de son testament (deux documents retranscrits en appendices), ainsi que de certaines lettres, l’article permet une relecture relative au rôle de ce collectionneur méconnu, et de son action dans le milieu du commerce de livres, de l’art et des antiquaires à Rome. Sa vie – notamment ses voyages – est soigneusement examinée, ainsi que ses débuts de marchand d’art. Renzi, ce « grand amateur des belles antiquités », pour reprendre un guide de 1713 (p. 143), vendait tableaux, « antiquailles », médailles antiques et modernes, pierres gravées. L’article reprend le détail de la vente de ses collections, dans le contexte de la guerre de Succession d’Espagne.
Une étude sur Lorenzo Corsini, sa famille en général, et leur action dans le domaine des arts, aurait été incomplète sans aborder le rôle de Bottari. Simonetta Prosperi Valenti Rodino s’est attelée à cette partie dans son article « Giovanni Gaetano Bottari eminenza grigia della politica culturale dei Corsini ». Bibliothécaire et homme de confiance de la famille, surnommé l’éminence grise, Bottari est une personnalité déjà très connue. Le présent article s’attarde surtout à mettre en évidence le rôle « de l’ombre » de cet intellectuel et ses relations dans la République des Lettres (p. 157). Pour l’auteur, beaucoup des choix opérés par les Corsini (oncle et neveu) reflètent en réalité les choix de Bottari, qui est même qualifié de « moteur » plutôt que de « conseiller ». Cette éminence grise, volontiers qualifiée de « connoisseur » (p. 159), agit essentiellement comme médiateur dans le marché de l’art.
Après le rôle de Bottari dans le commerce de l’art, Ginevra Mariani poursuit logiquement la réflexion avec sa contribution « Del Museo Capitolino. Giovanni Gaetano Bottari, la stampa di traduzione e la Calcografia Camerale ». Del Museo Capitolino est un ouvrage en quatre tomes, dirigé par Bottari, conçu comme un catalogue moderne du musée Capitolin. Plus qu’une célébration de l’entreprise du pape Corsini pour le musée, le catalogue offre l’un des premiers exemples scientifiques d’inventaire des œuvres allié à un commentaire critique (p. 173). Pour cette raison, on peut considérer cette publication comme le premier catalogue moderne de musée. De nombreuses illustrations accompagnent l’article, appuyant le propos de l’auteur de manière convaincante, notamment dans son explication sur le processus de fabrication des gravures.
La quatrième et dernière partie de l’ouvrage aborde le thème « I Corsini e la biblioteca ». Alessandra Mercantini, dans son étude « Brevi pontifici per le biblioteche : Clemente XII protettore di librarie », retrace la carrière ecclésiastique de Lorenzo, d’abord avec l’achat de la charge de reggente della Cancelleria, puis tesoriere e collettore generale della Camera Apostolica, ce qui le conduira en 1706 au cardinalat. Lorenzo Corsini, amateur d’art et protecteur d’artistes, possédait en outre une riche collection de manuscrits. Un catalogue de 1706 fait état de 350 titres. Il avait hérité de son oncle, Neri senior, d’une bibliothèque « di non molta dottrina, ma di profonda pietà e savio consiglio » (p. 191). L’auteur de l’article s’attache à montrer comment Lorenzo a étendu son pouvoir, en s’appuyant sur les arts et les artistes. C’est ainsi que Giambattista Vico dédicace en 1725 au cardinal Corsini, cinq années avant son élection à la papauté, la première et seconde édition de La Scienza Nuova (p. 192). Beaucoup d’érudits fréquentent alors les salons des Corsini. Et quand l’oncle fut élu pape, le neveu, cardinal in pectore, est autorisé, ainsi que son bibliothécaire, à lire et conserver tout texte « hétérodoxe, hérétique, mis à l’Index ou interdit, y compris les libelles, Pasquinitas » et tout autre texte du genre (p. 193). Ce ne fut que le premier signe de l’intérêt du pape pour les collections documentaires, car Clément XII délivre, sur les dix années de son pontificat, une centaine de documents relatifs aux archives et bibliothèques (p. 195). C’est l’ensemble de ces documents, de façon thématique, qui est analysé dans cette étude, ainsi que les nouveaux règlements de la bibliothèque vaticane (p. 197).
Francesca Manzari, dans le texte suivant, aborde les « Codici miniati nella Biblioteca Corsini : erudizione e bibliofilia agli albori del collezionismo della miniatura ». L’auteur s’attache à souligner comment la collection Corsini est marquée plus par l’intérêt du contenu des manuscrits qu’à leur valeur ornementale, à l’exception d’une petite partie du codex. Ces manuscrits ne sont pas commandités par la famille Corsini, mais en général achetés par elle, depuis le seicento et Neri senior. Une riche étude des collections, jusqu’au XIXe siècle, nous est proposée avant la présentation des plus belles enluminures de la bibliothèque.
Enfin, Ebe Antetomaso nous propose la dernière communication du recueil, consacrée à « Ritratti di uomini illustri in lettere a somiglianza di quelli che ornano la Corsina : alcune precisazioni sul fregio della Biblioteca Corsiniana ». Après avoir traité des livres et des manuscrits, ce texte détaille la décoration de la bibliothèque Corsini au palais Riario, décoration qui consiste en des portraits à fresques d’hommes illustres. Les précisions relatives au chantier, à la commande, mais aussi à l’exécution des fresques, sont fournies.
Publier des actes de colloque est toujours une entreprise délicate. La richesse et la variété des thèmes ainsi que la diversité des intervenants constituent autant de paramètres qui peuvent compliquer la bonne compréhension et la qualité de l’ensemble. Élisabeth Kieven et Simonetta Prosperi nous proposent ici un ouvrage riche, aux thèmes multiples et pertinents, offrant au lecteur une vision à la fois complète et précise du mécénat artistique de la famille Corsini. Une dense bibliographie, générale à la fin et thématique après chaque contribution, permet d’étendre le sujet. Des documents d’archives reproduits en appendice ne manquent pas non plus d’éclairer le chercheur. Contrairement à une étude monographique qui pourrait être plus chronologique, l’aspect thématique du recueil n’est pas dépourvu d’intérêt. On pourra toutefois regretter qu’un des thèmes, certes largement récurrent à travers les différents textes, n’ait pas été l’objet d’un examen spécifique : la commande architecturale. Une confrontation des différentes commandes, tant privées que publiques – et, par suite, la question du goût des commanditaires – aurait été souhaitable. Malgré cette lacune partielle - puisqu’on retrouve des éléments tout au long de l’ouvrage -, l’ensemble de cette étude reste remarquable et apporte un éclairage convaincant sur le mécénat d’une des familles les plus importantes de Florence, de Rome et même d’Europe, aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Sommaire
P. 9 : Préface d’Élisebeth Kieven, « Il mecenatismo di Clemente XII e Neri Corsini ».
I. Dalla corte granducale al Papato P. 15 : Riccardo Spinelli, « Antefatti seicenteschi romani della cappella Corsini in Santa Maria del Carmine a Firenze : Andrea Sacchi e Pietro da Cortona ». P. 23 : Oronzo Brunetti, « Filippo Corsini aedificator magnificentissimus ». P. 35 : Vannozza Corsini, « Golpe e Lione : amore per la Casa e ragion di Stato nelle lettere del cardinal nipote Neri Corsini all’abate Antonio Niccolini (1735-1745) ». P. 41 : Michele Franceschini : « Alessandro Gregorio Capponi. Un ufficiale comunale alla corte di Clemente XII e la nascita del Museo Capitolino ». P. 45 : Valerio Vernesi : « Statue di Campidoglio : cronaca del Museo Capitolino ».
II. Committenza e collezionismo dei Corsini P. 55 : Giovanna Curcio, « Indagine su Lorenzo Corsini. I progetti di Carlo Fontana e Abraham Paris per il porto di Anzio (1697-1700) ». P. 85 : Antje Scherner, « Lorenzo Corsini tesoriere e la cappella del Monte di Pietà ». P. 97 : Heather Hyde Minor, « Neri Corsini committente del palazzo alla Lungara ». P. 107 : Enzo Borsellino, « Le sculture della Galleria Corsini di Roma : collezionismo e arredo ». P. 124 : Appendice documentaria. P. 127 : Sivigliano Alloisi, « I Corsini a Roma ».
III. I Corsini collezionisti di stampe e disegni P. 141 : Giulia Fusconi e Jorge Fernandez-Santos Ortiz-Iribas, « Per la preistoria della collezione Corsini : note sul priore Francesco Antonio Renzi ». P. 151 : Jorge Fernandez-Santos Ortiz-Iribas, Appendice documentaria. P. 157 : Simonetta Prosperi Valenti Rodino : « Giovanni Gaetano Bottari eminenza grigia della politica culturale dei Corsini ». P. 171 : Ginevra Mariani : « Del Museo Capitolino. Giovanni Gaetano Bottari, la stampa di traduzione e la Calcografia Camerale ». P. 180 : Appendice documentaria.
IV. I Corsini e la biblioteca P. 191 : Alessandra Mercantini : « Brevi pontifici per le biblioteche : Clemente XII protettore di librarie ». P. 199 : Francesca Manzari : « Codici miniati nella Biblioteca Corsini : erudizione e bibliofilia agli albori del collezionismo della miniatura ». P. 219 : Ebe Antetomaso : « Ritratti di uomini illustri in lettere a somiglianza di quelli che ornano la Corsina : alcune precisazioni sul fregio della Biblioteca Corsiniana ».
P. 229 : Abbreviazioni P. 231 : Bibliografia
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Éditeurs : Lorenz E. Baumer, Université de Genève ; Jan Blanc, Université de Genève ; Christian Heck, Université Lille III ; François Queyrel, École pratique des Hautes Études, Paris |