Beaux, Nathalie: La chapelle d’Hathor - Temple d’Hatchepsout à Deir el-Bahari I. Vestibule et sanctuaires [3 Fasc. + 1 DVD]., IF1080, 3 vol., 260+108+188 p., ISBN 978-2-7247-0620-8, 115 €
(Institut français d’archéologie orientale, Le Caire 2013)
 
Recensione di David Lorand, Université libre de Bruxelles
 
Numero di parole: 665 parole
Pubblicato on line il 2015-01-16
Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Link: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=2060
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          L’ouvrage proposé par N. Beaux est le premier tome d’une publication en deux tomes de l’ensemble architectural dédié à la déesse Hathor au sein du temple funéraire de la reine Hatchepsout à Deir el-Bahari (Thèbes ouest). L’ouvrage se concentre sur les parties postérieures de la chapelle, à savoir le vestibule et les deux sanctuaires, celui de la barque et celui de la statue divine d’Hathor. Le second tome, qui découle d’une même série de campagnes épigraphiques menées à partir de 1991 par J. Karkowski et l’auteure, sera prochainement publié sous la seule plume de J. Karkowski, et sera consacré aux parties antérieures de la chapelle d’Hathor, à savoir les deux salles hypostyles et la façade. Une étude de l’histoire du monument viendra compléter ce second tome.

 

          L’ouvrage est offert en trois volumes. Le premier comporte le texte relatif à la publication, le commentaire et l’analyse du monument, de son iconographie et de ses textes. Le deuxième abrite l’ensemble des figures venant appuyer le propos développé dans le premier volume, soit par des détails iconographiques, soit par des illustrations de comparaison. Le troisième volume consiste en un ensemble de 67 planches libres reproduisant le décor pariétal du vestibule et des sanctuaires de la chapelle d’Hathor. Ces planches proposent un relevé épigraphique classique au trait et un relevé photographique en couleur. Quelques planches proposent des détails, notamment pour les grandes parois du sanctuaire de la barque. Un DVD permet de consulter l’ensemble du contenu de ce troisième volume sur ordinateur.

 

          Si l’édition du décor de ces trois espaces architecturaux est ici due à la plume de N. Beaux, l’auteure a pu compter sur l’aide précieuse de J. Karkowski pour l’étude épigraphique proprement dite, E. Majerus pour la mise au net de l’ensemble de la documentation épigraphique, et G. Polin pour la couverture photographique intégrale du monument en supplément à celle menée précédemment, entre autres par J.-Fr. Gout, N. Grimal et l’auteure.

 

          N. Beaux, en quelques 245 pages, met en évidence la relation étroite que la reine tisse avec la déesse Hathor, à la foi en tant que roi masculin dans son rôle d’Horus fils d’Hathor, mais aussi en tant que roi féminin fille d’Hathor à laquelle elle s’assimile en vertu de divers et multiples rapprochements théologiques, le plus construit étant sans doute celui de son identité d’uraeus. Des chapitres additionnels abordent les représentations de Senmout au sein du monument et offrent un récapitulatif des divinités et offrandes mentionnées sur les parois.

 

          La qualité de l’ouvrage, à la fois dans son propos, dans son iconographie et dans les relevés aux traits, n’appelle aucun commentaire particulier, si ce n’est la reconnaissance de l’intelligence du commentaire proposé sur ce monument emblématique de la reine Hatchepsout.

 

          Ainsi, hormis quelques (très) rares coquilles, on pourra sans doute discuter de la manière dont est rendue, en translittération et en traduction, l’histoire des martelages et regravures des textes du monument. En effet, à certains endroits, en particulier lorsque le texte original de l’époque d’Hatchepsout est totalement remplacé par celui de Thoutmosis III ou par celui de la restauration post-amarnienne, l’appareil typographique marquant les lacunes, omissions, remplacements et restaurations, fait défaut ou porte à confusion quant à l’état du texte. Cela d’autant plus lorsque l’auteure propose une version parfois in extenso de la translittération et de la traduction du texte original alors que celui-ci est définitivement perdu. Sans remettre en cause la pertinence de ces restitutions, il aurait sans doute fallu approfondir, pour ces quelques cas complexes, la manière d’en rendre compte typographiquement. On soulignera, à décharge, la difficulté de gérer l’histoire tumultueuse du monument lors de l’édition de ses textes et de ses décors. La justification des conventions graphiques adoptées pour les planches en témoigne.

 

          Soulignons donc une dernière fois la très grande qualité de l’ouvrage édité par l’IFAO. Il ne reste plus qu’à attendre patiemment la livraison du second tome.