Panagiotopoulos, Diamantis: Mykenische Siegelpraxis. Funktion, Kontext und administrative Verwendung mykenischer Tonplomben auf dem griechischen Festland und Kreta. (Athenaia, 5). 350 Seiten, 128 Abbildungen. 21 × 29,7 cm. ISBN: 978-3-7774-2288-6, 60 €
(Hirmer Verlag, München 2015)
 
Recensione di Alexandre Solcà, Université du Minho
 
Numero di parole: 544 parole
Pubblicato on line il 2015-10-09
Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Link: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=2481
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          Cette monographie du Professeur Diamantis Panagiotopoulos se distingue par sa précision et son approche méthodologique dont témoigne son classement du matériel mycénien et minoen.  L’analyse comparative porte ici d’abord sur la structure du mode de fonctionnement des archives « économiques » mycéniennes dans leur contexte, avec une décomposition des transactions des biens en quatre phases distinctes : production, accumulation, échanges, exports (voir p. 32). Elle porte aussi sur la pratique des sceaux dans la documentation en linéaire A, notamment une comparaison soignée des divers supports, comme les dits Roundels en allemand, ou « bulles », ou encore les anneaux répliqués de Cnossos (cf. pages 41 et 48). L’analyse porte enfin sur la documentation site par site (chapitres 5 à 10).

         

         La documentation qui figure dans cette monographie présente les caractéristiques suivantes :

 

a) provenance et emploi ;

b) datation et fonctions ;

c) éléments complémentaires ;

d) inscriptions ;

 

         Sans prétendre faire ici un compte rendu exhaustif, étant donné la richesse des documents et de l’analyse, nous pouvons noter que la localisation des sceaux mycéniens influe beaucoup sur le contexte de l’objet et sur son utilisation (voir les pages consacrées à Pylos, Mycènes et Thèbes) ; on relève aussi les inscriptions figurant sur la plupart des sceaux dits mycéniens (chapitre 6) et les impressions des sceaux (cf. pages 125, 136 et 155).

 

         Cet ouvrage n’est pas seulement important pour l’étude de l’économie mycénienne, de la production des sceaux et l’analyse de leur utilisation dans la sphère palatiale mycénienne et minoenne, il présente également une synthèse très utile sur tous les aspects liés à l’existence des sceaux mycéniens et à leur identification.

 

         Signalons ici seulement quelques points susceptibles d’être améliorés. Une traduction en anglais ou en français serait bienvenue pour une meilleure diffusion. Dans cet ouvrage passionnant, la lecture doit commencer par la table des matières qui éclaire la manière d’aborder un sujet aussi ample.

 

         Une série de tableaux synthétiques qui porte sur le contenu des inscriptions figurant sur les sceaux les met en correspondance avec leur localisation et constitue un exceptionnel outil de recherches pour tout spécialiste travaillant sur les parallèles entre les sceaux minoens et mycéniens, ou simplement désirant comparer les sources existantes avec d’autres sceaux correspondants (voir les pages 163 à 184 et les pages 222 à 229, pour ce qui concerne Thèbes).

 

         Quelques passages révèlent cette documentation sous un jour nouveau :

 

- Page 175, attestations de l’utilisation du mot a-pu-do-ke/ a-pu-do-si, forme verbale extrêmement intéressante, étant donné sa présence sur un support où, d’habitude, les formes verbales sont plutôt rares voire absentes.

 

- Pages 169-172, étude exhaustive des diverses attestations des mots liés aux vases et autres éléments liés à la conservation des aliments, qui se signale par sa clarté et par la qualité de son analyse.

 

         En conclusion, si l’auteur se réfère précisément à certains savants dont il estime nécessaire de critiquer les interprétations, il prend ainsi part au débat académique, en mettant en perspective des recherches sur l’archéologie minoenne et mycénienne. Cette dernière est loin de faire l’objet d’un consensus mais, au contraire, suscite de nombreuses controverses fort fructueuses. Cette monographie est un ouvrage essentiel, que tout institut ou chercheur se doit de consulter en matière de mycénologie et dans les domaines portant sur les documents de l’époque des palais en Crète et Grèce continentale.