Nadali, Davide - Polcaro, Andrea (a cura di): Archeologia della Mesopotamia antica. Manuali universitari, 166. 424 p., ISBN: 9788843077830, 34 €
(Carocci editore, Roma 2015)
 
Compte rendu par Laura Battini, CNRS
 
Nombre de mots : 4351 mots
Publié en ligne le 2016-04-22
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=2667
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          Le livre édité par D. Nadali et A. Polcaro est un manuel d’histoire de l’art et d’archéologie de la Mésopotamie (nom ancien de l’Irak) en 422 pages. Il se compose de 14 chapitres écrits par 13 contributeurs, dont les deux éditeurs qui sont responsables chacun de deux chapitres et des collègues qui ont été engagés soit pour deux chapitres (Silvana di Paolo) soit pour un seul chapitre (S. Anastasio, C. Coppini, M-G. Micale, L. Mori, V. Orsi, S. Pizzimenti) soit pour une partie d’un chapitre (F. Balossi Restelli et M. Iamoni, A. Vacca et M. D’Andrea). Le manuel est précédé d’une préface (« prefazione », p. 13-16) d’exception, due à la plume du Prof. Émérite Paolo Matthiae, le découvreur d’Ebla, d’un avant-propos (« premessa », p. 17-20) des deux éditeurs, suivi de deux index (géographique et des noms de rois, p. 413-419) ainsi que d’une courte note biographique des auteurs (p. 421-422). Dans la table des matières (p. 7-12), les différents chapitres sont regroupés en cinq parties de taille inégale : une introduction (p. 23-53) de trois chapitres sur l’histoire, la géographie, la chronologie et les techniques de construction de la Mésopotamie, une 2e partie qui se compose d’un seul chapitre sur le IVe millénaire av. J.-C. (p. 57-112), une 3e partie de trois chapitres sur le IIIe millénaire av. J.-C. (p. 115-217), une 4e partie de 5 chapitres sur le IIe millénaire av. J.-C. (p. 221-338) et enfin une 5e partie de deux chapitres sur le Ier millénaire av. J.-C. (p. 341-412).

 

         Le livre a été pensé avec une certaine ambition : en premier lieu, si les auteurs sont nombreux, une même présentation a été imposée partout, ce qui rend plus uniforme l’écriture à plusieurs. Mais elle a le désavantage d’aplanir les différences de découvertes d’une époque à l’autre, puisque les mêmes catégories se rejoignent à une place identique dans chaque chapitre, même si le matériel retrouvé n’est pas aussi consistant. Sans parler du fait que, dans cette trame de chapitre, fait défaut toute référence à la culture matérielle, le chapitre s’articulant en petite introduction historique, urbanisme, architecture, sculpture, glyptique, céramique, orfèvrerie et sépultures. C’est une vision un peu dépassée de l’archéologie qui se dégage ainsi, le livre pionnier de R. Étienne sur l’archéologie grecque (Archéologie historique de la Grèce antique, Paris 2000) et toute l’historiographie de l’archéologie dite « historique » n’ayant eu aucune répercussion sur la conception de ce manuel mésopotamien. De même, six chapitres intègrent la peinture, qui est bizarrement située avec la sculpture (sans raison claire) et seulement quatre intègrent la coroplathie. Si l’on pense que, dans la maison, la céramique, une partie des aménagements, le bâtiment lui-même et tout le reste étaient en terre cuite (jeux, décorations, amulettes, bijoux, sceaux), on peut mesurer combien ce manuel s’est désintéressé de la vie des hommes communs, pour se focaliser sur les temples et les palais. D’ailleurs, dans ces deux groupes de bâtiments, ainsi que dans les tombes, les fouilles ont aussi mis au jour des terres cuites, signes de leur diffusion et de leur importance à l’intérieur même du centre de pouvoir. La vie quotidienne du palais pourrait ainsi être mieux perçue, mais ce manuel n’en traite point.

 

         En deuxième lieu, les éditeurs ont essayé d’engager des collègues dans leur domaine de recherche privilégié : par ex. S. Anastasio pour les techniques de construction, étant donné qu’il est l’auteur d’un livre sur cet aspect (Costruire tra i due fiumi, Firenze, 2011). Ou encore S. Di Paolo pour la première moitié du IIe mill. av. J.-C., étant donné qu’elle est spécialiste de la période sur laquelle elle a écrit nombre d’articles intéressants. Et dans l’avant-propos, les deux éditeurs avaient justifié le recours à d’autres collègues sur le modèle de manuels étrangers parus ces dernières années, dont chaque chapitre est rédigé par le spécialiste de l’époque. Mais dans ce manuel, on n’a fait recours qu’à des auteurs italiens dont certains très jeunes encore, moins expérimentés et parfois moins à l’aise et plus conventionnels dans le traitement de certains sujets. On retrouve donc des chapitres d’une profondeur historique inégale, et même à l’intérieur d’un même chapitre, les analyses les plus récentes dans un domaine peuvent côtoyer des idées reçues qui ne sont pas ici remises en question (par ex. la question des jardins suspendus de Babylone est traitée avec une légèreté qui fait frémir). Un autre élément vraiment très gênant est le faible nombre et la qualité parfois insuffisante des images pour un manuel destiné aux étudiants de 1ère année. Du point de vue qualitatif, il est difficile d’étudier des images de 4 x 4 cm, 4 x 6 cm, 2 x 3 cm, 1 x 4 cm. Sans parler des stèles, qui sont reproduites à peu près au même format que des sceaux (hauts de 2-3 cm), ou des têtes de statues (30 cm) à la même taille que des vases en pierre dépassant 1 m de hauteur (!). De même, les plans des constructions sont très peu intelligibles : le plus grand ne fait que 5 x 12 cm (p. 159), la majeure partie est beaucoup plus réduite (entre 5 cm x 3 cm et 6 x 6 cm). Le plus petit format, complètement illisible, concerne le très connu Temple Blanc d’Anu reproduit (p. 66) au format de 0,65 cm x 0,5 cm (à cette taille de reproduction il devient impossible d’identifier même l’un des trois escaliers du temple). Les réductions en taille des constructions empêchent de lire les similitudes, les symétries/dissymétries à l’intérieur de l’édifice, éventuellement les différences de niveau, de remarquer les spécificités, les innovations par rapport à la tradition précédente. Et elles empêchent de discerner les aménagements, autre grande lacune dans ce manuel. Justement aujourd’hui, les études spatiales les plus avancées se fondent sur l’étude des aménagements fixes pour arriver à mieux comprendre l’utilisation de l’espace, ce qui veux dire aussi pour les temples par exemple, arriver à se faire une idée plus précise des pratiques rituelles et religieuses et, pour les demeures et les palais, une idée plus précise de la vie quotidienne. Enfin, pour certains genres, on ne dispose que de 2-3 images (architecture domestique, tombes) ou aucune (défenses, reliefs en terre cuite, modèles en terre cuites, amulettes, aménagements). L’absence, ne serait-ce que d’une image de tablette, s’avère fort surprenante, surtout lorsque l’on traite des sceaux et de leurs développements dans le temps. Du point de vue quantitatif, les impératifs posés par la maison d’édition ont dû réduire très fortement le nombre des images proposées par les auteurs. Pour l’époque néo-assyrienne par exemple, on dispose de 10 plans et 37 photos d’objets. Des 10 plans, 3 sont topographiques, 6 concernent les palais (dont un représente seulement une partie d’un palais et un autre coïncide avec le plan de l’acropole), 1 un temple. Parmi les 37 objets, on compte 2 statues, 2 parties de stèles, 1 obélisque, 12 bas-reliefs, 8 sceaux et 12 céramiques. Certes, le livre renvoie à des images présentes sur le site internet de l’éditeur, mais, tout d'abord, ce lien on-line est difficile d’accès : il faut s’enregistrer (et si on est à l’étranger, il est impossible de le faire sans tricher, du fait que dans les cases à remplir impérativement, le choix des universités et de la province de ces dernières se limite à l’Italie) pour télécharger le dossier. Ensuite, pour rester à l’époque néo-assyrienne, ce complément compte 19 autres images (dont huit de genres déjà documentés dans le manuel) mais aucune ne concerne les figurines en terre cuite, si importantes dans la vie quotidienne des gens ordinaires autant que dans la protection magique des palais du Ier mill. Et ce complément ne comporte toujours pas, pour la période néo-assyrienne, d’images de lamassu (autre protection magique des palais du Ier mill.), ni de peintures murales, ni de figurines et plaques en bronze de Pazuzu, démon ambivalent maléfique et bénéfique, ni de plaques à bouton émaillées… Et si, pour ce chapitre, le genre le plus documenté réside dans les bas-reliefs des palais royaux (19 images en tout), le choix des ces derniers est pourtant limité : 1/3 date de Sargon II, 1/5 d’Assurbanipal, le reste de différents rois (dans la version imprimée d’Assurnasirpal, de Tiglat-phalasar III et de Sennacherib ainsi que dans la version téléchargée de Salmanassar III). La supériorité numérique des reliefs de Sargon II, plutôt surprenante, et d’Assurbanipal (au total 10 reliefs sur 19) ne permet pourtant pas de déployer un panneau large des sujets et des représentations spatiales des bas-reliefs : aucune image des protections magiques qui entouraient les portes, si importantes chez Assurbanipal, aucune scène des longs défilés des dignitaires, si chers à Sargon II, ni des attaques des citadelles ennemies, aucune vision spatiale fondamentalement différente dans les reliefs choisis...

 

         Pour le supplément d’images, enfin, surgit une question : pourquoi est-ce le seul manuel des éditions Carocci à comporter en supplément un dossier d’images (voir par ex. K. A. Bard, traduit par R. Fattovich, Archeologia dell’Egitto, Carocci, 2013 puis 2015) ? Les contraintes en nombre d’images n’étaient-elles pas alors si impérieuses ? Et puis, imagine-t-on vraiment que les étudiants imprimeront à leur frais ce supplément ? Et surtout à une échelle plus lisible ? Pour des débutants, il serait préférable de suivre la maxime romaine « repetita iuvant » : plus  on consulte les images du manuel souvent, plus elles resteront en mémoire. Enfin, le dossier téléchargé n’est pas grandement fourni en images, se limitant à 50 planches, dont 44 nouvelles, 3 planches identiques à 3 déjà publiées dans la version papier (planche A= p. 66, pl. B =p. 125 et pl. C= p. 320) –et l’on ne voit pas la raison d’une telle répétition - et 3 cartes. Et ce qui a été dit pour l’époque néo-assyrienne vaut aussi pour les autres chapitres. Juste un petit exemple pour finir : la période néo-sumérienne est illustrée par 2 plans, 9 objets et un dessin de céramiques. De ces deux plans, l’un concerne un palais, l’autre une acropole, mais ce dernier plan (fig. 1b) est imprécis, puisque la figure choisie est malheureusement celle qui montre le téménos d’un millénaire plus tard ! Les objets reproduits se limitent à 3 statues, 1 stèle, 3 sceaux et 2 clous de fondation. Peinture et coroplathie restent inexistantes malgré leur importance pour les développements paléo-babyloniens, et le dossier téléchargé n’ajoute qu’une image à celles de la version imprimée, une statue, donc un genre qui était déjà documenté dans la version imprimée.

 

         La présentation du manuel, et spécifiquement la division en parties, laisse perplexe. Ce n’est pas tant la différence de longueur des parties (qui varie entre 30 et 117 pages) qui gêne, mais plutôt la signification de parties longues de 30 pages (1e partie) ou de 55 pages (2e partie). Dans ce dernier cas, en outre, la partie coïncide exactement avec le chapitre qui, seul, la compose. On ne saisit pas, de plus, pourquoi les parties doivent coïncider avec les millénaires. Cette division artificielle va à l’encontre du développement historique humain, comme le démontrent les 3e et 4e parties. L’inclusion de la période néo-sumérienne dans le IIIe millénaire (3e partie) plutôt que dans le IIe (4e partie) est non pertinente et incorrecte : si d’un point de vue chronologique, cette courte époque — qui est pourtant riche en témoignages de la culture matérielle et de l’architecture — appartient au IIIe mill., elle est davantage le début de l’époque paléo-babylonienne (IIe mill. av. J.-C.) que la fin de l’époque akkadienne ( !). Plutôt que de lier la période paléo-babylonienne avec les périodes cassite, mitannienne et médio-assyrienne, toutes rassemblées dans la 4e partie mais qui historiquement et culturellement parlant, en sont assez éloignées, il eût mieux valu unir l’époque néo-sumérienne à la paléo-babylonienne. D’ailleurs, en l’absence d’indicateurs stratigraphiques sûrs et fiables, les datations des terres cuites et des sceaux oscillent entre l’une et l’autre de ces époques, preuve d’une continuité manifeste. Ce sont les archéologues du XIXe siècle qui ont défini cette époque « néo-sumérienne » : s’ils avaient trouvé un autre nom (« proto-paléo-babylonienne » par exemple), notre manière de la considérer aurait probablement changé. De même, de ce point de vue, l’absence de division de l’ouvrage en parties en aurait ainsi facilité l’intelligence et aurait permis d’éviter des lieux communs et autres erreurs. À l’inverse, malgré les mises en garde des historiens qui se refusent à parler de période « paléo-assyrienne », les éditeurs ici se sont montrés courageux en choisissant de parler de « paléo-assyrien », dénomination d’ailleurs acceptée pour l’écriture mais pas – sauf très rarement - pour l’art, qui pourtant se différencie déjà de l’art du sud mésopotamien de manière manifeste. En revanche, on ne saisit pas deux exclusions : celle des époques préhistoriques ou au moins néolithiques et celle de l’époque perse. La première exclusion est d’autant plus grave que l’apparition de la 1e forme urbaine (Uruk) devient ainsi incompréhensible : il manque la description de la conquête progressive de la plaine alluviale mésopotamienne, des premières inventions (four, céramique, brique, canal), ainsi que de l’importance des cultures néolithiques (dites Hassuna, Samarra et Ubaid) pour la suite urukéenne. Par exemple, le développement de la glyptique reste énigmatique ainsi que sa place dans l’invention de l’écriture. Et si une vague référence est faite aux « bulles » et « calculi » (dont d’ailleurs aucune image ne vient ponctuer l’importance), la naissance de l’écriture, invention tellement fondamentale que c’est elle qui marque la séparation entre la période historique et la préhistoire, reste tout à fait inexpliquée. En effet, une seule petite phrase p. 58 résume cette contribution mésopotamienne capitale, sans parvenir à montrer l’importance des sceaux dans la naissance de l’écriture. La conceptualisation à travers les images opérée dans les sceaux a donné aux scribes l’idée d’exprimer les concepts par des images (pictogrammes) et ensuite, par simplification, par des idéogrammes. Il aurait fallu montrer le passage des bulles aux tablettes, toujours par simplification de procédés imposés par une structure centralisatrice, qui requiert un contrôle rapide et efficace des ressources.

 

         L’autre exclusion, celle des Perses, est également étonnante : les Perses héritent des traditions mésopotamiennes, autant dans l’organisation de l’empire que pour d’innombrables sujets artistiques, bien que réinterprétés selon une sensibilité et une finalité politique différentes de celles des époques néo-assyrienne et néo-babylonienne. En outre, si ce ne sont pas les archéologues proche-orientaux qui écrivent sur l’empire perse, pense-t-on vraiment que ce seront les archéologues classiques qui le feront ? D’ailleurs, je me suis toujours demandée pourquoi les manuels ne traitent jamais, même de façon assez réduite, des époques hellénistico-parthe et sassanide, qui continuent des traditions mésopotamiennes. Car ce n’est qu’avec la conquête musulmane que le changement est radical. D’ailleurs, il serait très intéressant de confronter le point de vue des archéologues proche-orientaux sur les IVe-Ie s. av. J-C. à celui des archéologues classiques.

 

         Un autre gros handicap dans la maniabilité du livre se révèle être l’absence d’une bibliographie pour débutants, qui devrait citer d’autres manuels, les encyclopédies disponibles, des ouvrages de référence, des synthèses historiques et archéologiques, les rapports préliminaires et définitifs – lorsque disponibles - au moins des sites irakiens les plus importants et désormais les ressources on-line fiables. En lieu et en place, de courtes notes bibliographiques sont dispersées à la fin de chaque chapitre et même à la fin de l’avant-propos, sans aucun conseil sur les sites internet. De plus, on n’y trouve qu’une partie seulement de la bibliographie la plus récente, parfois quelques livres plus anciens, et très rarement des rapports de fouilles. On ignore d’ailleurs sur quelle base ont été choisis certains rapports de fouille au détriment d’autres ; on ignore également quelles motivations ont dicté les choix d’articles et de livres récents, bien que l’adhésion à une certaine mode et la tendance à citer les amis et les collègues proches soit transparente. Et cette manière de procéder engendre plusieurs problèmes : l’absence de rapports de fouille entache la fiabilité même des idées exprimées dans le manuel, si les auteurs ne se sont pas donné la peine d’aller vérifier les données dans lesdits rapports. Et vis-à-vis d’un jeune public encore inexpérimenté, la constitution d’une telle bibliographie pourrait suggérer la nécessité de citer des ouvrages et articles récents mais pas contradictoires, comme si une seule interprétation valait la peine d’être lue et retenue, comme si une seule et unique « vérité » pouvait s’imposer.

 

         On peut enfin citer quelques défauts mineurs, dénombrés ci-dessous :

 

1) La numérotation des images dans la version papier recommence à chaque chapitre et cela complique le renvoi (voir ci-dessous) à l’intérieur du texte (qui en réalité n’est jamais tenté). C’est d’autant plus surprenant lorsque l’on considère que, dans le dossier téléchargé, les planches, a contrario, se suivent selon une même numérotation.

 

2) Les citations des sources iconographiques souffrent d’une trop grande approximation, allant de l’imprécision (cf. fig. 4 à p. 135 ou fig. 26 à p. 125) à l’inversion des numéros (fig. 8 b à p. 104) jusqu’à l’erreur manifeste (fig. 8 b à p. 104) et à l’oubli (fig. 8 à p. 104).

 

3) Les plans, les restitutions et les photos attribués aux auteurs le sont de manière impropre : à un regard attentif, il n’échappe pas qu’ils se réduisent soit à de simples noircissements de murs des plans existants (par ex. fig. 1a à p. 66), soit à des changements de point de vue des restitutions tridimensionnelles sans changer pour autant la restitution donnée par le fouilleur (par ex. fig. 1c p. 66), soit à de réelles supercheries puisque aucune différence ne se manifeste entre la photo d’origine et la photo soit disant retouchée (voir par ex. fig. 3 à p. 75, fig. 4 à p. 80, fig. 8 à p. 104…).

 

4) Certaines images n’ont pas d’échelle, ce qui complique leur lisibilité immédiate (dans le manuel imprimé : fig. 6 à p. 91, fig. 8b à p. 104, fig. 3 à p. 131, fig. 4-7 du chapitre 5, fig. 4-10 du chapitre 6, fig. 2-5 du chapitre 7…; dans le dossier téléchargé : pl. 3a-c, pl. 8b, e, d, pl. 13-15, pl. 22, pl. 24d, pl. 31, pl. 39-40, pl. 43-44).

 

5) Ni le texte, ni les légendes, ni une éventuelle liste des figures (qui est ici inexistante) ne donnent les éléments de base des œuvres étudiées : dimensions, matériau, lieu de découverte et lieu de conservation, et éventuellement le numéro de catalogage du musée.

 

6) Est flagrante également l’absence d’autres disciplines – à part l’histoire - qui aident aujourd’hui l’archéologie à se rapprocher le plus possible d’une reconstitution la plus complexe et complète possible du passé (l’archéométrie n’est jamais citée par ex.).

 

7) L’explication du symbole (écran) qui accompagne le texte depuis le début et qui marque l’appel à l’une des planches du dosser téléchargé se trouve dans la 4e de couverture et non dans l’avant-propos.

 

8) Les tables se limitent à des tableaux chronologiques (pp. 30, 60, 116, 157, 192, 223, 291, 318, 342, 388) qui ne sont qu'au nombre de 9 (un par chapitre, sauf pour les deux chapitres paléo-assyrien et Mitanni).

 

9) L’absence d’un tableau des sites indiquant le nom ancien et le nom moderne, bien utile en 1e année d’étude, est préjudiciable.

 

10) Manquent en outre les tableaux des villes les plus importantes par époque, ceux des dieux principaux, les graphiques des distributions de sites par époque…

 

11) Une autre lacune est plus gênante encore : on chercherait en vain un plan unique de la Mésopotamie avec les sites les plus importants par époque. Les deux plans disponibles – et présents seulement dans le dossier téléchargé (!) - divisent la Mésopotamie en deux, un plan représentant le Sud Mésopotamien, l’autre le Nord, comme s’il s’agissait de deux pays différents. Ils manifestent d’autres gros désavantages : ils ne sont pas différenciés chronologiquement (ainsi les sites du VIe mill. côtoient ceux du Ier mill !) et ils coupent la Mésopotamie en deux. De ce fait, la région de la Diyala se retrouve divisée en partie dans le premier plan et en partie dans le deuxième. Cette vision de la Mésopotamie comme opposition entre nord et sud est dépassée : on s’est bien rendu compte qu’il faudrait passer à une archéologie plus régionale, qui seule peut expliquer les différences à l’intérieur d’une même unité culturelle : la Diyala représente une région très intéressante de ce point de vue, puisque, au gré des changements de ses positions politiques, elle est culturellement influencée par le nord et le sud mésopotamien et en partie aussi par la région iranienne. L’importance de la régionalisation de l’archéologie mésopotamienne (et plus généralement proche-orientale) est démontrée négativement par le 3e plan publié dans le dossier téléchargé. Ce plan configure la Mésopotamie septentrionale et la Syrie du NE (Djeziré et Euphrate) : en effet, les limites nord de la région mésopotamienne sont difficiles à tracer, changeant probablement selon les différentes époques et là encore, c’est une archéologie régionale qui pourra nous aider à mieux comprendre. Toutes ces questions ne trouvent aucun écho au fil du livre où, à côté de sites mésopotamiens, on retrouve sans aucune autre forme d’explication des sites syriens dont personne n’a encore prouvé qu’ils appartenaient à la Mésopotamie plutôt qu’à la Syrie. Mais là encore, pour comprendre la Djeziré, il faudra se résoudre à penser en termes d’archéologie régionale et de là démêler les différentes influences changeant au fil des épisodes de l’histoire régionale.

 

         En résumé, ce manuel est largement inutilisable par les étudiants : des images trop peu nombreuses, pas suffisamment intelligibles, pas de bibliographie de base, pas de fiche d’analyse d’au moins une œuvre iconographique et une œuvre architecturale, pas d’histoire des fouilles ni du déchiffrement du cunéiforme, pas de plan unitaire de la Mésopotamie, pas d’image pour chaque genre artistique connu, pas d’échelle, pas de données matérielles des objets, pas de sources fiables des images, pas de tableaux variés... De plus, le texte n’est pas révolutionnaire, ne pose pas les questions les plus urgentes, ne s’appuie pas sur des raisonnements contradictoires, n’envisage même pas la culture matérielle, en se présentant ainsi sous un point de vue élitiste largement dépassé dans les études archéologiques. C’est un manuel certes écrit par des élèves zélés de Paolo Matthiae et de Mario Liverani, mais qui ne présente pas d’originalité eu égard, par exemple, au manuel de P. Matthiae (La Storia dell’arte dell’Oriente Antico, éd. Electa, 4 vol., 1996-2000). Et la leçon de ces maîtres n’a pas été encore assez digérée, leur compréhension large et profonde de la Mésopotamie est d’une absence flagrante dans ce manuel. L’ensemble ne donne pas tant l’idée d’un texte écrit trop vite, que celle d’un manque de largeur de vue et d’expérience, certes en rapport avec l’âge des auteurs, accru par les exigences éditoriales. Avec davantage d’expérience et de recul, ces mêmes auteurs auraient pu fournir un tout autre manuel, doté d’une vision beaucoup plus profonde et personnelle de l’archéologie et de l’art mésopotamiens.

 

 

Indice

Prefazione di Paolo Matthiae, p. 13-16
Premessa di Davide Nadali e Andrea Polcaro, p. 17-20
Parte prima
Introduzione,
p. 23-53
1. Conformazione storico-geografica di Lucia Mori
1. Il Vicino Oriente: che cos’è?
2. I vincoli geografici: territorio e clima
3. La difficile storia della culla della civiltà
Bibliografia
2. Cronologia dell’antica Mesopotamia di Agnese Vacca e Marta D’Andrea
1. Periodizzazione archeologica e terminologia
2. Sistemi di datazione
3. Problematiche di cronologia assoluta: Cronologia Alta, Media, Bassa e Ultra-Bassa
4. Cronologia della Mesopotamia (iv-i millennio a.C.)
Bibliografia
3. Tecniche edilizie di Stefano Anastasio
1. Materiali e tecniche
2. Muri e apparecchiature
3. Archi e volte
Bibliografia
Parte seconda
Il IV millennio a.C.,
p. 57-112
4. Il Periodo Tardo Calcolitico di Francesca Balossi Restelli e Marco Iamoni
1. Inquadramento storico
2. La Bassa Mesopotamia e la regione dell’Eufrate
3. La Jezirah siro-irachena e la regione del Tigri
4. Glittica, amministrazione e costumi funerari del Periodo Tardo Calcolitico
Bibliografia
Parte terza
Il III millennio a.C.,
p. 115-217
5. Il Periodo Protodinastico di Davide Nadali
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria, rilievo e intarsio
6. Glittica
7. Toreutica e oreficeria
8. Ceramica
9. Costumi funerari
Bibliografia
6. L’impero accadico di Andrea Polcaro
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria e rilievo
6. Glittica
7. Toreutica e lavorazione dei metalli
8. Ceramica
9. Costumi funerari
Bibliografia
7. Il Periodo Neo-Sumerico di Valentina Orsi
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria e rilievo
6. Glittica
7. Toreutica e oreficeria
8. Coroplastica
9. Ceramica
10. Costumi funerari
Bibliografia
Parte quarta
Il II millennio a.C.,
p. 221-338
8. Il Periodo Paleobabilonese di Silvana Di Paolo
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria, rilievo e pittura
6. Glittica
7. Toreutica e oreficeria
8. Coroplastica
9. Ceramica
10. Costumi funerari
Bibliografia
9. Il regno paleoassiro di Silvana Di Paolo
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria e rilievo
6. Glittica
7. Ceramica
8. Costumi funerari
Bibliografia
10. Il regno di Mittani di Costanza Coppini
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria, rilievo e pittura
6. Glittica
7. Coroplastica
8. Il rilievo in avorio
9. Ceramica
10. Costumi funerari
Bibliografia
11. Il regno cassita di Sara Pizzimenti
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria, rilievo e pittura
6. Glittica
7. Oreficeria
8. Coroplastica
9. Ceramica
10. Costumi funerari
Bibliografia 
12. Il regno medio-assiro di Maria Gabriella Micale

1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria e rilievo
6. Glittica
7. Ceramica
8. Toreutica e oreficeria
9. Costumi funerari
Bibliografia
Parte quinta
Il I millennio a.C.,
p. 341-412
13. L’impero neo-assiro di Davide Nadali
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Statuaria, rilievo e pittura
6. Glittica
7. Toreutica e oreficeria
8. Il rilievo in avorio
9. Ceramica
10. Costumi funerari
Bibliografia
14. L’impero neo-babilonese di Andrea Polcaro
1. Inquadramento storico
2. Urbanistica e distribuzione degli insediamenti
3. Architettura pubblica
4. Architettura privata
5. Rilievo e pittura
6. Glittica
7. Toreutica e lavorazione dei metalli
8. Coroplastica
9. Ceramica
10. Costumi funerari
Bibliografia
Indice dei luoghi, Indice dei re e delle regine,
p. 413-419
Gli autori, p. 421-422