Perrin, Yves : Itinéraires romains. Documents de topographie et d’archéologie historiques pour l’histoire de Rome (de Scipion à Constantin), (Collection Mémoires, 51), 586 p., ISBN : 978-2-35613-224-6, 60 €
(Editions Ausonius, Bordeaux 2018)
 
Compte rendu par Hélène Labit, Sorbonne Université
 
Nombre de mots : 2835 mots
Publié en ligne le 2020-04-22
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3511
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         Avec cet ouvrage particulièrement ambitieux, Yves Perrin, professeur émérite d’histoire romaine et président d’honneur de la Société Internationale d’Études Néroniennes, propose un corpus de documents cartographiques et archéologiques sur Rome, de Scipion à Constantin. Cette tâche est singulièrement difficile. Ville par excellence, Rome possède une prestigieuse histoire, unique par son ampleur et par sa durée, et étudiée depuis plusieurs siècles par des recherches sans cesse renouvelées. Cette perpétuelle réécriture de la topographie et de l’histoire de l’Urbs se révèle dans l’extraordinaire stratification des vestiges, mais se reflète également – du point de vue de sa réception – dans une bibliographie pléthorique et pluriséculaire. L’ouvrage d’Y. Perrin s’insère dans cette tradition, mais s’en distingue également. Par son approche globalisante et son souci de répondre aux besoins et aux préoccupations des étudiants et candidats aux concours de l’agrégation, l’ouvrage répond à une lacune de la recherche en proposant une réflexion spécifique sur la documentation figurée relative à l’Urbs allant de pair avec des sources littéraires, épigraphiques et numismatiques. Cette entreprise est novatrice. En effet, si la réflexion autour de la topographie historique au moyen de relevés et restitutions des monuments romains et des quartiers de Rome remonte au XVe siècle, elle s’est par la suite imposée dans l’historiographie italienne, allemande, française et anglo-saxonne comme un champ disciplinaire autonome. La Forma Urbis Romae de R. Lanciani (1893-1901) demeure un référent majeur en la matière, dont l’approche a inspiré le remarquable Atlante di Roma Antica d’A. Carandini. Publié en 2012, ce dernier aborde de manière diachronique la topographie et l’histoire architecturale des différentes régions de Rome, au moyen de cartes et de relevés de haute qualité ; le phasage des monuments est indiqué ainsi que la localisation des découvertes in situ (statues, fresques, mosaïques, décors architectoniques, inscriptions, etc.). Le souci de rassembler l’ensemble des sources écrites disponibles est également au cœur des dictionnaires topographiques, dont l’approche n’est plus spatiale, mais lexicale. L’ouvrage A Topographical Dictionnary of Ancient Rome, écrit par S.B. Platner puis complété et publié par T. Ashby (1927-1929) fut longtemps la référence sur la topographie de la Rome antique. Les monuments, visibles ou disparus, ont été décrits par ordre alphabétique à partir des données archéologiques disponibles et des sources littéraires. Le texte est accompagné de 56 photographies et 7 relevés. Les recherches ont depuis progressé et les résultats des nouvelles fouilles ont permis de renouveler les connaissances. Le projet du Lexicon Topographicum Urbis Romae coordonné par E. M. Steinby (1993-2000) suit cette tradition lexicale. Les contributeurs ont analysé chaque site et monument de Rome construit jusqu’au VIIe siècle à partir des sources renouvelées.

 

         La synthèse d’Y. Perrin suit la tradition cartographique et complète les dictionnaires topographiques en rassemblant, de façon cohérente, une myriade d’études et de documents épars – qui se distinguent par leur destination et par leur forme – tout en s’efforçant de restituer le dernier état des connaissances. En outre, l’auteur prend en considération l’ensemble des données scientifiques à sa disposition – rapports de fouilles, monographies et articles –, dont certains sont difficilement accessibles au public, et dépeint le développement diachronique de la ville par des détails topographiques, architecturaux et archéologiques dont les interprétations sont sans cesse affinées ou renouvelées. Cette documentation omniprésente se caractérise par des cartes, des plans, des tableaux synthétiques, des restitutions axonométriques, ainsi que des relevés en coupe et en élévation, accompagnés des références bibliographiques et de courtes légendes descriptives ou analytiques. Y. Perrin relève donc le défi de traiter en un unique volume de 585 p. les ensembles architecturaux exceptionnels de l’Urbs et les objets découverts in situ, en particulier les monnaies, les statues et les inscriptions. La période retenue, volontairement large, s’étend de la fin du IIIe siècle av. J.-C. (Scipion l’Africain) jusqu’à Constantin Ier. Le but est d’offrir une vue d’ensemble de Rome et de ses environs, sur cinq siècles d’histoire, en interrogeant et en croisant plusieurs types de sources historiques et archéologiques.

 

         L’auteur a organisé le volume selon un plan classique qui permet de rendre compte des spécificités de chaque thématique abordée : une introduction (p. 9-14), cinq parties historiques et thématiques d’ampleur inégale (p. 18-530), des annexes (p. 531-536), des références bibliographiques (p. 537-540) et des indices (p. 541-572). L’ensemble est accompagné de 1709 illustrations monochromes, de natures diverses et de dimensions multiples, qui reflètent l’état des connaissances sur les monuments étudiés.

 

         En introduction (p. 9-14), Y. Perrin fournit une mise en perspective générale de l’ouvrage. L’auteur rappelle sa genèse, propose un rapide panorama historiographique et offre un point sur la méthodologie adoptée pour sa mise en forme. Alors qu’il était responsable des programmes de l’agrégation d’histoire, l’auteur fit un lourd constat : les candidats avaient à leur disposition une large « sélection de textes sur la topographie historique de Rome, mais aucun recueil de documents cartographiques et graphiques » (p. 9). Malgré les difficultés auxquelles doit faire face l’historien ou l’archéologue désireux de produire des représentations graphiques actualisées – rapide renouvellement de la recherche, lacunes et difficultés d’interprétations des sources et complexité des phases chronologiques – l’auteur souhaite les présenter de « manière commode » en parallèle avec une sélection de textes, d’inscriptions et de représentations numismatiques (p. 11). Ces documents ont été classés et rassemblés afin de représenter un ensemble cohérent.

 

         La première partie « De l’Orbis à l’Urbs (Orbis, Oikoumène, Imperium Romanum, Italia, Latium) » traite, de manière diachronique, de la place et du rôle de l’Urbs selon plusieurs échelles géographiques, du monde romain aux environs immédiats de la capitale. Le but est clairement défini dès l’introduction générale de la partie ; dans cinq chapitres richement illustrés (p. 15-52), l’auteur entend « éclairer comment Rome est, et devient une mégapole et une capitale unique dans l’histoire de l’Antiquité » (p. 17). Le premier rappelle l’évolution de la connaissance de l’oikoumène par les dirigeants romains. Les cinq reconstitutions de cartes anciennes – Strabon, Agrippa, Ptolémée – s’étendent de l’Hispania à l’India, dont le territoire est connu depuis la conquête d’Alexandre le Grand en 326 av. J.-C. Les trois chapitres suivants proposent une présentation cartographique et historique de l’expansion de l’Imperium Romanum entre le IIIe siècle av. J.-C et le IVe siècle ap. J.-C et une sélection de documents thématiques sur la vie militaire, administrative, économique et culturelle. Sont exposés des cartes simples et évolutives, des relevés archéologiques, des reproductions numismatiques, des textes antiques, des tableaux schématiques et des graphiques. Le dernier chapitre documente la place de l’Urbs en Italia et dans le Latium au moyen de cartes évolutives à deux échelles. Les commentaires de l’auteur, clairs et synthétiques, sont accompagnés de 75 documents dont la grande majorité sont des cartes légendées de différentes échelles. Néanmoins, malgré l’effort d’homogénéisation des cartes, le lettrage imposant (p. 18), le surlignage des localisations en blanc (p. 20-21, 23, 27, 29, 36), la saturation des données (p. 38, 43-44, 46) et la petitesse des cartes (p. 33-34) rendent parfois plus difficile la lecture de l’ensemble.

 

         La deuxième partie intitulée « Urbs-Roma (évolutions historiques et structures de la cité du IIIe siècle a.C. au IVe siècle p.C.) », est divisée en onze chapitres historiques et thématiques, accompagnés de 233 documents (p. 54-148). Y. Perrin rappelle les éléments de connaissance de la topographie physique du Latium et de Rome en accentuant le propos sur un élément naturel de la topographie qui est intimement lié à la fondation de Rome, et à toute son histoire au fil des siècles, le Tibre, puis sur sa situation générale vue par les auteurs anciens (Strabon, Tite-Live, Cicéron et Vitruve). La topographie historique s’appuie, quant à elle, sur la documentation antique, médiévale et moderne, dont les catalogues régionnaires (IVe siècle), la Forma Urbis Romae (203-211), les reliefs, les monnaies, les plans, les gravures et les peintures. L’auteur adopte également une approche diachronique dans l’étude de l’évolution de la topographie et des aménagements de l’Urbs, de l’époque républicaine au Ve siècle. L’évolution suit un découpage par dynastie, dont chaque étape est présentée à travers une brève note introductive suivie d’une alternance de cartes, de plans et de textes antiques (Suétone, Auguste, Tacite, Dion Cassius, Aurelius Victor, Eutrope, Pline le Jeune et Ammien Marcellin). On appréciera particulièrement les plans évolutifs – sous Auguste, les Sévères, et de Dèce à Constantin – de Rome. L’échelle raisonnable (1:10 000) permet de rendre compte de l’évolution de l’organisation générale de la ville. Les chapitres suivants, thématiques, cartographient ou représentent graphiquement les aspects urbains, politiques, sociaux, économiques, culturels et religieux de la vie quotidienne des romains. Au regard de tous les éléments, l’auteur propose dans le dernier chapitre d’établir des éléments de comparaison – Constantinople, Luoyang, Alexandrie de Margiane, Alexandrie (Égypte), Carthage, Pergame et Lyon – afin de répondre à la question de l’importance exceptionnelle de la mégapole. On regrette toutefois la brièveté du propos et les plans comparatifs de dimensions trop réduites.

 

         La troisième partie, « In media urbe, Le(s) centre(s) (Capitole, forums, Palatin, dépression du Colisée) » (p. 149-346) propose un panorama, minutieux et développé (734 plans et relevés), des espaces centraux romains – regiones III, IV, VIII, X et XI – dans leurs dimensions géographique, historique et urbanistique. L’auteur présente les quatre pôles urbains en suivant une trame plus ou moins normalisée débutant par une page de présentation qui rappelle les principaux éléments géographiques, stratégiques et historiques, ainsi que les lacunes de la recherche, puis par la visualisation de chaque monument au moyen de plans, relevés, reproductions monétaires et statuaires – que l’auteur a pris soin de commenter brièvement – et d’extraits de textes antiques. Les plans généraux, reproduits au 1:1 000, sont insérés au début de chaque partie et les relevés de détail des édifices, qui constituent le principal outil de travail, ont une échelle comprise entre 1:50 et 1:500. Y. Perrin introduit son catalogue par la région centrale de Rome (regio VIII) qui concentre les activités politiques, administratives et religieuses. Le Capitole et le forum romanum – qui tient logiquement une place substantielle dans le catalogue – sont répartis selon une approche diachronique, de la République à la tétrarchie, et une approche thématique abordant la vie politique, religieuse et économique. Malgré l’effort de mise en perspective des cartes évolutives, les différences d’échelle nuisent à la lecture d’ensemble (p. 167-173). Le troisième centre étudié est celui des forums impériaux, un ensemble exceptionnel situé au cœur du tissu urbain (regio IV). La richesse de la documentation – en partie renouvelée grâce au jubilé chrétien de l’an 2000 – permet de mettre en évidence l’évolution architecturale des structures en lien avec les cultes associés. Les secteurs du Palatin et du Circus Maximus sont étudiés selon une logique topographique, diachronique et thématique – espaces verts et religieux. Les nombreux commentaires de l’auteur sont accompagnés de plans, coupes, reconstitutions axonométriques, fresques et reproductions de monnaies et statues. Le dernier secteur est celui de la dépression du Colisée (regio III). L’auteur concentre le propos sur l’amphithéâtre flavien et les bâtiments annexes utiles au bon déroulement des spectacles.

 

         La quatrième partie, « Les quartiers de la ville (Champ de Mars, collines et Transtévère) » (p. 349-514) reprend les mêmes principes de présentation que la troisième partie ; l’auteur y présente les quartiers périphériques de l’Urbs au moyen d’une riche documentation archéologique (574 documents). Cette partie est divisée en cinq grands ensembles architecturaux qui suivent plus ou moins les regiones instaurées par Auguste, en débutant au nord de la cité par la regio IX, puis en suivant l’ordre des aiguilles d’une montre, jusqu’à la regio XIV. La présentation des monuments associés aux quartiers est également répartie selon une logique géographique ou chrono-géographique. Cette dernière est notamment employée dans la première partie « Le Champ de Mars, la via Lata et la région VII » (regiones VII et IX), où chaque secteur est associé à une période ou une dynastie, montrant ainsi les liens étroits qui unissaient la construction publique au pouvoir. Signalons une erreur concernant le Panthéon (p. 382), la structure circulaire, orientée vers le nord, était en place dès la fondation d’Agrippa, contrairement à l’idée répandue qui en attribue la conception à Hadrien (E. La Rocca, Il Pantheon di Agrippa, 2015). Les quartiers suivants se concentrent sur les cinq collines de la rive gauche du Tibre : le collis Hortorum, le Quirinal et le Viminal (regio VI), ainsi que l’Esquilin et le Caelius (regiones II et V) qui accueillent des édifices publics, des quartiers d’habitation (domus et insulae), des temples, des complexes funéraires et des jardins aménagés ; puis, sur le forum boarium, l’Emporium et l’Aventin (regiones XI et XIII), et enfin, le Transtévère, le Janicule et le Vatican, quartiers de la rive droite du Tibre (regio XIV). À deux reprises, l’auteur fait référence aux espaces intermédiaires du Suburbium qu’il nomme « au-delà des murs ». Alors principalement vouée aux jardins maraîchers, la zone périphérique se développe à partir de la fin du Ier siècle et devient une zone résidentielle – dont la villa dei Sette Bassi et la villa dei Quintilii – incluant jardins et hippodromes. Malgré l’impossibilité de rendre compte de toutes les découvertes archéologiques et relectures topographiques de ces trente dernières années, Y. Perrin a réussi à assembler une riche documentation afin de rendre compte de l’évolution des espaces urbains en amenant le lecteur à mieux comprendre l’histoire de la cité et l’évolution de son urbanisme. Il est toutefois regrettable que l’auteur n’ait pas harmonisé les codes de présentation des supports, notamment l’échelle et l’orientation. La compréhension d’un unique édifice ou plus largement de l’évolution des monuments s’en trouve plus ardue. Il en est de même pour les reproductions des statues et les monnaies. Enfin, les toponymes et les noms d’édifices tantôt en latin, tantôt en français, voire les deux, pourraient dérouter les non spécialistes.

           

         La cinquième partie intitulée « Hors de l’Urbs (ports de Rome, villae et résidences impériales) » (p. 515-530) est disproportionnée par rapport aux autres (50 documents). Y. Perrin, qui en est pleinement conscient, le justifie dès l’introduction : « Dans l’impossibilité d’être exhaustif sur ces questions (…), on ne trouvera ci-dessous qu’une sélection de documents exemplaires ou suggestifs sur la vie portuaire et résidentielle » (p. 515). La cité se définit par son centre urbain et son suburbium, dont la notion a connu, ces quarante dernières années, une réévaluation générale : son extension considérable rend nécessaire la définition d’espaces intermédiaires plus ou moins lointains du centre. Outre les secteurs proches – qui ont été abordés dans la quatrième partie – appartenant aux domaines des horti, des édifices privés, de l’approvisionnement de la ville et du religieux, l’emprise, plus large, comprend également des cités périphériques du Latium et de la Campanie. Afin de mettre en évidence la maîtrise de l’extension urbaine de la ville, l’auteur retrace l’histoire et l’importance commerciale des ports de Pouzzoles et d’Ostie, sous la République et sous l’Empire. Les documents sélectionnés sont des cartes, des plans, des textes antiques (Denys d’Halicarnasse et Dion Cassius) et des relevés de fresques et mosaïques. La partie sur les secteurs résidentiels présente la même configuration. L’auteur a choisi de prêter une attention particulière aux villae privées des cités d’Albano, Tivoli, Licenza et Laurentinum, et aux résidences impériales de Tibère (Capri et Sperlonga), Néron (Subiaco) et Trajan (Arcinazzo romano).

 

         L’ouvrage se clôt par quatre pages d’annexes (p. 531-536) relatives aux principaux éléments de la maçonnerie antique (p. 532) et de chronologie (p. 533-535). D’emblée, on regrettera la brièveté de ces dernières, les techniques de construction antiques ne se résumant pas aux différents appareils, à la terminologie de l’architecture, aux échafaudages et aux instruments de levage. La partie sur les opus, difficilement compréhensible pour les non spécialistes, est incomplète (voir opus caementicium et opus testaceum) et la figure sur les échafaudages comporte une erreur, l’« échafaudage encastré à bascule » est en réalité un « échafaudage encastré à boulins traversants ». Suivent les références bibliographiques et les abréviations (p. 537-540), puis les indices (p. 541-571) et la table des matières (p. 573-586). Au regard de l’abondance des documents figurés et des multiples localisations abordées, les indices sont particulièrement utiles et répartis en six grandes catégories : indices des sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, mais aussi des noms de personnes et de lieux.

 

         Dans son ensemble, le volume est bien organisé, la présentation est soignée et les synthèses sont claires. La plus grande performance reste la compilation de plus de 1500 documents, issus de publications ou inédits : le triple regard topographique, chronologique et thématique permet de rendre compte de l’évolution des espaces urbains sur cinq siècles d’histoire. En définitive, le travail fourni par Y. Perrin est considérable. L’ouvrage se lit avec un grand intérêt et sera, sans nul doute, une référence essentielle pour les étudiants en sciences humaines, la communauté scientifique, et plus largement, le grand public désireux d’en connaître davantage sur Rome et sa topographie.

 


N.B. : Hélène Labit prépare actuellement une thèse de doctorat intitulée "Venationes et sous-sol des amphithéâtres en Afrique romaine. Etude fonctionnelle et restitution des aménagements liés aux spectacles (Ier-Ve siècle)" sous la co-direction de Caroline Michel d’Annoville (Université Paris-Sorbonne) et Emmanuelle Rosso (Université Paris-Sorbonne).