Carbon, Jan-Mathieu - Peels-Matthey, Saskia (eds): Purity and Purification in the Ancient Greek World. Texts, Rituals, and Norms, (KERNOS, supplément 32), 372 p., ISBN : 978-2-87562-159-7, 30 €
(Presses Universitaires de Liège, Liège 2018)
 
Compte rendu par Yannick Muller, Université de Strasbourg
 
Nombre de mots : 2877 mots
Publié en ligne le 2020-03-27
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3525
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          Purity and Purification in the Ancient World est un ouvrage collectif résultant de la treizième conférence du CIERGA (Centre international d’étude de la religion grecque antique) et dont la direction scientifique est assurée par Jan-Mathieu Carbon et Saskia Peel-Matthey. Il est paru en tant que supplément 32 à la revue Kernos publiée par l’Université de Liège. Le livre comporte 372 pages et regroupe treize contributions réparties en quatre sections thématiques. Il est complété par une liste des contributeurs assortie d’une courte biographie et de leur adresse électronique, d’une bibliographie générale qui inclut les abréviations employées, ainsi que par un index des sources détaillant l’ensemble des passages d’auteurs anciens, des papyrus ou des inscriptions utilisés. Comme le titre l’exprime de façon explicite, la problématique générale de l’ouvrage est centrée sur les questions, souvent difficiles à appréhender, de pureté et de purification, en proposant à la fois un bilan des recherches depuis la parution de l’ouvrage majeur de Robert Parker (Miasma : Pollution and Purification in Early Greek Religion, Oxford, 1983 [19962]), ainsi qu’une présentation des questionnements que continuent de soulever ce sujet et ses ramifications. Comme le souligne Jan-Mathieu CARBON (« Ackowledgments », p. 7), cet ouvrage prend ainsi l’allure d’un recueil d’hommages à celui qui fut l’initiateur des réflexions récentes sur les questions de souillure et de son pendant implicite, la pureté. Les quatre parties de l’ouvrage s’articulent autour de thématiques précises : concepts, continuités et changements ; homicide, moralité et société ; rituels, comportement et abstinence ; contacts et frontières, démons et « magie ». Chacune comprend trois articles, exceptée la première partie qui déroge légèrement à cette règle tripartite : en effet, elle débute par une synthèse historiographique de la plume de Robert Parker lui-même, qui pose également les jalons d’une réflexion renouvelée exprimée tout au long du volume. L’ensemble est précédé d’une introduction de Jan-Mathieu Carbon qui présente non seulement la problématique générale mais également chacune des contributions.

 

         La première partie, Concepts, Continuities, and Changes, se place dans une perspective conceptuelle et historiographique : les contributions y font la synthèse de l’historiographie récente des questions de pureté et d’impureté, à partir de la définition de la croyance en la souillure par Mary Douglas (Purity and Danger : An Analysis of Concepts of Pollution and Taboo, London, 1966), tout en explorant de nouvelles problématiques, en particulier le lien entre la pureté du corps et celle de l’âme. L’article de Robert Parker, « Miasma : Old and New Problems » se présente à la fois comme un complément à sa synthèse et comme une introduction aux nouvelles approches telles qu’elles s’expriment dans les contributions suivantes : il y développe le caractère fuyant de ce qui représente l’essence de la notion de pollution, mais aussi l’appellation de lois sacrées, dont il exclut notamment les règlementations concernant la pureté et, enfin, présente quelques nouveaux documents qui ont été publiés au cours des trois dernières décennies.

 

         À sa suite, l’étude d’Angelos Chanotis (« Greek Purity in Context : The Long Life of a Ritual Concept ot Defining the Cs of Continuity and Change ») s’intéresse à l’interaction entre pureté et pollution à travers sept entrées nominales commençant par la lettre C : corporeality – community – consequences – communication – complementation – consolidation – context. Il décline ainsi ces deux notions complémentaires et fondamentales de la religion grecque en rappelant qu’elles sont profondément attachées au corps humain et régulées par une communauté humaine. Elles expriment aussi la volonté de cette communauté à maintenir un lien de communication avec les dieux. Par ailleurs, l’auteur montre qu’à la pureté du corps s’associe progressivement, dès la fin de l’époque archaïque, celle de l’âme : d’abord dans certains mouvements religieux et, peu à peu, dans les règlements de sanctuaires. Le développement du culte d’Asclépios a joué à cet égard un rôle important. Cette nouvelle perception émerge toutefois sans remplacer l’ancienne, ce qui se manifeste par la nécessité de rituels de purification du corps pour atteindre la pureté de l’âme.

 

         L’article qui suit, « Pureté, justice, “piété” et leurs contraires : l’apport des sources oraculaires », élargit la discussion à d’autres valeurs religieuses comme la piété ou la justice à partir d’une vaste recherche dans le corpus oraculaire. L’analyse de Pierre Bonnechere inclut les lamelles inscrites de l’oracle de Dodone qui ont été récemment publiées (Sotirio DAKARIS, Ioulia VOKOTOPOULOU et Anastasios Phoivios CHRISTIDIS, Τὰ χρηστηήρια ἐλάσματα τῆς Δωδώνης τῶν ἀνασκαφών Δ. Ευαγγελίδη, Athina, 2013). Le côté fragmentaire du matériel épigraphique est compensé par les apports des sources littéraires. Comme pour d’autres normes religieuses, les oracles sont en étroite relation avec les patria – les usages rituels anciens ou considérés comme tels – et les nomizomena, qui correspondent aux autres conduites rituelles. L’auteur montre que la pureté – ou l’impureté – est inhérente aux sanctuaires oraculaires aussi bien du côté des raisons d’interroger l’oracle que dans le discours mantique, même si le vocabulaire précis de la souillure et de son contraire n’y apparaît pas toujours. Dans cette perspective, les valeurs morales exprimées dans leurs oracles, telles que la piété, la moralité, la justice, le respect des traditions, sont directement en lien avec la pureté de l’âme.

 

         La dernière contribution de cette première partie propose une analyse lexicale innovante des concepts d’hosiotès et d’hagneia, utilisés notamment par les tragiques de l’époque classique mais aussi dans l’épigramme surplombant l’entrée du temple d’Asclépios à Épidaure (« Celui qui entre dans le temple parfumé d’encens se doit d’être pur : la pureté, c’est de penser des choses pieuses »). Saskia Peels-Matthey base son argumentation sur sa monographie consacrée à hosios (Hosios : A Semantic Study of Greek Piety, Leiden, 2016), qu’elle définit comme la manière d’évaluer religieusement et moralement les attitudes et actions humaines respectant et satisfaisant les dieux. Le second terme, hagnos, est d’une valeur sémantique proche et coïncide même avec le précédent dans certains passages des tragédies : alors, c’est seulement dans le sens que la pureté est une condition préalable à l’interaction avec le monde divin ; la pureté prend ainsi une valeur éthique qui permet à l’auteure de lier son propos au débat en cours sur le développement de la pureté de l’esprit. On peut ainsi dire qu’hosios et hagnos sont des synonymes imbriqués dans la métaphore, faisant de la moralité une forme de pureté.

 

         La deuxième partie, Homicide, Morality, and Society, s’intéresse plus spécifiquement à l’impureté consécutive au meurtre. L’article qui ouvre ce sujet s’attaque à la question de la piété et de la justice dans l’Euthyphron de Platon à travers l’affaire du père d’Euthyphron et la question de sa qualification d’homicide prémédité ou non. Elle aborde également les relations et statuts sociaux des parties concernées. Sa discussion s’appuie sur le fait que la purification peut être considérée comme un mécanisme rituel efficace pour débarrasser l’oikos de la pollution. De ce fait, la purification et l’action en justice sont deux procédures différentes mais complémentaires pour répondre à un dérèglement de l’ordre social. Cela explique particulièrement le problème posé par le choix d’Eutyphron de poursuivre son père et comment la purification a pu apparaître comme une meilleure alternative. Cette approche permet de prendre conscience que des réponses légales et religieuses à une même problématique pouvaient coexister.

 

         De son côté, Anne-Françoise Jacottet discute de la fameuse loi d’Eucratès qui permet à un tyrannicide dans l’Athènes classique de demeurer hosios en dépit de son crime (SEG XII, 87). Elle étudie aussi bien la stèle elle-même que la loi proprement dite, en la complétant avec d’autres réglementations athéniennes contre la tyrannie. Cet exposé constitue donc une courte étude exhaustive sur cette question. Le meurtrier d’un tyran demeure selon elle « pur » aux yeux des dieux car il a tué un ennemi de l’État, un non-citoyen que l’on peut tuer en légitime défense, à l’instar de l’ennemi à la guerre. Le présupposé idéologique est que la démocratie se définit en opposition aux tyrans, ce qui ne manque pas de similitude avec le monde contemporain. D’ailleurs, l’auteur conclut que la loi d’Eucratès est, avant tout, une affirmation de l’identité démocratique athénienne, votée sans qu’il y eût alors de véritable risque de prise de pouvoir oligarchique.

 

         Le dernier article de cette partie se rapporte à la période hellénistique : Irene Salvo pose l’hypothèse que la qualification du meurtre comme acte religieusement impur change à cette époque. Elle s’appuie essentiellement sur des sources littéraires relatives à deux souverains, Alexandre le Grand et Persée de Macédoine. Bien qu’elle soulève la difficulté d’utiliser de telles sources pour caractériser les croyances populaires, elle parvient à identifier une tendance commune : l’abandon de la croyance en la souillure par le sang n’est qu’apparente et on assiste plutôt à l’usage idéologique du concept à des fins de négociation. Ce processus rend caduc l’usage de rites purificatoires au profit d’une résolution politique.

 

         La troisième partie, Rituals, Behavior, and Abstinence, nous confronte plus directement aux pratiques rituelles. Stella Georgoudi discute un rituel bien particulier consistant en la section d’un chien en deux parties afin de faire passer entre elles l’armée macédonienne durant la fête religieuse des Xanthika (Tite-Live, XL, 6, 1-5). Elle entreprend de ce fait un tour d’horizon de rituels semblables dans le monde grec mais aussi dans d’autres cultures (hébraïque, hittite, macédonienne, etc.) tout en questionnant la fonction des sacrifices de canidés. Elle insiste sur la nécessité de distinguer les rituels de purification des sacrifices proprement dits. Dans cette perspective, la discussion inclut aussi les rituels de serments. Elle conclut son étude sur l’importance du découpage et du passage, deux éléments fondamentaux pour comprendre les rituels avec division dichotomique de la victime. Elle omet cependant d’inclure dans sa discussion l’intéressante découverte faite par une équipe de l’école française d’Athènes d’une trittoia[1] à Thasos, c’est-à-dire la section en deux de trois animaux consacrés.

 

         En s’appuyant sur un corpus détaillé de sources littéraires, épigraphiques et iconographiques, Marie-Claire Beaulieu cherche à démontrer la pureté intrinsèque de la mer. L’eau de mer est en effet communément utilisée dans de nombreux rituels de purification et représentait même un médium très efficace pour traiter les souillures les plus graves. Elle élargit son propos en considérant les mythes qui incluent un saut dans la mer et qui représentent, pour le personnage concerné, une transition de l’état de mortel à celui d’immortel. Elle conclut sur les purifications de statues de culte dans la mer afin de montrer que l’eau salée permettait une catharsis complète à l’échelle du mythe en menant à l’immortalité et une purification différente mais tout aussi absolue en effaçant l’impureté de la mort ou en favorisant son opposé, la fertilité.

 

         La contribution d’Ivana et d’Andreij Petrovic révise et actualise l’analyse du corpus des programmata – règlements de sanctuaires grecs détaillant à l’intention des fidèles les directives pour satisfaire les exigences de purification. Les auteurs, qui ont étudié ce matériel dans une monographie parue deux ans plus tôt (Inner Purity and Pollution in Greek Religion, Volume I: Early Greek Religion, Oxford, 2016), appuient leur propos sur un document en particulier datant de la fin du IIe ou du début du IIIe siècle ap. J.-C., comprenant un règlement religieux du sanctuaire d’Athéna Lindos (I. Lindos II, 487). Ce texte est analysé de manière convaincante comme la juxtaposition d’un préambule mettant en avant la pureté universelle et d’une série de prescriptions concrètes, le tout clos par une épigramme. De manière plus générale, l’article montre que ce texte et d’autres règlements révèlent des parallèles ainsi que des liens avec les cultes proche-orientaux et égyptiens, suggérant que les normes présentes dans ces inscriptions appartiennent à une tradition complexe, fortement influencée par la doctrine religieuse égyptienne.

 

         Bien que des régions hors de la Grèce aient déjà été évoquées dans certaines contributions, la dernière partie, Contacts and Boundaries, Demons and ´Magic’, propose trois articles consacrés spécifiquement aux questions de pureté et d’impureté dans les zones géographiques non grecques bien qu’hellénophones. Cette partie s’ouvre sur une étude des rituels de purification et des prescriptions de comportement dans les papyrus grecs magiques d’Égypte par Athanassia Zografou. Elle remarque que la piété et la pureté de l’esprit sont rarement évoquées dans ces textes, qui se concentrent plutôt sur le concret, des interdits et des abstinences précises pour le praticien. Celui-ci devient ainsi un agent pur approprié à l’interaction avec la sphère divine. Ce travail peut être mis en parallèle avec la contribution précédente afin de mieux établir les racines proche-orientales et égyptiennes des normes religieuses dans le monde grec. L’auteure souligne que l’éclectisme des pratiques révèle une rhétorique autant qu’un usage quasi compulsif de multiples traditions.

 

         C’est d’ailleurs vers la rhétorique particulière des textes à caractère magique que l’intérêt de Miriam Blanco Cesteros et Eleni Chronopoulou s’est porté. Elles étudient plus spécifiquement les sortilèges des tablettes de plomb et des papyrus magiques. Leur travail met en évidence la rhétorique de calomnie permettant au praticien d’attaquer son adversaire : le comportement impie (asebès, anosios, etc.) constitue un élément central de l’invective, ainsi que des termes aussi chargés que « souillé » (miaros), qui sont employés comme éléments constitutifs de l’insulte, sans avoir nécessairement de base religieuse précise. En outre, des transgressions religieuses supposées servent également à compléter les attaques : sacrifices illicites, profanations de mystères, de sanctuaires ou de leur matériel. Ces actions impures spécifiques permettent d’accentuer rhétoriquement le sortilège et de renforcer son efficacité rituelle. Dans la mesure où ces manquements constituent des atteintes aux normes de la tradition, le but recherché était d’accroître d’autant la colère divine et la punition envers la personne ainsi accusée. Ce matériel montre également l’étroite imbrication entre les traditions religieuses grecques et égyptiennes.

 

         La dernière contribution de l’ouvrage se demande pourquoi et comment des entités divines comme les démons et les esprits, qui n’étaient pas explicitement associées à l’impureté chez les civilisations hébraïque et gréco-romaine, le sont devenues dans la pensée des premiers chrétiens. Moshe Bildstein évoque en premier quelques exceptions notables dans les mondes juif et grec, avant de s’intéresser à la manière dont le christianisme a appréhendé la notion de pureté dans ces deux traditions. Un aspect de la réponse chrétienne à ce concept est la critique des règles juives de pureté et de restriction alimentaires. De plus, le christianisme innove en donnant un rôle central aux esprits malins dans l’origine et la transmission de l’impureté. En définitive, les chrétiens ont fait de l’ancienne conception du démoniaque un outil utile et flexible qui leur a permis de gérer le paganisme et ses rituels, tout en tenant compte de la réalité sociale des premières communautés chrétiennes, minoritaires dans un monde qui leur était hostile.

 

         Comme Robert Parker le souligne, « a convincing unifying account of Greek pollution remains elusive » (« Miasma: Old and New Problems », p. 27). C’est d’ailleurs également l’avis de Jan-Mathieu Carbon qui précise qu’il n’est pas possible de trouver une théorie unique car la souillure est une notion flexible (« Introduction: Probing the “Incubation Chamber” », p. 19). Il ajoute que ce serait même réducteur de tenter de le faire. Cependant, cet ouvrage réussit son pari de montrer la diversité des pratiques et des conceptions qui sous-tendent les notions de pureté et d’impureté, sans avoir la prétention de faire le tour d’une question qui ne sera peut-être jamais résolue. Depuis la parution de l’ouvrage de Robert Parker précédemment cité, il était nécessaire d’apporter une révision de certains aspects et de proposer de nouvelles perspectives de recherches. D’autres questionnements en cours complètent d’ailleurs un renouvellement de la question qui se poursuit encore. L’intérêt majeur de l’ouvrage reste l’emphase sur l’importance de la pureté de l’âme qui se développe dans la conception plus générale de la pureté et de la souillure tout au long de l’époque classique. Ce développement s’exprime pleinement durant la période hellénistique et trouve un écho tout naturel dans notre conception judéo-chrétienne de cette notion.

 

 


[1] Francine BLONDÉ, Arthur MULLER, Dominique MULLIEZ & François POPLIN, « Un rituel d’engagement à Thasos : archéologie et textes », Kernos, 18, 2005, p. 476-479.


 

 

 

 

Table des matières

 

Jan-Mathieu CARBON, Introduction: Probing the ‘Incubation Chamber’  p. 11

Concepts, Continuities, and Changes

Robert PARKER, Miasma: Old and New Problems p. 23
Angelos CHANIOTIS, Greek Purity in Context: The Long Life of a Ritual Concept, or Defining the Cs of Continuity and Change p. 35
Pierre BONNECHERE, Pureté, justice, « piété » et leurs contraires : l’apport des sources oraculaires p. 49
Saskia PEELS-MATTHEY, Moral Purity in the Athenian Theatre p. 93

Homicide, Morality, and Society

Hannah WILLEY, Social-status, Legislation, and Pollution in Plato’s Euthyphro p. 113
Anne-Françoise JACCOTTET, La pureté des tyrannicides ou quand la démocratie lave la souillure p. 133
Irene SALVO, Blood Pollution and Macedonian Rulers: Narratives between Character and Belief p. 157

Rituals, Behaviour, and Abstinence

Stella GEORGOUDI, Couper pour purifier? Le chien et autres animaux, entre pratiques rituelles et récits p. 173
Marie-Claire BEAULIEU, Θεῶν ἅγνισμα μέγιστον : la mer et la purification en Grèce ancienne p. 207
Ivana and Andrej PETROVIC, Purity of Body and Soul in the Cult of Athena Lindia: On the Eastern Background of Greek Abstentions p. 225

Contacts and Boundaries, Demons and ‘Magic’

Athanassia ZOGRAFOU, Être pur pour réussir : le conditionnement de l’efficacité rituelle dans les « papyrus magiques grecs » p. 261
Miriam BLANCO CESTEROS and Eleni CHRONOPOLOU, The Irresistible Attraction of Purity: Accusations of Religious Transgression in Magical Texts from Late Antiquity p. 281
Moshe BLIDSTEIN, Demons and Pollution in the Ancient Mediterranean: Interactions and Relationships p. 299

List of Contributors p. 315

Abbreviations and Bibliography p. 319

Index locorum p. 353