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Compte rendu par Anne-Marie Guimier-Sorbets, Université Paris Nanterre Nombre de mots : 559 mots Publié en ligne le 2021-01-26 Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700). Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3654 Lien pour commander ce livre L’intégralité du volume 12 (2015), de la luxueuse revue italienne Musiva & Sectilia, paru en 2019, est consacrée à la publication et à l’étude de l’ensemble des pavements en opus sectile de l’Atrium Vestae, édifié au cœur du Forum Romain et plus connu sans doute en tant que Maison des Vestales. En dépit de son prestige, tant historique que cultuel, un tel complexe architectural, en usage durant de nombreux siècles au centre de Rome et signalé dès le XVe siècle, ne connut pas de publication exhaustive et fut dégagé au cours de plusieurs campagnes de fouilles depuis la fin du XIXesiècle. Il était donc indispensable de rédiger une synthèse des connaissances déjà acquises sur les pavements (p. 18-32), mais aussi sur l’édifice lui-même. Ainsi, Sara Bossi, chercheur de l’Université La Sapienza de Rome, a consacré deux chapitres très utiles aux différentes fouilles, aux études anciennes et aux hypothèses alors formulées sur la datation des différentes parties (p. 150-159), puis sur l’apport décisif des fouilles plus récemment conduites par Andrea Carandini (p. 160-178) : à partir de données stratigraphiques fermement établies, ce savant a pu restituer les différentes phases d’occupation et de transformations du complexe cultuel depuis les débuts du sanctuaire, attesté au milieu du VIIIe siècle avant J.-C., jusqu’à l’Antiquité tardive. Ces chapitres, comme l’ensemble du volume, sont enrichis de documents d’archives, reproductions de plans établis au fur et à mesure des fouilles et des études. L’illustration du volume, abondante et bien présentée, se compose de 118 figures en noir et blanc ou en couleur et de VII planches.
L’essentiel de l’ouvrage réside bien évidemment dans la description et l’analyse typologique des six pavements d’opus sectile conservés dans les salles de l’Atrium (p. 32-150). Pour chacun d’entre eux, Federico Guidobaldi, professeur émérite du Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana de Rome et spécialiste reconnu de l’opus sectile, a réuni des dossiers complets : situés dans leur contexte architectural, les pavements de chaque pièce sont décrits à l’aide du système analytique qu’il a mis au point depuis de nombreuses années ; cette méthode permet d’établir la composition et l’évolution de chaque motif ainsi que de leurs modules, en établissant de nombreuses comparaisons avec d’autres pavements d’Italie, souvent reproduits dans ce volume ; ce travail de comparaison se fonde sur une très large bibliographie. En outre, et pour la première fois pour l’ensemble de pavements de l’Atrium, inédits comme déjà publiés, F. Guidobaldi a identifié les différents matériaux lithiques composant ces riches tapis polychromes, ainsi que leur provenance. Chaque dossier comporte des photographies et des relevés graphiques de l’état actuel et/ou du moment de la découverte, ainsi que des schémas de restitution du décor d’origine, avec l’emplacement de chacun des types de pierre identifiés.
Le dernier chapitre, rédigé par les deux auteurs (p. 178-187), croise les données chronologiques de fouille et celles de l’étude typologique des sectilia pour rattacher chacun des pavements aux différentes phases de l’histoire du complexe, depuis la reconstruction intégrale de Néron jusqu’aux travaux de l’époque de Constantin. Cette mise en contexte est particulièrement efficiente.
Malgré son coût, il faut recommander vivement aux bibliothèques de faire l’acquisition de cette monographie qui offre à la fois une synthèse sur l’histoire d’un complexe cultuel majeur du Forum Romain et sur l’évolution technique et stylistique des pavements d’opus sectile au cœur de la capitale de l’Empire. Cette publication exemplaire constitue désormais une référence pour l’étude de ce décor architectural de grand luxe.
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Éditeurs : Lorenz E. Baumer, Université de Genève ; Jan Blanc, Université de Genève ; Christian Heck, Université Lille III ; François Queyrel, École pratique des Hautes Études, Paris |
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