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Compte rendu par Corentin Voisin, Université de Strasbourg Nombre de mots : 4274 mots Publié en ligne le 2020-11-27 Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700). Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3889 Lien pour commander ce livre Ces deux imposants volumes résultent de la publication des actes du colloque sur la Lucanie antique tenu en 2015 à Paris. Comme le soulignent les éditeurs du volume, il s’agit bien d’un ouvrage sur la Lucanie, et non sur les Lucaniens, prise dans ses limites antiques et appréhendée sur le temps long, de l’époque géométrique à nos jours. L’ouvrage rassemble donc des communications portant aussi bien sur l’archéologie que sur le patrimoine, les collections et l’histoire des fouilles. L’objectif initial du colloque, repris dans la publication, est de dresser un bilan dans ces différents domaines, afin de constituer une base solide pour les travaux de recherche postérieurs. Cette entreprise s’appuie dès l’introduction sur un bilan historiographique des problématiques abordées dans l’étude de la Lucanie antique depuis le XVIIIe s., ainsi que sur les concepts développés dans les différents champs disciplinaires abordés.
En dehors de la liste des contributeurs, des remerciements et de l’introduction (p. 1-24), chaque volume rassemble deux parties. La première (p. 27-189) porte sur l’histoire de l’archéologie lucanienne, de sa redécouverte au XVIIIe s. jusqu’aux opérations actuelles. La seconde (p. 193-448) se compose d’une série d’études sur plusieurs sites archéologiques de la région. La troisième (p. 459-648) porte sur la constitution du patrimoine de la Lucanie antique, réparti dans de nombreux musées et collections à travers le monde. Enfin, la quatrième partie (p. 649-918) aborde la question de la culture matérielle à travers plusieurs études de cas portant sur un mobilier varié. Le volume se conclut par la bibliographie et l’index topographique, précédés des remarques des éditeurs sur leur élaboration.
Dans la première partie, six contributions abordent la redécouverte de la Lucanie du XVIIIe s. à la première moitié du XXe s. A. Zambon (p. 27-40) s’intéresse aux récits des voyageurs qui apparaissent dans la seconde moitié du XVIIIe s. en faisant état des difficultés logistiques et contextuelles rencontrées pour les quelques aventuriers qui dépassent Paestum. L’article de F. Donnici et alii (p. 41-48) porte sur les spécialistes des fouilles archéologiques qui opèrent en Basilicate dans les 25 premières années du XIXe s., souvent dans l’illégalité au regard des premières lois sur le patrimoine, édictées par les Bourbons. L. Vecchio (p. 49-58) et L. Cicala (p. 59-64) reviennent sur les travaux des érudits à Vélia, un site exclu du circuit du Grand Tour. Après des débats sur sa localisation au XVIIIe s., plusieurs voyageurs mènent des opérations de relevé topographique au cours du XIXe s., relayés par les archéologues à partir de 1927. A. Palmentieri (p. 65-80) aborde les dessins publiés dans un ouvrage de P. A. Paoli en 1784 qui renseigne sur la provenance paestane d’un certain nombre d’objets et d’éléments d’architecture spoliés à Paestum à la fin du XVIIIe s. À cette contribution fait pendant celle d’A. Pontrandolfo et F. Longo (p. 81-96) qui retracent la découverte du site de Poseidonia par son architecture monumentale, sa fortification et sa topographie. L’article évoque ensuite les grandes fouilles menées jusqu’aux années 1980. Un excursus conclut cette étude en abordant des problématiques relatives à l’évolution de la cité à l’époque lucanienne, lesquelles sont reprises plus en détail dans des contributions postérieures (voir entre autres M. Cipriani, A. Rouveret, p. 705-722). Les six autres contributions de cette première partie portent sur les XXe et XXIe s. M. Gualtieri et H. Fracchia (p. 97-102) insistent sur l’usage des surveys dans la découverte du territoire lucanien et de son habitat. O. de Cazanove (p. 103-116) et P. Pocetti (117-134) abordent le site de Rossano di Vaglio, le premier en proposant un phasage du site à partir des fouilles archéologiques et de la strigraphie, le second en replaçant les inscriptions découvertes sur le site dans leur contexte régional, en évoquant l’usage de l’osque dans la sphère publique et les théonymes indigènes. T. E. Cinquantaquattro (p. 135-160) dresse un panorama des nouvelles découvertes face à l’accélération des opérations d’archéologie préventive en Basilicate ces dernières années, conséquences des travaux d’aménagement éoliens, photovoltaïques et pétroliers. A. Russo (p. 161-164) insiste sur la mise en valeur et la fouille d’une villa romaine occupée entre le IIe s. av. n. è. et le VIIe s. de n. è., à Marsicovetere. S’en suit, enfin, la contribution de A. Duplouy, V. Capozzoli et A. Zambon (p. 165-192) qui présente les outils à disposition du programme de recherche et récapitule en détail le fonctionnement de la base de données Lucanie antique, mise au point dans le cadre du programme Émergence(s) de la ville de Paris.
La deuxième partie s’ouvre sur l’étude de la colline de Montedoro à Eboli par L. Aniceto (p. 193-208) qui, bien que peu explorée, livre une occupation dès l’Âge du bronze et se dote d’un rempart à l’époque hellénistique, avant un abandon presque total du site au milieu du IIIe s. M. L. Tardugno (p. 209-224) restitue l’évolution des pratiques d’inhumation dans la nécropole d’Atena Lucana qui témoignent d’aires culturelles bien définies jusqu’au Ve s., lorsque les changements dans la sphère funéraire indiquent la « lucanisation » de la région. B. Ferrara (p. 225-240) constate également la réorganisation et l’expansion de l’occupation à Roscigno, dans l’arrière-pays paestan, au cours du IVe s., notamment à Monte Pruno, un site fortifié, doté d’un rempart dans la deuxième moitié du IVe s. A. Di Noia (p. 241-258) revient sur la fouille de contrada Gallitello, au nord de Potenza, où des nécropoles sont mentionnées dans la documentation des XVIe-XIXe s., tandis que la fouille de 2008 a livré un habitat occupé entre la moitié du IVe s. et, plus sporadiquement, le Ier s. V. Capozzoli et L. Colangelo (p. 259-284) reprennent l’histoire des fouilles sur la commune de Cancellara, en particulier du site de Serra del Carpine (Xe-IVe s.) qui abrite dans la première moitié du Ves. un bâtiment à abside, véritable hapax pour cette période. A. Henning (p. 285-296) aborde la chronologie des établissements de Monte Croccia et Monte Torretta, en menant notamment l’étude des fortifications des deux sites et des lettres grecques inscrites dans les blocs des remparts. V. Capozzoli et A. Bruscella (p. 297-310) reprennent la documentation des fouilles des années 1950-60 à Monte Torretta di Pietragalla en comparant avec les données issues des opérations des années 2000 à Monte Solario, occupé entre le VIIe s. et le IVe s. O. de Cazanove et S. Bourdin (p. 311-336) livrent les résultats du programme Ignobilia oppida Lucanorum en cours avec un point sur l’habitat et l’organisation urbaine de Civita di Tricarico et de Serra del Cedro, ainsi que l’insertion des sites dans leur contexte régional proche. S’y ajoute un appendice d’étude ostéologique sur une tombe récemment découverte à Serra del Cedro. A. De Siena (p. 337-348) expose les résultats des opérations d’archéologie préventive à Piana San Giovanni qui livrent un habitat, un lieu de culte et une installation artisanale (four et presse à huile) des IVe-IIIe s. J. Mandić et C. Vita (p. 349-358) abordent la nécropole de San Brancato di Sant’Arcangelo, comprenant 600 sépultures du début de l’Âge du fer au IIIe s., qui témoignent d’une ouverture vers Métaponte-Paestum, puis Tarente et l’Apulie dans la deuxième moitié du IVe s. A. Mastrocinque et C. M. Marchetti (p. 359-380) tentent de retracer l’évolution du tissu urbain à Grumentum de l’époque lucanienne au principat d’Auguste, en insistant particulièrement sur les plus anciennes traces d’organisation urbaine du début du IIIe s. (vestiges du réseau viaire et dépôts votifs). F. Tarlano (p. 381-392) propose une analyse du paysage dans le Val d’Agri à partir des données paléoenvironnementales, qui dévoilent l’exploitation agricole du territoire aux IVe-IIIe s. et la romanisation tardive (début du Ier s.) de la haute vallée de l’Agri. M. Denti (p. 393-412) rejette définitivement l’existence de pit-houses à l’Incoronata au VIIe s. pour démontrer que les fosses du dernier quart de ce siècle contiennent des dépôts de clôture marquant l’abandon de cet établissement au peuplement mixte. G. F. La Torre (p. 413-420) étudie l’occupation de la côte entre Vélia et Laos du VIe s. au IIIe s. en notant la « lucanisation » de la région entre 380 et 330, puis sa structuration politique jusqu’au début du IIIe s. A. Duplouy, P. Munzi et A. Santoriello (p. 421-428) évoquent l’opération dans la plaine côtière de Laos, joignant l’archéologie et la paléographie, qui laisse entrevoir des occupations du IIIe s. (Castiglione, San Bartolo). F. Mollo (p. 429-432) revient sur le site de Blanda entre les VIe et Ier s., jusqu’à sa déduction en colonie. A. Cocorullo (p. 433-440) rapporte le floruit de Palinuro qui profite de la fondation de Vélia (v. 540), mais pâtit de la chute de Sybaris en 510 et se déstructure dans les années 480. Enfin, A. Serritella (p. 441-448) livre les résultats des opérations de Caselle in Pittari, ayant mis en évidence un habitat composé de quatre édifices datés entre le milieu du IVe s. et le IIIe s.
Le second volume, consacré en première partie au patrimoine lucanien (terme renvoyant aux découvertes de l’espace géographique lucanien), s’ouvre sur une contribution de A. Duplouy et alii (p. 459-474) qui retrace la constitution des grandes collections et de leurs acteurs à travers le monde, tout en militant pour la constitution d’une base de données face à a dispersion mondiale du matériel. F. Le Bars-Tosi (p. 475-480) et F. Donnici (p. 481-486) reconstituent autant que possible la provenance des vases d’Anzi récupérés au XIXe s. pour alimenter les grandes collections européennes. C. Colonna (p. 487-494) retrace le parcours archéologique du duc de Luynes et la constitution progressive de sa collection au Cabinet des médailles. L. Haumesser (p. 495-500) attribue à un atelier lucanien la production d’une statue d’Héraklès en argent au Musée du Louvre, qui provient peut-être du sanctuaire méridional de Paestum. S. Féret et V. Jeammet (p. 501-406) étudient une protomé de femme au porcelet du Musée du Louvre, probablement liée aux Thesmophories, dont les exemples de comparaison se rencontrent à Héraclée et au sanctuaire du Satyrion à Tarente. P. Pelletier-Hornby (p. 507-522) revient sur le mobilier de la tombe Boezio de Sala Consilina en montrant les éléments inclus par erreur dans le trousseau funéraire, puis en tentant une interprétation de la sépulture dans une perspective eschatologique et potentiellement pythagoricienne. I. Kerasi (p. 523-526) détaille les étapes de la constitution des collections berlinoise et munichoise à partir de collections privées plus anciennes. S. Schierup (p. 527-534) procède de même pour le Musée national du Danemark en soulignant le rôle pionnier de Christian VIII assisté des savants de son temps (Brønsted et Tuxen Falbe). M. T. Gino (p. 535-550) part des archives du MAP de Potenza pour retracer l’évolution de la structure de 1907 à 1984 à travers ses gestionnaires. A. G. Pistone (p. 551-554) revient, quant à elle, sur les collections abritées dans le musée. V. Capozzoli (p. 555-612) livre une longue synthèse sur les terres cuites architecturales de ce même musée, rendue possible par l’inventaire systématique du mobilier. Il aborde ainsi, site par site, le type de matériel, les problèmes d’attribution aux édifices, la comparaison, la production, la datation et insiste sur la nécessité de constituer un corpus de référence complet. M. Tagliente (p. 613-618) inscrit le MAN de Potenza, inauguré en 2005, dans une série de projets culturels à l’échelle locale et européenne. M. Romito (p. 619-636) fait un point sur la redécouverte de douze tombes inédites de Sala Consilina, conséquente à la réorganisation des dépôts du musée de la Chartreuse de Padula. Il s’agit aussi de dresser un bilan des récentes découvertes sur les sites alentour. G. Shepherd (p. 637-648) clôt cette troisième partie en retraçant la vie d’A. D. Trendall, marquée tout d’abord par ses travaux sur la céramique à figures rouges en Italie méridionale, mais aussi par ses divers engagements universitaires ou ses inventions en cryptographie durant la Seconde Guerre mondiale.
La quatrième et dernière partie, relative aux cultures matérielles, débute par des indications d’E. Greco et A. Schnapp (p. 651-656) sur les démarches à exclure et les voies à suivre pour comprendre l’ethnogenèse lucanienne. M. L. Marci et A. Piergentili Margani (p. 657-666) détaillent les dynamiques urbaines et territoriales en Lucanie entre les IVe et Iers., marquée par une situation de crise agricole au IIe s, mais aussi par la persistance des sanctuaires extra-urbains jusqu’au Ier s. qui pourraient constituer un marqueur culturel lucanien. C. Bellamy et alii (p. 667-672) font la synthèse des fouilles des secteurs I à IV de l’Incoronata, datés du VIIe s., où le matériel céramique révèle la mixité des traditions grecques et indigènes, bien que les dépôts de clôture (voir l’article de M. Denti) semblent plutôt l’œuvre des populations grecques. E. Isayev (p. 673-684) recherche les indices de constructions publiques et monumentales dans les établissements lucaniens, en concluant à l’existence de points de rassemblement (cours, salles de banquet, sanctuaires) et à un effort de monumentalisation qui concerne les remparts. E. Lippolis (p. 685-704) retrace les différentes phases de l’historiographie sur les relations entre les Lucaniens et Tarente, en soulignant que la cité grecque n’intervient dans le processus d’ethnogenèse qu’après 393 et prend le relai de la Sybaritide. M. Cipriani et A. Rouveret (p. 705-722) développent les réflexions de F. Longo et A. Pontrandolfo présentées dans le premier volume au sujet de la Paestum lucanienne, en insistant sur la continuité du culte dans les sanctuaires urbains et extra-urbains, ainsi que l’investissement édilitaire, notamment dans le sanctuaire méridional (édifices T14, T15 et T18). G. Greco (723-740) aborde aussi cette phase de la cité par l’étude de la continuité du culte dans le sanctuaire d’Héra à l’embouchure du Sele qui se dote d’une hestiatorion et d’une stoa, ainsi que d’un édifice quadrangulaire probablement utilisée pour les initiations féminines. V. Gassner (p. 741-750) revient sur le statut de Vélia dont le territoire est probablement contrôlé par les Lucaniens, tandis que les sanctuaires des IVe-IIIe s., sur la dorsale qui mène à l’acropole, présentent des réorganisations et des formules architecturales qui rappellent les sanctuaires lucaniens. C. Heitz (p. 751-760) montre que les nécropoles de Ripacandida, détachées de tout habitat, témoignent probablement de l’occupation de la région par des sociétés pratiquant le pastoralisme entre le VIe et le Ve s., dans lesquelles apparaissent des chefs intégrés aux réseaux d’échange internationaux. V. Garaffa (p. 761-764) présente Garaguso où les dépôts votifs comprenant du matériel d’importation grecque témoignent soit d’un culte régional, soit d’un culte élitaire qui se différencie par un mobilier jugé plus prestigieux. M. Scalici (p. 765-770) dresse une synthèse typologique de la Matt-painted pottery, en proposant des hypothèses sur l’origine de ses systèmes décoratifs. H. Di Giuseppe (p. 771-782) présente ses recherches sur la céramique à vernis noir, en localisant les fours et ateliers lucaniens et en proposant une datation des grandes phases de la production. Cette démonstration est complétée par des considérations sur le mode de production des artisans et leurs attitudes religieuses. L. Lecce (p. 783-786) présente également des travaux sur la céramique à vernis noir à l’échelle microrégionale de l’ager Venusinus. Trois ateliers urbains produisent des vases entre la fin du IVe s et le début du IIIe, tandis qu’il existe des indices d’une production extra-urbaine. F. Mollo (p. 787-806) poursuit les réflexions sur Blanda amorcées dans le premier volume en faisant un bilan des peintres et officines représentés dans la céramique à figures rouges des nécropoles. Il identifie ainsi des productions locales et localise certains peintres dans la vallée du Noce. M. Denoyelle et F. Silvestrelli (p. 807-820) dressent un tableau des productions et des thèmes abordés par le Peintre des Choéphores, formé dans les ateliers métapontins (Peintres de Dolon et de Brooklyn-Budapest), qui constitue un intermédiaire témoignant de la « lucanisation » de la production après 380. A. Attia (p. 8212-826) développe une réflexion similaire sur le Peintre du Primato, actif dans un atelier du Val d’Agri entre 360 et 340, dont l’immense production témoigne des goûts communs en matière de formes de vases et de thèmes iconographiques des élites apuliennes et lucaniennes. A. Casalicchio (p. 827-830) présente l’étude du matériel céramique du dépôt votif de Piana Sollazzo, constitué entre le VIIe s. et le début du IIIe s. A. Bottini et R. Graells (p. 831-864) font le bilan de la chronologie, de la typologie et de la répartition de l’armement offensif et défensif dans la mésogée lucanienne jusqu’au IVe s., tout en soulignant les influences régionales et suprarégionales dans la production de certains éléments. E. Bilbao Zubiri (p. 865-876) souligne, à partir d’une étude de cas des terres cuites de Métaponte, que les types de l’artisanat coroplastique en Italie du sud sont bien plus le fait des déplacements de spécialistes que d’une véritable koinè achéenne, et plaide pour un renoncement au concept d’ethnicité dans ce domaine. A. Bruschella (p. 877-882) présente son étude sur les fruits en terre cuite des sites lucaniens et propose des paradigmes interprétatifs pour expliquer leur présence dans les sanctuaires, les tombes et, plus rarement, la sphère domestique. C. Rescigno (p. 883-892) plaide pour un abandon de la notion de métissage dans l’explication des types de terres cuites architecturales en mettant en avant le rôle des chantiers de construction comme espaces d’échange des savoirs et de formation des artisans. L. Brousseau (p. 893-904) retrace les évolutions de la production et de la circulation monétaire en Lucanie par les trésors, majoritairement constitués de monnaies d’argent émises en Italie méridionale et en Sicile. Enfin, E. Dupraz (p. 905-918) propose qu’une dédicace en osque de Civita di Tricarico témoigne de l’introduction de la forme de l’épigramme hellénistique en contexte lucanien, avec des adaptations métriques.
L’ouvrage forme un ensemble cohérent qui remplit ses objectifs. Il rassemble ainsi des communications de chercheurs de dix nationalités différentes, publiant en quatre langues (italien, français, anglais, allemand), et provenant d’institutions variées. Une bibliographie abondante vient clore le second volume et rassemble la totalité des 2400 références abordées par l’ensemble des contributeurs, y compris les outils et ressources informatiques (base de données, sites institutionnels…). La division de l’ensemble des travaux en quatre parties permet d’aborder successivement les différents champs disciplinaires. La tenue des deux volumes est excellente et témoigne d’un soin considérable apporté à l’harmonisation de la bibliographie et de l’index des sites qui clôt le volume. Les quelques coquilles et erreurs (par exemple p. 336 : « toute en restant » au lieu de « tout en restant » ; p. 400 : « toute hiérarchie conventionnelle » au lieu de « de toute hiérarchie conventionnelle ») demeurent fort rares au regard du nombre de textes réunis. Enfin, le premier volume comporte une carte de la Lucanie et des sites abordés (p. 24) qui facilite grandement la lecture générale d’un ouvrage essentiel pour les futures études sur la Lucanie antique.
Table des matières
Liste des contributeurs, 9 S.E. l’Ambassadeur d’Italie en France, Giandomenico Magliano, « Avant-propos », 13 Olivier de Cazanove, Alain Duplouy, « Introduction », 15 Carte de la Lucanie antique, 24
Volume I Première partie. Histoire d’une recherche européenne : du Grand Tour à l’archéologie d’aujourd’hui
Alessia Zambon, « Les voyageurs en Lucanie aux XVIIIe et XIXe siècle », 27 Fabio Donnici, Linda Parisi, Anna Rita Lucciardi, Antonio Pecci, « ‘Esperti scavatori di antichità’ : archeologia ufficiale e ricerche clandestine nella Basilicata degli inizi del XIX secolo », 41 Luigi Vecchio, « Velia. Conoscenza e ricerca tra XVIII e XIX secolo », 49 Luigi Cicala, « La ricerca archeologica ad Elea-Velia nella prima metà del Novecento », 59 Angela Palmentieri, « Per una storia della ricerca archeologica: i disegni delle antichità romane di Paolo Antonio Paoli, Rovine della città di Pesto, detta ancora Posidonia (1784) », 65 Angela Pontrandolfo, Fausto Longo, « La conoscenza di Paestum lucana attraverso la storia della ricerca », 81 Maurizio Gualtieri, Helena Fracchia, « Cinquant’anni di ricognizioni alla ricerca di abitati antichi in Lucania », 97 Olivier de Cazanove, « Rossano di Vaglio un demi-siècle après : entre épigraphie et archéologie », 103 Paolo Poccetti, « L’épigraphie de Rossano di Vaglio : bilan d’un demi-siècle de découvertes », 117 Teresa Elena Cinquantaquattro, « Basilicata, archeologia preventiva, archeologia del territorio: i nuovi dati sul popolamento di età lucana nella Valle del Sauro », 135 Alfonsina Russo, « Archeologia preventiva: un’opportunità di sviluppo sostenibile. Il caso della villa romana di Marsicovetere (Potenza) », 161 Alain Duplouy, Vincenzo Capozzoli, Alessia Zambon, « Perspectives et outils du programme de recherche ‘La Lucanie antique : archéologie et patrimoine’ », 165
Deuxième partie. Sites archéologiques de Lucanie
Lucas Aniceto, « Un site lucanien au nord du Sélé. L’exploration archéologique de la colline du Montedoro à Eboli (1973-1981) », 193 Maria Luisa Tardugno, « Ai margini del Vallo di Diano. Le necropoli di Atena Lucana tra VII e V sec. a.C », 209 Bianca Ferrara, « Roscigno: un insediamento lucano nell’alta Valle del Calore », 225 Annarita Di Noia, « Prima di Potentia : le nuove scoperte dall’insediamento pre-romano di contrada Gallitello », 241 Vincenzo Capozzoli, Lucia Colangelo « Nel cuore della Lucania centro-settentrionale: il sito di Cancellara (Pz) fra vecchie indagini e archeologia preventiva », 259 Agnes Henning, « Monte Croccia e Monte Torretta. Nuovi dati sui siti d’altura e le loro cinte murarie », 285 Vincenzo Capozzoli, Antonio Bruscella, « Ritorno a Monte Torretta di Pietragalla : dalle riscoperte del Museo Provinciale di Potenza ai nuovi dati dell’archeologia preventiva », 297 Stéphane Bourdin, Olivier de Cazanove, « Ignobilia oppida Lucanorum : recherches sur les ‘villes sans renom’ des Lucaniens de l’intérieur (Serra del Cedro, Civita di Tricarico, sites d’habitat et sanctuaires avoisinants) », 311 Antonio De Siena, « Recenti scoperte di archeologia preventiva: la fortificazione di San Giovanni di Salandra », 337 Josepa Mandić, Cesare Vita, « Une nécropole lucanienne entre la mer ionienne et la mer tyrrhénienne : San Brancato di Sant’Arcangelo », 349 Attilio Mastrocinque, Chiara Maria Marchetti, « Grumentum da città lucana a città romana », 359 Francesco Tarlano, « Dinamiche insediative antiche nell’ager Grumentinus e nell’alta Val d’Agri : ricerche di topografia antica e di geoarcheologia », 381 Mario Denti, « Historiographie méthodes et perspectives de la recherche archéologique d’un espace « d’entre deux » : fouilles et recherches à Incoronata », 393 Gioacchino Francesco La Torre, « La Lucania tirrenica: processi di formazione e modalità insediative tra Velia e Laos », 413 Alain Duplouy, Priscilla Munzi, Alfonso Santoriello, « Laos : recherches récentes », 421 Fabrizio Mollo, « L’insediamento fortificato di Blanda in epoca lucana (Tortora-Cosenza) e le sue necropoli », 429 Alessandro Cocorullo, « Palinuro. Un insediamento enotrio tra Focei e Achei », 433 Antonia Serritella, « L’abitato di Caselle in Pittari », 441
Volume II Troisième partie. La Lucanie au musée : patrimoine et collections
Alain Duplouy, Gabrielle Antz, Cannelle Bruschini-Chaumet, Alexia Yon, « Le patrimoine « lucanien » à travers le monde : objets et acteurs », 459 Florence Le Bars-Tosi, « Anzi : du marché indigène au commerce antiquaire (IVe siècle av. J.-C. – XIXe siècle) », 475 Fabio Donnici, « La dispersione di un inestimabile patrimonio archeologico lucano: il caso di Anzi », 481 Cécile Colonna, « Les antiquités lucaniennes du duc de Luynes au Cabinet des médailles », 487 Laurent Haumesser, « Un Héraklès paestan ? À propos d’une statuette en argent du musée du Louvre », 495 Sophie Féret, Violaine Jeammet, « Une protomé au porcelet au musée du Louvre : d’Héraclée à Tarente, questionnement sur des pratiques religieuses », 501 Paulette Pelletier-Hornby, « La tombe Boezio de Sala Consilina », 507 Inna Kerasi, « Lukanische Sammlungen in den Berliner und Münchener Museen », 523 Stine Schierup, « Lucanian red-figure pottery in the Collection of the National Museum of Denmark », 527 Maria Teresa Gino, « Il Museo archeologico provinciale di Potenza e il suo archivio da Di Cicco a Ranaldi, tra amministrazioni locali e poteri centrali del XX secolo », 535 Anna Grazia Pistone, « La Lucania arcaica e classica attraverso le collezioni del Museo archeologico provinciale ‘M. Lacava’ di Potenza », 551 Vincenzo Capozzoli, « Le terrecotte architettoniche del Museo Archeologico Provinciale di Potenza. Da un patrimonio dimenticato ad una nuova ricostruzione storico-archeologica », 555 Marcello Tagliente, « Il Museo archeologico nazionale di Potenza ‘Dinu Adamesteanu’ tra tutela e valorizzazione », 613 Matilde Romito, « Testimonianze dalla Lucania Occidentale. Vecchi scavi nuovi studi. Materiali del Museo Archeologico Provinciale delle Lucania Occidentale », 619 Gillian Shepherd, « Dale Trendall in Lucania and Beyond : The Work of A.D. Trendall and the Trendall Research Centre », 637
Quatrième partie. La diversité des cultures matérielles
Emanuele Greco, Alain Schnapp, « Pour une reprise de la discussion sur l’’origine’ des Lucaniens », 651 Maria Luisa Marchi, Aglaia Piergentili Margani, « Dai Lucani ai Romani. Problemi di identità culturali tra V e II secolo a.C. Dinamiche insediative e cultura materiale in area lucana », 657 Clément Bellamy, Guillaume Bron, François Meadeb, Mathilde Villette, « Entre Œnôtres et Grecs à l’Incoronata : cultures matérielles et contextes au VIIe siècle av. J.-C. », 667 Elena Isayev, « The common the public and the monumental in ancient Lucania : absent ? », 673 † Enzo Lippolis, « Taranto e i Lucani », 685 Marina Cipriani, Agnès Rouveret, « Continuità e trasformazioni della vita religiosa di Paestum lucana », 705 Giovanna Greco, « I Lucani al santuario di Hera alla foce del Sele », 723 Verena Gassner, « Edifici di culto a pianta quadrata a Velia », 741 Christian Heitz, « Some thoughts on changes in material culture and society in pre-Lucania : Pastoralism and the archaic necropolis of Ripacandida/Basilicata », 751 Valentina Garaffa, « Garaguso tra tradizione e innovazione. Pratiche funerarie e pratiche cultuali a confronto attraverso la cultura materiale », 761 Michele Scalici, « Matt-painted pottery in the Northern-Lucanian area. Origins, development and decorative syntax of the Ruvo-Satriano class », 765 Helga Di Giuseppe, « La ceramica a vernice nera racconta la storia: in Lucania tra produzione e consumo », 771 Lucia Lecce, « La céramique à vernis noir de l’ager Venusinus », 783 Fabrizio Mollo, « Pittori ed officine dalle necropoli lucane di Blanda e della media valle del Noce (Rivello) », 787 Martine Denoyelle, Francesca Silvestrelli, « La construction des ateliers à figures rouges métapontins et lucaniens. Le cas du Peintre des Choéphores », 807 Alexandra Attia, « Nouvelles perspectives de recherche sur la céramique « lucanienne » tardive : le cas du Peintre du Primato », 821 Alessandra Casalicchio, « Il materiale ceramico del deposito votivo di Piano Sollazzo (Rotondella - Mt) », 827 Angelo Bottini, Raimon Graells, « Armi ed armamento nella Mesogaia fra VI e IV secolo », 831 Eukene Bilbao Zubiri, « Le ‘style achéen’ dans les terres cuites votives de Métaponte : critères de définition et filiations », 865 Antonio Bruscella, « Per una fenomenologia dei frutti votivi in Lucania », 877 Carlo Rescigno, « Produzioni architettoniche fittili e distretti territoriali: dinamiche tra città dell’arco ionico e territorio lucano », 883 Louis Brousseau, « Production et circulation monétaire en Lucanie antique », 893 Emmanuel Dupraz, « L’inscription osque Crawford POTENTIA 40 : une épigramme hellénistique en pays lucanien », 905
Olivier de Cazanove, Alain Duplouy, « Note sur la bibliographie générale et l’index topographique », 919 Bibliographie générale, 923 Index topographique, 999
N.B. : Corentin Voisin prépare actuellement une thèse de doctorat intitulée "Archéologie et Histoire des influences orphico-pythagoriciennes, de l’Italie méridionale à l’Étrurie (VIe-IVe siècle av. n. è.)" sous la direction de Michel Humm (Université de Strasbourg).
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Éditeurs : Lorenz E. Baumer, Université de Genève ; Jan Blanc, Université de Genève ; Christian Heck, Université Lille III ; François Queyrel, École pratique des Hautes Études, Paris |