Alazard, Florence (dir.): Correspondances urbaines. Les corps de ville et la circulation de l’information. XVe-XVIIe siècles (coll. Etudes Renaissantes, ER 29). 406 p., 4 b/w ills + 6 col. ills, 17 b/w tables, 15,6 x 23,4 cm, 2020, ISBN : 978-2-503-58812-4, EUR 60,00 excl. tax
(Brepols, Turnhout 2020)
 
Compte rendu par Auderic Maret, EHESS
 
Nombre de mots : 3423 mots
Publié en ligne le 2021-06-22
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3902
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          Depuis près de deux décennies, l’historiographie sur les échanges épistolaires s’est profondément renouvelée. L’étude publiée il y a plus de dix ans par J. Boutier, S. Landi et O. Rouchon (La politique par correspondance. Les usages politiques de la lettre, Rennes 2009), offrait déjà de nombreuses pistes qui sont approfondies dans cet ouvrage collectif. Ce dernier revient sur la place de la correspondance dans les fonds d’archives, sur la façon dont la lettre est construite comme une source et la diversité de ces écrits. Les lettres n’ont, en effet, pas toutes le même statut. Quel point commun entre la lettre calligraphiée d’un souverain, souvent précieusement conservée, et la lettre ordinaire d’un habitant qui présente une doléance au conseil de ville et qui, le plus souvent, n’a pas été conservée? De plus, il faut envisager le cas de la fonction phatique de la lettre, c’est-à-dire quand l’information a déjà circulé ou que le contenu informatif est faible, la lettre ne servant alors qu’à manifester un lien. 

 

         On voit donc que la lettre ne transmet pas seulement des informations mais qu’elle assure aussi la coordination de l’activité politique. Or cette source est étudiée à travers le prisme de la ville, entendue comme une administration pour laquelle on crée des bureaux et des lieux de réunion. Progressivement, les fonctions administratives des villes nécessitent un système pour que le groupe qui gouverne la ville puisse communiquer avec tout ce qui n’est pas de son ressort. Cette situation explique que la correspondance s’étoffe et soit devenue un outil de gouvernement. La chronologie retenue s’étend du xvᵉ au xviiᵉ siècles. C’est une période au cours de laquelle s’intensifie et se poursuit la diffusion de l’écriture laïque, commencée au xiiiᵉ siècle et qualifiée parfois de « révolution documentaire », étudiée depuis les travaux de M. Clanchy (From Memory to Written Record. England 1066-1307, Cambridge 1979). Les espaces étudiés concernent principalement l’Europe occidentale (royaumes de France et d’Angleterre, espace germanique et péninsule italienne) mais également l’empire espagnol avec une étude sur la circulation de l’information politique entre Madrid, Barcelone et les Philippines au xviiᵉ siècle.

 

         L’ouvrage constitue les actes d’un colloque tenu en juin 2018 au Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) à Tours et organisé par Florence Alazard (maîtresse de conférences HDR à l’université de Tours), David Rivaud (chercheur associé au CESR) et Jérôme Salmon. Les communications, au nombre de seize, sont précédées de deux études introductives. Dans la première, « L’archive, la lettre, la ville », Florence Alazard présente les enjeux du colloque. En plus de l’état des lieux sur cette source, l’autrice présente les trois grands thèmes dominant les contributions (p. 7-16). La première partie évoque les informations contenues dans la correspondance des villes : quelles informations intéressent les villes et quel traitement subissent-elles ? Ensuite est envisagée la place de la lettre dans le processus de décision des communautés urbaines. Enfin, quel(s) rôle(s) ont les villes dans la constitution des communautés épistolaires ? Pierre Chastang, dans « Correspondances, réseaux documentaires et archives : communication et communalisation du pouvoir dans les villes du Midi (xiiiᵉ-xivᵉ siècles) », propose une introduction chronologique en revenant sur les liens entre l’ars dictaminis et la lettre. Il en évoque les origines à travers les figures de Brunetto Latini et Jean de Viterbe, ainsi que les évolutions des xiiiᵉ et xivᵉ siècles (p. 17-32). Il montre ainsi comment la correspondance urbaine constitue un point d’observation fécond des systèmes de pouvoir à travers le cas concret des villes du Midi de la France.

 

         L’ouvrage se révèle pratique grâce à un index des lieux et un index des noms. De plus, certaines contributions proposent des annexes ou bien des documents insérés au fil du texte montrant très bien l’objet dont il est question. Par exemple, Olivier Richard propose une magnifique reproduction d’un folio du livre des missives de Colmar (p. 138-139). À ces éléments s’ajoutent des documents plus classiques au fil du texte (cartes, graphiques, tableaux…) permettant de bien saisir les enjeux et le contexte. Ainsi Antoine Rivault propose-t-il plusieurs tableaux reconstituant les correspondants du duc d’Étampes, gouverneur de Bretagne entre 1543 et 1565 (p. 369-374). Laurent Vissière, quant à lui, propose des chronologies sur la vie de cour ou les grands événements européens de la fin du xvᵉ siècle et du début du xviᵉ siècle, afin de montrer les liens entre ces événements et le contenu des lettres conservées à Rouen et Harfleur (p. 262-264).

 

         La première partie – « La lettre, outil de gouvernement urbain » – revient sur la correspondance comme moyen de gouverner et de s’affirmer comme pouvoir politique. Dans les cinq contributions proposées, les lettres sont moins analysées pour les informations qu’elles contiennent, qui sont parfois pauvres d’ailleurs, que pour les pratiques de pouvoir dont elles témoignent. L’étude conjointe des lettres envoyées ou reçues par les villes et de celles des correspondants (souverains, conseillers, officiers …) permet ainsi de rendre compte de la force politique de la lettre. En effet, les informations consignées dans une lettre peuvent déterminer la politique à venir.

 

         Gautier Mingous reconstitue la carrière et l’activité de Pierre Paulmier, représentant de la ville de Lyon à la cour de France dans les années 1570 (p. 35-51). La lettre devient un moyen de peser dans les affaires du royaume pour cette grande ville économique et frontalière et Pierre Paulmier apparaît comme le relais idéal au service de cette communauté politique. Laurence Buchholzer (p. 53-85) nous propose une étude sur « La correspondance active de Nuremberg au xvᵉsiècle ». À partir des livres conservant les copies des missives, elle cherche à reconstituer la structure des espaces politiques interurbains. Une part importante de l’étude est consacrée à la réflexion sur cette source (contexte d’apparition de ces Briefbücher, les caractéristiques internes, l’hétérogénéité des textes conservés …). Dans un second temps, l’historienne répond à la question posée en montrant l’envergure géographique du réseau : Nuremberg entretient une correspondance jusqu’à Valence en Espagne ou Lviv dans l’actuelle Ukraine. De plus, la fidélité dure dans le temps, même si les fréquences épistolaires sont parfois espacées comme le résume très bien l’expression « Amies d’un jour, amies de toujours » (p. 80).

 

         Jérémie Ferrer-Bartomeu (p. 87-112) se penche sur la correspondance d’Henri, duc d’Anjou et lieutenant-général du roi Charles IX. Le corpus étant très varié – cela va de simples billets griffonnés de quelques lignes à de longues relations de batailles de plusieurs pages, le tout  représentant plus de 10 000 lettres –, le choix a été fait de restreindre la chronologie de la fin du siège de La Rochelle à l’automne 1567 jusqu’aux jours précédant le départ pour le royaume de Pologne à l’été 1573. L’auteur nous livre une étude du discours du duc d’Anjou à destination des grandes villes du royaume. Trois raisons ont guidé ce choix. Tout d’abord, les villes constituent des moyens de localisation facilement repérables dans une correspondance, ensuite, ce sont les éléments saillants du politique et enfin les villes sont les lieux de captation des faveurs royales dans le gouvernement des provinces ainsi que des intermédiaires décisifs dans les chaînes de fidélité. À travers cette étude, la lettre apparaît comme un moyen de détruire les anciens réseaux de fidélité au profit de la monarchie et permet ainsi d’obtenir l’obéissance des communautés urbaines.

 

         Olivier Richard utilise lui aussi les livres de missives, ou Stadtbücher, des villes du sud-ouest de l’Empire au xvᵉ siècle pour livrer une réflexion sur la production de ces sources et le contexte de leur apparition (p. 113-144). Les livres, tels qu’ils existent aujourd’hui, sont en réalité des créations archivistiques à partir d’une accumulation de cahiers peu soignés lors de leur rédaction. Par ailleurs, la correspondance forme un système de villes et n’est pas une simple juxtaposition de relations bilatérales. La dernière contribution de cette première partie est écrite à quatre mains (p. 145-165). David Rivaud et Jérôme Salmon s’appuient sur la correspondance de trois villes de Touraine entre les années 1480 et les années 1570 : Tours, Amboise et Loches. Le point commun à ces trois villes est que le roi y séjourne régulièrement jusque dans les années 1530. À partir d’événements importants pour la monarchie, comme les guerres dites de Bretagne entre 1485 et 1488 ou la politique fiscale de François Ier dans les années 1520, les deux historiens reconstituent la vie politique municipale de ces villes de Touraine. Il apparaît qu’elles ne fonctionnent pas encore en réseau et que les relations de pouvoirs sont alors distendues.

 

         La deuxième partie, intitulée « Circulations, informations et communication épistolaires », envisage les conditions matérielles de la circulation des lettres, les modalités d’expression de ce type d’écriture et les informations échangées : quelles informations circulent, comment et quels traitements subissent-elles ? Il apparaît à la lecture des six contributions que les pouvoirs municipaux sont mobilisés par les souverains mais que les premiers n’ont pas forcément collaboré aisément et ont pu manifester des réticences voire des résistances à l’action monarchique. Les crises politiques que traversent ces municipalités sont aussi visibles dans la correspondance malgré les efforts pour créer l’image d’un pouvoir uni œuvrant au bien commun.

 

         Olivier Spina s’intéresse aux Remembrancia de Londres, corpus de neuf registres contenant les lettres échangées entre la ville et des officiers (p. 169-186). L’étude porte plus spécifiquement sur les deux premiers registres qui couvrent la période 1579-1609. Après avoir reconstitué la vie et la carrière des officiers en charge de la constitution des registres, appelés Remembrancers, cet historien en étudie les usages. Ces registres sont en fait des créations d’archivistes à partir de lettres éparses avec un double objectif : d’une part, un objectif pratique pour que les successeurs à la municipalité puissent retrouver rapidement et facilement les lettres utiles à l’exercice de leur fonction et, d’autre part, un objectif idéologique avec la volonté de créer pour la postérité l’image de défenseurs du bien commun.

 

         Julien Briand s’intéresse à la copie des lettres conservées dans les registres de délibérations de la ville de Reims au xvesiècle (p. 187-206). L’auteur montre que les lettres ne sont pas toujours copiées, ou bien partiellement, et que le conseil de ville construit en fait pour la postérité une mémoire administrative. La lettre est alors non seulement un moyen de s’organiser par la rationalisation archivistique déployée mais également un instrument pour revendiquer et prouver des droits.

 

          Guillaume Gaudin étudie la correspondance d’un personnage au contact de plusieurs sphères : Juan Grau y Monfalcón (p. 207-226). De 1622 à 1644, cet officier cumule les fonctions de syndic de la ville de Barcelone et de représentant de la monarchie à Manille, ce qui permet de faire une comparaison de ces deux villes, l’une très ancienne avec des élites bien installées et l’autre toute jeune ville du sud-est de l’Asie, encore peu peuplée alors.

 

         Dans la volumineuse correspondance de Catherine de Médicis (presque 6 000 lettres entre le 8 août 1559 et le 6 décembre 1588), Matthieu Gellard s’est intéressé aux lettres envoyées au prévôt des marchands et aux échevins de la ville de Paris (p. 227-241). Est alors proposée une typologie des lettres à partir des affaires évoquées : affaires financières, diplomatiques, fiscales … François Otchakovsky-Laurens montre comment une crise politique à la fin du xivᵉ siècle en Provence amène à des innovations documentaires à Marseille (p. 243-256). Ces innovations sont liées à la volonté du conseil de ville de Marseille de manipuler l’opinion de la ville et de masquer la mort de la souveraine Jeanne de Naples. L’historien reconstitue par ailleurs le vaste réseau de la ville qui échange avec les différents pôles de cette principauté éclatée (Aix, Naples et la cour de Louis d’Anjou) et le pape d’Avignon. Il apparaît que la ville de Marseille préfère nettement un souverain lointain à la proximité de la cour comtale d’Aix.

 

         Enfin, Laurent Vissière revient sur l’historiographie des « bonnes villes » durant les règnes de Charles VIII et Louis XII à travers la correspondance des deux rois avec les villes de Rouen et Harfleur (p. 257-281). Pour classique que soit cette question, l’historien offre une belle synthèse à partir de fonds jusque-là peu exploités. Il montre que la correspondance sert au roi à informer, à demander de l’aide mais également à faire preuve de pédagogie auprès de ses sujets pour leur expliquer la politique qu’il mène. Enfin, quelques pistes de réflexion sont proposées sur la réception, la lecture et la diffusion de la correspondance du roi, même si de tels questionnements sont difficiles à documenter.

 

         Dans une dernière partie – « Les communautés épistolaires urbaines, des espaces de dialogue » – les cinq contributions analysent les réseaux de correspondance. En somme, comment se constituer un réseau de correspondants et quels usages en faire ? Mais les interrogations vont plus loin, puisqu’une communauté n’est pas un simple réseau mais un espace de dialogue. Les correspondants négocient, échangent, menacent, persuadent et s’inscrivent ainsi dans un véritable espace public au sens habermassien du terme, comme l’ont déjà montré plusieurs chercheurs il y a quelques années[1].

 

         Olivia Carpi étudie les 197 lettres écrites par le pouvoir royal entre 1598 (date de la première lettre conservée) et 1643 (année de la mort de Louis XIII) aux échevins d’Amiens (p. 285-302). L’intérêt de cette ville réside dans sa position frontalière, sa taille (environ 40 000 habitants à la mort d’Henri IV) et le fait que ce soit un ancien bastion de la Ligue. L’historienne décèle, derrière un discours très codifié et prescriptif, une certaine plasticité de la parole du roi afin de créer un « espace politique négocié où les deux parties puissent interagir à leur mutuel avantage » (p. 289). Il apparaît qu’au début du xviiᵉ siècle la parole royale fait perdurer des formules stéréotypées, datant du xvᵉ siècle, vidées de leur sens initial mais réinvesties dans un but pédagogique.

 

         Aubrée David-Chapy évoque la correspondance des villes avec les Beaujeu durant la minorité et les premières années du règne de Charles VIII (p. 303-320). Les corps de ville sont au cœur de la stratégie des Beaujeu, qui les sollicitent à propos de la politique militaire ou de la gestion du royaume. Les villes deviennent ainsi les relais et piliers de royauté, et la correspondance permet d’envisager les spécificités d’une régence au féminin à la fin du xvᵉ siècle. Xavier Nadrigny reconstitue le réseau de correspondants de Toulouse entre les années 1330 et les années 1440 (p. 321-346). L’intérêt de cette étude est de reconstituer les pôles de la correspondance d’une ville en périphérie du royaume, aux prises avec du brigandage et des incursions régulières de bandes de routiers.

 

         Luciano Piffanelli s’intéresse à la correspondance de Florence avec les comunità soggette sous Avérard[2], Côme (1389-1464), Pierre (1416-1469) et Laurent de Médicis (1449-1492), durant la montée en puissance de cette ville toscane (p. 347-365). L’historien utilise la correspondance, notamment celle d’Averardo – le moins connu des quatre représentants étudiés –, pour rendre compte de la construction du pouvoir médicéen, qui s’insère progressivement dans la gestion d’espaces territoriaux toujours plus éloignés de Florence. Laurent de Médicis, finalement, tire profit des efforts de ses prédécesseurs, en liant sa famille avec un nombre toujours plus important de communautés urbaines. Enfin, Antoine Rivault étudie le rôle d’intercesseur du duc d’Étampes, gouverneur de Bretagne entre 1543 et 1565, entre le roi et les villes de Rennes et Nantes, notamment sur la question de la localisation du parlement et sur celle des huguenots de la province (p. 367-388). Les villes cherchent à tirer profit d’un grand officier et maintiennent un lien politique avec lui grâce au lien épistolaire.

 

          Reprenant un objet étudié depuis longtemps, les contributeurs proposent ici de nouvelles perspectives et méthodes d’analyse. La lettre n’est plus seulement envisagée comme un ego-document ou écrit du for privé mais comme un instrument politique au service d’une communauté ou d’une institution. De plus, l’ouvrage envisage la dimension matérielle des pratiques d’écriture, depuis ou à destination des villes, en étudiant les copies laissées dans les délibérations municipales, les comptes des trésoriers de la ville ou encore les registres de missives, appelés Briefbücherdans l’espace germanique.

 

         Les auteurs proposent également une nouvelle lecture du rapport entre villes et État. Longtemps a prévalu le modèle braudélien, qui postule qu’à partir du xvᵉ siècle l’État s’est enraciné dans les espaces où les villes étaient faibles, ce qui lui permettait de se développer, et qu’à partir de ces espaces, il se serait étendu là où les villes constituaient un obstacle[3]. Ce modèle pose deux problèmes : d’une part, l’histoire de l’État ne pourrait être que celle de son accroissement et, d’autre part, villes et État seraient incompatibles. Cet antagonisme villes/État, qui prévaut encore dans certains travaux, vient du fait que la ville a longtemps été pensée en termes d’émancipations de tutelles seigneuriales ou religieuses, ainsi que de concurrences et tensions, voire de luttes avec des pouvoirs concurrents dans un espace politique donné. Pourtant, les acteurs sont amenés à dialoguer, échanger et négocier dans un espace politique qui évolue en permanence au gré des événements[4].

 

         Toutes ces considérations font de cet ouvrage une étude très stimulante intellectuellement car certains dossiers, classiques et bien connus comme les Guerres d’Italie, sont revus au prisme de ces sources et de ces nouvelles approches. Cependant, le lecteur reste un peu sur sa faim en raison de l’absence d’une conclusion ou d’un bilan d’étape. Si chaque contributeur propose bien une conclusion, quelques pages – permettant de mesurer les apports de ce renouvellement historiographique et les chantiers en cours – auraient été les bienvenues. Pour autant, le livre devrait devenir une référence, tout comme l’est depuis la fin des années 2000 l’ouvrage de Boutier, Landi et Rouchon, évoqué précédemment.

 


[1] Patrick Boucheron et Nicolas Offenstadt (éd.), L’espace public au Moyen Âge. Débats autour de Jürgen Habermas, Paris, PUF, 2011.

[2] Il s’agit d’Averardo de’ Medici (1320-1363), francisé la plupart du temps, non pas en Avérard mais en Évrard, choix qui n’a pas été retenu par l’auteur.

[3] Fernand Braudel, Le modèle italien, Paris, Arthaud, 1989.

[4] Pour le cadre français, voir Philippe Hamon, Les Renaissances, Paris, Belin, 2009, en particulier le chapitre ix « Les sujets et leur prince : une monarchie de la Renaissance ? », p. 259-279.


 

 

 

Table des matières

 

Florence Alazard (Université de Tours), L’archive, la lettre, la ville, p. 7


Pierre Chastang (Université de Versailles-St-Quentin-en-Yvelines), Correspondances, réseaux documentaires et archives : communication et communalisation du pouvoir dans les villes du Midi (XIIIe-XIVe siècles), p. 17

 

I.  La lettre, outil du gouvernement urbain

 

Gautier Mingous (Université de Lyon), Servir la ville par la lettre. L’activité épistolaire de Pierre Paulmier, agent lyonnais à la cour, dans les années 1570, p. 35


Laurence Buchhlozer (Université de Strasbourg), La correspondance active de Nuremberg au XVsiècle, p. 53


Jérémie Ferrer-Bartomeu (Université de Neufchâtel), Une culture politique du quotidien. La correspondance d’Henri, duc d’Anjou, lieutenant-général de Charles IX en direction des villes du royaume de France, p. 87


Olivier Richard (Université de Strasbourg), Maîtriser la correspondance : les livres de missives dans les villes du sud-ouest de l’Empire au XVe siècle, p. 113


David Rivaud - Jérôme Salmon (Université de Tours), Correspondances municipales des villes de Touraine : état des fonds et perspectives de recherches, p. 145

 

II. Circulations, informations et communication épistolaires

 

Olivier Spina (Université Lyon 2), La correspondance civique des Remembrancia londoniennes : mémoire morte d’une communication politique ou instrument de gouvernement urbain ?, p. 169


Julien Briand (Université de Strasbourg), La fabrication de l’information épistolaire. Les copies de lettres dans les registres rémois du XVe siècle, p. 187


Guillaume Gaudin (Université Toulouse-Jean Jaurès), La communication politique dans l’empire espagnol. Correspondance et actions des villes à la cour de Madrid, les cas philippin et barcelonais, p. 207


Matthieu Gellard (ESPE de Paris), « À Messieurs le Prévôt des Marchands et Échevins de la ville de Paris ». La correspondance de Catherine de Médicis avec la capitale, p. 227


François Otchakovski-Laurens (Université Paris-Diderot), Circulation épistolaire, crise politique et recompositions documentaires (Provence-Italie, période du Grand Schisme, fin du XIVe siècle), p. 243


Laurent Vissière (Sorbonne-Université), Communication et communion politique en Normandie d’après les missives royales de Charles VIII et Louis XII, p. 257

 

III. Les communautés épistolaires urbaines, des espaces de dialogue

 

Olivia Carpi (Université d’Amiens), Un discours d’autorité ? Les lettres reçues par l’échevinage d’Amiens dans le premier tiers du XVIIe siècle, p. 285


Aubrée David-Chapy (Sorbonne-Université), Correspondance des villes avec le roi et les princes : les ressorts d’une coopération politique au temps de Charles VIII et d’Anne de France (1483-1490), p. 303


Xavier Nadrigny (Lycée Henri IV), Écrire au pouvoir (Toulouse, v. 1330-v. 1445), p. 321
 

Luciano Piffanelli (Université de Tours), Carissimo benefactore nostro. Quelques observations sur les correspondances des comunità soggette avec les MédicisDes communautés épistolaires entre territorialité et scripturalité, p. 347


Antoine Rivault (Université du Havre), Gouverner aux villes. Dialogue et intercession à travers la correspondance du duc d’Étampes, gouverneur de Bretagne (1543-1565), p. 367