Baud, Anne - Charpentier, Gérard (dir.): Chantiers et matériaux de construction. De l’Antiquité à la Révolution industrielle en Occident et en Orient (coll. Archéologie(s), 3). 288p., ISBN : ISBN978-2-35668-068-6, 45€
(Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon 2020)
 
Compte rendu par Melinda Bizri
 
Nombre de mots : 2694 mots
Publié en ligne le 2021-06-22
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=3959
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          Cet ouvrage, disponible par ailleurs en lecture en ligne sur la plateforme de l’éditeur (https://books.openedition.org/momeditions/9752), réunit quinze contributions restituant notamment des travaux de recherche initiés en 2011 (thèmes transversaux de la Maison de l’Orient méditerranéen). L’ensemble des interventions du colloque tenu en 2015 n’est pas publié dans cet ouvrage de 285 pages, une partie est disponible seulement en ligne, sur le blog lié à la diffusion des travaux du programme (https://chantiers.hypotheses.org/) comme précisé dans l’Introduction générale par Anne Baud, Gérard Charpentier, Maryline Martin et Florian Renucci (p. 11-12).

 

         Réunir une grande diversité de retours d’expériences en restauration ou en archéologie expérimentale et de cas d’études et de recherches autour de la problématique du chantier de construction est un projet qui paraissait ambitieux compte-tenu d’une périodisation et d’une aire géographique large (Orient et Occident). Ce choix délibéré d’approche thématique est pourtant réussi : l’ensemble des contributions implique une pluralité d’acteurs (architectes, archéologues, chercheurs, archéomètres, etc.) et de contextes. Il met en avant la problématique de gestion des matériaux et des ressources, de leur identification à leur mise en œuvre in situ. 

 

         Ainsi la mise en œuvre des matériaux est analysée de près dans l’article d’Emmanuel Laroze intitulé « Les maçonneries ptolémaïque et romaine en grès : remarques sur quelques aspects de leur optimisation » (p.13-28). La pose standardisée des blocs des temples ptolémaïques (vers 332‑30 av. J.‑C.) et romains (30 av. J.‑C.‑395) d’Égypte est directement rapprochée de la disposition et de l’extraction en carrière de la ressource minérale (le grès), révélant une organisation de la chaine opératoire - du matériau à sa mise en œuvre - très maîtrisée. L’analyse du bâti met également en évidence des techniques de liaisonnement mixtes impliquant un collage au mortier, des agrafes en bois ou des crossettes.

 

         En Rhône-Alpes, la reconnaissance des aires de production de terres cuites architecturales de la cité lyonnaise est abordée dans l’article « CLARIANUS, VIRIORUM et les autres : premières remarques sur le corpus des briques et tuiles gallo-romaines marquées de la région Rhône-Alpes » (p. 29-51) de Jean-Claude Béal, Caroline Chamoux et Anne Schmitt. À l’aide d’une recherche croisée sollicitant notamment la relecture des estampilles (épigraphie, analyse des matrices) et l’analyse physico-chimique (signature de l’argile), les approvisionnements en tuiles et briques de la colonie ont été pistés. On regrettera seulement un manque d’explications des diagrammes présentés (légendes des groupes de l’analyse physico-chimique). Cette enquête permet d’envisager une multitude d’ateliers de tuiliers au service de la colonie romaine et montre une diffusion de ces productions au-delà de la seule région lyonnaise et du couloir rhodanien. Malgré la variabilité épigraphique des marques, une certaine homogénéité de la matière première (l’argile) a pu être mise en évidence dans la production du groupe dit de « CLARIANUS » comme celui des « Virii » ou groupe dit de Beaujolais.

 

         Un matériau plus difficile à cerner lorsqu’il est mis en œuvre est le galet de rivière, très présent dans la région lyonnaise dans des contextes variés durant les périodes antique ou médiévale à contemporaine. L’article de Joëlle Tardieu et Robert Royet intitulé « Mise en œuvre du galet dans l’architecture antique et médiévale en Rhône-Alpes » (p. 53-73) remédie à la méconnaissance de ce type de matériau en fournissant un inventaire préliminaire diachronique des contextes où il apparaît. Cette première synthèse montre que les constructions dans lesquelles intervient ce matériau sont très souvent sous-estimées et manquent de descriptions et de lectures sur le terrain archéologique. Disposé sur chant pour les époques antiques, souvent pour faire office de fondation, de drain ou de sablière basse, plus rare en élévation, il apparaît employé en appareil d’arête de poisson dans les édifices d’époque médiévale, associé à d’autres minéraux (la molasse) ou en soubassement de murs d’adobe.

 

         Deux communications mettent en évidence des pratiques de recyclages raisonnés des moellons des murs en Orient (Gérard Charpentier « Remplois et restitution : le cas des sanctuaires de Yanouh (Liban) », p. 75-93) ou en Occident (Emmanuelle Boissard « Jeu de Tétris entre réemploi, grand appareil et ornementation : les élévations romanes de la cathédrale de Lyon », p. 95-110). 

 

         Le site archéologique de Yanouh juxtapose plusieurs édifices depuis l’époque hellénistique à l’époque médiévale. Au sanctuaire antique du IIe siècle succèdent une basilique chrétienne, une chapelle et une église proto-byzantine dont l’activité s’étend entre le Ve siècle et le XIIe siècle. Les constructions médiévales s’appuient et composent avec les murs du sanctuaire antique. Les monuments antiques édifiés en pierre de calcaire ou de grès ont servi de carrière : une pratique réfléchie de leur démontage a été opérée. Les blocs initiaux issus des constructions antiques ont été découpés et réemployés avec peu de reprise de leur module, pour créer les nouvelles églises. En pratiquant une lecture régressive des parements encore en élévation et jouant sur les rapports de proportion à partir des blocs conservés dans les constructions médiévales, l’auteur parvient à proposer une restitution du plan et de l’élévation du sanctuaire antique. 

 

         À Lyon, l’observation de la stéréotomie des pierres issues de réemplois antiques met en avant à la cathédrale Saint-Jean, de la même manière qu’à Yanouh, une pratique réfléchie du recyclage de pierres issues de constructions antérieures. Les blocs ont été employés et placés dans l’édifice avec leurs dimensions d’origine avec peu de réajustement, notamment les orthostates de l’abside et du chœur, en dépit de la complexité de certains volumes façonnés. Des blocs de marbres réemployés composent ainsi une frise à décor d’incrustation qui souligne l’arcature du triforium sans que l’hétérogénéité des modules de blocs la composant ne vienne perturber le motif qui se développe sans rupture grâce à un assemblage maîtrisé.

 

         La possibilité de réalisation d’un édifice en pierre est ici encore une fois confrontée à la disponibilité de la ressource et son acheminement possible.

 

         La contribution d’Anne Baud et Laurent d’Agostino intitulée « Le château de Belvoir (Galilée) : utilisation des agrafes en fer dans l’enceinte » (p.111-127) ouvre sur des modalités constructives encore inexplorées dans la construction castrale médiévale. Au château de Belvoir en Israël, sur une construction mixte (basalte, calcaire), une prospection originale des parements au détecteur à métaux a permis de mettre en évidence le rythme de la présence des agrafes métalliques (dont certaines étaient visibles) pour lier deux blocs contigus d’une même assise. Le métal, plutôt économisé ou ponctuellement employé dans les chantiers de construction, est utilisé ici en masse (jusqu’à 6,36 tonnes en projection). L’hypothèse avancée de sa présence est rapprochée de la nécessité de renforcer une structure maçonnée vraisemblablement montée rapidement dans un contexte défensif. Ainsi l’usage des agrafes viendrait accompagner la stabilisation d’une maçonnerie dont le mortier n’a pas eu le temps de sécher. Cet emploi original soulève cependant la question de la provenance de quantités importantes de fer (recyclage d’éléments provenant de sites antiques proches ?) ou de la localisation de la forge sur le site.

 

         La problématique de l’économie de la chaux et son recyclage concerne trois communications, deux portant sur les époques médiévales et une sur l’époque moderne à contemporaine.

 

         Dans une contribution intitulée « L’étude archéologique des mortiers de chaux médiévaux : vers une meilleure compréhension des gestes du maçon » (p.129-141), Stéphane Büttner questionne la modalité de production et d’approvisionnement en chaux des chantiers. Le mortier de chaux est désormais considéré comme un marqueur chronologique potentiel pouvant aider à la compréhension des étapes de construction d’un édifice. Ce matériau, clairement anthropique par son élaboration, documente nécessairement l’évolution des savoir-faire à travers le temps (histoire des techniques) et de manière plus particulière, la chaîne opératoire permettant sa réalisation (de l’acquisition des matériaux le composant à sa mise en œuvre).

 

         La reconnaissance archéologique des fours à chaux médiévaux au sein des sites archéologiques (emplacement, organisation par rapport au chantier) permet d’enquêter sur les gestes du maçon en portant attention aux traces laissées de cette chaîne opératoire. Des pratiques de recyclage du calcaire, souvent peu documentées, sont également détectées là où la nature des roches mises en œuvre est non calcaire ou dans les contextes urbains. Dans ces cas de figure, les sites antiques constituent alors des sources d’approvisionnement pour faire de la chaux à l’époque médiévale.

 

         L’économie de la pierre à chaux est mise en évidence à travers ce que disent les textes médiévaux notamment dans les comptabilités des chantiers du comté de Savoie (XIIIe-XVsiècles) présentées dans l’article d’Alain Kersuzan « La fabrication de la chaux et du mortier dans les grands chantiers du comté de Savoie (XIIIe-XIVe siècles) » (p.143-148). Cet auteur rapporte avec précision les détails de fabrication des fours et l’anticipation logistique et pragmatique dans la production et le transport de cette ressource, qui est contrainte par une cuisson précise. Une réflexion est engagée sur la localisation nécessaire des fours à chaux, appelés « raffours » qui sollicitent plusieurs ressources (bois, eau) et les traces archéologiques que laissent ces derniers après leur usage.

 

         La fabrication de la chaux est enfin décrite avec l’inventaire des structures de production (architecture) de la vallée des Eaux-Belles à Étrembières (Haute-Savoie), où des systèmes de moulinages industriels ruinés sont en cours de reconnaissance (« L’exploitation de chaux des Eaux-Belles à Étrembières (Haute-Savoie) » par Christophe Guffond et Samie Mahfoudi, p.159-174).

 

         Une approche pluridisciplinaire, impliquant archéologie des paysages et géomorphologie notamment, interroge l’impact du flottage du bois sur l’environnement (érosion, ravinage avec les lâchers d’eau ou éclusées), pour les périodes passées et dans les vallées du Morvan. Il s’agit de la contribution diachronique de Nicolas Jacob-Rousseau et Frédéric Gob sur « Le flottage du bois et ses conséquences écologiques, de l’Antiquité à l’époque contemporaine ».

 

         Problèmes, matériel et méthodes pour une contribution à l’histoire environnementale » (p.175-208). Mesurer la pression exercée par cette pratique sur l’environnement demeure d’appréciation complexe car multifactorielle. L’intensité de l’action du flottage dépend de la disponibilité de la ressource elle-même prise dans une périodicité d’exploitation fluctuante. Des comparaisons avec les pratiques contemporaines dans les bassins de l’Ouest américain ou en Scandinavie permettent de mieux comprendre les facteurs de perturbation des écosystèmes par les activités industrielles menées parfois sur un temps court ou dans un territoire peu anthropisé.

 

         Deux contributions synthétisent les apports de projets d’archéologie expérimentale sur les techniques de levage d’une charpente du XIIIe siècle (Guédelon) et celles d’une scierie hydraulique du VIsiècle (Jordanie). Frédéric Épaud relate l’expérimentation de la pose d’une charpente à travers l’article intitulé « La mise en œuvre d’une charpente à chevrons-formant-fermes du XIIIe siècle : l’exemple expérimental de Guédelon » (p.209-221). À Guédelon, la pose s’effectue après un an de stockage du bois. La charpente est installée alors que la grande salle n’est pas encore achevée, ce qui nécessite la mise en place d’une solution technique particulière pour stocker en hauteur les fermes assemblées au sol : entreposées contre le pignon construit de la salle, une glissière est positionnée de manière temporaire afin de distribuer les fermes à leur position finale, au fur et à mesure de l’avancée de la construction. 

 

         Le dossier de l’aventure technique de la découverte puis la restitution d’une scierie hydraulique en Jordanie est présenté par Jacques Seigne avec un article intitulé « Reconstitution d’une scierie hydraulique du VIe siècle sur le site de Jerash, antique Gerasa, Jordanie » (p.223-243). L’auteur remet en perspective la découverte ancienne (1926 et 1938) d’une structure artisanale qui n’avait pas pu être interprétée faute de connaissance de ce type d’installation, avec une enquête reprise dans les années 2000. Cette scierie hydraulique avait pour ambition de découper des tranches de colonnes en pierre dans une optique précoce de mécanisation du travail. Cette installation est abandonnée dès le VIe siècle car le système, encore trop expérimental, n’est pas optimal et a tendance à se bloquer. Dans une première phase de restitution, les essais effectués par imagerie 3D confrontent le chercheur au fonctionnement du mécanisme. Solutionnée en partie de manière virtuelle, la seconde phase a ensuite consisté à la création d’une structure en bois réalisée par des élèves d’un lycée professionnel français. Cette étape de réalisation concrète a rendu inopérant une partie du modèle technique numérique pour en proposer un autre plus adapté. Une restitution du mécanisme en bois a enfin été montée sur le site au sein de la structure maçonnée ruinée encore présente afin de présenter la compréhension de cet espace aux visiteurs du site.

 

         Les trois derniers articles de l’ouvrage traitent de problématiques de restaurations-conservations. 

 

         Dans le Centre de la France ou dans le royaume khmer, Bruno Phalip alerte sur les pratiques de restaurations trop invasives qui nuisent à la respiration du monument (« Restaurer un édifice médiéval, problèmes de méthode. À propos de quelques sites dans le Centre de la France et dans le royaume Khmer entre le XIe et le XIIIe siècle », p. 245-254). Elles conduisent à effacer progressivement les traces de taille des maçonneries anciennes, par exemple sur les édifices médiévaux du Cantal ou l’église de Manglieu (Centre-France). Le couvert végétal ou le biofilm contribue à atténuer les différences hydriques et de températures subies par la maçonnerie. Une fois retiré, souvent pour des raisons de parti-pris esthétique, les effets sur la maçonnerie deviennent dévastateurs. On obtient alors l’effet inverse de l’acte de restauration mené : au lieu de protéger, la restauration devient une menace pour la conservation à long terme de ces vestiges.

 

         La circulation de l’eau dans le site et par conséquent dans les élévations est également au cœur des préoccupations d’un projet de restauration d’élévations en terre au Turkménistan. L’article de Chamsia Sadozaï et David Gandreau intitulé « Outils stratégiques et techniques pour la conservation des sites archéologiques en terre. L’exemple de Merv, site du patrimoine mondial au Turkménistan » (p. 255-267) relate les tâtonnements des restaurations d’élévations en terre (expérimentation en cours). 

 

         Enfin, une réflexion engagée à partir de l’actualité des destructions du patrimoine est l’objet de l’article de Jean-Claude David intitulé « Sauvegarde et destruction du patrimoine à Alep » (p.269-281). Il est l’occasion de s'interroger sur l’évolution architecturale du centre urbain d’Alep (Syrie) en observant le lien entre conservation du bâti et matériaux de construction employés dans la reconstruction des quartiers détruits.

 

         Au terme de ce panorama d’études plaçant le chantier et les matériaux de construction au cœur de l’analyse, entre Orient et Occident, de l’Antiquité à nos jours, apparaît une diversité des savoir-faire et des techniques de construction éclairée par des exemples contextualisés précis. Il ressort de ces enquêtes une appréhension de la problématique du chantier permise par une recherche menée dans chaque contexte de manière pluridisciplinaire impliquant davantage l’usage de techniques archéométriques pour la démonstration (5 articles concernés sur 18 contributions) et l’apport de l’expérimentation technique (3 contributions) dont les procédés mériteraient d’être davantage rapportés et diffusés comme le souligne la Conclusion rédigée communément par Anne Baud, Gérard Charpentier, Maryline Martin et Florian Renucci (p. 283-285), rappelant la place des praticiens dans les échanges permis par ce programme de recherche.

 

 

 

Sommaire

 

 

Remerciements

 

Anne Baud, Gérard Charpentier, Maryline Martin, Florian Renucci

Introduction générale, 11

 

Emmanuel Laroze
Les maçonneries ptolémaïque et romaine en grès : remarques sur quelques aspects de leur optimisation, 13

 

Jean-Claude Béal, Caroline Chamoux, Anne Schmitt
CLARIANUS, VIRIORUM et les autres : premières remarques sur le corpus des briques et tuiles gallo-romaines marquées de la région Rhône-Alpes, 29

 

Joëlle Tardieu, Robert Royet
Mise en oeuvre du galet dans l’architecture antique et médiévale en Rhône-Alpes, 53

 

Gérard Charpentier
Remplois et restitution : le cas des sanctuaires de Yanouh (Liban), 75

 

Emmanuelle Boissard
Jeu de Tétris entre réemploi, grand appareil et ornementation : les élévations romanes de la cathédrale de Lyon, 95

 

Anne Baud, Laurent D’Agostino
Le château de Belvoir (Galilée) : utilisation des agrafes en fer dans l’enceinte, 111

 

Stéphane Büttner
L’étude archéologique des mortiers de chaux médiévaux : vers une meilleure compréhension des gestes du maçon, 129

 

Alain Kersuzan
La fabrication de la chaux et du mortier dans les grands chantiers du comté de Savoie (XIIIe-XIVe siècles), 143

 

Christophe Guffond, Samir Mahfoudi
L’exploitation de chaux des Eaux-Belles à Étrembières (Haute-Savoie), 153

 

Nicolas Jacob-Rousseau, Frédéric Gob
Le flottage du bois et ses conséquences écologiques, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, 175

 

Frédéric Épaud
La mise en oeuvre d’une charpente à chevrons-formant-fermes du XIIIe siècle : l’exemple expérimental de Guédelon, 209

 

Jacques Seigne
Reconstitution d’une scierie hydraulique du vie siècle sur le site de Jerash, antique Gerasa, Jordanie, 223

 

Bruno Phalip
Restaurer un édifice médiéval, problèmes de méthode, 245

 

Chamsia Sadozaï, David Gandreau
Outils stratégiques et techniques pour la conservation des sites archéologiques en terre, 255

 

Jean-Claude David
Sauvegarde et destruction du patrimoine à Alep, 269

 

Anne Baud, Gérard Charpentier, Maryline Martin, Florian Renucci
Conclusion, 283