Siegel, Steffen : 1839. Daguerre, Talbot et la publication de la photographie. Une anthologie (coll. Transbordeur). 656 p., 53 ill. N&B, 16 x 24 cm, ISBN 978-2-86589-124-5, 38€
(Editions Macula, Paris 2020)
 
Compte rendu par Annie Verger
 
Nombre de mots : 5593 mots
Publié en ligne le 2022-01-28
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=4057
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          Steffen Siegel est professeur de théorie et d’histoire de la photographie à la Folkwang Universität der Künste d’Essen, non loin du musée du même nom (créé par Karl Ernst Osthaus, industriel de la Ruhr) reconnu pour la richesse exceptionnelle de ses collections dont, notamment, un fonds de 50 000 photographies. Cette discipline a d’ailleurs été enseignée entre 1959 et 1978 dans cette même ville par Otto Steinert, chef de file de la photographie subjective.

 

          Il n’y a pas une date précise marquant l’apparition de la photographie parce que les phases expérimentales ont été longues, multiples et les procédés divers. Si celle du 7 janvier 1839 a été retenue par l’histoire, et donc par Siegel pour son anthologie, c’est en raison de la présentation officielle devant l’Académie des sciences par son secrétaire perpétuel, Dominique François Jean Arago, de la découverte d’un procédé expérimenté par Louis Jacques Mandé Daguerre (alors entrepreneur de spectacle parisien, auteur de nombreux dioramas), que ce dernier a baptisé le « daguerréotype ».

 

          En consultant des archives en Europe et aux Etats-Unis, Siegel a constaté que l’information sur les premiers tirages de Daguerre s’était répandue très rapidement dans la presse internationale en 1839. Pour étudier le retentissement de cette découverte, il a choisi de réunir des textes rédigés cette même année, dans les deux pays qui ont vu naître l’invention : la France et la Grande-Bretagne, avec quelques incursions dans les presses allemande et américaine. L’édition originale de son anthologie a initialement été publiée en Allemagne en 2014 ; la version française, 1839, Daguerre, Talbot et la publication de la photographie. Une anthologie, a paru aux Editions Macula à Paris en 2020.

  

          En introduction, le sommaire de 9 pages, renvoyant aux 11 chapitres de l’ouvrage, présente le corpus des textes sélectionnés, datant tous de 1839 ou précédant de peu cette année : correspondances privées ; articles de journaux ; échanges professionnels ; commentaires divers ; communications de savants notoires devant des instances officielles (Académie des sciences, Royal Society, etc.) ; rapports du secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-arts, Désiré Raoul-Rochette, ou d’un membre de l’Institut de France, Paul Delaroche, ainsi que des notes, des récits de témoins oculaires et des dessins satiriques. L’ensemble constitue une anthologie des balbutiements du premier âge de la photographie et de la réception de cette découverte en France et à l’étranger.

   

          La nouvelle d’une technique révolutionnaire circule alors sans que les journalistes possèdent des renseignements de première main ou même une vision directe des images. La diversité des avis sur les procédés et les savoir-faire relève souvent de la rumeur ou du ouï-dire. Etayées progressivement par des données objectives, ces informations vont permettre de comparer les différents procédés utilisés par les concurrents : Louis Daguerre (peintre, décorateur et homme de spectacle), Henry Fox Talbot (physicien), Hippolyte Bayard (employé du ministère des finances), Franz von Kobell (minéraliste), Carl August von Steinheil (physicien), Johann Carl Enslen (peintre), John Frederick William Herschel (astronome), etc.

 

 

De Niépce à Daguerre

  

          Comme on le sait, l’inventeur de la photographie s’appelle Nicéphore Niépce (1765-1833), lequel cherche à fixer sur un support matériel des images observées au fond d’une chambre obscure, percée seulement d’un trou muni d’une lentille et servant depuis longtemps d’instrument à dessiner. Il obtient bien en mai 1816 la première reproduction en négatif d’une vue depuis sa fenêtre en plaçant des feuilles de papier enduites de sels d’argent au fond de la boîte mais l’exposition de ce support ne résiste pas à la lumière. Eugène Hubert, qui se livre à des essais de même nature, exprime des doutes sur ce procédé. Il évoque notamment l’éminent chimiste Arago, qui dit dans son cours que « de toutes les substances connues, le chlorure d’argent est celle dont la couleur s’altère le plus fortement et le plus rapidement par l’action de la lumière et que, cependant, une lame de ce composé chimique, exposée pendant un temps fort long, non à la lumière naturelle de la lune mais à cette lumière condensée au foyer d’une immense lentille, ne perd rien de sa blancheur naturelle » [p. 41-42]. Les recherches de Niépce jusqu’en 1829 concernent essentiellement la base capable de fixer une image positive dans tous ses détails et ses demi-teintes résistant à la lumière du jour.

 

          Le choix de Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851) et de l’année 1839 – alors que plusieurs scientifiques faisaient des recherches analogues – tient notamment au fait que celui-ci était connu comme directeur d’un théâtre parisien depuis seize ans. Il possédait une salle de spectacle d’un genre particulier, le Diorama, s’inspirant de l’Irlandais Robert Barker qui avait créé en 1787, le Panorama. Il s’agissait de faire entrer le public dans un lieu offrant une immersion à 360°. Daguerre reprend ce principe breveté en l’améliorant. Selon les lumières projetées, le spectacle s’animait, passant du jour à la nuit. Les tableaux étaient changés environ tous les six mois. Le clou de cette aventure s’était avéré être « La vallée de Goldau » qui représentait une catastrophe : le village suisse de Goldau est un paysage de carte postale, verdoyant et paisible mais placé au pied d’une montagne qui s’écroule soudain, rayant ce lieu de la carte. Thème évidemment riche en rebondissements grâce aux éclairages, aux mouvements de la toile et certainement aux sonorités fracassantes. Pour exécuter de telles réalisations, Daguerre a un atelier de peintre où sont réalisées de très grandes toiles, doublé d’un laboratoire où il peut se livrer à des recherches sur la chimie des couleurs. C’est là qu’il trouve le moyen de fixer l’image reçue dans la chambre noire sur un support (une feuille d’argent plaquée sur du cuivre), de la développer grâce à des vapeurs de mercure et de la fixer avec une solution d’hyposulfite de soude pure. Dans le Journal des artistes. Revue pittoresque consacrée aux artistes et aux gens du monde, daté du 27 septembre 1835, le chroniqueur Arsène Houssaye écrit : « aujourd’hui, ces découvertes l’ont mené à une découverte analogue, plus étonnante encore, s’il est possible. Il a trouvé, dit-on, le moyen de recueillir sur un plateau préparé par lui, l’image produite par la chambre noire, de manière qu’un portrait, un paysage, une vue quelconque, projetés sur ce plateau par la chambre noire ordinaire, y laisse son empreinte en clair et en ombre, et présente ainsi le plus parfait de tous les dessins… Une préparation mise par-dessus cette image, la conserve pendant un temps indéfini… Les sciences physiques n’ont peut-être jamais présenté une merveille comparable à celle-ci » [p. 36-37]

  

          Daguerre n’ignore pas l’invention de Nicéphore Niépce. Il lui écrit en janvier 1826. Tombant d’accord, les deux chercheurs signent un acte d’association le 14 décembre 1829 pour une durée de 10 ans dans le but de commercialiser les résultats de leur découverte. Ce qui les différencie est révélateur. Niépce est un ingénieur qui vit à Chalon-sur-Saône et effectue des expériences dites « héliographiques ». Il est davantage intéressé par l’évolution de ses recherches que par la reconnaissance de l’Etat ou du public, alors que Daguerre a une réputation à soutenir dans le monde du spectacle et des intérêts financiers à défendre. Il souhaite donc monnayer ces travaux. Il est néanmoins partagé entre le désir de maintenir le plus longtemps possible le secret autour de cette nouvelle technique (ils ont des échanges codés pour ne pas en dire trop) tout en délivrant des informations susceptibles d’aiguiser la curiosité du public. Nicéphore Niepce meurt le 5 juillet 1833. Son fils Isidore reprend ses travaux et signe un accord avec Daguerre en juin 1837.

  

          L’année suivante, bien des vicissitudes liées à l’invention de la photographie semblent compromettre sa divulgation. Tout d’abord, les souscripteurs prêts à défendre l’aventure sont rares. Sollicités par d’autres requérants, ils ne donnent pas la priorité à ce nouveau procédé mal connu. Alors que Daguerre souhaite présenter au public une vingtaine d’épreuves irréprochables, il constate que le nettoyage des plaques est difficile à effectuer sans laisser de taches. Autre écueil : le temps d’exposition. Le portrait pourrait être le meilleur moyen d’attirer une clientèle aisée si la prise de vue ne s’avérait pas excessivement longue. Une caricature parue à l’époque dans le journal satirique Le Charivari montrait un couple, la tête coincée dans un étau afin de les immobiliser durablement pour éviter le flou.

  

          Comme Daguerre ne constate aucune amélioration dans les recherches poursuivies par le fils de Niépce, il ne répond pas favorablement à sa suggestion de traiter avec l’Angleterre ou l’Allemagne pour mutualiser leurs travaux. Il lui demande même de reconnaître que le procédé inventé par son père est moins performant que le sien. Dans la lettre datée du 18 avril 1838, il termine sans ménagement par le postscriptum suivant : « J’ai baptisé mon procédé ainsi : Daguerréotype ».

 

 

L’intervention de Dominique François Jean Arago

  

          Daguerre écrit une seconde lettre à Isidore Niépce, datée du 2 janvier 1839 [p. 59]. Il lui parle d’une rencontre avec François Arago, député des Pyrénées Orientales à la Chambre depuis la révolution de Juillet 1830. Physicien, astronome, polytechnicien, il est membre de l’Académie des sciences depuis 1809 (il a alors 23 ans). Celui-ci déconseille aux deux précurseurs de mettre en souscription leur découverte mais bien plutôt de la faire acheter par le gouvernement.

  

          Lors de la séance à l’Académie des Sciences du 7 janvier 1839, François Arago présente « la belle découverte que M. Daguerre a faite, et sur laquelle la majeure partie du public n’a eu jusqu’ici que des notions erronées » [p. 71]. Le physicien Jean-Baptiste Biot s’associe à son confrère pour dire que cette invention sera comme « une rétine artificielle mise par Monsieur Daguerre à la disposition de ses pairs » [p. 75]. La démonstration reste néanmoins imprécise parce que l’intéressé ne veut pas livrer son secret de fabrication avant d’avoir cédé ses droits d’invention à l’État français.

 

          Dès les jours suivants, les commentaires dans la presse dépassent les frontières. Dans le Allgemeine Zeitung du 16 janvier 1839 à Augsbourg, un journaliste écrit « Ainsi, Monsieur Daguerre, se tenant sur le pont des Saints-Pères, a-t-il pu fixer dans tous ses détails l’immense galerie du Louvre et prendre de même une vue de la cathédrale Notre-Dame depuis le pont de l’Archevêché. Aucun objet, aucun aspect de la nature et des choses n’échappe à ce procédé : le matin avec sa fraîcheur, tout autant que l’éclatante lumière du jour, les sombres nuances du soir ou la mélancolique grisaille d’un temps de pluie sont pareillement reproduits. Dans cette curieuse représentation (gravure), les couleurs sont indiquées par les nuances des ombres et un imperceptible dégradé comme dans l’aquatinte. Quel est donc le subtil moyen employé par M. Daguerre pour accomplir cette sorte de miracle ? » [p. 78]. Dans ces premiers commentaires, la relation de la découverte ne se réduit pas à la seule explication du procédé technique. On y trouve à la fois l’usage que pourront en faire les globe-trotteurs pour rapporter aux sédentaires les images du monde entier, mais également, l’inspiration des passionnés enregistrant sur la plaque sensible la mélancolie d’un ciel brumeux, le spleen, le vague à l’âme à la tombée de la nuit, le romantisme d’un clair de lune, etc.

  

          Arago et Daguerre se partagent les démarches pour faire connaître le procédé. Le premier se charge de révéler la valeur de cette découverte aux membres du gouvernement en utilisant la comparaison avec les images offertes par la gravure au burin, la manière noire ou l’eau-forte. Il explique que l’image non colorée possède des demi-teintes et une précision de détail qui soutient le test de l’observation à la loupe, tandis que le second reçoit les journalistes chez lui pour leur montrer de beaux tirages et marquer les esprits. « Nous avons pu voir de nos yeux, toucher de nos mains cette incroyable et admirable invention de Daguerre » (Jules Janin du journal L’Artiste, 28 janvier 1839) [p. 91]. Autre commentaire : « Certains de ses travaux les plus récents ont la puissance des eaux-fortes de Rembrandt » (Londres, The Athenoeum. Journal of Literature, Science and the Fine Arts, du 26 janvier 1839) [p. 89].

  

          Un drame survient au moment où Daguerre voit son travail reconnu. Le 8 mars 1839, un incendie détruit son Diorama ainsi que le laboratoire où se trouvaient ses recherches optiques et chimiques. À 52 ans, ruiné, il perd tout espoir de refaire des épreuves et se retire bientôt à Bry-sur-Marne. Par ailleurs, les événements politiques ne lui sont pas favorables. En effet, Louis-Philippe dissout le gouvernement à la fin du mois de janvier. Ce n’est que cinq mois plus tard qu’une commission peut examiner son cas. Le 9 juillet une loi est votée. Le décret, paru le 7 août 1839, prescrit l’achat des droits du daguerréotype par l’État français. Il est signé par le roi Louis-Philippe, le ministre de la justice et le ministre de l’intérieur [p. 297]. L’inventeur recevra une pension viagère de 6000 francs et Isidore Niépce de 4000 francs. Il livre enfin une « description pratique du procédé nommé le daguerréotype », sorte de livre de cuisine, comme le surnomme Jules Janin dans L’Artiste du 1er septembre 1839 [p. 424].

 

 

Un concurrent inattendu : William Henry Fox Talbot (1800-1877)

  

          Le statut de ce nouveau venu dans le champ de la photographie en Angleterre diffère de celui de Daguerre. C’est un mathématicien, physicien, philologue, qui s’intéresse également à la botanique et à l’archéologie. En un mot, c’est un homme de sciences reconnu. Il termine un ouvrage de 500 pages intitulé English Etymologies lorsqu’il lit un petit article dans la revue Arboretum et Fruticetum Britannicum du 12 janvier 1839 relatant la découverte du Français [p. 141]. Or, il avait lui-même fait des essais au printemps 1834 et, notamment, obtenu un document d’une précision extrême : « la fenêtre à croisillons d’un encorbellement de sa maison de Lacock Abbey » [p. 150]. À l’époque, il se contente d’envoyer à sa famille ses « dessins photogéniques ». Sa belle-sœur, Laura Mundy, lui écrit en décembre pour le remercier de lui avoir envoyé « ces si jolies ombres » même si elle déplore « l’effacement progressif de celles que vous m’aviez données cet été » [p. 35].

  

          Talbot veut faire prévaloir l’antériorité de sa découverte. Or, la reconnaissance ne peut être légitimée que par une institution prestigieuse anglaise comparable à l’Académie des sciences. Soutenu par le physicien Michael Faraday (1791-1867) alors président de la Royal Society de Londres, il lit le 31 janvier 1839 devant ses membres, une communication intitulée : « Exposé sur l‘art du dessin photogénique, ou Procédé par lequel des objets naturels peuvent arriver à se représenter eux-mêmes, sans l’aide du crayon de l’artiste » [p. 161]. Il y livre tous les détails techniques susceptibles d’être repris par d’autres chercheurs. En même temps, Talbot écrit à Messieurs Arago et Biot de l’Académie des Sciences à Paris pour officialiser la réclamation formelle de priorité sur « la fixation des images de la camera obscura et la conservation subséquente de ces images, de sorte qu’elles peuvent soutenir le plein soleil » [p. 176]. Les deux scientifiques rappellent que l’antériorité de toutes ces recherches revient à Nicéphore Niépce. Une délégation anglaise se rend chez Arago pour étudier et comparer les deux images. Parmi ces savants, William Herschel (dont le père astronome avait construit un télescope et trouvé la planète Uranus en 1781) reconnaît que les daguerréotypes sont nettement supérieurs aux « calotypes » brevetés en 1841 (appelés également talbotypes).

 

          Néanmoins, le procédé de l’Anglais a des atouts que n’a pas celui du Français. Ce qui les différencie est le support photosensible. Là où le cuivre est utilisé par l’un, le papier résistant et lisse, choisi par l’autre, est trempé dans une solution de sel de cuisine diluée. Après séchage, il reçoit une solution de nitrate d’argent. Placé au fond de la chambre noire, le temps d’exposition est mesurable. Enfin, l’opération la plus délicate consiste à conserver le cliché exposé à la lumière. Le fixateur sera l’hyposulfite de soude. Le document immergé pendant quelques secondes, puis trempé dans l’eau de source pure, doit être enfin séché entre deux buvards. Autre innovation appréciable : le tirage contact à partir du négatif papier permet l’obtention d’une image positive qui peut être alors reproduite autant de fois que nécessaire, contrairement au daguerréotype qui est unique. Enfin Talbot s’intéresse à la mise au point d’un procédé pour imprimer des images sur du papier en imprimerie. Il inaugure le principe de la photogravure.

 

 

Le noyé photographique

  

          Sans retracer totalement le milieu des inventeurs de toute nature, en effervescence depuis la publication du procédé photographique, l’un d’entre eux attire l’intention en raison de certaines particularités. Hippolyte Bayard (1801-1887), fils d’un juge de paix et employé au ministère des finances, entend parler du daguerréotype et se livre à des expériences qu’il enregistre méthodiquement sur un « cahier d’essais ». Il dépose son invention le 11 novembre 1839 à l’Académie des sciences dans un paquet cacheté intitulé « procédé photographique sur papier ». Mais comme bien des chercheurs faisaient la même démarche, les paquets pouvaient rester fermés pendant plusieurs années. Bayard est donc en quelque sorte recalé, arrivé après la bataille déclarée entre Talbot et  Daguerre. Il n’obtient pas plus de succès auprès de l’Académie des Beaux-arts. On retiendra cependant son humour : un an après avoir déposé son dossier à l’Académie des sciences, il se met en scène et écrit au dos de la photographie : « Le cadavre du Monsieur que vous voyez ci-derrière est celui de M. Bayard, inventeur du procédé dont vous venez de voir ou dont vous allez voir les merveilleux résultats. A ma connaissance, il y a à peu près trois ans que cet ingénieux et infatigable chercheur s’occupait de perfectionner son invention… le gouvernement qui avait beaucoup trop donné à M. Daguerre a dit ne rien pouvoir faire pour M. Bayard et le malheureux s’est noyé… Les artistes, les savants, les journaux se sont occupés de lui depuis longtemps et aujourd’hui qu’il y a plusieurs jours qu’il est exposé à la morgue, personne ne l’a encore reconnu ni réclamé ». [p. 234]. Il s’agit bien de la première mise en scène photographique, certes macabre, mais digne d’un journal satirique. Autre originalité de ce chercheur : il superpose pour la première fois deux négatifs pour offrir une épreuve positive composée d’une part d’un ciel nuageux et d’autre part d’un paysage. Il a donc inventé le montage photographique.

 

 

          En conclusion, cette anthologie de textes documente la réception en France et à l’étranger d’une invention révolutionnaire qui convainc ou inquiète. Les 63 photographies choisies pour accompagner les commentaires sont à peu près toutes datées de l’année 1839. Elles sont les intermédiaires indispensables entre l’inventeur et le curieux. L’exemple le plus caractéristique est « Le triptyque munichois » – cadeau offert par Daguerre au roi de Bavière dans un cadre d’ornement – qui présente deux vues du Boulevard du Temple à midi (à gauche) et à 8 heures du matin (à droite) et, au centre, une nature morte composée d’une Vénus entourée d’enfants [p. 447] ; autrement dit des motifs qui nécessitent un temps d’exposition assez long, l’immobilité du sujet et le contraste des valeurs.

  

          Les convaincus sont plutôt du côté des chroniqueurs. Dans La Gazette de France du 6 janvier 1839, le journaliste Henri Gaucheraud s’enthousiasme : « Voyageurs, vous pourrez bientôt, peut-être, moyennant quelques centaines de francs, acquérir l’appareil inventé par M. Daguerre, et vous pourrez rapporter en France les plus beaux monuments, les plus beaux sites du monde entier. Vous verrez combien vos crayons et vos pinceaux sont loin de la vérité du Daguerréotype. Que le dessinateur et le peintre ne se désespèrent cependant pas ; les résultats de M. Daguerre sont autre chose que leur travail et dans bien des cas ne peuvent le remplacer » [p. 70].

 

          Un correspondant allemand du Königlich privilegirte Berlinische Zeitung von Staats-und gelehrten Sachen (Vossische Zeitung) dans le n°16 du 19 janvier 1839 décrit les avantages notoires que peut apporter cette invention :

 

          « Combien de temps faut-il à la lumière pour réaliser ce travail ? Par temps ordinaire sous nos climats 8 à 10 minutes. Sous un ciel aussi pur que celui de l’Egypte, deux minutes suffiront, peut-être une, pour exécuter le dessin le plus compliqué. Que l’on songe seulement aux peines infinies des artistes qui, lors de cette mémorable campagne, furent chargés de dessiner les monuments des sites les plus éminents d’Egypte, au temps qu’ils y consacrèrent, au danger qu’ils durent plus d’une fois braver, car ils eurent à séjourner dans des endroits où ils ne disposaient d’aucune protection efficace de l’armée, aux imprécisions qui, en dépit du soin le plus scrupuleux, ne pouvaient manquer de se glisser dans leurs dessins – et l’on comprendra d’un seul coup les avantages d’une découverte comme celle de Daguerre » [p. 81].

  

          Les sceptiques sont du côté des peintres, des graveurs, des dessinateurs qui font depuis le XVIIIe siècle des relevés de sites archéologiques le long des côtes méditerranéennes.

 

          Emmanuel Viollet-le-Duc, conservateur des résidences royales sous le règne de Louis-Philippe décrit dans une lettre à son fils, en 1836, les images photographiques avec des détails particulièrement précis recueillis auprès du « bon Bizet, entre deux attaques de paralysie » sans les avoir vues directement. Dans sa réponse envoyée d’Italie, son fils Eugène, devenu architecte chargé de la restauration des monuments historiques, lui exprime son scepticisme à propos de cette soi-disant découverte qui ne supplantera jamais les Claude Lorrain, Poussin, Dominiquin et autres Vernet. « Heureusement la Providence a mis dans tous les moyens mécaniques une imperfection, ou plutôt une uniformité, qui leur aura fait et leur fera toujours préférer cet instrument si délicat, si poétique, de l’esclave soumis à la pensée, ce capricieux ministre de notre âme toujours à notre service qu’on appelle encore aujourd’hui une main et qu’on estime encore assez pour ne pas lui préférer toutes les mécaniques depuis la pompe à feu de Chaillot » [p. 45]. Autrement dit, il réfute l’idée de la production mécanique d’un art visuel.

  

          Marcel Proust exprimera plus tard les mêmes réticences en prêtant à la grand-mère du narrateur une opinion très nuancée sur cette invention : « Elle eût aimé que j’eusse dans ma chambre des photographies des monuments ou des paysages les plus beaux. Mais au moment d’en faire l’emplette, et bien que la chose représentée eût une valeur esthétique, elle trouvait que la vulgarité, l’utilité reprenaient trop vite leur place dans le monde mécanique de représentation, la photographie. Elle essayait de ruser et, sinon d’éliminer entièrement la banalité commerciale, du moins de la réduire, d’y substituer, pour la plus grande partie, de l’art encore, d’y introduire comme plusieurs "épaisseurs" d’art : au lieu de photographies de la Cathédrale de Chartres, des Grandes Eaux de Saint-Cloud, du Vésuve, elle se renseignait auprès de Swann si quelque grand peintre ne les avait pas représentés, et préférait me donner des photographies de la Cathédrale de Chartres par Corot, des Grandes Eaux de Saint-Cloud par Hubert Robert, du Vésuve par Turner, ce qui faisait un degré d’art de plus ». (À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, tome 1, p. 40 de l’édition 1954).

 

 

Sommaire

 

Avant-propos

 

I Par ouï-dire

1 Laura Mundy, Lettre à William Henry Fox Talbot, 12 décembre 1834 ; 35

2 (Arsène Houssaye), Diorama. La Vallée de Goldau, 27 septembre 1835 ; 36

3 Louis Jacques Mandé Daguerre, lettre à Isidore Niépce, 5 octobre 1835 ; 38

4 Eugène Hubert, M. Daguerre, la chambre noire et les dessins qui se font tout seuls, 11 septembre 1836 ; 41

5 Emmanuel Viollet-le-Duc, Lettre à Eugène Viollet-le-Duc, 28 septembre 1836 ; 44

6 Eugène Viollet-le-Duc, lettre à Emmanuel Viollet-le-Duc, 14 octobre 1836 ; 45

7 Louis Jacques Mandé Daguerre, Isidore Niépce, Accord du 13 juin 1837 ; 48

8 Louis Jacques Mandé Daguerre, Lettre à Isidore Niépce, 17 janvier 1838  ; 50

9 Louis Jacques Mandé Daguerre, Lettre à Isidore Niépce, 18 avril 1838 ; 52

10 Louis Jacques Mandé Daguerre, Daguerréotype, fin 1838 ;  55

11 Louis Jacques Mandé Daguerre, Lettre à Isidore Niépce,2 janvier 1839  ; 59

 

II Louis Jacques Mandé Daguerre  ; 62

12 Henri Gaucheraud, Beaux-arts. Nouvelle découverte, 6 janvier 1839 ; 68

13 Dominique François Jean Arago, Fixation des images qui se forment      -Au foyer d’une chambre obscure, 7 janvier 1839 ; 71    

14 Jean-Baptiste Biot (Remarques complémentaires) 7 janvier 1839  ; 75    

15 Vicomte Charles de Launay (Delphine de Girardin). Courrier de Paris, 12 janvier 1839 ; 76

16 Anonyme, La fixation des images dans la chambre obscure par Daguerre,  16 janvier 1839 ; 77

17 Anonyme, Sur l’invention de Monsieur Daguerre, 19 janvier 1839 ;  79

18 Anonyme, L’invention de Daguerre sur la fixation des effets de la lumière, 21 janvier 1839  ; 83

19 Jules Pelletan, Découverte de M. Daguerre, 24 janvier 1839     ; 86

20 Anonyme,  Correspondance de l’étranger, 26 janvier 1839   ; 88

21 Jules Janin. Le Daguerréotype, 28 janvier 1839  ; 91

22 Anonyme, Procédés automatiques dans les beaux-arts. Le Daguerréotype, 2 février 1839  ; 99

23 Alexander von Humboldt, Lettre à la duchesse Friederike d’Anhalt  Dessau, 7 février 1839 ; 105

24 Anonyme, Le Daguerréotype, 9, 11 et 12 février 1839 ; 109

25 Alexander von Humboldt, Lettre à Carl Gustav Carus, 25 février 1839 ; 114

26 Johann Carl Leuchs, Sur la représentation des peintures par la lumière de La chambre obscure, 1839  ; 118

27 Anonyme, Le nouvel art (avec une lettre de Francis Bauer), 2 mars 1839 ; 119

28 Isidore Niépce, Lettre à Francis Bauer, 12 avril 1839   ; 125

29 Francis Bauer, Lettre à Isidore Niépce, 24 avril 1839  ; 128

30 Samuel E.B. Morse, Le Daguerréotype, 20 avril 1839  ; 130

31 Anonyme, Le Daguerréotype, 6 avril 1839 ; 134

32 Anonyme, L’infortune de Daguerre, 6 avril 1839 ; 136

33 Louis Jacques Mandé Daguerre, Au rédacteur, 15 mars 1839 ; 139

 

III William Henry Fox Talbot ; 140

34 Anonyme, Nos échos de la semaine, 2 février 1839 ; 146

35 Le nouvel art (avec une lettre de William Henry Fox Talbot) 2 février 1839 ; 148

36 Lady Elisabeth Theresa Feilding, Lettre à William Henry Fox Talbot, 3 février 1839 ; 159

37 Lady Elisabeth Theresa Feilding, Lettre à William Henry Fox Talbot, 3 février 1839 ; 160

38 William Henry Fox Talbot, Exposé sur l’art du dessin photogénique ou Procédé par lequel des objets naturels peuvent arriver à se représentereux-mêmes, sans l’aide du crayon de l’artiste. Communication lue devant La Royal Society, 31 janvier 1839 ; 161

39 Dominique François Jean Arago, Procédé de M. Daguerre, 4 février 1839 ; 176

40 Jean-Baptiste Biot, Procédé de M. Daguerre, 4 février 1839 ; 179

41 William Henry Fox Talbot, Lettre à Carl Friedrich Phipipp von Martius, 9 février 1839 ; 181

42 Dominique François Jean Arago, Fixation des images de la chambre obscure, 11 février 1839 ; 182

43 William Henry Fox Talbot, Description des procédés employés dans le

dessin photogénique (d’après une communication délivrée le 21 février 1839 à la Royal Society, Londres), 23 février 1839 ; 184

44 Anonyme, La Graphic Society, 23 février 1839  ; 187

45 J.M. (Johann Heinrich Mädler ?) Comparaison des procédés photographiques de Daguerre et Talbot), 25 février 1839 ; 188

46 Harriet Georgiana Mundy, Lettre à William Henry Fox Talbot :  26 février 1839  ; 192

47 William Henry Fox Talbot, L’art photogénique, 13 avril 1839 ; 193

48 John Frederick William Herschel, Lettre à William Henry Fox Talbot, 9 mai 1839 ; 197

49 James David Forbes, Deux entrées de son journal de voyage,16 et 17 mai 1839 ; 199

50 Anonyme,(Rapport sur la visite de savants anglais à Paris) 26 mai 1839  ; 202

51 Dominique François Jean Arago, Augustin-Louis Cauchy, Rapport sur la visite de savants anglais à Paris 27 mai 1839 ; 203

 

IV  La photographie en débat ; 206

52 Philipp Hoffmeister, La nouvelle invention parisienne permettant de réaliser des gravures au moyen des rayons du soleil, 10 février 1839 ; 212

53 K.(Ignaz Paul Keller), Sur la découverte de Daguerre, 27 janvier 1839  ;  214

54 Clericus, La découverte de M. Daguerre, 21 février 1839 ; 215

55 Franz von Kobell, Carl August von Steinheil, Résultats de leurs essais communs sur la fixation des images, 13 avril 1839 ; 216

56 Anonyme, (Première expo publique des images de Kobell et Steinheil)

19 août 1839 ;  221

57 Anonyme, (Sur les essais photographiques de Johann Carl Enslen) 21 avril 1839 ; 222

58 Désiré Raoul-Rochette, Rapport sur les dessins produits par le procédé photogénique d’Hippolyte Bayard, 31 octobre 1839 ; 225

59 Hippolyte Bayard, Procédé photographique sur papier, 8 novembre 1839 ; 234

60 John Frederick William Herschel, Note sur l’art de la photographie, ou

Application des rayons chimiques de la lumière aux fins de représentation

picturale, 14 mars. 1839 ; 235

61 Andrew Fyfe, Sur la photographie. Communication à la Society of Arts les 27 mars, 10 et 17 avril 1839 ; 245

62 Anonyme, Nouvelle découverte, mars 1839 ; 255

63 Anonyme, Nos échos de la semaine (avec une lettre de John Robison)

8 juin 1839 ; 262

64 John Robison, Notes sur la photographie de Daguerre, 1er juin 1839 ; 266

65 Népomucène Lemercier, Sur la découverte de l’ingénieux peintre de

     Diorama, 2 mai 1839         ; 269

66 Louis Jacques Mandé Daguerre, Isidore Niépce, Alphonse Giroux, contrat privé, 22 juin 1839 ; 281

67  A. Lettre d’un marchand oisif, 20 juillet 1839 ; 284

 

V Au Parlement et à l’Académie ; 286

68 Dominique François Jean Arago, Lettre sur la découverte de MM.

 Niépce et Daguerre, mai 1839 ; 291

69 Charles Marie Tanneguy Duchâtel, Lettre à Dominique François Jean Arago,   5 juin 1839 ; 293

70 Paul Delaroche, (Rapport sur l’exploitation et la valeur de la Daguerréotypie, du point de vue des Beaux-Arts), juin 1839 ; 294

71 Anonyme, (Entrefilet sur l’exposition de Daguerréotypie au Parlement

     français), 7 juillet 1839 ; 295

72 (Jules Janin), M. Daguerre, 14 juillet 1839 ; 296

73 John Frederick William Herschel, Lettre à Louis Jacques Mandé Daguerre 1er août 1839 ; 299

74 Anonyme, Du daguerrotype, une dernière fois avant sa publication, 22 août 1839 ; 301

75 Dominique François Jean Arago, Le Daguerréotype,19 août 1839 ; 304

76 Jules Janin, la Description du Daguérotype, 25 août 1839 ; 305

77 Marc Antoine Gaudin, Récit d’un témoin oculaire du 19 août 1839,1844 ; 321

78 Ludwig Pfau, (Récit d’un témoin oculaire de la séance du 19 août 1839) 1877 ; 324

79 Isidore Niépce, Lettre à sa mère, 8 septembre 1839 ; 327

 

VI « Historique et description » de son procédé par Daguerre  ;  330

80 Historique et description des procédés du Daguerréotype, et du Diorama par Daguerre, 1839 ; 334

 

VII Premiers jugements ; 408

81 Anonyme, Du daguerrotype, 31 août 1839  ; 413

82 William Henry Fox Talbot, Commentaires sur le procédé photographique de M. Daguerre, 26 août 1839 ; 414

83 Jules Janin, Le Daguérotype. Nouvelle expérience, 1er septembre 1839 ; 421

84 Anonyme, (Sur l’exposition de daguerréotypes à l’Académie des beaux-arts de Vienne), 3 septembre 1839  ; 426

85 Anonyme, Daguerréotype, 8 septembre 1839 ; 428

86 William Henry Fox Talbot, Lettre à John Frederick William Herschel,

     8 septembre  1839 ; 431

87 John Frederick William Herschel, Lettre à William Henry Fox Talbot,

     10 septembre 1839 ; 433

88 Anonyme, Opération publique avec le daguerréotype,16 septembre 1839 ; 435

89 Ludwig Schorn, Eduard Kolloff, le daguerréotype, 24 septembre 1839  ; 438

90 Anonyme,Les images photographiques de Daguerre, 23 octobre 1839  ; 446

91 Louis Friedrich Sachse, Lettre à Alphonse Giroux, 6 septembre 1839 ; 448

92 Anonyme, Sur les expositions de daguerréotypes chez Gropius et Dörffel, 17 septembre 1839 ; 449

93 H.K., (Sur l’exposition de daguerréotypes présentée par Gropius)

17 septembre 1839 ; 451

94 Anonyme, (Sur l’exposition de daguerréotypes présentée par Sachse), 21 septembre 1839 ; 452

95 Anonyme, Encore un daguerréotype !, 27 septembre 1839  ; 454

96 Anonyme,(Les toutes dernières photographies de Sachse),19 octobre 1839 ; 456

97 Anonyme, Daguerréotypes, Correspondances de Hambourg, 14 octobre 1839 ; 457

98 (Karl Jacob Vohl), Les images photographiques de Daguerre, 10 novembre 1839 ; 458

99 Anonyme, Le procédé de gravure de M. Daguerre, 19 octobre 1839                                                                                                   ; 460

100 Anonyme, (Difficultés pratiques et juridiques de la divulgation de la Daguerréotypie en Angleterre ; avec une lettre de Daguerre) 26 octobre1839 ; 464

101 Richard, Exposition de daguerréotypes dans le bâtiment de la Faculté impériale et royale, 29 novembre 1839 ; 466

102 Anonyme, (Lewis Gaylord Clark ?), Le « Daguerreotype, décembre 1839 ; 469

103 Philip Hone, Entrée de son journal, 4 décembre 1839  ; 473

104 Anonyme, Le Daguerreotype, 14 décembre 1839 ;  475

105 Edgar Allan Poe (attribué à), Le Daguerréotype,15 janvier 1840 ; 477

 

VIII Alfred Donné ; 480

106 Alfred Donné, Exposition du Daguerrotype, 20 août 1839 ; 485

107 Alfred Donné, Le Daguerrotype, 28 août 1839 ; 495

108 Alfred Donné, (Sur la Daguerréotypie) 11 septembre 1839 ; 498

109 Alfred Donné, Sur ce qui se passe pendant les diverses parties de l’opération . Lettre de M. Donné à M. Arago, 16 septembre 1839 ; 506

110 Alfred Donné, Lettre à Dominique François Jean Arago,3 septembre 1839 ; 509

111 Anonyme, Daguerréotype. Reproduction par la gravure, 2 octobre 1839 ; 510

112 Louis Jacques Mandé Daguerre, Des procédés photogéniques considérés comme moyens de gravure. Lettre à M. Arrago, 30 septembre 1839 ; 513

113 Alfred Donné, Transformation en planches gravées des images formées par le procédé Daguerre, 14 octobre 1839 ; 518

114 Anonyme, (Sur les expériences de Donné avec le daguerréotype), 22 octobre 1839 ; 520

115 Alfred Donné, Description de mon procédé de gravure des images photogéniques sur les plaques d’argent, 6 avril 1840 ;  521

 

IX Satires

116 Anonyme, D’un arrêté qui arrêtera les reproducteurs, 25 août 1839  ; 528

117 Anonyme, Une machine trouve toujours de plus grandes machines qui l’admirent, 30 août 1839 ; 531

118 Anonyme, Le Daguerréotype, 8 septembre 1839 ; 536

119 Anonyme, De deux nouveaux partis politiques, les daguerrotypo(p)hiles et les daguerrotypo(p)hobes, 10 septembre 1839    ;  537

120 Anonyme, Rapport de l’Académie des Sciences relativement à l’invention de la serinette, pour faire suite au Daguerrotype, 19 septembre 1839   ; 541

121 Anonyme, Les professeurs en daguerréotype, 22 septembre 1839 ;   545

122 Anonyme, Le prix d’un daguerréotype,26 septembre 1839 ; 548

123 Moritz Gottlieb Saphir, le daguerréotype itinérant, 17 octobre 1839 ; 550

124 J…, La Daguerréotypomanie, 8 décembre 1839 ; 552

 

X L’avenir de la photographie ; 554

125 Lady Elisabeth Theresa Feilding,  Lettre à William Henry Fox Talbot,

27 septembre 1839 ; 558

126 William Henry Fox Talbot, Lettre à Lady Elisabeth Theresa Feilding, 

 5 octobre 1839 ; 559

127 (Franz) Fitzinger, Daguerre, 8 novembre 1839 ; 561

128 Anonyme, Correspondance de Paris, Images photographiques, 24 octobre 1839 ; 563

129 (Eduard Kolloff), Le Daguerreotype, 14 octobre 1839 ;  565

130 Sr., Les images photographiques de Daguerre, fin 1839 ; 570

131 Joseph Christian Hamel, Sur l’héliographie de Daguerre et les tirages de ses plaques héliographiques, fin 1839 ;  575

132 Anonyme, Choses techniques, 26 novembre 1839 ; 584

133 L.F-r (Leopold Fürstedler), Le daguerrotype, 16 décembre 1839 ; 586

 

Les différentes orthographes du Daguerréotype enregistrées dans le Sommaire tiennent au fait que ce nouveau procédé n’est pas encore stabilisé dans les publications des journalistes. Il ne s’agit pas d’une faute de frappe mais bien du flottement des connaissances.

 

XI Postface ; 588

 

Bibliographie ; 630