Lissi Caronna, Elisa - Sabbione, Claudio - Vlad Borrelli, Licia (dir.): I pinakes di Locri Epizefiri, Musei di Reggio Calabria e di Locri :
- Cardosa, Massimo - Grillo, Eleonora - Rubinich, Marina - Schenal Pileggi, Roberta, I pinakes di Locri Epizefiri, Musei di Reggio Calabria e di Locri, Parte I, Atti e Memorie della Società Magna Grecia, Quarta serie I (1996-1999), Rome, Società Magna Grecia, 1999, 3 vol. de texte, XVIII + 952 p., 1 vol. de 36 fig. + 245 pl. photos, 21,5x29 cm. Prezzo: € 341,00 per l’Italia, € 420,00 per l’Estero. ISSN 1592-7377 ; 1, 1-3.
- Grillo, Eleonora - Rubinich, Marina - Schenal Pileggi, Roberta, I pinakes di Locri Epizefiri, Musei di Reggio Calabria e di Locri, Parte II, Atti e Memorie della Società Magna Grecia, Quarta serie II (2000-2003), Rome, Società Magna Grecia, 2003, 4 vol. de texte, XIII + 855 p., 1 vol. de 52 fig. + 135 pl. photos, 21,5x29 cm. Prezzo: € 341,00 per l’Italia, € 420,00 per l’Estero. ISSN 1592-7377 ; 2, 1-5.
- Barello, Federico - Cardosa, Massimo - Grillo, Eleonora - Rubinich, Marina - Schenal Pileggi, Roberta, I pinakes di Locri Epizefiri, Musei di Reggio Calabria e di Locri, Parte III, Atti e Memorie della Società Magna Grecia, Quarta serie III (2004-2007), Rome, Società Magna Grecia, 2007, 4 vol. de texte, XXIV + 1097 p., 1 vol. de 107 fig. + 238 pl. photos, 1 vol. de texte 197 p. (bibliographie, indices, tableaux), 21,5x29 cm. Prezzo: € 400,00 per l’Italia, € 500,00 per l’Estero. ISSN 1592-7377 ; 3, 1-6.
Prix pour l’ouvrage complet (15 volumes) : 900 EUR pour l’Italie ; 1000 EUR pour l’étranger.
(Società Magna Grecia, Rome 1999-2007)
 
Compte rendu par Lorenz E. Baumer, Université de Genève
 
Nombre de mots : 2944 mots
Publié en ligne le 2009-12-25
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=587
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Situé dans le nord-ouest de Locres Épizéphyrienne (Lokroi Epizephyrioi) à une courte distance de l’enceinte de la ville, le sanctuaire de Perséphone de la Mannella reste à ce jour énigmatique sous plusieurs aspects [1]. D’un intérêt particulier sont les 6000 fragments environ de modestes tablettes en terre cuite qui portent un relief figuré polychrome ; elles ont été produites et dédiées dans la première moitié du 5e siècle av. J.-C. et sont célèbres sous le nom de « tablettes de Locres » ou « pinakes de Locres ». Le corpus présenté, résultat d’un énorme travail collectif commencé en 1989/90 sous l’égide de la surintendance archéologique de la Calabre et publié de 1993 à 2007 en trois livraisons avec le soutien de la Società Magna Grecia, permet d’accéder à ce vaste matériel pour la première fois dans sa totalité.

L’ensemble des 15 volumes, dont le prix justifié, mais bien élevé, de 1161 euros (à l’extérieur de l’Italie) limitera la diffusion, impressionne déjà par son aspect matériel avec plus de trois mille pages et 617 planches, en tout 17 kilos. La qualité des photographies, à quelques exceptions près en noir et blanc, et les soins apportés à l’édition des textes sont irréprochables, même si on peut se demander si une mise en page moins généreuse et un papier un peu moins épais n’auraient pas permis de limiter le volume. On pourrait aussi poser la question de savoir si l’illustration de chaque fragment à une échelle 1:2 était inévitable, même si cette contrainte pourrait se révéler utile pour une future étude du matériel, moins pour l’analyse de l’iconographie et pour l’interprétation générale du complexe que pour les questions liées à la production artisanale.

 

Le plan du corpus

Pour comprendre l’organisation du corpus, il est nécessaire de rappeler l’historique des pinakes dont les premiers exemplaires ont été signalés au Real Museo Borbonico de Naples au début du 19e siècle alors que d’autres entraient dans des collections privées à Locres, en particulier dans la collection de Domenico Candida, et dans quelques musées à l’étranger (t. I, 1, p. XIII-XVIII). Après de premières études des tablettes de la collection Candida, Paolo Orsi a su arranger au début du 20e siècle leur acquisition par l’État italien et leur dépôt au musée de Tarente, le premier musée national du royaume d’Italie au sud de Naples. Le surintendant de Syracuse a aussi entamé les fouilles régulières au pied de la colline Mannella qui mirent au jour une énorme quantité de nouvelles terres cuites, déposées au musée de Syracuse, dont il confia l’étude à Paola Zancani Montuoro. L’installation du musée national de Reggio de Calabre a permis le regroupement des tablettes dispersées à Locres, Tarente et Syracuse en une seule et même collection, ce qui a pris du temps et ne s’est achevé qu’en 1985. Mais déjà bien avant, Paola Zancani avait fait du classement des pinakes de Locres la mission de sa vie, ce qui a abouti à une exposition systématique de l’ensemble au musée national de Reggio de Calabre en 1958 (t. I, 1, p. 22-23 fig. A). Le respect pour l’immense travail solitaire de la chercheuse a dicté la structure du présent corpus qui prend pour base le classement des tablettes par Zancani en dix groupes iconographiques, chacun subdivisé en un nombre inégal de types individuels.

 

La structure du corpus est la suivante (les volumes I, 4 ; II, 5 ; III, 5 comprenant les reconstitutions graphiques des types, les planches et des indices par tome ne sont pas mentionnés) :

- Introduction générale (t. I, 1, p. 3-49)

- Groupe 1 : animaux, mobilier et accessoires de culte, sans personnages (t. I, 1, p. 51-206)

- Groupe 2 : scènes d’enlèvement (t. I, 2, p. 207 - t. I, 3, p. 903)

- Groupe 3 : sacrifices et préparations du rituel (t. II, 1, p. 1-119)

- Groupe 4 : cueillette de fruits et scènes avec arbre (t. II, 1, p. 121-225)

- Groupe 5 : préparation, transport et déposition du péplos nuptial, de la couronne des noces et des fruits ; autres processions (t. II, 2, p. 227- t. II, 3, p. 619)

- Groupe 6 : Kosmesis – habillage et toilette de la déesse (t. II, 4, p. 621-726)

- Groupe 7 : Theogamia – préparation du lit, du char nuptial et du thalamos (t. II, 4, p. 727-805)

- Groupe 8 : Anakalypteria (t. III, 1, 1- t. III, 2, p. 549)

- Groupe 9 : ouverture de la ciste (t. III, 3, 551-612)

- Groupe 10 : représentations diverses ou douteuses et fragments incertains (t. III, 3, p. 613-835)

- Fragments en dehors du classement de Zancani (t. III, 4, p. 837-995).

À l’intérieur de chaque groupe, la numérotation suit un système clair en séparant le numéro du type du numéro du groupe par une barre oblique (p. ex. 1/14 = groupe 1, type 14), avec une numérotation continue des fragments par type.

L’ouvrage est complété par des appendices (addenda et types coroplastiques attribués auparavant aux pinakes ; t. III, 4, p. 997-1019), des recherches archéométriques sur les pinakes de Locres, Medma et Hipponion (t. III, 4, p. 1021-1064) et par une bibliographie générale, des tableaux et des indices (t. III, 6)

 

En plus des fragments de la Mannella qui n’ont pas été classés par Zancani, le corpus intègre des tablettes de collections privées et déposées au Museo Civico de Locres, les trouvailles de la Contrada Centocamere, du sanctuaire des nymphes de Grotta Caruso et du théâtre de Locres ainsi que de Casignana. Des pinakes d’autres provenances et/ou conservés dans des musées et collections en Europe et aux États-Unis ont été utilisés pour les reconstitutions des types. Il était cependant inévitable d’introduire quelques changements mineurs à l’intérieur des groupes proposés par Zancani, à cause d’un reclassement partiel ou de nouvelles attributions des types dont les détails sont indiqués dans l’introduction de chaque groupe. Les introductions donnent en plus un résumé condensé de l’histoire de la recherche et justifient de manière exemplaire les classements iconographiques, en présentant en même temps les résultats principaux de l’étude. Elles sont complétées par des observations techniques et sur la polychromie suivant une terminologie cohérente.

 

Les particularités des pinakes de Locres ne se limitent pas au grand nombre et à une grande homogénéité matérielle et de format, mais elles se présentent aussi dans un cadre chronologique très étroit : à part le type 5/10 (t. II, 2, p. 413-416 fig. 28 pl. LXIXb), pour lequel les auteurs proposent une datation vers 540-530 av. J.-C., et le type 8/33 (t. III, 2, p. 460-464 fig. 31 pl. CXLVIIa), daté vers 500 av. J.-C., la totalité des reliefs a été créée durant la première moitié du 5e siècle av. J.-C. Ces deux exemples suffisent pour illustrer le fait que le plan du corpus ne suive pas à l’intérieur des groupes un ordre chronologique, petit défaut qui aurait pu être facilement corrigé grâce à l’intégration de tableaux chronologiques.

 

Les questions de la production

L’étude minutieuse des reliefs, dont le degré de précision ne peut que surprendre, a permis l’identification des fragments en les rattachant aux moules dont ils ont été tirés, ce qui aboutit à une reconstitution détaillée du processus de la production artisanale (voir en général t. I, 1, p. 25-45 ainsi que les paragraphes correspondants dans l’introduction de chaque groupe) : les pinakes de Locres sont produits dans une production en série où chaque type avait son origine dans la création d’un prototype bien précis. De chaque prototype, un ou plusieurs moules ont été tirés qui ont formé la base pour la production de masse des reliefs. On ne peut que souligner ici l’importance de l’observation des auteurs que plusieurs moules ont été utilisés en parallèle dès le début de la production, alors que les moules de deuxième, troisième ou (exceptionnellement) de quatrième génération, tirés d’un relief et non du prototype lui-même, ne se rencontrent que beaucoup plus rarement [2] : sur 202 types étudiés, seulement une vingtaine a connu une deuxième génération de production, alors qu’une troisième génération n’est documentée que trois fois (types 2/12, 8/12 et 8/34) et que seulement pour les types 2/3 et 8/26 une quatrième génération a pu être documentée. L’image d’une production en parallèle et sur peu de temps d’un même type est confirmée par le nombre des moules utilisés : à l’exception significative des types 2/3 (23 moules, dont 14 de deuxième génération ; voir le schéma t. I, 2, p. 311) et 8/26 (8 moules) déjà mentionnés, on constate qu’un nombre assez important de moules a été utilisé en même temps : parmi les 134 types qui n’ont été produits que pendant une seule génération, on peut constater dix-huit fois l’utilisation en parallèle de deux moules, neuf fois de 13, une fois de 4 et une fois de 5 moules ainsi que deux fois de 6 moules (voir aussi les tableaux quantitatifs, t. III, 6, p. 149-157). Ces statistiques qui ne sont que très provisoirement discutées dans le présent corpus et qui attendent encore une analyse beaucoup plus détaillée peuvent sembler bien fastidieuses, mais elles soulignent la valeur des pinakes pour la connaissance de « l’industrie » artisanale à Locres au 5e siècle av. J.-C.

Pour ce qui a trait aux questions de la production, on regrette un peu que l’analyse stylistique n’ait pas été poussée plus loin pour arriver à une différenciation de mains et d’ateliers : à l’exception des types 3/2, 5/1, 7/3, 8/30, 8/38 et des types 2/22, 5/3, 6/9, 8/31, attribués pour des raisons stylistiques à deux ateliers différents (t. III, 2, p. 406 et 427), la problématique du répertoire et de l’organisation des ateliers individuels n’est traitée que de manière liminaire [3]. Un cas intéressant à signaler dans ce contexte est le type 8/27 (t. III, 1, p. 350-359 fig. 25 pl. CXXI-CXXII) qui fusionne les Dioscures du type 8/34 avec la déesse assise du type 8/26.

 

L’iconographie

Il n’est pas possible de discuter dans le présent compte rendu des multiples questions iconographiques que soulèvent les pinakes de Locres, qui ont été discutées dans la recherche à plusieurs reprises (voir la bibliographie t. III, 6, p. 1-32 ainsi que les introductions de chaque groupe). Le premier groupe comprend 27 types avec des représentations d’animaux ou du mobilier de culte, sans personnages, placés par Zancani au début probablement à cause de leur identification simple. En dehors du taureau, on notera – et pas seulement dans ce groupe, mais en général – la représentation régulière d’un ou de deux coqs, animal très souvent illustré à Locres (t. I, 1, p. 61-63 avec discussion des interprétations proposées dans les notes). – Le deuxième groupe qui montre des scènes d’enlèvement de Perséphone est le plus nombreux parmi les pinakes du sanctuaire de la Mannella : documenté par 2127 fragments qui viennent d’au moins 405 tablettes, ce sujet assez rarement illustré à l’époque archaïque a connu dans la première moitié du 5e siècle av. J.-C. à Locres sa première diffusion large. Le grand nombre de représentations permet de distinguer plusieurs schémas iconographiques dont nous ne pouvons pas traiter ici en détail (voir le tableau t. I, 2, p. 241). Les auteurs proposent en outre avec leur prudence habituelle que l’enrichissement successif de la scène avec d’autres figures et/ou symboles puisse être le résultat d’un développement chronologique, alors que les premières représentations auraient été plutôt limitées à l’essentiel de l’épisode (t. I, 2, p. 247). L’importance du motif se reconnaît au fait non seulement que les reliefs du type 2/3 dont 692 fragments sont conservés, sont les plus importants parmi les pinakes de Locres, mais aussi que ce motif a été (ré-)utilisé pendant quatre générations de production successive (voir plus haut pour les moules). – Beaucoup moins importantes sont les scènes de sacrifice et de préparation du rituel du troisième groupe qui comprend 99 fragments provenant au moins de 43 tablettes. Le noyau du groupe présente les types 3/5 et 3/6 qui montrent des scènes de culte dans ou auprès d’un bâtiment cultuel. L’interprétation des deux divinités représentées reste ambiguë : alors que Zancani a proposé d’y reconnaître Perséphone et Hadès, les auteurs tendent (avec un respect compréhensible pour leur spiritus rector), comme la plupart des autres chercheurs, à les identifier avec Aphrodite et Hermès. – Les problèmes d’interprétation persistent aussi pour les 37 reliefs au moins du quatrième groupe qui figure sous l’intitulé de la « cueillette de fruits et scènes avec arbre » : les scènes peuvent figurer des éléments du mythe de Perséphone, enlevée alors qu’elle cueillait des fleurs, ainsi que les cueillettes préparatoires avant les noces. – Plus évidents sont les sujets des 23 types du cinquième groupe, documenté par 545 fragments, qui montre des scènes cultuelles avec des manipulations du péplos de la déesse et/ou d’autres objets, des processions, etc. – L’interprétation cultuelle du sixième groupe avec des scènes d’habillage et de toilette de la déesse pose par contre des difficultés d’interprétation dont nous ne pouvons pas traiter ici. – Le septième groupe comprend sous l’intitulé (trompeur) de la théogamie une variété de scènes dans le cadre de rites nuptiaux. La scène illustrée sur les reliefs du type 7/3 ne montre p. ex. pas un épisode du hieros gamos de Perséphone, comme le proposait Zancani, mais le voyage de la mariée à la maison de son mari. – Des difficultés d’interprétation des tablettes de Locres sont aussi présentes dans le huitième groupe des « Anakalypteria » qui comprend le type 8/26 (4 générations, 8 moules, 363 fragments conservés), un des plus populaires de l’ensemble. Les reliefs illustrent des hommages à Perséphone ou à la déesse et Hadès, d’habitude assis(e), seul(e)s ou ensemble avec une ou plusieurs autres divinités ou héros parmi lesquels on trouve entre autres Hermès et Dionysos, Apollon et les Dioscures et/ou une ou deux femmes. Ces dernières sont probablement à interpréter comme des offrantes dans le cadre d’un rite d’initiation ou de passage [4], alors que d’autres chercheurs ont proposé d’identifier l’une des femmes avec Aphrodite. Une grande variété d’interprétations a aussi été suscitée par le type 8/29, où un homme barbu et armé devant la déesse assise a été interprété comme la figuration d’un défunt qui se présente à Perséphone, l’arrivée d’un autre dieu (« Götterankunft »), une représentation de l’aparché nuptiale ou d’un citoyen de Locres. Reste à mentionner l’image de l’arrivée de Triptolème barbu dans son char sur les reliefs du type 8/30 qui reprend au début du 5e siècle un ancien modèle iconographique d’habitude abandonné à cette époque, ainsi que le jeune guerrier (?) et son cheval du type 8/38 qui surprend dans un univers iconographique autrement réservé presque sans exception aux femmes. – Non moins énigmatiques sont les reliefs du neuvième groupe qui montrent la déesse assise avec une ciste à couvercle ouvert dans laquelle se trouve une petite figure assise ou debout dont la liste des identifications proposées est trop longue pour être répétée ici. – Le dixième groupe comprend enfin 181 fragments d’au moins 68 tablettes d’une iconographie hétérogène et très variée, avec des représentations d’autres divinités, des figures en vol, des sirènes, des offrandes, etc., qui est complétée par les Fragments en dehors du classement de Zancani, rassemblés à la fin du corpus.

La revue très abrégée et nécessairement lacunaire du monde imaginaire des pinakes de Locres ne peut que partiellement illustrer l’impression cohérente et en même temps ambiguë que donne ce vaste ensemble unique dans la première moitié du 5e siècle av. J.-C. On ne peut que saluer la prudence des auteurs qui évitent d’interpréter trop précisément les diverses représentations, même si on souhaiterait parfois une argumentation plus développée. Mais en présentant l’ensemble des documents sous la forme du présent corpus, ils ont largement ouvert la porte pour toute discussion future qui pourra se baser enfin sur une documentation exhaustive et précise.

 

I pinakes di Locri Epizefiri sont beaucoup plus que la publication longtemps attendue des travaux de Paola Zancani Montuoro : outre maints renouvellements et changements de détail, le corpus permettra d’étudier pour la première fois un important document de la religiosité et de la vie cultuelle de la Calabre classique dans sa totalité et présente en même temps une grande série de résultats, nouveaux en particulier aussi pour les questions de la technique et de la production artisanale, dont l’avenir va sans aucun doute confirmer la valeur. Chaque éditeur d’un corpus doit choisir à un moment donné une forme et une structure pour son ouvrage, et il est facile de le critiquer ou de proposer un autre mode de présentation. Mais dans ce cas précis, on ne peut que constater que le choix est bien justifié. L’œuvre, résultat impressionnant d’un travail collaboratif réalisé pendant de longues années de manière systématique, donne un accès entièrement renouvelé à un matériel qui mérite qu’on en reprenne la discussion scientifique.

 

 

[1] Une synthèse utile se trouve dans V. Hinz, Der Kult von Demeter und Kore auf Sizilien und in der Magna Graecia, Palilia 4, Wiesbaden 1998, p. 203-206 fig. 59, ouvrage absent dans la bibliographie du présent corpus.

[2] L’identification des différentes générations d’un seul et même type ou modèle en terre cuite est possible à cause du fait que l’argile perd du volume pendant sa cuisson. Les reliefs de la génération successive sont pour cette raison 10 à 15% plus petits que leurs prédécesseurs. Pour les questions techniques de la terre cuite, on consultera A. Muller, Les terres cuites votives du Thesmophorion. De l’atelier au sanctuaire, Études thasiennes 17, Paris 1996, p. 27-47.

[3] On attendra avec intérêt la publication de la journée d’études « Locri e i Pinakes », tenue à l’Université de la Calabre du 29 au 30 octobre 2009.

[4] Voir à ce sujet ultérieurement M. Mertens Horn, « Initiation und Mädchenraub am Fest der lokrischen Persephone », MDAI(R) 112, 2005-2006, p. 7-75.