| Pesteil, Frédéric: Le Puy du Tour, oppidum gaulois, 151 p., 137 fig., 21x29,7 cm ISBN: 2-909744-25-6 (Mille Sources, Tulle 2007)
| Compte rendu par Yves Roman, Université Lyon II Nombre de mots : 526 mots Publié en ligne le 2009-05-29 Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700). Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=641 Dans un mémoire de l’École des hautes études en sciences sociales, sous
la direction de Jean Guilaine, professeur au Collège de France, François
Pesteil a dressé un bilan aussi complet que possible à propos de l’oppidum du Puy du Tour, colline dominant
un méandre de la Dordogne et la plaine d’Argentat (commune de
Monceaux-sur-Dordogne).
La présentation de l’ouvrage est strictement dans la tradition, avec
une entrée en matière décrivant, d’un point de vue géographique, le site et son
contexte. Le tout suivi de quelques indications sur les toponymes, notamment
sur le nom antique du lieu, Mulcedunum,
où l’on reconnaît le nom gaulois dunum
qui désigne un lieu fortifié. De ce point de vue, on peut remarquer, ce que
l’auteur ne fait pas, par prudence sans doute, que le nom antique converge
étonnamment avec le nom actuel, si Tour, comme le relève en revanche F. Pesteil
à la suite de M. Villoutreix, provient de l’occitan torn, qui signifie enceinte.
Le deuxième est que si la chronologie est parfaitement suivie par F.
Pesteil (les fouilles d’Eusèbe Bombal et Amédée Muzac, les fouilles d’Auguste
et Jean Murat de 1953 à 1969, les dernières recherches (sic) de 1984 à 1987, qui furent celles de Jean Murat et Jean-Marie
Courteix), l’auteur n’en indique pas moins pour chaque étape les résultats
obtenus, en ce qui concerne la topographie comme le matériel. De ce dernier
point de vue, il est clair que ces travaux anciens sont notoirement
insuffisants. Par exemple, l’affirmation que les « objets, bijoux et
amulettes de bronze » mis au jour dans les fouilles Murat ont des
équivalents en Europe centrale et en Russie méridionale, n’est franchement pas
très éclairant.
Suivent trois parties, même si elles ne sont pas présentées ainsi. La
première fait un historique minutieux des fouilles passées, avec des
indications intéressantes sur l’historique de la chose et surtout les résultats
obtenus. La démarche est intéressante à deux niveaux. Le premier est local ou,
disons de manière un peu plus général, régional et intéressera tous les
amoureux des lieux et les amateurs du passé archéologique de ce bras de
Dordogne.
Autant dire que l’on attend beaucoup de la dernière partie, celle qui
rend compte de la réinterprétation du site par F. Pesteil et l’insertion
de l’oppidum de Puy-du-Tour, car
c’est bien d’un oppidum dont il
s’agit, avec, pensèrent certains, un murus
gallicus (?), dans une histoire régionale (« le Puy-du-Tour dans
l’espace lémovice »). Si le lien avec la présence d’aurières est bien noté
par F. Pesteil, on aurait aimé voir mieux encore relever la participation des
habitants du site à des échanges qui pouvaient avoir leur origine très loin de
la Dordogne. Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps, mais la monnaie à
légende ibérique NERONCEN (p. 87), dont la datation tardive par les numismates
est à discuter, renvoie peut-être à des mouvements nés sur les bords de la
Méditerranée et qui sont antérieurs à l’implantation coloniale romaine à
Narbonne de la fin du IIe siècle avant J.-C.
L’ouvrage de F. Pesteil marque donc une étape dans une recherche. Il
n’épuise cependant pas le sujet, évolutif par essence, et qui pourrait faire
l’objet d’articles complémentaires, mais qui, il faut bien le dire, demandent
d’autres moyens que ceux à sa disposition, ne serait-ce que pour un relevé du
site, ou l’établissement d’une bonne série photographique qui,
incontestablement, manque pour les monnaies.
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