Girard, Alain: Pont-Saint-Esprit gothique - La construction des églises, maison, pont et hôpitaux du Saint-Esprit, 24 x 32 cm, 325 pages, 221 illustrations en noir et blanc, ISBN : 978-2-910567-53-8, 30 €
(Conseil général du Gard, Nîmes 2009)
 
Compte rendu par Sabine Berger, Université Paris IV-Sorbonne
 
Nombre de mots : 2891 mots
Publié en ligne le 2009-09-26
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=772
 
 

La commémoration du septième centenaire de la mise en circulation du pont de Pont-Saint-Esprit donne lieu jusqu’en septembre 2009 au Musée d’Art sacré du Gard à une exposition qui retrace l’histoire de la construction de cet ouvrage remarquable. Le catalogue accompagnant l’exposition, édité par le Conseil général du Gard, est réalisé par Alain Girard, conservateur en chef du patrimoine et directeur de la conservation des musées du Gard.

 

 

La préface, rédigée par Michèle Pradalier-Schlumberger, professeur honoraire à l’université de Toulouse-Le Mirail, expose le contexte d’élaboration de ce volumineux ouvrage et en annonce le plan. Le catalogue est la synthèse des fouilles et des recherches menées depuis plusieurs décennies sur le patrimoine architectural médiéval de Pont-Saint-Esprit, plus particulièrement sur les constructions de l’Œuvre du Saint-Esprit, institution dont la ville a pris le nom et gardé la mémoire. Seront ainsi présentés, en une douzaine de chapitres s’enchaînant selon une progression à la fois thématique et chronologique, les bâtiments des XIIIe et XIVe siècles qui marquent le paysage monumental de Pont-Saint-Esprit (intégrés dans une réflexion globale sur la définition d’un style gothique méridional propre à la basse vallée du Rhône) et leur évolution ultérieure : chantiers de construction du pont (1265-1309), de l’abside du prieuré Saint-Pierre (1303-1308), de l’hôpital (achevé en 1326) et de la chapelle du Saint-Esprit (commencée en 1319), achèvement de la construction de cette dernière (seconde moitié du XVe siècle).

 

 

Dans l’avant-propos, l’auteur insiste en premier lieu sur l’importance du Rhône comme marqueur d’identité régionale, avant d’évoquer la complexité de la situation politique de la ville de Pont-Saint-Esprit au Moyen Âge. Il rappelle sa position stratégique de carrefour commercial, plus encore à partir de l’ouverture du pont à la circulation au début du XIVe siècle, et retrace brièvement l’histoire de Pont-Saint-Esprit jusqu’au XVIIe siècle. La naissance de l’Œuvre du Saint-Esprit fait l’objet d’un paragraphe distinct. Enfin, Alain Girard dépeint son travail sur Pont-Saint-Esprit depuis 1965 et dresse un état de la question sur le sujet.

 

 

Dans une section consistante (15 pages) intitulée « Sources et bibliographie », sont regroupées les sources manuscrites et imprimées consultées par l’auteur, classées par lieu de conservation ou par type documentaire, et la liste des ouvrages et articles les plus pertinents pour la connaissance du contexte historique et artistique comme pour celle de l’histoire monumentale de Pont-Saint-Esprit. Peut-être aurait-il été plus simple d’intégrer les références signalées dans la dernière rubrique (« Autres versions des différents chapitres de cet ouvrage » consistant en une sélection des travaux de l’auteur relatifs à Pont-Saint-Esprit et à l’art gothique méridional) au sein de la bibliographie qui précède.

 

 

Le premier chapitre établit le cadre géographique et historique. Zone de confluence entre le Rhône et l’Ardèche, la région spiripontaine semble occupée de longue date. Les hommes choisissent de s’implanter sur un rocher situé sur la rive occidentale du Rhône. L’existence d’une maison seigneuriale (chef-manse) appartenant aux comtes d’Uzès est attestée, de même que celle d’une église Saint-Saturnin. Au milieu du Xe siècle, l’abbé de Cluny reçoit les possessions de Géraud d’Uzès et un prieuré dédié à saint Pierre est installé à Pont-Saint-Esprit. L’importance de celui-ci, au début du XIVe siècle, est notamment perceptible par la variété des titres portés par le prieur, seigneur temporel du lieu. Cette même époque est surtout marquée par l’arrivée de Philippe le Bel comme co-seigneur de Pont-Saint-Esprit en 1302, suite à un paréage. Dans la dernière sous-partie consacrée aux voies de communication et au commerce, l’auteur souligne la nécessité précoce de relier les deux rives du Rhône (mise en place d’un débarcadère, le bourg se nommant alors Saint-Saturnin-du-Port) et examine les activités d’échanges à Pont-Saint-Esprit aux XIVe et XVe siècles.

 

 

Dans un deuxième chapitre traitant du contexte artistique, Alain Girard offre d’abord au lecteur un aperçu du paysage monumental de Pont-Saint-Esprit avant l’édification des bâtiments de l’Œuvre (description de l’église du prieuré Saint-Pierre et de la baie romane de l’hôtel des Piolenc dit maison des Chevaliers, proposition d’éléments de comparaison à l’échelle régionale) puis entame une réflexion qui sera plus largement développée par la suite, autour de l’apparition du style gothique dans cette partie du Languedoc ; il insiste en particulier sur les modalités de l’adoption, au XIIIe siècle, de cet art issu du nord du royaume.

 

 

Les chapitres suivants sont consacrés à la présentation détaillée des différents chantiers lancés à Pont-Saint-Esprit à partir de la fin du XIIIe siècle.

 

 

La construction du pont, admiré pour la qualité de son exécution comme pour ses dimensions exceptionnelles dès le XIVe siècle, est traitée dans le troisième chapitre. Après plusieurs projets inaboutis, le chantier est finalement amorcé sous le prieur Jean de Thianges, qui cherche ainsi à conforter son autorité et à renforcer son contrôle sur sa seigneurie. L’étude du chantier se heurte à la pauvreté de la documentation subsistante. On sait néanmoins que le prieur choisit huit individus pour gérer l’œuvre, quatre operarii, dénommés « recteurs » à partir de 1279, et quatre consiliatores, ou receveurs, chargés de rassembler les moyens financiers nécessaires. La main d’œuvre est composée tant de religieux (les donats) que de laïcs, soumis en 1281 à un règlement spécifique. L’essentiel de ce chapitre passionnant est consacré à la description de la construction du pont : choix du tracé, difficultés rencontrées en cours de chantier, dimensions, mode d’appareillage, éléments constitutifs, sources d’inspiration. Bien que le déroulement du chantier soit difficile à suivre, il semblerait que celui-ci n’ait pas subi d’interruptions majeures. Après avoir abordé la question insoluble de l’identité du concepteur du pont, Alain Girard achève ce chapitre par une présentation de l’entretien du pont aux XIVe et XVe siècles grâce au produit d’une taxe prélevée sur le sel, le Petit Blanc (exemple des travaux de 1473-1476, connus par le registre de comptabilité de cet impôt).

 

 

L’apparition d’éléments caractéristiques de l’architecture gothique septentrionale au début du XIVe siècle à Pont-Saint-Esprit est analysée dans le quatrième chapitre, centré sur les travaux entrepris peu après 1300 au prieuré Saint-Pierre. L’église reçoit en effet une nouvelle abside et, alors que ce chantier est en voie d’achèvement, deux tours sont construites de part et d’autre du chœur. L’auteur décrit le plan et le décor de l’abside, soulignant « l’influence parisienne d’un art de cour du temps de Saint Louis » (p. 95) sensible dans la sculpture (des parallèles sont invoqués avec le décor du palais de la Cité et celui de la tour de Constance à Aigues-Mortes), mais plus encore dans le choix d’une abside polygonale abondamment percée qui évoque le parti retenu à la Sainte-Chapelle de Paris. Le chantier du prieuré Saint-Pierre constitue, avec les constructions royales d’Aigues-Mortes et de Villeneuve-lès-Avignon, l’une des toutes premières manifestations d’un nouvel art de bâtir dans la basse vallée du Rhône.

 

 

À partir du cinquième chapitre, il est question des deux principales entreprises architecturales de l’œuvre du Saint-Esprit qui viennent enrichir la parure monumentale de la ville : l’hôpital et la chapelle du Saint-Esprit. Avant de s’intéresser à ces deux chantiers, il est important de comprendre dans quel contexte et pour quels motifs ont été lancées ces constructions. La maison de l’œuvre, destinée à abriter les ouvriers pendant l’édification du pont (la « maison du roi » lui succédera), et l’oratoire (à l’emplacement où verra le jour la chapelle du Saint-Esprit) sont d’abord présentés : leur datation pose problème mais leur existence avant 1265 est chose certaine. Les sommes laissées dans l’oratoire par les voyageurs, de même que diverses donations, alimentent l’œuvre du pont. Outre des moyens financiers importants, l’œuvre du Saint-Esprit possède également des carrières et dispose d’une main d’œuvre abondante. Une première construction, vouée à l’accueil d’enfants abandonnés, est entamée. Les recteurs sont cependant confrontés à l’opposition du prieur et cherchent alors l’appui du roi ; celui-ci accorde d’autant plus facilement son soutien aux recteurs laïcs de l’Œuvre qu’il a besoin des lignages locaux pour étendre sa mainmise sur cette nouvelle frontière du royaume de France. Mais il doit aussi respecter les droits du prieur. Les différends entre les recteurs et le prieur et la solution imposée en 1307 par l’administration royale en la personne de Guillaume de Plaisians, un des principaux légistes de Philippe le Bel, sont exposés dans une dernière sous-partie : l’oratoire sera dédié au Saint Esprit et les sommes recueillies pour l’œuvre du pont seront utilisées pour la réalisation d’un hôpital.

 

 

Le chapitre suivant est consacré à l’hôpital du Saint-Esprit. Le plan initialement prévu pour la grande salle, ou salle des pauvres, est proche de celui de l’Hôtel-Dieu de Tonnerre, fondation de Marguerite de Bourgogne à la fin du XIIIe siècle. Après la confirmation de Philippe le Bel en 1310, un autre plan est adopté, séparant nettement hôpital et chapelle. L’établissement est prévu pour accueillir différents types de population ; aux « pauvres passants » viennent bientôt s’adjoindre les pèlerins. La disposition originelle des bâtiments est restituée par l’auteur, qui procède à une fine analyse du bâti (travail de la pierre, relevé des marques lapidaires) et à une description précise des éléments anciens subsistants (supports, baies). Alain Girard propose également de voir dans cet édifice une influence de l’architecture monastique, notamment cistercienne (plan, agencement de la salle, parcimonie du décor sculpté). La conception et le décor du portail occidental de la grande salle sont traités dans une deuxième sous-partie. Le chapitre s’achève par quelques interrogations : la datation précise de l’hôpital, son aménagement intérieur et son fonctionnement (des sources textuelles fournissent néanmoins quelques éléments).

 

 

Le septième chapitre traite de la construction de la chapelle du Saint-Esprit. Le terrain est acquis et la construction en est lancée peu après 1319, afin de répondre à l’afflux toujours plus important de « pauvres passants » accueillis à l’hôpital. Durant l’édification de celui-ci, l’ancien oratoire sert de chapelle. L’abside de la nouvelle chapelle est financée conjointement par le seigneur-prieur et les recteurs de l’œuvre, qui signent en 1319 un accord mettant un terme à un énième conflit (ce texte fournit en outre quelques informations sur le projet). Alain Girard décrit l’abside, mutilée en raison de la destruction de la chapelle au début du XIXe siècle (choix du plan, élévation et décor sculpté). La nef et les chapelles latérales nord sont pareillement décrites. Des rapprochements sont suggérés avec certains édifices gothiques du nord du royaume. L’auteur met également l’accent sur un point important, le culte monarchique. Dans la chapelle est en effet fondée, par le roi et pour les rois de France, une messe quotidienne ; une statue-reliquaire de la Vierge à l’Enfant abrite une relique de Saint Louis, à qui la chapelle du Saint-Esprit est notamment dédiée. En fin de chapitre sont abordées les difficultés financières qui amènent les recteurs, au milieu du XIVe siècle, à suspendre le chantier.

 

 

Le huitième chapitre porte sur l’art de bâtir en basse et moyenne vallée du Rhône dans le premier quart du XIVe siècle, et replace les constructions de l’Œuvre du Saint-Esprit dans un cadre plus général. Les formes gothiques septentrionales font une apparition sporadique dans la région, le vocabulaire gothique étant d’abord appliqué à des structures romanes. L’arrivée du roi de France et de son administration en Languedoc (Aigues-Mortes) s’accompagne de la venue de maîtres d’œuvre du nord du royaume qui construisent selon des procédés qui leur sont familiers ; l’auteur rejette l’idée d’une volonté délibérée de colonisation ou de domination par l’art. Le Languedoc occidental a également pu jouer un rôle, qui reste difficile à déterminer, dans l’assimilation de l’art du nord de la France par les bâtisseurs méridionaux. Toujours est-il que l’art gothique bouleverse les traditions locales en matière de traitement « des masses extérieures et des volumes intérieurs » (p. 180). Les maîtres d’œuvre méridionaux puisent peu à peu dans l’art gothique de quoi enrichir leur propre répertoire. La place de la chapelle et de l’hôpital du Saint-Esprit dans l’architecture du temps est analysée dans la deuxième sous-partie : les deux édifices mêlent, avec une habileté notable, des éléments méridionaux et septentrionaux. Les chantiers avignonnais sont évoqués en fin de chapitre, où l’auteur s’attache à nuancer la définition communément admise d’un art gothique méridional unique, montrant au contraire combien l’art des maîtres d’œuvre languedociens est inventif et diversifié.

 

 

Les neuvième et dixième chapitres traitent de la reprise et de l’achèvement de la construction de la chapelle du Saint-Esprit. Pendant la guerre de Cent Ans, l’entretien du pont absorbe l’essentiel des fonds disponibles. Grâce à l’instauration d’une taxe sur le sel (le Petit Blanc), des sommes plus importantes sont collectées et affectées à la poursuite du chantier de la chapelle du Saint-Esprit. Des tensions naissent entre les recteurs et les frères-prêtres, ces derniers accusant les recteurs de détourner les recettes de la taxe. Louis XI permet alors à un frère-prêtre de devenir recteur afin de mieux contrôler l’argent récolté. L’auteur décrit le clocher (détruit) en s’appuyant sur un plan d’époque moderne et sur les rares vestiges parvenus jusqu’à nous (partie basse) : emplacement, dimensions, élévation, éclairage et décor sculpté. Une datation autour de 1470-1471 est avancée. Pour remédier aux abus, une réforme du Petit Blanc est promulguée en 1472. Entre 1474 et 1476, l’abside de la chapelle est réaménagée, la nef est prolongée vers l’ouest et un portail est réalisé.

 

 

Le dixième chapitre débute par une présentation du chantier de la nef : approvisionnement en matériaux de construction, caractéristiques de l’élévation, mise en place du voûtement, travaux affectant la charpente. Trois ateliers successifs sont identifiés. Le maître d’œuvre Blaise Lécuyer, dont la carrière sera retracée à la fin du chapitre suivant, opte pour une certaine harmonisation des parties nouvellement construites avec les parties de l’édifice érigées au XIVe siècle. Les chapelles latérales sont par la suite présentées (description de l’élévation et du voûtement, points de comparaison), alors qu’une troisième sous-partie est spécifiquement consacrée au décor, aussi bien peint que sculpté (chapiteaux, dais, débris de statuaire, remplages aveugles, etc.), de la nef et des chapelles. En toute fin de chapitre, le décor vitré est évoqué grâce à la découverte, lors d’un sondage, de fragments de verre et de plombs.

 

 

Le portail de la chapelle du Saint-Esprit est étudié dans un onzième chapitre particulièrement riche. En 1475, Blaise Lécuyer reçoit pour tâche de construire un portail ouvrant sur la deuxième travée de la nef. Ce portail monumental, toujours conservé, perce le mur gouttereau méridional de la chapelle. Alain Girard rappelle en premier lieu au lecteur l’intérêt que suscitait déjà ce portail chez les érudits du XIXe siècle. La description de son élévation occupe la première sous-partie de ce chapitre : contreforts, ébrasement, gâble, niches animant le parement sont minutieusement décrits. L’auteur émet plusieurs hypothèses sur les statues qui ont pu occuper les niches de la partie supérieure du portail. Il cherche ensuite à comprendre les exigences des commanditaires et à identifier les références artistiques de l’architecte. Le décor (représentations humaines et animales, décoration végétale) est plus amplement traité dans une seconde sous-partie. L’auteur consacre la fin du chapitre à la figure de Blaise Lécuyer, dont il retrace le parcours et tente de cerner la personnalité : origines sociales et géographiques, formation, premières commandes, revenus, arrivée dans la région spiripontaine, activités à Pont-Saint-Esprit et gestion du chantier de la chapelle du Saint-Esprit sont examinées à la lumière de la documentation disponible. L’auteur souligne la place particulière que tient le portail de la chapelle du Saint-Esprit dans l’œuvre de Lécuyer et le confronte notamment à la porte juive de la cathédrale Saint-Siffrein de Carpentras, due au même architecte, auquel Alain Girard attribue également la conception du portail occidental de la paroissiale Saint-Saturnin de Pont-Saint-Esprit.

 

 

Enfin, la « maison du roi », située au sud de l’entrée du pont, face à la chapelle et à l’hôpital, est évoquée dans le chapitre final. Dans les années 1310, il apparaît urgent de reconstruire un lieu d’accueil pour les recteurs de l’Œuvre comme pour le personnel affecté à l’hôpital. L’argent récolté lors des quêtes, insuffisant pour poursuivre l’édification de la chapelle, permet la construction rapide, au milieu du XIVe siècle, d’un nouveau bâtiment dont Alain Girard décrit la physionomie et l’aménagement intérieur. Cette maison, devenue trop exiguë, est rebâtie au XVIe siècle. Anciennement « hôtel du Saint-Esprit », elle tirerait sa dénomination actuelle de l’utilisation de sa grande salle par le viguier royal, délaissant ainsi l’hôtel des Piolenc. L’auteur relate les événements marquants de la vie de la maison du roi, ses transformations et changements d’affectation au cours des siècles et, à l’instar de Louis Bruguier-Roure, suggère l’existence dans la ville d’un autre bâtiment appartenant à l’œuvre du Saint-Esprit.

 

 

La conclusion du catalogue se fait en deux temps : un point sur l’adoption de l’art gothique dans la vallée du Rhône et plus précisément à Pont-Saint-Esprit à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle (adaptation d’une architecture issue du domaine royal aux traditions locales, émergence d’un art gothique méridional aux caractéristiques propres) et un bilan sur l’action de l’œuvre du Saint-Esprit dans la ville (modes de financement, reprise des travaux de la chapelle du Saint-Esprit au XVe siècle et choix artistiques de Blaise Lécuyer) qui s’achève par un rappel des transformations subies par ses constructions (saccage des bâtiments de l’œuvre par les Protestants au XVIe siècle, intégration des vestiges dans la citadelle, modifications apportées à la chapelle à l’époque moderne, destructions du XIXe siècle).

 

 

Cet ouvrage très documenté et abondamment illustré constitue à la fois la synthèse la plus récente sur l’architecture médiévale à Pont-Saint-Esprit et un guide précieux pour la compréhension de la pénétration subtile de l’art gothique en France méridionale. Comme le démontre Alain Girard, Pont-Saint-Esprit apparaît bien comme une étape essentielle dans l’introduction des formes gothiques en Languedoc oriental.