Di Stefano, Giovanni : Cartagine romana e tardoantica, Studia Erudita, 10, 17,5 x 25, brossura, 96 p., 60 figure in bianco/nero, 28.00 €, ISBN-13: 978-88-6227-158-5.
(Fabrizio Serra Editore, Pisa, Roma 2009)
 
Compte rendu par Roger Hanoune, Université Lille 3
 
Nombre de mots : 402 mots
Publié en ligne le 2009-10-31
Citation: Histara les comptes rendus (ISSN 2100-0700).
Lien: http://histara.sorbonne.fr/cr.php?cr=836
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Ce petit livre n’a pas la prétention de faire oublier la monumentale Carthage romaine d’Audollent (1901), mais il aurait pu en être la mise à jour, un peu plus d’un siècle après. De fait, on y trouve une rapide présentation, plutôt archéologique qu’historique (sauf pour la cité la plus récente, p. 53 ou 57), des principaux thèmes de recherches des dernières décennies. Sont donc abordés tour à tour, souvent en quelques lignes (parfois très érudites), la topographie entre Le Kram et La Marsa, la fondation gracchienne (Colonia Iunonia) et augustéenne (Colonia Iulia Concordia), le plan régulier de Karthago (sans enceinte), puis les édifices publics du forum sur Byrsa, les ports, les édifices de spectacles, les thermes, les citernes de La Malga et leur zone, emplacement des récentes fouilles italiennes. Un nouveau chapitre aborde la ville des Vandales à partir de 439 (et présente aussi le mur de Théodose, vers 425) ; on revient ensuite à la cité tardo-antique du IVe s., puis aux églises jusqu’à l’époque byzantine, tandis qu’un dernier chapitre (« Vivere in privato ») décrit quelques grandes demeures tardives, où d’ailleurs la fonction de représentation l’emporte.

 

On ne peut manquer d’être déconcerté par plusieurs traits de cet ouvrage : d’abord sa présentation négligée (de nombreuses coquilles sur les noms propres ou les toponymes : donar pour douar ; p. 15 colonia Iunionia ; p. 57 duumviris, etc ), avec des erreurs vraiment gênantes (p. 20, 1421 m au lieu de 142 ; p. 57, Thamugadi dans la pertica de Carthage ?, etc). Ensuite la rapidité du propos (une quarantaine de pages, les figures et la bibliographie occupant la moitié de l’ouvrage) et des formulations elliptiques qui font qu’on ne sait quelle est la source de telle affirmation ou quel crédit lui accorder (par ex. p. 49 : « L’Aedes Memoriae (molto probabilmente il monumento circolare » ; p. 39 : sur les thermes « d’Antonin », dus à de « generosi cittadini cartaginesi », mais dont la construction est placée « fra il I-II sec. d. C. », etc). On regrette que le sujet que l’auteur connaît de première main - les immenses citernes de La Malga, leur alimentation en eau de pluie et leur relation ou absence de relation avec l’aqueduc de Zaghouan -, ne soit évoqué qu’en quelques lignes (p. 44-45).

 

Ni guide, ni monographie savante, ni mise à jour, la formule de ce petit livre, dû à un bon connaisseur du sujet, est étrange : il ressemblerait à un gros article d’encyclopédie, mais son utilisation demande bien des précautions.